Plan de la bibliothèque des jeunes du Palais Saint-Vaast

L’espace intérieur

L’aménagement intérieur de la médiathèque a été profondément remanié entre 1989 et 1991.
Jusqu’en 1991, elle n’occupait qu’une partie des locaux actuels. Les espaces ouverts au public se situaient aux premier et deuxième étages, où se trouvaient, respectivement, la bibliothèque (sections jeunesse et adulte), la discothèque, le fonds ancien et le fonds local. Les usagers de la section jeunesse avaient directement accès au fonds. En revanche, une grande partie des ouvrages de la section adulte étaient en réserve.
Depuis 1991, la médiathèque occupe également le rez-de-chaussée.
Qui plus est, les travaux ont permis un décloisonnement de l’espace intérieur et une meilleure communication entre les différentes sections, grâce à la construction d’un escalier central. Celui-ci renforce l’aspect monumental du bâtiment : plafonds hauts et alignement de très grandes fenêtres. Les traces de la configuration antérieure de l’espace restent présentes, dans la mesure où le décloisonnement a imposé la construction de piliers en béton. Toutes les constructions nouvelles ont été réalisées dans ce matériau, utilisé comme élément décoratif par l’architecte, qui a choisi de le laisser en l’état.

Configuration des lieux

Le hall est à la fois un lieu d’accueil avec le bureau des renseignements, situé dans le fonds de la pièce (ce service est assuré en période d’affluence) et-le lieu de passage obligé pour l’entrée et la sortie de la bibliothèque. Un système de barrières canalise entrées et sorties, ce pour faciliter l’enregistrement des emprunts. En effet, cette opération est centralisée à cet endroit alors que le retour des documents se fait dans leur section d’origine. Il y a deux « postes de sorties » qui fonctionnent simultanément, si nécessaire. (Il est à noter qu’il existe une autre entrée pour les personnes handicapées). C’est également par le hall que l’on accède à la « salle polyvalente ». Celle-ci peut accueillir soixante-dix personnes et est équipée d’un matériel vidéo.
Expositions et manifestations se déroulant dans la bibliothèque y sont annoncées par des affiches conçues par une employée de la bibliothèque, exclusivement pour celle-ci.
On retrouve ce souci d’information du public de la bibliothèque avec une signalétique soignée, à la fois dans les espaces de transition entre les sections et au sein de celles-ci, notamment pour le classement des documentaires : mots-vedettes sont accompagnés de leur cote dans la classification Dewey.

