Paludisme de primo-invasion
Il atteint un sujet jeune (enfant entre 4 mois et 4 ans) ou sujets récemment transplantés d’une région exempte de paludisme vers une zone d’endémie s’ils ne se soumettent pas à une prévention efficace. Ce paludisme de primo invasion comporte :
• Une phase d’incubation encore appelée phase pré-patente qui dure 7 à 20 jours et elle est cliniquement muette.
• Une phase d’invasion qui est marquée par l’apparition d’une fièvre continue.
Le tableau clinique est celui d’un embarras gastrique fébrile : anorexie, douleurs abdominales, nausées parfois vomissements, diarrhées associées à une céphalée souvent intense. A l’examen, le foie surtout chez l’enfant est parfois augmenté de volume, la rate est normale, les urines sont rares, foncées et peuvent contenir des protéines. Ce paludisme de primo invasion peut guérir spontanément après plusieurs épisodes fébriles (Danis, 1994).
Paludisme viscéral évolutif
Encore appelé paludisme chronique. Il survient chez des sujets insuffisamment prémunis et exposés à des infestations répétées (enfants et sujets âgés surtout). Il associe une anémie, une splénomégalie majeure avec périsplénite, une élévation thermique variable autour de 37°5-38°C, un retard staturo-pondéral chez l’enfant « cachexie » palustre des anglo-saxons. La guérison spontanée est rare, l’aggravation fréquente pouvant réaliser en cas d’infection à P. falciparum, un accès pernicieux secondaire, on peut également voir des ruptures traumatiques rate, un infarctus splénique. Sous traitement antipaludique, laguérison est spectaculaire mais lente (SANKALE, 1988).
Traitement du paludisme grave
• Administrer 25 mg/kg de quinine base en deux perfusions quotidiennes (12,5 mg/kg dans chaque perfusion). Si le malade a reçu de la quinine dans les 24 heures, tenir compte des doses reçues.
• Tous les 12 heures et pendant 4 heures, administrer par perfusion intraveineuse 12,5 mg/kg de quinine base dilué dans 5-10 ml/kg de glucose à 10% ou à 5% Après perfusion on fait relais par la voie oral en donnant un antipaludique (OMS, 2014).
Actions préventives
Sont destinées à éviter l’infestation et/ou la survenue de la maladie. Elles reposent essentiellement sur la lutte anti vectorielle et la protection de l’homme sain. On utilise les insecticides actifs contre les adultes (imagocides) de préférence avant les saisons de transmission intense. Exemple : les pyréthrines (Yotox®). Les pulvérisations d’insecticides à longue durée d’action à l’intérieur des habitations se sont révélées efficaces dans de nombreuses situations épidémiologiques. On utilise des crémes antimoustiques pour protéger l’homme sain : INSECT ECRAN®. L e vaccin n’éxiste pas encore mais des essais sont encours (SECK ,1992).
Origine des plantes médicinales
Les plantes médicinales, comme les plantes alimentaires et les plantes à usage industriel, plantes à essences pour parfumerie, poussent spontanément dans les régions déterminées. Elles répondaient autrefois à la totalité des besoins et sont encore récoltées de façon artisanale dans les pays où la main d’œuvre est abondante. L’Afrique nous fournit surtout l’aloès, les arachides, le cacao, l’eucalyptus, les gommes, le kola, l’opium, le séné, le strophantus, ou la vanille. On doit à l’Amérique le boldo, le cacao, le café, la cascara, le coca, le citron, le gaïac, l’hamamélis, l’hydrastis, l’ipéca, le jaborandi, le polygala, le quinquina, le ratanhia, la salsepareille ou le viburum. On trouve en Europe l’aconit, l’arnica, la belladone, le citron, la digitale, l’ergot de seigle, la fougère male, la gentiane, le houblon, le pyrèthre ou le safran. Enfin on va chercher en Asie ou aux Indes la badiane, le benjoin, le camphre, les épices, l’eucalyptus, la menthe, le niaouli, la noix vomique, la rhubarbe ou le thé. La composition chimique d’une plante étant rarement uniforme. Ces parties de plantes, entières ou finement broyées dans un sachet dose (alias infusette), sont verse de l’eau chaude sur la plante), par macération (la plante est laissée plus ou moins longtemps au contact de l’eau froide), ou par décoction (la plante est laissée plus ou moins longtemps au contact de l’eau portée à ébullition). Etc. Bien entendu, les plantes utilisées pour ces préparations doivent être de bonne qualité (en général conforme aux standards de la Pharmacopée). L’extraction peut en effet, selon la nature du solvant utilisé, éliminer une partie des contaminants (ex. : pesticide) ou au contraire les concentrer (DIAGNE M., 2013).
