Place du dromadaire dans le règne animal

Place du dromadaire dans le règne animal

Le dromadaire (du grec dromados qui signifie coureur) ou chameau à une bosse (Camelus dromedarius) et le chameau de Bactriane ou chameau à deux bosses (Camelus bactrianus) sont les deux espèces domestiques du genre Camelus, de la famille des Camélidés (Camelidae) qui compte un autre genre, le Lama.

Selon Soly (2005), la famille des Camelidae comprend :

– quatre espèces domestiques : C. dromedarius (Figure 2), C. bactrianus, L. glama (ou alpaga) et L. pocos ;
– trois espèces sauvages : C. ferus, L. guanacoe et L. vicugna.

Ces camélidés se répartissent en deux grands groupes (Serin, 2008) : le premier est le groupe des « grands camélidés » (du genre Camelus), qui sont confinés dans la ceinture désertique et semi-aride d’Afrique et d’Asie et le deuxième est celui des camélidés sud-américains (appartenant au genre Lama) également nommés « petits camélidés » ou « camélidés du nouveau monde », qui occupent le territoire d’Amérique andine.

Du point de vue embryologique, on considère que le dromadaire descend des espèces bactrianes à deux bosses. En effet, les études embryologiques, effectuées par De La Tour en 1971 et rapportés par Faye (1997), montrent que pendant la période prénatale, le fœtus du dromadaire a deux bosses alors que l’on ne retrouve à la naissance qu’une seule bosse.

L’animal a une espérance de vie qui peut aller jusqu’à 40 ans, mais sa vie se limite en général à 20 ans, victime d’une défaillance de sa denture (Faye, 1997).

Habitat et aire d’extension actuelle des dromadaires

Venu d’Asie et introduit au Sahara au début de notre ère, le dromadaire est un animal des régions tropicales ou méditerranéennes arides et semi-arides d’Afrique et d’Asie. Son habitat couvre une superficie d’environ 20 millions de kilomètres carrés (Cauvet, 1925 cité par Teko-Agbo, 1998). La figure 3 montre que l’animal est actuellement répertorié dans 35 pays qui s’étendent de la Mauritanie à l’Inde et du Kenya à la Turquie. En Afrique, on le rencontre dans les régions situées au nord des isohyètes 400 à 550 mm/an (Faye, 1997). Si l’extension du dromadaire au sud plus pluvieux du continent africain est principalement limitée par la présence d’insectes vecteurs de toutes sortes de maladies et surtout de la trypanosomose, en Asie en revanche, le froid constitue un obstacle à son extension au-delà du 52ème degré de latitude nord (Mahaman, 1979). La courte queue du dromadaire le défavorise en effet dans la lutte contre les insectes.

Outre ces 35 pays qualifiés de régions « originaires » du dromadaire, l’animal a été introduit dans d’autres pays du monde arides (Australie, Namibie, Botswana, déserts des USA) ou non (Amérique Latine, Caraïbes, Indonésie, Europe du sud) mais ces tentatives d’introduction ont connu des succès divers. Dans les pays montagneux comme l’Ethiopie et le Kenya où la pluviométrie est étroitement liée au relief, on ne le rencontre pas au-delà de 1500 m d’altitude.

Aptitudes du dromadaire

Valorisation des parcours

Le dromadaire est connu pour sa grande capacité à valoriser un parcours sablonneux aux maigres ressources fourragères ; ce qui lui donne une place centrale parmi les espèces animales domestiques susceptibles de rentabiliser au mieux les territoires semi-arides et arides d’Afrique et d’Asie. En effet, ses larges soles lui assurent une bonne assise sur le sable et il raffole des espèces halophytes et épineuses fréquentes dans ces rudes conditions. Il sait valoriser au mieux les parcours désertiques par la sélection d’espèces les plus riches en nutriments (Diop, 1994). Le dromadaire minimise les grandes distances sur lesquelles sont parsemées des acacias grâce à son long cou qui agit comme un véritable balancier et lui permet d’augmenter l’amplitude du pas à une allure soutenue pour un minimum de fatigue (Haïdo, 1988).

