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CADRE SOCIO-ÉCONOMIQUE
D’après les données communales, issues des Plans communaux de développements (PCD), le nombre d’habitants à Ankazomiriotra est d’environ 30 000 habitants avec une superficie totale de 374 km2. Pour celle de la commune rurale de Vinany elle est de 21 000 habitants avec une superficie de 311 km2 en 2014, donc que la densité de la population varie entre 80hab/km2 pour Ankazomiriotra et de 67hab /km2 pour Vinany. Ces données montrent la faible occupation du territoire dans le Moyen Ouest. Le taux de croissance de la population est aux alentours de 16 %, ceci est lié à la fois à la forte croissance naturelle, mais également à la mobilité de la population. En effet, comme dans toutes les communes qui ne sont pas très éloignées de la capitale, on peut observer des mouvements temporaires et fréquents vers Antsirabe ou Antananarivo, il en est de même pour les jeunes qui poursuivent leurs études ou qui travaillent dans différentes entreprises. Les caractéristiques démographiques générales de la région présentent une répartition sexuelle plus ou moins égale (49,80 % d’hommes et 50,20 % de femmes) et disposent d’une main d’ouvre intéressante, car la population jeune représente plus de la moitié de la population totale.
L’économie est surtout basée sur l’agriculture et essentiellement tournée vers la satisfaction des besoins locaux par la production des cultures de subsistance et de l’élevage. La riziculture a toujours été la première occupation et source de revenus des paysans, dans la majorité des cas, son extension est limitée par le problème domanial. Aussi bien pour le riz pluvial que pour le riz irrigué, les rendements restent encore faibles du fait de l’insuffisance des engrais, des matériels mais aussi la non application d’une technique agricole appropriée, laissant la préférence au savoir-faire traditionnel. La production du riz pour Ankazomiriotra durant la campagne de récolte 2013-2014 a atteint 43 800 tonnes, et celle de Vinany est estimée à 7200 tonnes (PCD 2014). La seconde place est occupée par le maïs dont la production durant la même campagne est de 9907 tonnes pour la commune d’Ankazomiriotra et 17 416 tonnes pour celle de Vinany. La troisième place est occupée par la culture de manioc, car la production de la même année atteint 97 950 tonnes pour Ankazomiriotra et de12 440 tonnes pour Vinany. L’élevage demeure une activité secondaire malgré la forte intégration agri- élevage et à cause de l’insécurité (vol) et l’accès aux services vétérinaires (insuffisance de personnel, cherté des produits veto) (PCD Ankazomiriotra et Vinany, 2014).
L’existence de la RN34 qui traverse les deux communes permet une connexion directe avec la ville d’Antsirabe. Cet axe sert de circuit pour évacuer leur produit et assurer la commercialisation. La grande ville de Vakinankaratra est à la fois le principal débouché pour la production locale et à la fois fournisseur d’intrants.
CONNAISSANCE SUR LA FILIÈRE
Les légumineuses sont des plantes dicotylédones dont les fruits sont des gousses, elles sont exploitées comme légume. (Le Petit Larousse, 2010). Elles sont reparties et cultivées partout dans le monde et appartiennent dans le règne végétal à la famille des Leguminosae (Fabaceae) (Latham, 2001).
Parmi les aliments d’origine végétale les plus consommés, les légumineuses tiennent une place importante dans l’alimentation des êtres humains. Les graines peuvent être mangé mûres, séchées ou cuites, seules ou en combinaison avec d’autres aliments, et qui se conservent² à l’état sec. Elles constituent une excellente source de protéine, contiennent jusqu’à 20-35% mais aussi de vitamine C et de vitamine D (Borget, 1989). Elles recèlent également des quantités utiles de minéraux, et notamment de fer, de zinc et de calcium1. Le tableau I ci-dessous résume les valeurs nutritives des légumineuses à graines.
À Madagascar, elles sont prises sous forme de bouillon pour accompagner le riz. Ce sont des produits assez abondants et faciles à trouver sur le marché, notamment le haricot (Phaseolus vulgaris) ou tsaramaso, le niébé (Vigna sp.) ou voanemba, le pois de Bambaras (Vuandzea sp.) ou pois de terre ou encore voanjobory, l’arachide (Arachis sp.) ou voanjo, le soja (Glycine max) ou soza.
