De nos jours, la recherche de la rentabilitรฉ est devenue le leitmotiv des รฉtablissements bancaires et financiers qui interviennent au niveau du systรจme financier international. Actuellement, lโinsertion de la microfinance dans ce systรจme financier a contribuรฉ ร aider les couches vulnรฉrables des pays en voie de dรฉveloppement. Historiquement, le boom de la microfinance a commencรฉ au Bangladesh sous lโinitiative du Professeur Muhammad Yunus (Prix Nobel de la Paix 2006) qui voulait aider les femmes de son pays ร accรฉder ร une vie plus dรฉcente. Aussi, lโexpansion rapide des activitรฉs a permis la crรฉation de la Grameen Bank Bangladesh et lโimportation des techniques dรฉveloppรฉes par le Pr. Yunus dans la plupart des pays sous dรฉveloppรฉs.
Composition du tissu financier malagasy
Banque Centrale de Madagascar et CSBF
La Banque Centrale de Madagascar (BCM) a รฉtรฉ crรฉรฉe le 12 Juin 1973 par lโordonnance Nยฐ 73 / 025, elle prend le relais ร lโInstitut dโEmission Malgache (IEM) juste aprรจs le retrait de Madagascar de la zone franc. Lโordonnance Nยฐ 73 / 025 a par la suite รฉtรฉ remplacรฉe par la loi Nยฐ 94 โ 004 du 10 Juin 1994, cette loi dรฉfinit les statuts de la BCM et ses missions. Dans cette loi, il est clairement stipulรฉ que la BCM exerce ses fonctions en toute indรฉpendance et elle est chargรฉe de la mise en ลuvre de la politique monรฉtaire.
Mise en ลuvre de la politique monรฉtaire
Conformรฉment aux dispositions de lโarticle 6 de la loi Nยฐ 94 โ 004, la BCM veille ร la stabilitรฉ intรฉrieure et extรฉrieure de la monnaie malagasy en maรฎtrisant, dโun cรดtรฉ, lโinflation et en assurant, de lโautre cรดtรฉ, la compรฉtitivitรฉ extรฉrieure des produits malagasy par une gestion efficace du taux de change effectif rรฉel (TCER). Pour atteindre ces objectifs, la BCM fixe un niveau maximal dโinflation et utilise plusieurs instruments lui permettant dโagir sur la masse monรฉtaire en circulation et sur le coรปt des crรฉdits aux entreprises et aux particuliers. Ces instruments visent en premier lieu ร maรฎtriser la croissance de la masse monรฉtaire en agissant sur lโensemble des avoirs extรฉrieurs et des crรฉdits intรฉrieurs ou base monรฉtaire. La bonne gestion de cette base monรฉtaire permet de limiter la crรฉation monรฉtaire de la BCM et de contrรดler lโexpansion de la liquiditรฉ bancaire considรฉrรฉe comme รฉtant la principale source dโaugmentation du crรฉdit intรฉrieur octroyรฉ par les banques primaires. Les instruments dโintervention utilisรฉs par la BCM ont connu divers changements au cours du temps. Ces changements sont reliรฉs en majoritรฉ ร la libรฉralisation progressive du marchรฉ financier malagasy. Aussi, pour marquer cette progression, lโEtat Malagasy a instaurรฉ depuis 1996 lโutilisation des instruments indirects de politique monรฉtaire ร savoir le taux directeur, le systรจme de rรฉserves obligatoires, lโopรฉration dโopen market et la politique de change.
Taux directeur
Le taux directeur ou taux de refinancement des banques primaires auprรจs de la BCM joue un rรดle trรจs important dans la formation du taux de base bancaire car ce taux permet de dรฉterminer lโorientation gรฉnรฉrale des objectifs de la politique monรฉtaire dans une conjoncture รฉconomique et le terme ยซ directeur ยป montre que ce taux est dirigรฉ par la BCM. Le taux directeur permet ร la BCM de rรฉguler les activitรฉs รฉconomiques, aussi, dans une pรฉriode inflationniste, la BCM augmentera le niveau du taux directeur pour dissuader les banques primaires ร emprunter dโavantage car le refinancement leur sera plus coรปteux. Cette mesure se rรฉpercutera au niveau du consommateur et entraรฎnera une baisse de la demande favorable ร une diminution du niveau gรฉnรฉral des prix. Cette hausse du taux directeur permet รฉgalement de freiner les sur โ investissements dans les projets peu rentables. Par contre dans une phase de rรฉcession รฉconomique, la BCM peut abaisser le niveau du taux directeur pour encourager les investissements ou la consommation grรขce ร un accรจs moins coรปteux au crรฉdit. Cette baisse est รฉgalement favorable au financement des projets dโinvestissements publics qui se trouvent ร la base dโune croissance soutenue de lโรฉconomie. Le taux directeur permet รฉgalement de soutenir les devises ou dโรฉviter leur forte apprรฉciation sur le marchรฉ des changes. Aussi pour influer sur le taux de change, il suffit ร la banque centrale de relever ou dโabaisser le niveau de son taux directeur.
