PLATON ET SON ŒUVRE
Qui est Platon ?
La vie de Platon
Vers 427 avant Jésus-Christ, Platon naquit à Athènes (capitale de la Grèce), dans le sud-est de l’Europe. D’après Diogène Laërce, son père Ariston descendait de Codios. Sa mère Périctioné, sœur de Charmide et cousine germaine de Critias descendait de Dropidès, le tyran, que Diogène Laërce donne comme un frère de Solon. Le père et la mère de Platon étaient d’origine aristocratique qui se destinaient tout à la politique, Platon avait deux frères aînés, Adimante et Glaucon, et une sœur, Potoné qui fut la mère de Speusippe. Son père Ariston dut mourir de bonne heure, sa mère se remaria avec son oncle Pyrilampe, dont elle eut un fils, Antiphon .
A son époque, la tradition voulait qu’un enfant portât le nom de son grand-père et il aurait dû s’appeler comme lui Aristoclès.
Pourquoi lui donna-t-on le nom de Platon, d’ailleurs commun à cette époque ? Diogène Laërce rapporte qu’il lui fut donné par son maître de Gymnastique à cause de sa taille mais d’autres expliquent par d’autres raisons.
Sa famille possédait une maison près de Képhisia, sur la Céphise où l’enfant apprit sans doute à aimer le calme des champs, mais il dut passer la plus grande partie de son enfance à la ville pour les besoins de son éducation. Elle dut être très soignée, comme il convenait à un enfant de naissance. Il apprit d’abord à honorer les dieux et à observer les rites de la religion, comme on le faisait dans toute bonne maison d’Athènes, mais sans mysticisme, ni superstition, d’aucune sorte . Il gardera toute sa vie ce respect de la religion et l’imposera dans ses Lois. Outre la musique et la gymnastique, qui faisaient le fond de l’éducation athénienne, on prétend qu’il étudia aussi le dessin et de la peinture.
Platon fut initié à la philosophie par un disciple d’Héraclite, Cratyle, dont il a donné le nom à un de ses traités. Il avait de grandes dispositions pour la poésie. Vers l’âge de vingt ans, il rencontra Socrate, son maître et il devient son disciple. Il brûla dit-on ses tragédies et s’attacha dès lors à la philosophie. Il le restera pendant huit ans.
Après la mort de son maître, le désir de s’instruire le poussa à voyager. Alors, il s’enfuit d’Athènes et se rendit en Egypte, amenant une cargaison d’huile pour payer son voyage. Il y vit des arts et des coutumes qui n’auraient pas varié depuis des milliers d’années. De Cyrène il passa en Italie où il se lia d’amitié avec le Pythagoricien Philolaos. D’Italie, il se rendait à Sicile, il vit Catane et Etna. Il fut reçu à la cour de Denys comme un étranger de distinction et il gagna à la philosophie Dion .
En 388 avant Jésus-Christ, Platon avait quarante ans, il revint à Athènes et fonda une sorte d’école à l’image des sociétés pythagoriciennes. Il acheta un petit terrain dans le voisinage du gymnase d’Académos, près de Colone : de là le nom d’Académie qui fut donné à l’école de Platon. Il devint célèbre en Grèce tout entière. Il faut souligner que la mort de Socrate était vraiment très dure pour Platon. Il mourut environ en 347 / 346, au milieu, dit-on, d’un repas de noces. Son neveu Speusippe lui succéda. Parmi les disciples de Platon, les plus illustres quittèrent l’école. Aristote et Xénocrate résident chez Hermias d’Atarnée, Héraclite resta à Athènes. Justinien fit fermer l’Académie environ en 529 .
Son œuvre
La collection des œuvres de Platon comprend trente-cinq dialogues, plus un recueil de Lettres, des définitions et six petits dialogues apocryphes : Axiochos, Eryxias, De la Justice, De la vertu, Démodocos et Sisyphe. Au lieu de ranger les trente-cinq dialogues admis pour authentiques dans l’ordre où ils furent publiés, les anciens les auraient classés artificiellement. Platon lui-même avait groupé exceptionnellement le Théétète, le Sophiste et le Politique, avec l’intention d’y joindre le Philosophe, qui est resté à l’état de projet, et aussi la République, le Timée, le Critias et un dialogue qu’il n’écrivit pas. C’est apparemment sur ces groupes de trois ou quatre qu’on se fonda pour le classement des œuvres de Platon. Aux dires de Diogène Laërce, Aristophane de Byzance avait établit les cinq trilogies suivantes :
1 – République, Timée, Critias ;
2 – Sophiste, Politique, Cratyle ;
3 – Criton, Minos, Epinomis ;
4 – Théétète, Euthyphron, Apologie ;
5 – Criton, Phédon, Lettre.