La section jeunesse occupe le rez-de-chaussée de la bibliothèque

Elle dispose de deux pièces (cf. plan p. 10).
Dans la première, la plus vaste, on distingue cinq espaces : une mezzanine où ont lieu les lectures et certaines animations, un « atelier », sous cette dernière pour les travaux manuels, qui sert habituellement de salle de travail, une zone où l’on trouve la quasi-totalité du fonds, un « coin B.D. » et « coin vidéo » avec un écran et quelques fauteuils.
La seconde est la « salle de travail » proprement dite. Elle est située dans le prolongement de la pièce principale. Les ouvrages classés en « usuels » y sont rassemblés, c’est-à-dire les livres qui ne sortent pas : encyclopédies, dictionnaires généraux et spécialisés, quelques documentaires : le rayon histoire-géographie étant le plus fourni. Elle peut accueillir une trentaine de personnes environ.
La section adulte est située au premier étage du bâtiment. Elle dispose d’un local plus vaste que la section jeunesse, mais relativement fragmenté : l’escalier central le sépare en deux zones dont l’une est constituée de quatre pièces en enfilade. Comme dans la section jeunesse, on retrouve, accentuée par la composition architecturale du lieu, une division de l’espace en fonction du type de documents et/ou d’activités : bandes-dessinées, travail scolaire et/ou universitaire, romans et documentaires, périodiques, vidéo (trois écrans). A la différence de la bibliothèque des jeunes, « salle de travail scolaire » et salle des usuels (« salle de lecture ») sont distinctes.
L’implantation de l’université d’Artois, à Arras, à la fin des années quatre-vingts , a eu des répercussions à deux niveaux : d’une part, le public de la section adulte s’est élargi, d’autre part, il a fallu répondre à une demande spécialisée.
Dans un premier temps, la politique d’acquisition s’est en partie recentrée autour de celle-ci.
Actuellement, elle tend, dans une certaine mesure, à s’en écarter. Selon Madame Canesson, conservatrice, une bibliothèque municipale doit être ouverte à un public le plus large possible. Le fonds doit donc tendre à l’encyclopédisme. Sans exclure le public étudiant, la bibliothèque municipale doit se distinguer sensiblement de la bibliothèque universitaire, en cours de constitution. Elle souhaite limiter l’acquisition d’ouvrages de niveau universitaire, au premier cycle. En revanche, elle estime que la bibliothèque doit mettre à la disposition des étudiants-chercheurs les ouvrages rares, voire rarissimes, qu’elle possède. Il faut, selon elle, tenir compte, dans la politique d’acquisition, de publics, tels les élèves des lycées professionnels, longtemps négligés.
La classification Dewey est adoptée pour les documentaires, y compris pour le fonds parascolaire, à l’exception des ouvrages de la collection « Que sais-je ? » pour laquelle on a une présentation^, par collection, qui rappelle celle des libraires. Ceci, sans doute, pour une raison pratique. Néanmoins, ce rayon, qui lui est réservé, illustre la place des étudiants au sein du public de la bibliothèque.
La discothèque occupe une partie du deuxième étage. Elle met à la disposition du public un fonds audio, exclusivement composé de disques compacts rangés selon la classification dite de Massy. Il est possible de les emprunter et/ou de les écouter sur place. Un rayon « les petites oreilles aussi » rassemble les disques pour enfants. Une discographie a été élaborée pour ces derniers et distribuée aux usagers.
Comme dans les deux autres sections, un « coin vidéo » a été aménagé. Seule, l’annexe Ronville a un fonds audio, exclusivement composé de cassettes.
La recherche documentaire se fait sur écran ou sur des catalogues thématiques.
Toutes sections confondues, la médiathèque met à la disposition des usagers cinq écrans (dont un en section jeunesse et un en discothèque). En effet, la vidéothèque n’est pas, en tant que tel, un lieu ouvert au public. Son fonds (plus de 1.100 titres) est uniquement consultable sur place. La recherche documentaire se fait sur écran minitel ; à noter que les documents vidéo sont assimilés aux documents imprimés pour disposer d’un champ résumé et permettre une recherche par sujet. Incohérence, qui s’explique par les limites du logiciel. Un catalogue thématique avec résumés est disponible en section adulte et discothèque. En section jeunesse, sont diffusés exclusivement des films pour jeune public.
La diffusion des vidéos est centralisée depuis la vidéothèque. La vidéothécaire accueille des groupes, sur rendez-vous. Pour cela, elle dispose d’un auditorium (25 places) et de la salle polyvalente.