Systรจme de rรฉserves obligatoires
Les rรฉserves obligatoires reprรฉsentent une fraction des crรฉdits et des dรฉpรดts des banques primaires dรฉposรฉe auprรจs de la BCM, ces dรฉpรดts ne sont pas rรฉmunรฉrรฉs et leur calcul se fait sur la base de lโassiette prรฉconisรฉe par la BCM. Selon lโarticle 35 de la loi Nยฐ 94 โ 004, la BCM oblige les รฉtablissements de crรฉdit ร bloquer un pourcentage minimum de leurs dรฉpรดts et de leurs engagements pour limiter une crรฉation excessive de monnaie source dโexpansion de la liquiditรฉ bancaire et des pรฉriodes inflationnistes. Ces rรฉserves obligatoires sont constituรฉes en fonction de lโรฉvolution de la conjoncture รฉconomique.
Opรฉration dโopen market
Cโest une opรฉration qui se manifeste par une intervention de la BCM au niveau du marchรฉ interbancaire ou monรฉtaire, soit pour acheter, soit pour vendre des bons du trรฉsor sur le marchรฉ secondaire. Lโachat des bons du trรฉsor permet ร la BCM dโinjecter de la liquiditรฉ bancaire au niveau du marchรฉ oรน il intervient et la vente de ces derniers servira par contre ร ponctionner le surplus de liquiditรฉ bancaire et ร diminuer la masse monรฉtaire en circulation. Pendant la pรฉriode 1999 โ 2006, les refinancements des banques primaires auprรจs de la BCM et les ponctions de liquiditรฉ รฉtaient assurรฉs par les opรฉrations dโopen market.
Politique de change
Comme nous lโavons mentionnรฉ prรฉcรฉdemment, la BCM se doit รฉgalement de prรฉserver la compรฉtitivitรฉ internationale du pays en dรฉfendant la paritรฉ du pouvoir dโachat par le biais de la stabilisation des prix extรฉrieurs et du Taux de Change Effectif Rรฉel (TCER). La politique de change est le principal outil qui permet lโatteinte simultanรฉe des objectifs de stabilitรฉ intรฉrieure et extรฉrieure du prix car une dรฉprรฉciation de la monnaie domestique peut entraรฎner une vague dโinflation sur les produits courants et pรฉnaliser les importateurs tandis quโune apprรฉciation de cette monnaie peut entraรฎner une diminution de la compรฉtitivitรฉ des produits malagasy et sanctionner cette fois ci les exportateurs. Depuis 1994, lโEtat Malagasy a rรฉalisรฉ une refonte de son systรจme de change ; cette dรฉcision a รฉtรฉ prise conformรฉment ร la volontรฉ des autoritรฉs financiรจres ร libรฉraliser le marchรฉ financier malagasy. La mise en place du flottement libre et du Marchรฉ Interbancaire des Devises (MID) a donc รฉtรฉ rรฉalisรฉe ร partir de 1994.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION DU SECTEUR FINANCIER ET ROLE DE LA CSBF
Chapitre I : Composition du tissu financier malagasy
Chapitre II : Missions de la CSBF
Chapitre III : Approche thรฉorique de la microfinance
PARTIE II : ANALYSE DE LA SITUATION DES IMF MALAGASY
Chapitre I : Cohรฉrence entre politique monรฉtaire et microfinance
Chapitre II : Analyse financiรจre et IMF
Chapitre III : Mise en application des normes prudentielles
PARTIE III : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre I : Limitation des dรฉrives en microfinance
Chapitre II : Proposition dโamรฉlioration
Chapitre III : Suivi des mesures
CONCLUSION