Résistance à la privation d’eau et de nourriture

En saison sèche, un abreuvement hebdomadaire est nécessaire pour le dromadaire, alors qu’en saison des pluies, l’eau contenue dans la nourriture lui permet de rester un mois sans s’abreuver. Normalement, l’animal boit un peu chaque jour, mais il est capable de rester jusqu’à un mois sans boire et dans ce cas il ingurgite jusqu’à 150 l d’eau en une seule fois (Vaes et al., 1977). Les moyens de défense du dromadaire contre la sécheresse résident dans sa résistance à la déshydratation (il peut supporter une perte d’eau de 30% sans dommage) et dans un métabolisme orienté vers l’économie d’eau (débit urinaire limité, température interne pouvant aller jusqu’à 41°C sans sudation, faible teneur en eau des excréments, anatomie des narines permettant de limiter les pertes d’eau par évaporation, etc.). Lorsqu’il est dans des conditions transitoires de sous-alimentation, le dromadaire met en place un processus biochimique se traduisant par une activation de la néoglucogenèse hépatique et rénale, une cétogenèse faible avec un recyclage actif de l’urée (Kayet, 1989 cité par Wagué en 1996). Il anticiperait également les périodes de déficit alimentaire en stockant au maximum les éléments minéraux tel que le sélénium, oligoélément indispensable aux activités enzymatiques cellulaires.

Performances de productions et de reproduction

Performances de productions

Production de viande
L’abattage de dromadaires concerne environ 70% les animaux adultes. En 1994, on estimait qu’environ 900 chamelons de moins d’un an, 315000 animaux immatures et 747000 dromadaires adultes ont été abattus en Afrique (Faye, 1997). Selon cet auteur, sur une production mondiale de viande de dromadaire d’environ 300000 tonnes, 248000 tonnes reviennent à l’Afrique, soit 82,66% de la production mondiale. Le rendement carcasse moyen, chez le dromadaire, est de 50% de poids vif (PV) avec des extrêmes de 45 à 55%, voire 59% notamment en Afrique de l’Est où les éleveurs sont particulièrement enclins à l’embouche cameline. Quant au rapport viande/os, il serait plus élevé chez le dromadaire que chez le bovin soumis aux mêmes conditions d’élevage. La viande de dromadaire est comparable à celle du bœuf tant sur le plan du goût que de celui de la texture, mais elle est plus sapide et plus dure que la viande de bœuf (Leupold, 1968 cité par Saley, 1986). Sur le plan nutritif, du fait de la concentration des graisses dans la bosse, la viande de dromadaire est plutôt pauvre en matières grasses (moins de 1% par gramme de viande) et relativement riche en matières protéiques (22%).

Production laitière
Selon Driot (2009), globalement, dans les mêmes conditions climatiques et alimentaires, la chamelle exprime une meilleure performance laitière que la vache.

Dans le but de produire ce lait très prisé des ménages mauritaniens, 40% des effectifs des troupeaux camelins mauritaniens sont des femelles adultes (Moktar, 1994). En Afrique, selon les races camelines et les conditions d’élevage, les productions sont de 1000 à 2700 litres de lait par femelle par lactation. Dans les conditions naturelles de production, bon nombre d’observations comme Buron et Saint-Martin (1988) au Tchad, Evan et Powys (1979) au Kenya, Schwartz et Walshe (1992) en Afrique de l’Est, Godet (1985) à Djibouti, Martinez (1989) en Mauritanie cités par Chaïbou (2005)) situent la fourchette de production journalière entre 2 à 6 litres. Dans la zone périurbaine de N’Djaména, une production journalière de 4,3 litres a été observée par Koussou (2008). Les durées de lactation rapportées par Diop en 1994 sont de 12 mois et 15 jours et 9 à 12 mois respectivement au Tchad et en Mauritanie. Mais cette durée de lactation semble être sous la dépendance de certaines pratiques telle que, entre autres, la fréquence des traites ou des tétées. On prête au lait du dromadaire plusieurs vertus thérapeutiques tels que les effets microbicides et régulateur du métabolisme glucidique (Konuspayeva, 2007), le traitement des troubles nerveux et des propriétés immunostimulantes (Viatau, 1998).