Les conditions d’inscription et de prêt des documents

L’inscription à la bibliothèque est gratuite pour les Arrageois. En revanche, ils doivent acquitter un droit annuel pour la discothèque, qui s’élève pour l’année 1996, à quatre-vingts francs.
Pour les autres, l’inscription à la bibliothèque est payante. En 1996, elle est de : cinquante-cinq francs pour un enfant et cent dix francs pour un adulte. Elle est de deux cents francs, quel que soit l’âge, pour la discothèque. Un enfant (jusqu’à quatorze ans), qui souhaite s’inscrire dans les deux sections, doit donc payer la somme de deux cent cinquante-cinq francs et un adulte, trois cent dix francs.
Néanmoins, les élèves et étudiants inscrits dans un établissement de la ville sont considérés comme arrageois, uniquement pour l’inscription à la bibliothèque. Il n’existe pas de tarif préférentiel pour les personnes sans emploi.
L’inscription à la bibliothèque permet d’emprunter quatre livres et trois revues pour une durée de vingt-huit jours dans une bibliothèque et huit livres et six revues sur l’ensemble du réseau des bibliothèques (Palais SaintVaast, Verlaine, Hauts-Blancs-Monts, Ronville).
L’inscription à la discothèque offre la possibilité d’emprunter trois disques compacts ainsi que trois cassettes audio pendant quinze jours.
Il est possible de prolonger une fois le délai pour le ou les documents empruntés, s’ils n’ont pas été réservés. En effet, toute personne inscrite a la possibilité de faire trois réservations maximum en bibliothèque et une en discothèque.
La bibliothèque municipale étant organisée en réseau, l’usager peut consulter l’ensemble du fichier informatique et localiser chaque exemplaire.
Qui plus est, il peut, dans un délai relativement court (en général de deux jours maximum), avoir à sa disposition un document qui ne se trouve pas dans le fonds de la bibliothèque qu’il fréquente ou qui a été emprunté. Ce système n’existe pas pour le fonds de la discothèque.

LA PRESCRIPTION EN SECTION JEUNESSE

La bibliothèque des jeunes accueille les enfants jusqu’à l’âge de 14 ans (fin 4eme). Elle est ouverte tous les jours, sauf les lundi, mardi matin et vendredi matin. Laurence Campos, responsable de la section, et Hélène Dhainaut en assurent l’animation.

Prescription directe et prescription indirecte

L’enfant qui vient à la bibliothèque effectue une démarche volontaire, certes, l’influence des parents n’est pas négligeable et est prise en compte par les bibliothécaires. Cependant, elles essayent, dans une certaine mesure, d’en faire abstraction. Ainsi, lorsque l’adulte, en présence de l’enfant, demande un conseil de lecture, elles s’efforcent de s’adresser à ce dernier. Il est exclu de reproduire une relation enseignant-élève, en d’autres termes, il n’y a prescription directe que si l’enfant est demandeur de conseils ou si une relation de confiance entre la bibliothécaire et celui-ci est établie.
La prescription est donc, dans une large mesure, indirecte (politique d’acquisition, présentation du fonds…). Ceci, je suppose, n’est pas propre au Palais Saint-Vaast.