Organes souterrains ou racines et rhizomes
Ils ont des formes diverses, simples ou ramifiées, coniques ou cylindriques et doivent être ramassés pendant la période de repos végétatif ou plus rarement au printemps, avant le départ de la végétation. L’arrachage se fait généralement à la pioche, vers la deuxième ou la troisième année pour les plantes pérennes, à l’automne de la première année pour les plantes bisannuelles. Lors du ramassage de plantes peu communes, il convient de toujours laisser une partie des racines en terre pour leur permettre une régénération éventuelle. Avant le séchage, racines et rhizomes seront débarrassés, par un lavage rapide à l’eau courante, de leur terre, des parties mortes, du sable et des débris qu’ils transportent (JADD. COMPBEEL. KELLOG. STEVENS. , 2002).
Médicaments à base de plantes
Les plantes médicinales sont désignées comme étant des plantes dont un des organes, par exemple la feuille ou l’écorce possède des vertus curatives et quelques fois toxiques selon son dosage. Au moyen âge on parlait de « simples » Les plantes inscrites à la pharmacopée sont reconnues comme des médicaments. Leur vente est exclusivement réservée aux pharmaciens ainsi qu’aux herboristes à l’exception de quelques unes qui sont en vente libre et qui correspondent fréquemment aux plantes aromatiques utilisées dans les préparations culinaires (DIEDHIOU, 2010).
Identification botanique des plantes
Beaucoup de plantes ont été identifiées sur le terrain par des prises de photos de plantes existant dans leur localité à l’aide de certains guérisseurs que nous avons eu à rencontrer durant l’enquête et à la fin de l’enquête on a effectué un petit reportage dans la forêt sur les plantes citées par les guérisseurs ceci à l’aide d’un guide ayant une certaine notion sur les plantes. La confirmation est faite au niveau du laboratoire de Pharmacognosie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar à l’aide de dictionnaires de plantes médicinales de la flore de Berhaut et des travaux antérieurs de thèse en pharmacie.
Traitement des données
Pour traiter les données, nous avons utilisé la méthode des fréquences de citation. Les plantes citées pour la même affection sont décomptées et au terme de l’enquête nous avons établi le nombre de citations ainsi que le pourcentage de citations pour chaque affection.
Difficultés rencontrées
Les problèmes rencontrés étaient entre autres le déplacement pour des raisons financières cause pour laquelle il nous arrivait parfois de nous déplacer de village en village à moto ou à pied justifiant l’impossibilité de faire le tour du departement de Bignona, la méfiance des populations, l’absence de collaboration surtout observée avec les sujets enquêtés refusant de donner leur savoir. Ce qui a fait que nous avons même voulu abandonner l’enquête et changer de sujet de thèse. Mais avec les encouragements et motivations de notre encadreur nous avons continué le travail. Par contre, pour d’autres, il fallait payer pour qu’ils participent à l’enquête. Mais aussi nous avions eu des difficultés de communication car nous ne maîtrisons pas la langue Diola « Fogny » car nous sommes du « Boulouf ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :RAPPELS SUR LE PALUDISME
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
II.1. Situation du paludisme
II.1.1. Dans le monde
II.1.2. Au Sénégal
II.2. Agents pathogènes
II.2.1. Cycle Evolitif
II.2.1.1. Chez l’homme
II.2.1.2.Chez l’anophèle
II.3. Vecteurs
II.4.Réservoir du parasite
II. 5. Mode de contamination
II.5.1. Contamination par l’anophèle femelle
II.6. Facteurs favorisants
II.6.1. Température
