Compte tenu de l’importance de la population malgache qui vit en milieu rural, les dirigeants respectifs de notre pays ont tous essayé d’apporter des réponses de planifications adéquates afin de pouvoir procurer le « bien être » à cette population rurale majoritaire. Ainsi, il y avait eu le plan quinquennal 1964 – 1968 qui avait donné une de ses priorités à l’élévation du niveau de vie des masses paysannes. Ensuite le second plan 1982 – 1987, qui avait visé comme un de ses objectifs la relance de l’économie agricole, suivi d’une manière anticipée par le plan 1986 – 1990 qui à son tour s’était focalisé sur l’autosuffisance alimentaire (RAKOTOSON – 2005). En début de la période de Révolution Socialiste, la charte du Livre Rouge avait été élaborée par le Président de la République de l’époque. Après revirement de politique, à partir de 1996 ce fut les années d’application du Document Cadre de Politique Economique (DCPE) à deux reprises. De nouvelles orientations conduisirent en 2001 à l’élaboration du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) dont l’objectif est concentré initialement sur la lutte contre la pauvreté et la recherche de croissance. Tout récemment encore en fin 2004, ce DSRP s’est vu chapeauté par la vision « Madagascar Naturellement », conçu par le Président de la République en exercice.
Malgré cette série de planifications, et la fixation permanente d’objectifs ambitieux, le taux d’accroissement démographique en milieu rural est toujours resté supérieur au taux de croissance économique, et Madagascar fait encore malheureusement partie des « 88 pays classés dans la catégorie des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), et des pays pauvres très endettés (PPTE) ». (Primature – 2005) .
Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre du processus de décentralisation où notre pays s’est engagé depuis 1993, l’espoir semble de nouveau renaître car nous assistons maintenant à une éminence de planifications de développement. D’une part, divers plans à tous échelons du territoire se conçoivent allant du Plan Villageois de Développement (PVD) au Plan Communal de Développement (PCD), au Plan Régional de Développement (PRD) et au « Bussiness Plan » des Provinces Autonomes. D’autre part, de nombreux plans sectoriels font leur apparition tels que le Plan d’Action Environnementale (PAE) et le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) …
La Commune étant retenue comme l’unité de base du développement, considérons celle de Morarano, une petite Commune Rurale située à 8 km au Sud Est du chef lieu de District d’Ambatolampy (croquis 1). Concernée par ces différentes planifications de développement, elle en est exactement à son troisième Plan Communal de Développement (PCD) après deux versions élaborées en 2000 et 2001. La majorité de sa population vit de l’agriculture, elle est aussi concernée par le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) à travers le Programme Régional pour le Développement Rural (PRDR), celui de la Région Imerina Centrale à la première édition de 2001, et celui du Vakinankaratra à la deuxième édition en cours d’actualisation.
Une Commune Rurale de la Région Vakinankaratra
Une Commune Rurale du District d’Ambatolampy
Une Commune Rurale localisée dans le Sud Est
Morarano le Chef Lieu de la Commune (photo 1) est à 19°25’ lat S, 47°29’ long E, à 1 508 m d’altitude.
Par rapport à l’axe routier, Morarano est situé à 77 km au Sud Est de la capitale après 69 km de trajet sur la RN7 axe Antananarivo – Tuléar, et 8 km de parcours sur la RIP 72 reliant Ambatolampy à sa partie Sud Est jusqu’à la Commune Rurale de Tsinjoarivo.
Une petite Commune Rurale
Parmi les 18 Communes du District d’Ambatolampy, Morarano s’avère être la plus petite car elle n’a que 39 km2 (croquis 1). En considérant l’actuel découpage administratif, elle fait désormais partie de la Région du Vakinankaratra, dans la Province Autonome d’Antananarivo.
En périphérie de la Commune, Morarano est délimitée au Nord Ouest par la Commune Urbaine d’Ambatolampy, à l’Est par la Commune Rurale de Belambo Andapa, au Sud Est par la Commune Rurale d’Ambatondrakalavao et à l’Ouest par la Commune Rurale d’Ambohipihaonana (croquis 2).
D’après cette figure, la Commune, Rurale de Morarano est constituée de 7 villages au :
– nord Ambatolampy Bas
– centre, Fierenana et Morarano
– centre est, Belambo Est
– sud ouest, Andohafarihy et
– sud et au sud est, Andriamingodana et Ankorompotsy.
Une Commune Rurale au piémont de l’Ankaratra
L’ensemble topographie, sous-sol et hydrographie
Un paysage à deux facettes écologiques
La carte d’occupation du sol (croquis 3) élaborée par le Projet de Développement Forestier Intégré dans la région du Vakinankaratra (PDFIV) en 2004 nous a permis de dresser un tableau d’occupation du sol (Annexe 1). D’après ces données, la Commune Rurale de Morarano est formée par deux unités topographiques dont 73,8% de collines ou « tanety », et 26,2% de bas-fonds ou de « tanimbary ». Chaque unité comprend trois facettes écologiques. L’unité « tanety » est formée par un sommet ou « tampon-tanety » réservé aux pâturages et aux reboisements, par un versant ou « tehezan-tanety » destiné aux cultures pluviales notamment les patates douces, et par un bas de pente destiné encore aux cultures pluviales en particulier le manioc.