GROUPE DE DISCUSSION
La deuxième méthode est « le focus groupe ». C’est une technique d’entretien de groupe, un « Groupe d’expression », qui permet de collecter des informations sur un sujet ciblé, durant une courte période (Moreau & al, 2004). Il permet de collecter des informations qui expriment l’état actuel ou la réalité auprès des personnes cible.
Le « focus group » est un outil qui permet d’élargir l’échantillon de référence. Il nous est très utile pour confirmer les résultats qui ont été collectés auprès des ménages lors de la première phase d’enquête, notamment pour analyser l’impact perçu par ces derniers après l’adoption des légumineuses, expliciter et justifier leurs prises de position. Aussi, afin de trouver les problèmes rencontrés lors de l’application. La figure 2 ci-dessous résume les étapes suivies pour les entretiens de groupe. Notre sujet ici s’est focalisé sur l’importance de la pratique des légumineuses dans le système de culture du Moyen Ouest malgache.
Presque, la totalité des paysans cultive des légumineuses à graines. Généralement, ils sont conscients de l’importance majeure et de l’influence que jouent ces derniers sur les autres cultures. Elles sont souvent cultivées soit en monoculture (surtout pour les grands producteurs), soit en association de culture (pour les petits producteurs), mais toujours en rotation avec d’autres plantes. Outre la nécessité d’augmenter la production et d’avoir une plus grande diversité de régime alimentaire, les autres raisons qui poussent les producteurs à innover leurs systèmes sont: la régulation de l’érosion, la lutte contre les mauvaises herbes (exemple l’effet de la Striga4) ainsi que la réduction du risque d’infestation par les nuisibles.
Afin de calculer le produit brut, la formule suivante a été utilisée : PB (Ar. ha-1) = r (kg. ha-1) X Pv (Ar. kg-1)
Soit PB= Produit brut, r = rendement, Pv = prix de vente
Pour l’analyse statistique du produit brut, les résultats ont été soumis à un test de normalité.
Les données ne suivent pas la loi normale d’où, nous avons utiliser le test non paramétrique de Kruskal Wallis pour faire l’analyse de la variance (ANOVA)
Les résultats ont montré qu’il y a des différences significatives sur le produit brut par spéculation (p<0,0001)
La marge brute issue de la culture de riz est la plus élevée parmi toutes les spéculations (groupe C). Ensuite vient celle du maîs et de l’arachide qui ne se diffèrent pas statistiquement (groupe B). La culture de pois de terre a donné la marge brute la plus faible (groupe A). Les marges brutes issues de la culture de manioc, de haricot et de soja ne se diffèrent pas significativement et se trouvent entre celles de la pois de terre et du maïs ( groupe AB), mais ne sont pas significativement différents de celle de l’arachide, du maïs et du pois de terre .
L’établissement du coût d’exploitation de production sur une surface étendue auprès des paysans producteurs n’est pas une tâche facile, parce qu’il s’agit des charges d’exploitations engagées par les exploitants. D’où, la somme des différentes consommations intermédiaires ont été réalisé afin d’avoir une charge opérationnelle totale. Nt (Ar. ha-1)= ∑ n1, n2, n3, n4, n?
En ce qui concerne l’effet de la fertilisation, le résultat d’enquête a montré que pour la culture des légumineuses à graines, il est fréquent de voir l’utilisation du « fumier » pour la fertilisation. La quantité en moyenne utilisé par parcelle est généralement autour de 1,5charettes par 100a de tanety. Toutefois, cette quantité n’est pas la même pour tous les paysans, elle est variable en fonction de la qualité du sol et du type de culture. La qualité du « fumier » peut varier également d’un producteur à un autre.
Selon ces producteurs, ils n’utilisent pas d’engrais chimiques et des produits phytosanitaires par faute de moyen. Les autres qui en font usages choisissent ceux qui sont les moins chers au marché. Sur les quatre-vingt échantillons, seuls 10 % utilisent des engrais chimiques (URÉE, NPK) ou des produits tels que les pesticides ou les herbicides (Gaucho, Insector…) pour la culture de légumineuse à graine. Le prix des intrants varie en fonction de la proximité de la localité par rapport à la grande ville. Au moment de l’enquête, un kilo de NPK coute 2 000 Ariary et le kilo d’Urée est de 1 650 Ariary.
