Place de l’endoscopie digestive en cas de dysphagie et/ou d’odynophagie

L’endoscopie digestive haute est un examen demandé fréquemment en gastroentérologie dans la pratique quotidienne à Madagascar; elle a une place importante pour le diagnostic des pathologies du haut tube digestif. Le diagnostic endoscopique est le résultat de l’interaction entre trois éléments : l’opérateur, l’endoscope et la paroi digestive. La qualité du diagnostic endoscopique passe par une optimisation concernant chacun de ces trois éléments. Plusieurs études malgaches ont déjà décrit l’aspect épidémio-cliniques des examens endoscopiques dans différents centres malgaches (1) .Mais il nous a apparu intéressant de poursuivre ces études et de voir l’évolution des résultats et ainsi démontrés l’intérêt fondamental de cet examen dans la prise en charge des maladies de l’œsophage et de l’estomac.

Définition

L’endoscopie digestive haute permet l’exploration du tractus digestif supérieur jusqu’au niveau du deuxième voire du troisième duodénum. L’endoscope est constitué de fibres optiques ou dans la plupart des cas sont muni à son extrémité d’un capteur électronique. Les images sont retransmises sur un écran : c’est un vidéo endoscope. Des prélèvements ou des biopsies peuvent être réalisées sous contrôle de la vue par l’intermédiaire de pinces introduites dans le canal opérateur. Par ce même canal, l’introduction de différents matériels permet la réalisation de nombreux gestes thérapeutiques : résection de tumeurs, mise en place de prothèse digestive, hémostase de lésions hémorragiques comme la sclérose d’ulcère, la ligature de varice œsophagienne ou la coagulation d’angiome.

Indication

A. Place de l’endoscopie digestive en cas de dysphagie et/ou d’odynophagie
En cas de dysphagie, l’endoscopie est indiquée en première intention dans les situations suivantes :

– En urgence en cas d’ingestion de substance caustique ;
– En cas de dysphagie progressive (pour les solides, puis pour les liquides), faisant suspecter une origine obstructive ;
– En cas de dysphagie concernant d’emblée les liquides et les solides et faisant suspecter une origine non obstructive (ou motrice), l’endoscopie reste nécessaire pour éliminer formellement une cause obstructive, avant de proposer une manométrie œsophagienne.

En revanche, une dysphagie de siège cervical ou une odynophagie doivent d’abord être explorées par un examen ORL.

B. Place de l’endoscopie digestive haute en cas de nausées ou vomissements persistants et isolés
On entend par « persistants » et « isolés » des nausées et vomissements se prolongeant au-delà de 48 heures, avec ou sans période d’accalmie, en l’absence d’autres signes cliniques d’orientation.

Une exploration digestive haute est justifiée après avoir éliminé une origine extradigestive et une occlusion intestinale aigüe par l’examen clinique et les examens de laboratoire et d’imagerie. Lorsqu’une cause gastroduodénale est évoquée, l’endoscopie doit être préférée à l’examen radiologique.

C. Place de l’endoscopie digestive haute en cas de syndrome dyspeptique
Sous le vocable « dyspepsie » sont regroupés de nombreux symptômes liés au tractus digestif supérieur (douleur et inconfort, sensation de gonflement, nausées, satiété précoce, anorexie, brulures retro-sternales, régurgitations, éructations) (4). Le syndrome dyspeptique peut être d’origine organique, causé par la maladie ulcéreuse, le reflux gastro-œsophagien ou les cancers oeso-gastriques.

En cas de dyspepsie chez un sujet de plus de 45ans et/ou en cas de symptôme(s) tel(s) qu’une anémie, une dysphagie, un amaigrissement ou tout autre symptôme d’alarme, une endoscopie digestive haute est indiquée. Chez un sujet de moins de 45ans sans symptôme d’alarme, une endoscopie digestive haute est recommandée soit :
– En cas de positivité d’un test diagnostique d’Helicobacter pylori
– En cas d’échec d’un traitement symptomatique ou de récidive à l’arrêt du traitement.

D. Place de l’endoscopie digestive haute en cas d’anémie chronique ferriprive et de carence martiale
L’exploration endoscopique oeso-gastro-duodénale est justifiée lorsqu’il existe une anémie ferriprive ou une carence martiale documentée. Elle doit être généralement être précédée d’une exploration basse par coloscopie totale, étant donné la plus grande fréquence des lésions néoplasiques colorectales. Etant donné l’épidémiologie des anémies ferriprives, qui concernent une forte proportion de sujets âgés, et la très grande fréquence des lésions oeso-gastro-duodénales dans les tranches d’âge les plus élevées, ainsi que les difficultés de la préparation colique des sujets âgés. L’endoscopie digestive haute est indiquée en première intention en cas d’anémie ferriprive. Lorsque les endoscopies haute et basse sont négatives, des biopsies duodénales doivent être pratiquées.

En cas d’anémie ferriprive et/ou de carence martiale, et après avoir éliminé une origine extra-digestive, une endoscopie haute est indiquée :
– En première intention :
* Lorsque le contexte clinique oriente vers le tractus digestif supérieur
* Chez un patient en mauvais état général (grand âge, comorbidités)
– Dans tous les autres cas, après une coloscopie non concluante, et si possible dans le même temps anesthésique.