L’unité « tanimbary », quant à elle est constituée par un vallon ou « lohasaha » réservé au riz de première saison ou « vary aloha » à cause de l’écoulement permanent, par la plaine alluviale ou «heniheny » destinée au riz de saison principale ou « vary vakiambiaty » car elle nécessite à la fois l’eau de rivière canalisée et les eaux pluviales, et par le « sakamaina » réservé au riz de dernière saison qui attend les eaux pluviales.
Une ressource de sous-sol contrastée
0,03% de la superficie de la Commune comporte des carrières dont une exploitation de granite et de quartzite à Ambatolampy Bas et une exploitation aurifère à Ampihadiambolamena Morarano. Selon la tradition orale, le rocher de granite à Ambatolampy Bas explique l’étymologie Ambatolampy, car l’actuelle Ambatolampy haute ville qui est traversée par la RN7 s’appelait autrefois Amboniloha. Le « vatolampy » a été exploité et a donné une forte production de matériaux destinée aux divers travaux de constructions : maisons, tombeaux, et routes …
Le gisement aurifère a été exploité depuis longtemps par la population mais il ne donne que peu de produits jusqu’à présent.
Une ressource hydrologique diversifiée
La rivière Onive constitue le cours d’eau principal dans la Commune Rurale de Morarano. Elle prend sa source dans le Sud Sud Est de l’Ankaratra. Elle s’écoule du Sud vers le Nord avant de s’orienter d’Ouest en Est suivant un parcours assez tourmenté du à la topographie très accidenté, et dévale vers l’escarpement forestier oriental pour rejoindre le Mangoro. La rivière Ambatolampy (croquis 3) est un des affluents de la rivière Onive dans sa rive gauche. Cet affluent mesure de 9 km entre Ambatolampy et Ampangabe. Les lacs artificiels sont assez répandus à savoir dans les domaines publics de l’Etat comme dans la station forestière et piscicole d’Ambatofotsy Morarano, à Andohafarihy, et dans quelques propriétés privées comme à Ambatondrakalavao Ankorompotsy.
Ensemble climat, sol et environnement
Un climat de régime tropical d’altitude
La Direction de la Météorologie et Hydrologie à Ampandrianomby dispose de données concernant la station météorologique d’Ambatolampy de 1961 à 1990.
Selon le responsable consulté auprès de cette Direction, les mêmes données (figure1) sont valables pour la Commune Urbaine d’Ambatolampy, les Communes Rurales de Morarano, d’Antsampandrano, et d’Ambodifarihy.
D’après la formule de GAUSSEN fondée sur le rapport P = 2T, si P≤ 2T la réserve en eau du sol est déficitaire, le mois est sec. Alors que si P > 2T, la réserve en eau du sol est excédentaire, le mois est humide.
Ainsi à Morarano, il existe deux saisons bien distinctes séparées par deux intersaisons :
– Une saison sèche et froide où P≤2T, du mois de juin au mois de septembre
– Une saison chaude et humide où P>2T, du mois de novembre au mois de mars
– Deux intersaisons en octobre et en mai.
Un sol peu diversifié
D’après l’analyse des données d’occupation des sols et des observations sur terrain, trois types de sols sont observés dans la Commune Rurale de Morarano :
– Des sols férralitiques, sous couvert herbeux et parfois rocailleux,
– Des sols ferrugineux correspondants aux parties de « tanety », sous couvert de savanes herbeuses et de savanes arborées. Ces « tanety » sont aptes aux cultures pluviales et au reboisement.
– Des sols argilo-limoneux correspondant aux parties de bas-fonds longeant la rivière Ambatolampy. La riziculture et les cultures de contre saison y sont souvent pratiquées.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MORARANO, LIEU DE CONVERGENCE DU PCD ET DU PADR
Chapitre I : Morarano, une Commune Rurale sur les Hautes Terres centrales
Chapitre II : Le PCD et le PADR : deux planifications complémentaires
DEUXIEME PARTIE : DISTORSIONS ENTRE PLANIFICATION ET REALISATION
Chapitre III : Le PCD et le PADR : écarts entre la conception et la mise en œuvre
Chapitre IV : Le PCD et le PADR : écarts entre la priorisation et la réalisation
TROISIEME PARTIE : VERS UN SCHEMA D’AMENAGEMENT INTEGRANT PCD ET PRDR
Chapitre V : Le PCD et le PADR : quelques recommandations
Chapitre VI : Le nouveau schéma d’aménagement intégrant PCD et PRDR
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes
Tables des matières
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