Planification et maîtrise d’oeuvre à l’atelier Locus-Sites Paysages

Le planning qui vous a été présenté met en évidence le temps passé à traiter des projets de planification. C’est pourquoi nous allons vous présenter deux projets qui ont été traités, en partie, durant le stage. En effet, j’ai eu la chance de pouvoir participer à l’élaboration de ces deux projets d’envergure que sont le Plan Paysage de Nice et le Schéma Départemental des Paysages de l’Essonne. Nous allons nous attarder sur chacun d’eux, car ils s’inscrivent dans une longue démarche qu’il est nécessaire d’expliquer en détails. Au préalable, il est nécessaire de présenter la méthodologie adoptée dans chaque projet de planification.

Méthodologie de l’analyse de paysage

Le Plan Paysage de Nice, comme le Schéma Départemental des Paysages de l’Essonne, a été construit à partir d’une première approche mettant en avant les principales caractéristiques qui déterminent les différentes unités paysagères.

La géographie et la morphologie du territoire (le relief, l’hydrographie, la localisation du site) Cette approche s’appuie tout d’abord sur les éléments physiques du territoire, les éléments structurants qui, de part leur présence marquante et pérenne, déterminent déjà des secteurs au sein du site à étudier. Par exemple, un cours d’eau, selon sa taille, peut être un élément structurant fort selon qu’il est plus ou moins franchissable.

Le climat, la végétation (l’ensoleillement, les températures, la pluviométrie) Le climat, plus ou moins homogène selon la superficie du site, détermine en concordance avec la morphologie précédemment étudiée le type de végétation qui pousse spontanément.

L’agriculture (distinction entre les plaines alluviales, les coteaux, les plateaux…) L’agriculture, activité humaine qui s’est tout d’abord adaptée aux caractéristiques physiques d’un territoire, contribue à différencier certaines zones au sein d’un territoire. Aujourd’hui, elle s’affranchit assez fréquemment de ces contraintes et crée elle-même des zones céréalières, fourragères, de pâturage, de maraîchage… selon les prédispositions de l’agriculteur et surtout, selon le marché.

Les activités humaines et l’urbanisme (infrastructures, activités économiques, habitat) Dans cette partie, les infrastructures linéaires seront tout d’abord appréhendées. Leur caractère plus ou moins franchissable en fait un élément de coupure au sein d’un territoire. Souvent, les activités économiques, quelquefois résidentielles, se développent le long de ces axes pour faciliter les déplacements. Les centres villes formés plus ou moins historiquement ont crée une trame (pôles dispersés sur le territoire, souvent reliés entre eux), plus récemment, la planification a attribué des terrains à certains types d’activités, ceci crée un découpage supplémentaire qui peut entrer en compte lors de la détermination des entités paysagères.

Ces différents points permettent de faire un premier découpage du territoire, mettant en avant des zones homogènes. Ceci peut être complété par l’histoire du territoire, qui transparaît souvent dans le paysage. De plus, il existe souvent un « pré-zonage» que la population utilise dans son langage pour dénommer un lieu, souvent révélateur, il convient d’en tenir compte.

Les projets de planification 

Localisation

L’atelier peut se permettre de répondre à des appels d’offre pratiquement sur tout le territoire français puisque ce type de projets n’impliquent pas de suivi de chantier. Le seul impératif est d’être présent aux réunions, ce qui est facilement gérable lorsque l’on dispose de moyens de transport adéquats. Les missions prévues à Nice et dans l’Essonne sont facilitées par la collaboration d’Alexandra Schmidt et de Philippe Niez, l’une étant basée à Nice et l’autre à Paris.

Le Plan Paysage de Nice 

Définition de «Plan Paysage»

«Document de référence commun à l’Etat et aux collectivités locales, il concerne le plus souvent un territoire intercommunal pour un projet de devenir du paysage guidant les décisions d’aménagement.»