Pour s’approvisionner en intrants, les paysans se fournissent généralement sur les marchés locaux. Tandis que les grands producteurs se procurent dans la ville d’Antsirabe. Il faut noter aussi qu’il existe des projets qui regroupent des paysans dans un réseau de parcelles pour des essais de cultures (exemple : le projet FABATROPIMED avec FOFIFA (2012)). Ainsi, des services sont offerts en contrepartie aux agriculteurs volontaires : les intrants nécessaires sont fournis par le projet. Remarque : l’objectif de l’élevage bovin et porcin consiste pour l’exploitation à avoir en permanence du fumier organique. En fait, il y a complémentarité entre élevage et agriculture, car si cette dernière demande une certaine quantité de fumier, elle fournit aussi une bonne partie de l’alimentation animale. De plus, les résidus de récolte comme les feuillages sont utilisés comme litière, dont la quantité détermine l’importance du fumier produit. Contrairement à l’élevage bovin, l’élevage de volailles joue un rôle important sur la gestion de la trésorerie, et sur la consommation en protéines de la famille.
Le coût de la main d’œuvre est à peu près la même pour les deux communes. Une main d’œuvre journalière comprend une rémunération en espèce plus un repas estimé à 600 Ariary ou deux gobelets de riz qui est estimé à 700 Ariary.
L’appel à une main d’œuvre extérieur dépend de la superficie, du nombre de main d’œuvre familial, de l’intensité du travail et du type de travail à effectuer. Il faut noter qu’une main d’œuvre journalière « sarak’antsaha » commence à 7h30 du matin et se termine à 14h de l’après-midi. En ce qui concerne la location de charrue, le prix est assez élevé. Une charrue comprend : les zébus, la charrue et les deux ouvriers qui doivent travailler pendant 4 heures de temps (de 5 h du matin à 9 h du matin), soit le temps de labourer 1manaraina (mnr)9.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉ
I. MILIEU D’ÉTUDE
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.2. CLIMAT
I.3. RELIEF ET SOLS
II. CADRE SOCIO-ÉCONOMIQUE
III. CONNAISSANCE SUR LA FILIÈRE
CHAPITRE II. MÉTHODOLOGIE
I. ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE
II. GROUPE DE DISCUSSION
III. ANALYSES ET INTERPRÉTATIONS
CHAPITRE III. RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
I. PLACE DE LA LEGUMINEUSE A GRAINE DANS LE MOYEN OUEST
I.1. CLASSIFICATION GENERALE DES TYPES DE CULTURE PRATIQUEES DANS LE MOYEN OUEST
I.2. CLASSIFICATION ENTRE LES LEGUMINEUSES A GRAINES
I.3. ANALYSE DES PARAMETRES QUI CONDITIONNENT LE CHOIX DE LA PRATIQUE A PARTIR DE L’ANALYSE DE LA COMPOSANTE PRINCIPALE
II. LES ROLES SOCIO-ECONOMIQUES DES LEGUMINEUSES A GRAINES
II.1. IMPORTANCE ECONOMIQUE DES LEGUMINEUSES A GRAINES
II.2. ROLE SOCIAL DE L’ADOPTION DES LEGUMINEUSES A GRAINES :
III. LES CONTRAINTES LIEES A LA PRATIQUE
III.1. LES CONTRAINTES TOUCHANT LES PAYSANS NON MEMBRES D’ORGANISATION PAYSANNE
III.2. LES CONTRAINTES CONCERNANT LES PAYSANS MEMBRES D’ORGANISATION PAYSANNE
III.3. COMPARAISON DES PRINCIPAUX PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PRATIQUANTS A PARTIR DE L’ANALYSE DE LA COMPOSANTE PRINCIPALE
CHAPITRE VI. DISCUSSIONS, RECOMMANDATIONS ET INTÉRÊTS PÉDAGOGIQUES
I.DISCUSSIONS
I.1. SUR LA METHODOLOGIE
I.2. SUR LES RESULTATS
I.3.SUR LES HYPOTHESES
II.RECOMMANDATIONS
III.INTÉRÊTS PÉDAGOGIQUES
CONCLUSION
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