Paludisme
Historique : Le paludisme est une affection parasitaire connue de très longue date. Les manifestations cliniques sont décrites avec précision depuis des millénaires avant Jésus-Christ par des praticiens chinois [25]. Son histoire se confond avec celle de l’humanité, il est très probable que les ancêtres de l’Homo sapiens-sapiens souffraient déjà de fièvre tierce ou quarte. L’allure intermittente et souvent saisonnière de cette fièvre en zone tempérée ainsi que ses rapports avec les eaux stagnantes des étangs, et marais ont, depuis la plus haute antiquité frappé les observateurs les plus attentifs. Malaria (mauvais air) ou paludisme des marais sont les deux termes compris partout et les plus communément utilisés pour désigner la maladie de ces deux vocables, le premier impose à l’esprit l’idée de mauvais air, l’autre celle de marais, c’est-à-dire les deux causes étiologiques invoquées depuis des siècles pour expliquer les fièvres périodiques que nous identifions aujourd’hui au paludisme. Il était naturel étant donné la fréquence de la maladie en Italie et les nombreuses observations qui y ont été faites que la fréquence au « mauvais air » ait trouvé son expression dans ce pays. Il semble que ce soit au moyen âge que les mots « mal » « aria » ont été réunis en un seul mot « malaria », qui ne désignait d’ailleurs pas la maladie mais la cause. Le terme s’est maintenu jusqu’à nos jours chez les Anglos – saxons. L’homme n’a pas accepté de subir ces évènements sans essayer d’en chercher l’origine. La première date importante est sans doute, l’an 1630 lorsqu’un Aristocrate espagnol fut guéri par l’absorption d’une décoction de l’écorce de quinquina [21]. En 1820, Pelletier et Caventou isolent l’alcaloïde actif du quinquina : la quinine [21]. La première espèce des plasmodies, Plasmodium falciparum fut découverte par Alphonse Laveran en 1880 et le Plasmodium ovale par Stephens en 1922 [21]. Le rôle du genre Anophèles dans la transmission du paludisme fut démontré par Ronald et Golgi en 1898 [2].
Agents pathogènes
Le plasmodium est un sporozoaire ayant deux types de multiplication :
• Une multiplication sexuée (sporogonie) chez le moustique.
• Une multiplication asexuée (schizogonie) chez l’homme [15].
Cinq (5) espèces plasmodiales infestent l’homme. Il s’agit de :
Plasmodium falciparum qui est la plus redoutable et la plus répandue. Elle est responsable de la quasi-totalité des décès dus au paludisme. Elle représente 85 à 90% de la formule parasitaire au Mali [15].
Plasmodium malariae, représente 10 à 14%.
Plasmodium ovale, représente moins de 1%.
Plasmodium vivax, représente 10%, sa présence a été décrite au nord du Mali dans nos populations leucodermes en 1988 sous les formes des foyers autochtones [15].
Plasmodium knowlesi proche génétiquement de plasmodium vivax, et microscopiquement de Plasmodium malariae. Il a été découvert récemment chez l’homme en Malaisie (mais était connu antérieurement chez le singe) [1] Ainsi, le Mali est l’un des rares pays où se trouvent les 4 espèces.
Le cycle sexué chez l’anophèle
En prenant son repas sanguin sur un paludéen, l’anophèle femelle absorbe des gamétocytes qui assurent la poursuite du cycle. Dans l’estomac du moustique, les gamétocytes femelles se transforment en gamètes femelles et mâles. La fécondation du gamète femelle par le gamète mâle donne un œuf mobile (ookinète) qui traverse la paroi de l’estomac de l’anophèle et se fixe au niveau de sa face externe formant l’oocyste dans lequel s’individualisent les sporozoïtes. Libérés par l’éclatement de l’oocyste, ces derniers gagnent les glandes salivaires de l’anophèle pour la capacitation qui les réinjecte à l’homme à l’occasion d’une piqûre. Le cycle dit sporogonique dure chez l’insecte 12 à 30 jours pour P. falciparum, suivant la température (à 28° C, la durée de la sporogonie est de 9 à 10 jours). Lorsque la température est inférieure à 18° C, P. falciparum n’est généralement plus transmis. Pour P. vivax, le cycle est plus court soit 8 à 30 jours suivant la température (à 28° C, le cycle est de 8 à 10 jours). Il est long pour P. malariae et P. ovale (à 28° C, le cycle est de 12 à 14 jours pour P .ovale et 14 à 16 jours pour P. malariae). P. vivax et P. malariae ne sont généralement plus transmis à une température inférieure à 15° C.