Néanmoins, j’ai pu constater deux phénomènes qui m’ont été confirmés par les personnes travaillant à la bibliothèque des jeunes. D’une part, les adultes y sont relativement présents et donc ont éventuellement un rôle de prescripteur : j’ai vu régulièrement les parents de jeunes enfants leur lire sur place des albums. D’autre part, dans bien des cas, la bibliothèque est un lieu de passage où l’on vient s’approvisionner en livres. Peut-être parce que la bibliothèque se situe en centre-ville où différentes structures offrent des activités aux enfants et également parce que certains fréquentent la section jeunesse pendant que leurs parents se trouvent dans les autres sections. Durant le stage, j’étais présente au bureau de la bibliothèque des jeunes, quasiment en permanence le second mois. J’ai remarqué peu d’enfants qui passaient régulièrement de longs moments à la bibliothèque. Il faut rappeler ici qu’il s’est déroulé en période estivale, où certaines journées étaient extrêmement calmes quant au nombre d’usagers présents. Le constat serait peut-être sensiblement différent pendant l’année scolaire car le taux de fréquentation est, d’après les personnes employées, donc observant le lieu toute l’année, beaucoup plus élevé. En effet, j’y suis retournée une journée après la rentrée scolaire, certes un samedi, le contraste était saisissant.
Il est difficile d’établir une véritable relation avec un enfant-lecteur, c’est-à-dire sans que celui-ci ressente le poids d’une autorité. Il faut une raison valable ou une circonstance qui l’impose. Ainsi, pour la diffusion d’une vidéo, l’enfant doit en faire la demande au bureau où, s’il est en âge de le consulter et s’il n’a pas d’idée précise du film qu’il veut regarder, la bibliothécaire lui remet le document où est répertorié chaque film avec un résumé. Mais, en général, quel que soit l’âge de l’enfant, une discussion s’engage. La bibliothécaire connaît en partie le fonds et se base sur le travail de la vidéothécaire pour faire des propositions, en général acceptées par l’enfant. Néanmoins, il y a beaucoup de demandes pour trois dessins animés : deux Lucky Luke {La balade des Daltons ; Daisy Towri) et un Astérix {Astérix et Cléopâtrë). Ce sont les seuls films du fonds que l’on peut qualifier de « grand public ». Dans ces cas, si les enfants les connaissent déjà, il arrive qu’Hélène Dhainaut, leur fasse d’autres propositions. Elle estime qu’il est dommage de ne pas faire découvrir aux enfants des choses qu’ils ne verront sans doute pas en-dehors de la bibliothèque. C’est aussi par confiance et respect pour le travail de sa collègue viédothécaire.
Quel que soit le film conseillé et/ou regardé par l’enfant, celui-ci rend le casque audio au bureau. Ainsi, la bibliothécaire a l’opportunité de connaître sa réaction. Cela est, je pense, plus difficile pour les livres car le prêt est centralisé dans le hall (cf. Première partie, paragraphe 4) et que, pour les retours (qui se font dans la section) ,1a plupart du temps, les enfants ne font que déposer les documents, sans s’attarder au bureau.
En tout état de cause, il y a, de la part des bibliothécaires, un sentiment de grande responsabilité vis-à-vis de l’enfant-lecteur. Il y a une crainte de décevoir l’enfant, qu’il n’ait pas formulé de demande précise ou a fortiori qu’il ait donné une piste (goût pour un genre, un thème… ). Il y a l’appréhension de lui donner le livre qui, s’il n’enlève pas son goût pour la lecture, ne le consolide pas ou ne l’encourage pas à fréquenter la bibliothèque.

Aménagement de l’espace et prescription

Dans la bibliothèque (par opposition à la « salle de travail »), les livres sont placés dans des bacs (albums, bandes-dessinées) ou présentés sur des rayons (romans, documentaires).
Les albums sont regroupés dans la première moitié de la salle. Ceux qui sont destinés aux plus jeunes portent une gommette en forme d’étoile. Us sont classés par format, par âge (les livres cartonnés sont rassemblés au même endroit) et également par genre : un bac est réservé aux documentaires pour les plus petits. Le reste du fonds « albums » est classé par format.

La politique d’acquisition

Laurence Campos, responsable de la section jeunesse du Palais Saint-Vaast, est chargée de faire les commandes pour celui-ci ainsi que pour les annexes. Pour cela, elle travaille à partir de revues professionnelles .
Pour faire une observation plus fine de la politique d’acquisition de la section jeunesse du Palais Saint-Vaast, elle m’a proposé de travailler sur deux revues : Nous voulons lire ! et La revue des livres pour enfants. Certes, mon regard restait toujours extérieur, mais cela m’a permis d’avoir une base pour mon analyse. Il s’agissait de faire un choix à partir de critiques d’ouvrages présentés dans ces périodiques, puis de le confronter au sien. Ce qui a été fait pour la première revue. En revanche, pour la seconde, ainsi que pour les ouvrages qu’elle-même avait retenus dans d’autres périodiques, par manque de temps, nous nous sommes intéressées uniquement aux titres que l’on retrouvait dans au moins deux d’entre-eux. Au préalable, elle m’avait dressé la liste des critères de sélection qu’elle-même observe (cf. Annexe 1 ). Je précise, qu’il ne s’agissait en aucun cas, pour moi, de faire une commande.
Le travail de sélection est fait à partir des pages « Nouveautés » ainsi que de la rubrique « Prix littéraires » des périodiques. Néanmoins, pour les albums, un certain nombre d’achats se font avant la parution des critiques dans les revues professionnelles. En effet, en raison du décalage existant entre la date de commercialisation du livre et celle-ci, il est possible de le consulter directement chez le libraire. Ce n’est pas le cas pour les romans et documentaires, qui demandent un travail de lecture plus long. Néanmoins, pour les premiers, il existe des auteurs de référence, en qui, selon Laurence Campos, « on peut avoir confiance »3, dont certains, tels Thierry Lenain ou Azouz Begag, abordent des thèmes difficiles, pour lesquels les bibliothécaires sont vigilantes. Les ouvrages (albums, romans, documentaires) qui ont été particulièrement appréciés des critiques (présentés dans la rubrique « Chapeau » pour La revue des livres pour enfants et « Nous avons remarqué » pour Nous voulons lire !) sont, en régie générale, achetés. En ce qui _ concerne les albums, il y a, pour des raisons de conservation du fonds, une réticence à acheter des livres animés pour les plus petits. De fait, le livre présenté à l’enfant dans sa dimension ludique est quelque peu délaissé. Néanmoins, on retrouve celle-ci dans des livres utilisant des pages intercalaires en rhodoïd, qui permettent des phénomènes de surimpression, très appréciés des jeunes enfants ; de même pour les livres où ils doivent découvrir des objets cachés dans l’illustration . Par ailleurs, si nombre de livres abordent les événements de la vie sociale et familiale dont les parents sont très demandeurs, Laurence Campos est attentive à faire une place aux albums où auteur et illustrateur laissent libre cours à leur imaginaire.
Enfin, j’ai remarqué qu’il y a une tendance à la constitution de séries, lorsqu’un titre de celle-ci, déjà dans le fonds, a été apprécié par les lecteurs et/ou les bibliothécaires. Ce sont, soit des albums où, au fil des titres, on retrouve les mêmes personnages, soit plusieurs titres traitant d’un même thème, telle, par exemple, « la couleur ».
Outre le titre, une grande attention est prêtée à la collection dans laquelle il est publié. 11 me semble que, d’une certaine manière, c’est cette dernière qui constitue le premier critère de sélection. Ainsi, chez Albin Michel pour la collection Carnets de Sagesse, dans La revue des livres pour enfants, on lit : « Saluons une fois encore la qualité de cette collection qui allie intérêt des thèmes retenus, beauté de l’iconographie et élégance de la maquette »3. Or, malgré cette critique élogieuse, ces livres n’ont pas été retenus. En effet, trois autres titres existent dans le fonds. Présentés sur une table, lors de leur intégration à celui-ci, ils n’ont pas attiré les lecteurs, sinon les adultes fréquentant la bibliothèque des jeunes. De même, lorsque dans les revues professionnelles, est présentée une nouvelle collection accompagnée de ses premiers titres, et lorsque celle-ci et ceux-là ont reçu une bonne critique, Laurence Campos commande quelques titres en choisissant les livres qui abordent des thèmes rares, voire absents du fonds ou écrits par des auteurs qu’elle estime. C’est le cas, par exemple, chez Nathan pour les collections Première lune et Demi-lune, même si elle connaît et apprécie déjà Pleine lune.

La place de « la nouveauté »

En section jeunesse, il y a une mise en valeur de « la nouveauté ». Les ouvrages récemment intégrés au fonds sont présentés sur des tables (albums, romans, documentaires). Par ailleurs, il existe un rayon « nouveautés » qui rassemble exclusivement des romans (auxquels ne sont pas inclus les romans pour les lecteurs débutants), avec une classification par collection.
Selon Laurence Campos, responsable de la section jeunesse, l’enfant est peu sensible au fait qu’un livre ait été acheté depuis peu de temps. En revanche, elle répond à des demandes de parents qui ne recherchent pas un titre récemment publié, mais des livres qui viennent d’être achetés, sans formuler de demande plus précise.
En section adulte, les nouveautés sont regroupées dans la « salle des actualités », espace nettement individualisé. Ainsi, l’ensemble du fonds romans et documentaires se trouve dans deux zones bien distinctes de la bibliothèque ; la classification étant la même.
Quelques ouvrages sont sortis des rayons et présentés sur des tables.
Pourquoi promouvoir ainsi la nouveauté ? Je pense que cela répond à une demande du public adulte. En section jeunesse, est-ce simplement le reflet d’un goût d’adulte ? Cela n’est pas à exclure, mais il y a aussi la volonté de faire découvrir des ouvrages nouveaux, aux deux sens du terme. Ainsi, cet été, une table rassemblait des albums des éditions Rouergue, Grandir, NordSud, qui tranchent dans la production éditoriale actuelle. Il me semble que ces livres attiraient davantage les parents : ils les lisaient sur place à leurs enfants ou les choisissaient avec eux, voire leur imposaient. Toucher les enfants par le biais de leurs parents n’est pas, selon Laurence Campos, une démarche à exclure.
Le rayon « nouveautés » a sans doute un impact limité, dans la mesure où il n’est pas mis en valeur dans l’espace. Il se situe dans la partie de la bibliothèque dont l’aménagement ressemble à celui de la section adulte, renforçant l’impression d’un espace de transition entre celle-ci et l’autre partie de la bibliothèque des jeunes.

« Les livres qui dérangent »

Il en a été beaucoup question au cours de mes conversations avec l’ensemble des personnes travaillant en section jeunesse. Ce sont des livres qui dérangent enfants, parents, bibliothécaires. Lorsque ce sont des ouvrages uniquement rejetés par les enfants, c’est en général en raison de leur présentation : illustration, couverture, mise en page. C’est le cas également des livres utilisant la photographie, notamment le noir et blanc. Ces livres ne posent pas problème aux bibliothécaires : ils sont maintenus dans le fonds avec la volonté de les valoriser. Lorsque les livres dérangent parents et/ou bibliothécaires, c’est la plupart du temps, en raison du thème abordé. Mais, ceux-ci et ceux-là ont parfois des attitudes qui divergent. Lorsqu’ils abordent des sujets tabous et/ou graves, traités avec délicatesse et talent par les auteurs, ils sont, dans une certaine mesure, recherchés par les bibliothécaires, d’autant plus s’ils viennent combler un vide dans la production éditoriale. Néanmoins, elles s’interrogent sur un livre comme L’enfant du crack. Il aborde un thème absent de la littérature pour les jeunes enfants et n’est pas jugé choquant dans la manière dont il le traite. Il a donc été intégré au fonds. Mais, quel public vise-t-il ? Répond-t-il réellement à une nécessité de prévention ? Un jeune enfant est-il en mesure de comprendre ? Patricia Grillon et Pascale Lammens, qui travaillent régulièrement en section jeunesse, « testent » ce genre d’ouvrages auprès de leurs enfants. Pascale Lammens a lu L’enfant du crack à son fils de cinq ans, qui a compris la symbolique de l’image (les personnages drogués sont dessinés avec la tête à l’envers). Il semble donc que ce livre soit adapté au public qu’il vise. Cependant, les albums abordant des sujets difficiles ne sont conseillés que lorsqu’il y a une demande d’un adulte, lorsqu’on sait qu’il y aura un intermédiaire entre le livre et l’enfant. Il arrive que des parents qui trouvent, par hasard, ces livres dans le fonds, soient choqués et en fassent part aux bibliothécaires. Ils sont surpris que de tels livres soient laissés à la portée de leurs enfants.
Cependant, lorsque ceux-ci sont confrontés à des événements difficiles, douloureux, voire graves, ils ont recours au livre. Les romans pour adolescents suscitent des réactions similaires de la part d’adultes. Ainsi, Johnny et les morts de Terry Pratchett, qui avait pourtant fait l’objet d’une demande précise.
Au cours d’une discussion avec Madame Canesson, il a été question des « livres qui dérangent » et plus particulièrement, d’Avec tout ce qu’on a fait pour toi de Marie Brantôme , roman qui aborde le thème du suicide.