E. Place de l’exploration gastroduodénale en cas de saignement digestif aigu d’origine haute
Hématémèse et méléna sont les plus fréquentes manifestations d’un saignement digestif aigu d’origine haute. Une hématémèse est un vomissement de sang frais, rouge vif, ou « vieilli », d’aspect noirâtre. Le méléna est l’émission de selles noires composées de sang digéré ; l’aspect et l’odeur de ces selles permettent de distinguer aisément le méléna des autres causes de selles noires, notamment médicamenteuses.

Un saignement gastroduodénal abondant et rapide peut entraîner une accélération du transit et l’émission de sang rouge par l’anus. On parle de saignement d’origine « obscure » lorsque l’hémorragie persiste ou récidive après des explorations initiales négatives. Le diagnostic de saignement digestif aigu d’origine haute est le plus souvent un diagnostic clinique. L’endoscopie est la seule méthode permettant d’identifier avec fiabilité la source du saignement lorsque celui-ci est d’origine haute. L’endoscopie diagnostique permet également de rechercher des critères pronostiques du risque de récidive.

Une endoscopie digestive haute est recommandée en première intention en cas de saignement digestif aigu d’origine présumée haute (hématémèse ou méléna). L’endoscopie doit être faite rapidement et dans tous les cas pas plus tard que la 24e heure suivant l’épisode hémorragique. Les conditions de réalisation de l’examen direct doivent permettre d’effectuer le geste thérapeutique nécessaire dans le même temps. L’endoscopie haute doit être répétée lorsque le saignement persiste alors qu’une première exploration incluant endoscopie haute et coloscopie n’a pas été concluante. En revanche, une endoscopie de contrôle de l’efficacité du traitement hémostatique d’un ulcère n’est pas justifiée en l’absence de récidive hémorragique.

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Table des matières

INTRODUCTION
RAPPELS
I. Définition
II. Indication
A. Place de l’endoscopie digestive en cas de dysphagie et/ou d’odynophagie
B. Place de l’endoscopie digestive haute en cas de nausées ou vomissements persistants et isolés
C. Place de l’endoscopie digestive haute en cas de syndrome dyspeptique
D. Place de l’endoscopie digestive haute en cas d’anémie chronique ferriprive et de carence martiale
E. Place de l’exploration gastroduodénale en cas de saignement digestif aigu d’origine haute
F. Place de l’endoscopie digestive haute dans le diagnostic et le suivi du reflux gastro-oesophagien et de l’endobrachyoesophage
1. Diagnostic et suivi du reflux gastro-oesophagien (RGO)
2. Diagnostic et suivi de l’endobrachyoesophage (EBO)
G. Indications de l’endoscopie haute dans le diagnostic et le suivi de la maladie ulcéreuse gastroduodénale
H. Place de l’endoscopie haute dans le diagnostic et le suivi de l’hypertension portale (HTP)
I. Indication des biopsies duodénales (même en l’absence de lésions endoscopiques)
III. Résultats
A. L’aspect endoscopique normal
B. Aspects endoscopiques des pathologies courantes oeso-gastroduodénales
1. Pathologie œsophagiennes
a. Œsophagite et endobrachyoesophage (EBO)
b. Varices œsophagiennes(VO)
c. Hernie hiatale
d. Autres pathologies œsophagiennes
2. Pathologies gastriques
a. Gastrite
b. Ulcère gastrique
c. Cancer gastrique
3. Pathologies bulbaires
a. Ulcère bulbaire
b. Bulbite
PATIENTS ET METHODES
I. Patients
A. Critères d’inclusion
B. Patients retenus
C. L’unité d’endoscopie
1. Ressources matérielles
2. Ressources humaines
II. Méthodes
A. Recueil des données
B. Paramètres évalués
C. Réalisation de l’étude
D. Analyse statistique
RESULTATS
I. DESCRIPTION DE LA POPULATION D’ETUDE
A. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE L’ECHANTILLON
1. Répartition par tranche d’âge
2. Répartition par tranche d’âge et sexe
B. Le service
C. Le motif d’examen
II. Résultats endoscopiques observés
A. Répartition générale
1. Répartition selon les résultats endoscopiques
2. Répartition des résultats endoscopiques pathologiques
3. Répartition des pathologies oeso-gastro-duodénales
B. REPARTITION DES PATHOLOGIES OESOPHAGIENNES
1. Répartition générale des pathologies œsophagiennes
2. OESOPHAGITES
3. LES VARICES OESOPHAGIENNES
4. HERNIE HIATALE
C. REPARTITION DES PATHOLOGIES GASTRIQUES
1. Les gastrites
2. Les ulcères gastriques
a. Localisation des ulcères gastriques
b. Caractéristiques des lésions ulcéreuses
D. PATHOLOGIES BULBAIRES
1. Répartition des pathologies bulbaires
2. Ulcères bulbaires
3. Les bulbites
III. RELATIONS ENTRE MOTIFS D’EXAMEN ET RESULTATS ENDOSCOPIQUES
A. Résultats endoscopiques observés en cas d’épigastralgie
B. Résultats endoscopiques en cas d’hémorragie digestive
DISCUSSION
I. Caractéristiques démographiques et endoscopiques de notre population d’étude
II. Relation entre le motif d’examen et les lésions endoscopiques
III. Relation entre hémorragie digestive et lésions endoscopiques
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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