Manifestations cliniques du paludisme
Les manifestations cliniques du paludisme sont polymorphes. Elles varient selon l’espèce plasmodiale. Elles sont directement ou indirectement liées à la schizogonie érythrocytaire alors que la schizogonie hépatique est asymptomatique. Leur degré de gravité dépend de l’espèce plasmodiale où du degré de prémunition du patient.
Paludisme asymptomatique : il se définit comme étant l’absence de manifestations cliniques chez un sujet présentant des formes asexuées du parasite à l’examen du sang périphérique. De tels sujets sont dits porteurs sains et constituent un important réservoir de parasite en zone d’endémie palustre. Ce portage asymptomatique peut évoluer à tout moment vers un paludisme simple ou grave.
Accès palustre simple : les accès palustres simple ne comportent de signe de malignité mais peuvent évoluer vers la forme grave ; d’où l’importance de leur diagnostic et de leur traitement précoce. Ils apparaissent après une incubation brève de 7 à 15 jours suivant la piqure infestante. La maladie est caractérisée par l’existence dans le sang de l’individu de formes asexuées d’une ou plusieurs espèces plasmodiales, accompagnée de signes tels que la fièvre, l’asthénie, les vomissements etc.
Accès palustre grave : selon l’OMS, le paludisme grave se définit par la présence de formes asexuées de P. falciparum à l’examen microscopique du sang périphérique, associée à une ou plusieurs des manifestations suivantes [38]
– Neuropaludisme (coma profond),
– Crises convulsives (>1/24h),
– Anémie grave (Hématocrite < 20% et HB < 6g/dl),
– Insuffisance rénale (diurèse < 400ml ou créatinémie > 265ml/l),
– Œdème pulmonaire,
– Hypoglycémie (<2,2 mmol/l ou 0,4g/l),
– Collapsus circulaire,
– Hémorragie diffuse,
– Hémoglobinurie massive,
– Acidose sanguine,
Il existe d’autres signes contingents qui ne suffisent cependant pas à eux seuls de définir l’accès grave :
– Obnubilation ou prostration moins marquée que le coma de stade II,
– Parasitémie élevée (> 5% chez les sujets moins immuns),
– Ictère (clinique ou bilirubine > 50 mmol/l ou >30 mg/l),
– Hyperthermie (supérieure ou égale à 41°) ou une hypothermie (supérieure ou égale à 36°).
Autres formes : le paludisme congénital, le paludisme viscéral évolutif (PVE), la fièvre bilieuse hémoglobinurique, le paludisme transfusionnel, les splénomégalies palustres.
Aspect historique et géographique de la ville de Tombouctou
Aspect historique : La ville de Tombouctou ou plutôt Timbuctu, fut fondée par hameau entre 1O80 et 1100 de l’ère chrétienne. C’était au départ un simple point d’eau ou était installée une femme du nom de Bouctou. Elle est entrée dans l’histoire avec ce qui sera désormais sa caractéristique essentielle : une société multiethnique ou l’adhésion à la même foi religieuse l’islam et le goût prononcé des habitants pour le commerce seront les principaux facteurs de développement et de brassage. En effet, elle était devenue un centre ou s’échangeaient des tissus, des armes, du sel apportés par les caravanes et des manuscrits contre de l’or, de l’ivoire et des esclaves. Sixième (6eme) région administrative du Mali, la région de Tombouctou est créée en 1977 par l’ordonnance N°77-45/CMLN. En 2011, un découpage administratif est initié par le Président de la République du Mali Amadou Toumani TOURE. Le 14 décembre 2011, le gouvernement adopte un projet de loi portant création des circonscriptions, cercles et arrondissements des régions de Tombouctou, Taoudénit, Gao et Ménaka. La région de Taoudénit est créée avec des localités situées à l’extrême nord du Mali, relevant auparavant de la région de Tombouctou. La région est composée de cinq (5) cercles (Tombouctou, Goundam, Diré, Niafunké et Gourma Rharous) qui regroupent 51 communes. Apres l’adoption de la loi créant la région de Taoudenit, la région de Tombouctou sera constituée par :
Le cercle de Tombouctou comprenant les arrondissements de Tombouctou central, Aglal, Ber et Bourem Inaly.