Les relations de la section jeunesse avec l’extérieur

La place de l’école au sein de la bibliothèque

Les enfants fréquentant la bibliothèque étant scolarisés, l’école a forcément sa place au sein de celle-ci. On remarque la présence des scolaires à plusieurs niveaux.
Elle est tout d’abord marquée dans l’espace avec « la salle de travail » et le rayon parascolaire (cf. plan p. 10). En outre, il ne peut être fait abstraction qu’un enfant est également un élève. De fait, lorsqu’il demande un conseil de lecture, c’est la classe au même titre que l’âge qui fait référence pour le choix des livres.
Durant l’année scolaire, on peut dire que l’école est, en quelque sorte, omniprésente au sein de la bibliothèque. L’essentiel des demandes des collégiens concerne le travail scolaire, si bien que la lecture-loisir est quelque peu négligée. Lorsqu’elles concernent des romans, il s’agit souvent de lectures imposées par les enseignants. Celles-ci n’étaient pas absentes en juillet-août : il arrivait que des demandes précises soient faites en relation avec des livres d’ouvrages à lire pour la rentrée. Cet été, Laurence Campos a tenu un cahier des demandes de lecteurs (cf. Annexe 4). Il s’agissait d’évaluer leurs besoins pendant une période où l’école était, par la force des choses, sensiblement moins présente ; la bibliothèque était donc essentiellement un espace de loisir et de culture personnelle.
Outre la prescription directe, une partie du travail des bibliothécaires se fait en relation avec la demande scolaire. C’est le cas de l’indexation, tâche à laquelle j’ai participé : il n’est pas gênant d’utiliser un vocabulaire technique (démographie et non population par exemple), dans la mesure où les enfants qui ont besoin de renseignements ont auparavant acquis celui-ci en classe.
Quant à la politique d’acquisition, elle s’adapte à la demande liée au travail scolaire. Laurence Campos s’efforce de développer le fonds parascolaire (guides pratiques pour le collège, livres de révision, d’exercices, d’information sur les métiers… ) et d’acheter des documentaires sur les thèmes très demandés par les élèves, par exemple, les livres sur la période médiévale (au programme des classes de cinquième). En effet, l’histoire et la géographie, mais aussi l’art, occupent une place prépondérante dans la recherche documentaire. Les bibliothécaires m’ont fait part d’une tendance des enseignants à demander des choses très précises, qui leur sont transmises par le biais des élèves, si bien que la bibliothèque des jeunes n’est pas toujours en mesure d’y répondre.

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Table des matières
Introduction
Première partie : Présentation de la bibliothèque centrale de la Ville d’Arras
1 – Situation et contexte
2 – L’offre culturelle
3 – L’espace intérieur
4 -Configuration des lieux
5 – Les conditions d’inscription et de prêt des documents
Deuxième partie : La prescription en section jeunesse
1 – Prescription directe et prescription indirecte
2 – Aménagement de l’espace et prescription
Plan de la bibliothèque des jeunes du Palais Saint-Vaast
3 – La politique d’acquisition
4 – La place de « la nouveauté »
5 – « Les livres qui dérangent »
6 – Les relations de la section jeunesse avec l’extérieur
a) La place de l’école au sein de la bibliothèque
b) les animations
Conclusion
ANNEXES
– Annexe 1 : Sélection des documents en vue d’une commande – Critères de sélection
-Annexe 2
-Annexe 3 : Autres titres proposés pour ceux qui aiment le Club des Cinq
– Annexe 4 : Les demandes des lecteurs du 13.07.96 au 31.08.96

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