Pendant très longtemps, la notion de paysage reste distincte du contexte urbain. Certaines époques dont les enjeux étaient particulièrement importants (révolution industrielle, Reconstruction,…) ont souvent occulté la notion de paysage et n’en n’ont pas tenu compte dans le développement de l’urbanisation. L’objectif du plan de paysage est de gérer cette évolution pour préserver le paysage. Dans les années 70 apparaissent de façon encore isolée des personnalités portant une attention particulière au paysage et à la traduction de ses qualités en plan. C’est le cas de Gerald Hanning qui étudie la « trame foncière » à travers laquelle il démontre que les spécificités intrinsèques d’un espace (relief, nature, histoire,…) s’imposent lors de l’urbanisation de ce lieu et influence ainsi le paysage (1). Kevin Lynch, de son côté, aborde le paysage sous un aspect sociologique en établissant un « plan visuel » à partir de sondages auprès de la population d’un espace urbain. Il traduit les qualités et les défauts de cet espace selon différents critères (2).

Au début des années 80 la préoccupation du paysage devient un objectif national. La loi du 8 janvier 1983 fait apparaître les ZPPAU (Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain). Le périmètre de 500m de rayon protégeant les abords des monuments historiques est enrichi et assoupli. L’idée apparaît d’un ensemble à préserver dans son intégralité. Le dossier fourni propose un plan assez peu expressif, sur lequel sont indiqués le périmètre concerné et quelques points auxquels il faut porter une attention particulière. La loi de 1993 crée les ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) qui introduisent une partie paysagère ainsi que le volet paysager qui devient une pièce obligatoire pour l’obtention du permis de construire.

C’est le 3 novembre 1994 que la notion de plan de paysage est adoptée par le conseil des ministres. Ce document, qui résulte d’une approche partagée, présente deux particularités:
– d’une part, il dépasse le simple constat car il est lié à l’opérationnel et intervient lorsqu’une mutation d’usage de l’espace s’annonce et qu’un enjeu de paysage apparaît. Son but est de comprendre le paysage actuel et de prévoir dans le projet ses continuités envisagés (3) sur le territoire étudié est dressé de façon à apprécier leur impact dans la cohérence d’un paysage futur ,
– d’autre part, le paysage est considéré dans son unité et le document qui en découle concerne donc le plus souvent un territoire intercommunal. Une méthode a été établie par un collège de paysagistes pour l’élaboration des plans de paysages. Comme le montre l’’exemple de la charte des paysages des Monts de la Goêle elle comporte trois phases.

Phase 1 : Le diagnostic, établi à partir d’une étude historique et géographique de la région, d’une enquête sociologique pour définir le degré de reconnaissance par la population de ce paysage (carte des entités paysagères) (A) et d’une étude des facteurs d’évolution de cet espace révélant stabilité ou instabilité (carte des enjeux de paysage) (B).

Les deux phases suivantes concernent la proposition à savoir :

Phase 2 : Un projet d’évolution traduisant les grandes lignes d’orientation approuvées par tous les intervenants. Son but est de donner des directives assez larges pour que tous les projets concernés puissent s ‘y adapter. Des évolutions sont possibles en cours de projet si celles ci affinent la pertinence du plan de paysage (C) comme par exemple celle du dessin du périmètre de la zone.

Phase 3 : Un programme d’action comprenant l’inscription des orientations retenues dans les documents d’urbanisme et l’établissement d’un programme d’opérations dans les secteurs de mutation qui sont consignés dans une charte entre les acteurs responsables.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Le planning du stage
Les projets de planification
Le Plan Paysage de Nice
Le Schéma Départemental des Paysages de l’Essonne
Les projets de maîtrise d’oeuvre
Aménagement de berges à St-Cyr-sur-Mer
Rond-point «Le Pin» à Bormes-les-Mimosas
Collège Frédéric Mistral à Bormes-les-Mimosas
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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