Le cercle de Diré comprenant les arrondissements de Diré central, Dangha, Haibongo et Saréyamou.
Le cercle de Goundam comprenant les arrondissements de Goundam central, Bintagoungou, Douékiré, Farach, Raz-elma, Tonka, Gargango et Tilemsi.
Le cercle de Gourma Rharous comprenant les arrondissements de Gourma Rharous central, Bambara Maoudé, Haribomo, Gossi, Inadiatafane et Ouinerdène.
Le cercle de Niafunké comprenant les arrondissements de Niafunké central, Banikane, Dianké, Koumaira, Léré, N’Gorkou, Saraféré et Soumpi.
Aspect géographique : La région de Tombouctou est située entre le 15ème et 25ème parallèle de latitude Nord, limitée au sud par les régions de Ségou et Mopti, à l’est par les régions de Gao et Kidal, au nord et nord-est par l’Algérie (Wilaya d’Adrar) et à l’ouest par la Mauritanie (région d’Oualata). Une région en grande partie désertique, la région de Tombouctou compte 26 forêts classées couvrant une superficie de 57 416 ha. Dans la région sont situés un site Ramsar, le lac Horo dans le cercle de Niafounké et une zone d’intérêt cynégétique, Azaouad Nord-Ouest dite Salam, dans le cercle de Tombouctou. La population en 2013 est estimée à 781 000 habitants (source : Données spéciales : DNCT, UNCS) soit une densité d’1.6 habitant/Km². La région couvre une superficie de 497.926 Km² en plein Sahara, soit 40% du territoire national.
Hospitalisation du malade
L’hospitalisation est décidée par le médecin lors de la consultation externe ou lors de la garde. Les cas d’évacuation sont systématiquement hospitalisés. Les pavillons d’hospitalisation sont confiés aux différents médecins chefs de service et à leurs majors qui gèrent les supports de gestion hospitaliers. Les majors ont pour tâches la surveillance, le contrôle et le remplissage des supports pour la qualité des soins et le bon fonctionnement du service.
Principe du Paracheck (HRP-II) et SD-Bioline
Ce TDR est basé sur l’immunochromatographie sur bande de nitrocellulose.
• La phase mobile, migrant à l’intérieur de la cassette, est constituée de particules d’or préalablement conjuguée à un anticorps monoclonal spécifique de l’antigène cible.
• L’anticorps de capture, déposé en un trait fin sur la membrane centrale de nitrocellulose, sert à retenir et à concentrer les particules d’or complexées à l’antigène cible éventuellement contenu dans l’échantillon à tester.
• Le contrôle interne de la réaction est constitué par une 2ème ligne de capture des particules d’or conjuguées sur la même bande.
• Après 10 à 15 minutes, un résultat négatif se traduit par l’apparition d’un seul trait noir (ligne contrôle); tandis qu’en cas de résultat positif apparait 2 traits noirs (ligne contrôle et ligne test).
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
2.1. Objectif général
2.2. Objectifs spécifiques
3. GENERALITES SUR LA FIEVRE ET LE PALUDISME
3.1.Fièvre
3.2. Paludisme
4. METHODOLOGIE
4.1. Cadre d’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Période d’étude
4.4. Population d’étude
4.5. Critères d’inclusion
4.6. Critères de non inclusion
4.7. Techniques d’étude et collecte de données
5. RESULTATS
5.1. Caractéristiques sociodémographiques
5.2. Données cliniques
5.3. Examens paracliniques
5.4. Résultats analytiques (cliniques et parasitologiques)
5.5. Evolution et suivi des patients
6. COMMANTAIRES ET DISCUSION
6.1. Caractéristiques de notre population d’étude
6.2. La prévalence de l’infection palustre
6.3. Fréquence des autres affections fébriles
6.4. Les données cliniques
6.5. Diagnostic Biologique
6.6.Profil épidémiologique
6.7. Prise en charge thérapeutique
6.8. Au plan évolutif
7. CONCLUSION
8. RECOMMANDATIONS
9. REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
10. RESUME
11. ANNEXES
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