Il avait divisé le reste par livres et l’avait cité sans ordre. Derkylidas au temps de César et Thyrasylle, contemporain de Tibère, adoptèrent au contraire le classement par tétralogies tragiques (trois tragédies plus un drame satirique). L’ordre de Thrasylle est celui que nous présentent nos manuscrits, et qu’ont reproduits les éditeurs jusqu’à nos jours.
La 1ère : tétralogie comprend : Euthyphron, Apologie, Criton, Phédon ;
La 2ème : Cratyle, Théétète, Sophiste, Politique ;
La 3ème : Parménide, Philèbe, Banquet, Phèdre ;
La 4ème : Premier et second Alcibiade, Hipparque, Rivaux ;
La 5ème : Théagès, Charmide, Lachès, Lysis ;
La 6ème : Euthydème, Protagoras, Gorgias, Ménon ;
La 7ème : Hippias Mineur et Hippias Majeur, Ion, Ménexène ;
La 8ème : Clitophon, République, Timée, Critias ;
La 9ème : Minos, Lois, Epinomis, Lettres .
« On divisait aussi, les dialogues d’une autre manière. Le dialogue a deux formes, nous dit Diogène Laërce ; il est diégétique (sous forme d’exposition), zététique (sous forme de recherche). La première se divise en deux genres : théorique ou pratique. La théorique se subdivise à son tour en deux espèces :
métaphysique ou rationnelle. La pratique aussi se subdivise en deux espèces : morale et politique.
Le dialogue zététique peut avoir, lui aussi, deux formes différentes : il peut être gymnique (d’exercice) et agonistique (de combat).
Le genre gymnique se subdivise en maïeutique (qui accouche les esprits) et en péirastique (qui éprouve, qui sonde).
L’agonistique se subdivise également en deux espèces : l’endictique (démonstrative) et l’anatheptique (réfutative). Nos manuscrits et nos éditions ont conversé ces indications. Ils portent aussi le nom propre qui désigne le dialogue, un sous-titre qui en indique le contenu .
On peut classer ces dialogues en trois groupes correspondant à trois étapes de sa pensée : Les dialogues de jeunesse ou les dialogues socratiques : Apologie de Socrate, Criton, Gorgias. La maïeutique utilisée montre à l’interlocuteur que la vérité est en lui-même. Ces dialogues sont dits « aporétiques », c’est-à-dire qu’ils posent un problème, détruisent des opinions fausses mais n’aboutissent pas à une solution. Les dialogues de maturité : Phédon, le Banquet, la République, fournissent l’apport original de Platon, la théorie des Idées, tout rapport intellectuel.
Les derniers dialogues (dialogue de vieillesse). Le Sophiste, Parménide, la Politique, Philèbe, Timée sont les plus difficiles . Platon y approfondit ses premières théories : le problème n’est plus celui du fondement de notre connaissance, mais du rapport ou de la participation des idées au monde sensible qui fait de celui-ci une imitation du monde intelligible. Ce qui distingue pratiquement les dialogues de Platon de ceux que son exemple a suscités c’est la vie qu’il a su donner aux personnages qu’il met en scène .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PLATON ET SA FORMATION PHILOSOPHIQUE
CHAPITRE I : PLATON ET SON ŒUVRE
I.- Qui est Platon ?
1.- La vie de Platon
2.- Son œuvre
CHAPITRE II : LES ORIGINES DE SA PHILOSOPHIE
I.- Socrate et sa vie
II.- Les présocratiques
1.- Héraclite d’Ephèse
2.- Parménide d’Elée
3.- Pythagore et les pythagoriciens
4.- Les sophistes
DEUXIEME PARTIE : LA CONCEPTION DU MONDE CHEZ PLATON
CHAPITRE I : ANALYSE DU MONDE SENSIBLE
I.- Définition
1.- Pour Platon
• Le mythe de la caverne
2.- Représentation schématique du monde sensible et intelligible
II.- Les caractéristiques du monde sensible
1.- Le monde en mouvement
2.- Le monde de l’opinion
3.- Le monde du mal et de l’ignorance
CHAPITRE II : ANALYSE DU MONDE INTELLIGIBLE
I.- Définition
1.- Pour Platon
2.- Le dualisme de Descartes
II.- Les caractéristiques du monde intelligible
1.- Le monde du Bien
2.- Le monde fixe
TROISIEME PARTIE : FINALITE DU DUALISME PLATONICIEN
CHAPITRE I : LE RAPPORT ENTRE LE MONDE SENSIBLE ET LE MONDE INTELLIGIBLE
I.- L’analogie de la ligne
II.- L’âme, médiane du sensible à l’intelligible
CHAPITRE II : LE DUALISME COMME LIBERATION
I.- Les corollaires de la méthode dialectique
1.- La dialectique
2.- Les différents types de dialectique
A.- La dialectique ascendante
B.- La dialectique descendante
2.- L’ironie et la maïeutique
A.- L’ironie
B.- La maïeutique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE