Définition du développement durable
La première définition de développement durable a été évoquée par la CEMD dans le rapport de Brundtland : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futurs à satisfaire leur propre besoin ».1 Deux concepts sont inhérents à cette notion :
– le concept de « besoin », plus particulièrement des besoins essentielles des groupes de population les plus démunis, et
– l’idée « capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.
Une croissance exponentielle ou illimité provoque un problème sur la durabilité du développement.Le Comité interdépartementale de Rio (CiRio) de la confédération, chargé de suivi de la conférence de Rio complète la définition du développement durable en soulignant l’importance de la préservation de la biodiversité : « Un développement durable s’il garanti que les besoins de la génération actuelle de tous les pays et groupes de populations sont satisfaits, sans porter préjudices à la faculté des générations futures de satisfaire leur besoins et en maintenant la biodiversité ». La troisième définition de la CEMD ajoute des précisions à la notion du développement durable : « Le développement durable est un processus de changement par laquelle l’exploitation des ressources, l’orientation des investissement, des changement techniques et institutionnels se trouvent en harmonie et renforcent le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins des hommes ». Les définitions évoquent que toutes les activités humaines doivent respecter l’intégrité de la capacité de l’environnement afin d’assurer l’amélioration des bien être des présentes générations et futurs. Le développement durable intègre le respect du milieu naturel dans les activités de l’homme. Selon la CMED « le développement durable est nécessaire pour assurer la pérennité des ressources naturelles indispensables à l’entretien des mécanismes du vivant ». Force est de constater que le développement durable est une approche multidimensionnelle. Il établi des interrelation entre les facteurs économiques, écologiques et sociaux. C’est-à-dire il maintien des corrélations entre la qualité de vie, la protection de l’environnement, la biodiversité et l’équité sociale inter génération et intra génération.
Interaction économique écologique sociale
Le développement durable situe l’économie dans son contexte écologique et social. Il comptabilise les coûts écologiques et sociaux effectifs de tout projet de développement, d’aménagement de l’espace et création d’infrastructure. Selon la CiRio : « l’approche intégrée qui tient compte des paramètres socio-économiques et écologiques dans les décisions est la socle du développement durable ». Dans ce sens pour assurer qu’un développement est durable, il faut vérifier sa triple compatibilité écologique avec les bases naturelles de la vie, sociales avec les besoins de la société et économique avec la production et consommation. Le développement durable ne concerne pas uniquement l’environnement. C’est une finalité qui appelle des changements de stratégie de nombreux secteurs et exige une mise en cohérence des politiques menées dans différents domaines. Tout réside dans la recherche d’une action au niveau économique écologique et sociale. Il faut prendre en considération les répercussions des décisions que l’on prend à un moment donné sur les solutions qui s’offrirent aux générations futures. La portée du développement durable est plus ambitieuses et plus complexe que lesobjectifs axés sur la croissance. Cette dernière est certes une condition nécessaire mais insuffisant pour réaliser le développement durable. Comme la souligne le rapport du Comité Interdépartemental chargé de suivi de la conférence de Rio en Suisse : « Lorsqu’un développement économique incompatible avec l’environnement n’est pas corrigé à temps, on l’est trop tardivement. Des instabilités écologiques résultants auront à terme des répercussions négatives sur la santé du système économique et en conséquence sur la qualité de la vie et la cohésion du système social également »2. Pour cette raison, la politique de développement durable est un système de prévention contre la destruction de l’environnement, de l’impasse économique et la distorsion sociale. Les liens existent entre les trois pôles du développement durables. Par exemple, la pratique de culture sur brûlis ont des effets économiques expliqués par la faible rendement de la terre ; environnementaux marqué par la pollution de l’air ; et sociaux sous formes des détériorations de santé de la population causé par la pollution de l’air. A long terme, le dégagement des vapeurs provoque l’altération de la couche d’ozone si cette pratique ne cesse pas. En effet, ce sont les générations futures qui subissent les pressions sur l’environnement faites par les génération actuelles. De cette manière, la notion de développement durable doit être approfondie en fonction des domaines des activités humaines. On peut parler ainsi de production durable, de technologie durable, transport durable, etc. Tous les projets sectoriels, les politiques et programme doivent répondre aux trois objectifs du développement durable c’est-à-dire l’objectif économique, l’objectif écologique et l’objectif sociale. La durabilité d’un projet est évaluée par rapport à ses convergences avec les besoins sociaux fondamentaux, la préservation de l’environnement et sa viabilité économique.
Le développement durable, dans le temps et dans l’espace
Le développement durable se déploie d’abord dans un espace pluridimensionnel. On peut distinguer :
– la région territoriale, délimité par les frontières politiques et administratives ;
– la région économique composé d’aire variable selon les fonctions économiques, sociale, éducative, environnementale, énergétique, etc.
Ainsi tous les actions à entreprendre et le processus de décision débouchent sur une approche multidimensionnelle des problèmes dans des espaces élargis. En outre, la durabilité prend également en considération que les activités humaines entraînent non seulement des répercussions locales mais aussi régionales et globales. C’est ainsi que l’augmentation de la productivité de l’agriculture au sein d’une région à forte potentialité productive permet d’accroître le niveau de consommation moyenne de toute la population. Car c’est cette région qui approvisionne les produits agricoles dans différents marchés au sein du territoire nationale. Ces phénomènes encouragent la création d’un pôle de développement régionale. Le pôle de développement régional indique le renforcement des potentialités économiques, sociales et environnementales au sein d’une région. Chaque région valorise ses activités en fonction de ses capitales naturelles. La création d’un pôle de développement régionale a pour but d’augmenter la productivité de chaque région afin d’assurer une meilleur distribution des produits au sein du pays. En deuxième lieu, l’action en faveur du développement durable tient compte des différents échelle du temps, à court à moyen terme et à long terme s’étendant sur plusieurs génération. Il faut avoir une certaine visibilité à moyen et à long terme sur les conséquences des décisions. Cela tient compte de l’équilibre intergénérationnel. Les générations futures a le droit de vivre dans un environnement sain. En effet l’assurance de la compatibilité économique, sociale et écologique ne conditionne pas seulement le cadre de vie des générations actuelles mais aussi pour celle des générations futures. Elle est identifiée à un emprunteur qui a pour obligation de faire respecter l’intégrité de la chose emprunté. Selon Antoine de Saint Exupery : « La terre n’est pas ce que nous avons hérité de nos ancêtres mais ce que nous avons empruntés à nos enfants » 1. Cette citation découle des principes de responsabilité pour préserver les écosystèmes et le patrimoine naturel pour que chaque génération puisse profiter une meilleure condition d’existence dans l’espace naturel. L’affirmation de Michel Egger suivante confirme aussi ces principes de responsabilité : « Quelque chose la terre, nous a été confié, sur laquelle nous avons pu vivre et nous développer. Nous devons, à notre tour, la transmettre aux générations futures dans un état qui leur permettra également de vivre et de développer, se satisfaire leur besoins essentiel ». Avoir le souci des générations futures, c’est bien nécessaire, mais il ne faut pas pour autant ignorer les exclus, les pauvres, les marginalisés du temps présent. Le développement durable passe par la prise en compte par chacun des besoins de tous les habitants de la planète, une répartition plus équitable dans le champ. Le but c’est de combler les écarts qui ne cessent de grandir enter les riches et les pauvres. En outre, le développement durable comporte les principes qualitatifs qui visent à améliorer la qualité de la vie, renforcer l’équité et la solidarité des générations actuelles et futures. Ces fondements du développement durable reposent sur les principes du développement durable.
La couverture végétale des bassins versants
Dans la commune d’Anjepy, la couverture végétale couvre une superficie de 3524 ha et est représentée essentiellement par des formations forestières à base d’Eucalyptus dont l’état de la végétation peut varier d’un bassin à un autre. Depuis fort longtemps, Anjepy est devenue l’une des principaux fournisseurs de bois énergie et bois d’œuvre de la capitale. Les végétations subissaient des déboisements abusifs et incontrôlés et actuellement, les forêts d’eucalyptus peuvent être classées en 3 catégories :
– forêt de moins de 2 ans : 248 ha, soit 7 % de la couverture boisée
– forêt de 2 à 10 ans : 3 176 ha, soit 90 % de la couverture boisée
– forêt de plus de 10 ans : 100 ha, soit 3 % de la couverture boisée
Les couvertures forestières subiront encore des dégradations, sous l’effet des contraintes exogènes dont les pressions démographiques qui se traduisent par la concurrence avec les cultures vivrières. Une politique de développement s’impose afin de gérer de façon rationnelle les ressources naturelles. La préservation des ressources forestières par le biais d’une gestion rationnelle est devenue une priorité pour la commune.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
INTRODUCTION
Partie I : Approche théorique du développement durable
Chapitre I : Approche conceptuel du développement durable
I- Historique
II- Définition du développement durable
III- Les fondements du développement durable
III.1- Les dimensions du développement durable
III.1.1- Dimension écologique
III.1.2- Dimension économique
III.1.3- Dimension sociale
III.2- Interaction économique écologique sociale
III.3- Le développement durable, dans le temps et dans l’espace
IV- Les principes du développement durable
Chapitre II : Les problèmes environnementaux
I- Etat de lieu
II- Les causes de dégradation de l’environnement
II.1- L’agriculture
II.2- Développement technique
II.3- Croissance démographique
III- Les théories de la population et la nature
III.1- la théorie de la population de Malthus
III.2- La relation homme nature
Partie II : Cas pratique : le Plan Directeur de Développement de la CR d’Anjepy
Chapitre I : Présentation générale de la CR ANJEPY
I.- Situation administrative et localisation géographique
II- Milieu physique
II.1- Relief
II.2- Climat
II.3- Sols et végétations
II.3.1- Sols
II.3.2- Végétations
III- Milieux humain et social
III.1- Population et démographie
III.2- Niveau de scolarisation des chefs de ménage
IV- Secteurs économiques
IV.1- Sous-secteur Agricole
IV.1.1- Agriculture
IV.1.1.1- Caractéristiques globales
IV.1.1.2- Utilisation agricole des sols
IV.1.1.3- Faisances valoir
IV.1.1.4- Taille des exploitations
a) Taille moyenne de l’exploitation
b) Types de cultures existantes
c) Système d’exploitation
IV.1.2- Foresterie
IV.1.2.1- Couverture boisée
IV.1.2.2- Le potentiel forestier et la demande
V- Environnement
Chapitre II : Le plan directeur de développement
I- Définition
I.1- Processus d’élaboration
I.2- Cadre logique
II- Le plan directeur de développement de la commune rurale d’Anjepy
II.1- Screening des idées de projets
II.2- Scoping des idées de projets
II.2.1- Sélection préalable des idées de projet : analyse SWOT
II.2.2- Priorisation des idées de projet : analyse multicritère ou scoring
II.2.3- Analyses économiques
III- Analyse par catégorie d’activités et les axes de développement
III-1- Activités agro-économiques
III-1-1 Agricultures vivrières
a) Le rendement moyen
b) La production rizicole
c) Le niveau de consommation
III-1-2 Elevage
III-1-3 Industries de transformation
III-2- Environnement
III-2-1- La couverture végétale des bassins versants
III-2-2- Les ressources en eau
III-3- Actions sociales et culturelles
III-3-1- La santé au niveau des infrastructures publiques
III-3-2- Education au niveau des établissements publics
III-3-3- Pistes et infrastructures routières
IV- les cadres logiques des axes de développent du PDD de la commune
IV-1 Cadre logique de l’axe de développement activités agro-économiques
IV-2- Cadre logique de l’axe de développement pour la préservation des ressources naturelles
IV-3- Cadre logique de l’axe de développement des actions socio-culturelles
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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