II.6.2. Humidité
II.6.3. Pluies
II.6.4. Altitude
II.6.5. Facteurs anthropiques
III. PHYSIOPATHOLOGIE
IV. SYMPTOMATOLOGIE
IV.1. Symptomatologie commune
IV.1.1. Paludisme de Primo-invasion
IV.1.2 Accès palustre à fièvre périodique
IV.1.3. Paludisme viscéral évolutif
I V.2. Formes Graves du paludisme
IV.3. Formes selon le terrain
IV.3.1. Paludisme chez l’enfant
IV.3.2. Paludisme chez la femme enceinte
IV.3.3. Paludisme chez le drépanocytaire
IV.3.4. Paludisme transfusionnel
V. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
V.1. Diagnostic direct
V.1.1 Examen à l’état frais
V.1.3. Q.B.C (Quantitative Buffy Caot)
V.I.5. Diagnostic indirect
V.I.6. Apport de la biologie moléculaire
VI. LUTTE ANTIPALUDIQUE
VI.1. Actions curatives
VI. 1.1. Antipaludiques
VI.1.1.1. Schizonticides naturels
VI.1.1.1.1. Extrait de quinquina
VI.1.1.1.2. Extraits de Quinghaosu
VI.1.1.2. Schizonticides de synthèse
VI.1.1.2.1. Exemple
VI.1.2. Schémas thérapeutiques du paludisme
VI .1.2.1. Traitement du paludisme simple
VI.1.2.2.Traitement du paludisme grave
VI.2. Actions préventives
VI.2.1. Vaccination
VII. PHARMACORESISTANCE
VII.1. Définition
VII.2. Facteurs favorisant l’apparition et la difusion de la résistance
VIII. PHYTOTHERAPIE
VIII.1. Définition
VIII.2. Origine des plantes médicinales
VIII.3. Utilisation et fabrication
VIII.4. Technique de récolte des plantes médicinales et périodes favorables
VIII.4.1. Organes souterrains ou racines et rhizomes
VIII.4.2. Ecorces de tronc et de branches
VIII.4.3. Bois
VIII.4.4. Feuilles ou tiges herbacées
VIII.4.5. Sommités fleuries
VIII.4.6. Fleurs
VIII.4.7. Fruits
VIII.4.8. Graines des fruits
VIII.4.9. Produits bruts retirés des végétaux
VIII. 5. Procédés de conservation
VIII.6. Médicaments à base de plantes
DEUXIEME PARTIE :ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION SOMMAIRE DE LA REGION DE ZIGUINCHOR
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.1. Position géographique
I.2. Végétation
I.3. Hydrographie
I.4. Organisation administrative
I.5. Composition éthnique
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
I. Cadre de l’étude
II. Type d’étude
III. Population de l’étude
IV. Echantillonnage
V. Instruments de collecte des données
VI. Traitement des données
VII. Identification botanique des plantes
VIII. Difficultés rencontrées
CHAPITRE III : RESULTATS ET COMMENTAIRES
I. Considérations générales
II. Inventaire des plantes citées dans le traitement du paludisme
II.2.Répertoire des plantes citées lors de l’enquête et leurs indications
II .3. Plantes citées dans le traitement du paludisme chez les tradipraticiens
II. 4.Plantes citées dans la prise en charge de la fièvre
II .5.Plantes citées dans la prise en charge des maux de tête
II.6.Plantes citées dans la prise en charge des vomissements
II .7. Plantes citées dans la prise en charge de l’asthenie
II.8. Plantes citées dans la prise en charge de l’anorexie
II.9. Plantes citées dans la prise en charge des courbatures
II .10. Plantes citées dans la lutte contre les moustiques
II.11. Inventaire des plantes citées pour le traitement du paludisme dans les ménages
CHAPITRE IV : MONOGRAPHIE DE QUELQUES PLANTES LES PLUS CITEES LORS DE L’ENQUETE
I. Cassia occidentalis L CAESALPINIACEAE DICOTYLEDONE
I.1. Description
I.2. Répartition
I.3. Espèces voisines
I.4. Utilisations
II. Guiera senegalensis J.F. GMEL COMBRETACEAE – DICOTYLEDONES
II.1. Description
II.2. Répartition
II.3. Utilisations
III. Carica papaya L CARICACEAE- DICOTYLEDONE
III.2.Répartition
III.3.Utilisations
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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