Autres productions 

Le dromadaire excelle également dans d’autres services qu’il rend à l’Homme parmi lesquels on peut citer le travail (bât et traction), la production de laine, des cuirs, etc. En ce qui concerne le travail que le dromadaire peut fournir, Faye (1997) remarque qu’il peut porter jusqu’à 680 kg de charges et que sa force de traction est comparable à celle du cheval pour le labour et pour l’exhaure.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE DROMADAIRE
I.1. Place du dromadaire dans le règne animal
I.2. Habitat et aire d’extension actuelle des dromadaires
I.3. Aptitudes du dromadaire
I.3.1. Valorisation des parcours
I.3.2. Résistance à la privation d’eau et de nourriture
I.4. Performances de productions et de reproduction
I.4.1. Performances de productions
I.4.1.1. Production de viande
I.4.1.2. Production laitière
I.4.1.3. Autres productions
I.4.2. Performances zootechniques
I.5. L’élevage du dromadaire en Mauritanie et au Tchad
I.5.1. Les effectifs
I.5.1.1. Effectifs mondiaux
I.5.1.2. Effectifs en Mauritanie
I.5.1.3. Effectifs des dromadaires au Tchad
I.5.2. Races camelines en Mauritanie et au Tchad
I.5.2.1. Races de dromadaires en Mauritanie
I.5.2.1.1. Le Régueibi ou dromadaire du sahel
I.5.2.1.2. Le dromadaire de Bérabiche
I.5.2.2. Races camelines au Tchad
I.5.2.2.1. Dromadaire arabe (ou zebedi ou bahr)
I.5.2.2.2. Dromadaire manga (ou mahamid)
I.5.2.2.3. Dromadaire du Tibesti (ou gorane ou hadjer)
I.5.3. Modes d’élevage des dromadaires en Mauritanie et au Tchad
I.5.3.1. Modes d’élevage en Mauritanie
I.5.3.1.1. Elevage transhumant
I.5.3.1.2. Elevage nomade
I.5.3.1.3. Elevage périurbain ou sédentaire
I.5.3.2. Modes d’élevage au Tchad
I.5.3.2.1. Elevage transhumant
I.5.3.2.2. Elevage nomade
I.5.3.2.3. Elevage périurbain ou sédentaire
I.5.4. Abreuvement et alimentation du troupeau
I.5.5. Suivi sanitaire
CHAPITRE II : IMPORTANCE DE L’ELEVAGE DU DROMADAIRE EN MAURITANIE ET AU TCHAD
II.1. Importance socioculturelle
II.1.1. Dans les cérémonies rituelles
II.1.2. Dans les cérémonies religieuses
II.1.3. Dans la tradition
II.2. Importance économique
II.2.1. Flux généré par l’exploitation laitière
II.2.2. Exploitation de la viande de dromadaire
II.2.3. Commercialisation des animaux sur pieds
CHAPITRE III. LES PRINCIPALES PATHOLOGIES DU DROMADAIRE
III.1. Maladies parasitaires
III.1.1. La trypanosomose caméline
III.1.2. L’haemonchose
III.1.3. La myiase des cavités nasales
III.1.4. La gale et la teigne
III.1.5. Echinococcose larvaire
III.1.6. La sarcosporidiose musculaire
III.1.6.1. Etiologie et systématique
III.1.6.2. Biologie du parasite
III.1.6.3. Prévalence de la sarcocystose du dromadaire dans le monde
III.1.6.4. Symptômes et lésions
III.1.6.5. Diagnostic
III.1.6.6. Traitement et prophylaxie
III.2. Maladies virales
III.2.1. La variole caméline (Camelpox)
III.2.2. L’ecthyma contagieux
III.2.3. La Fièvre de la vallée du Rift
III.3. Les infections bactériennes
III.3.1. La lymphadénite
III.3.2. Le charbon bactéridien
III.3.3. La pasteurellose
III.3.4. La colibacillose
III.3.5. La salmonellose
III.3.6. La tuberculose
III.4. Maladies d’origine toxique
III.4.1. Intoxication par les plantes
III.4.2. Intoxications médicamenteuses
III.5. Syndromes divers
III.5.1. Diarrhées du chamelon
III.5.2. Syndrome stérilité
III.6. Pathologies tumorales
III.6.1. La leucémie
III.6.2. La fibromatose diffuse
III.6.3. Carcinome rénal
CONCLUSION

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