Place de la contraception hormono-chirurgicale dans la planification familiale

A la notion restreinte de limitation des naissances, c’est-à-dire l’utilisation des moyens contraceptifs à grande échelle et évidemment, de l’avortement pour limiter le taux de croissance d’une population, s’est substituée la notion de planification familiale définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme l’ensemble des mesures permettant de favoriser les naissances, d’agir sur l’intervalle entre les naissances, d’éviter les naissances non désirées et de donner à chaque couple les moyens de déterminer le nombre d’enfants qu’il désire. Elle englobe donc la lutte contre la stérilité et l’infécondité, la mise en œuvre des moyens de contraception, l’éducation sexuelle et familiale. Il peut s’y adjoindre les mesures favorisant l’adoption, le conseil génétique, l’interruption volontaire de grossesse et le dépistage de tumeurs malignes de la sphère génitale .

En dépit des efforts déployés par les responsables démographiques, socioéconomiques et sanitaires, dans les pays du Tiers Monde, les populations continuent à croître de plus de deux pour cent l’an ; la vulgarisation des méthodes contraceptives modernes ne semble pas obtenir les résul²tats attendus. On sait que les produits contraceptifs oraux ou injectables ont des effets secondaires que les femmes utilisatrices supportent de façon variable.

LA PLANIFICATION FAMILIALE

Les programmes de planification familiale

Ce sont surtout les pays en voie de développement qui ont établi des politiques et des programmes démographiques au cours de ces dernières années. L’objectif de la politique, implicite ou non, est de réduire le taux d’accroissement démographique en diminuant la fécondité. La plupart des pays ont cherché à mettre en œuvre cette politique par l’intermédiaire des programmes de planning familial qui se sont étendus dans le Tiers Monde depuis 1960, et qui sont conçus pour fournir aux couples qui veulent maîtriser leur fécondité des renseignements et une assistance concernant les méthodes modernes de contraception. Près de 87 p. 100 des pays en voie de développement sont visés par une politique officielle de planning. Certains pays font de la réduction du taux de natalité l’un des éléments officiels de leur politique ; d’autres soutiennent le planning familial pour des raisons sanitaires ou humanitaires ; certains enfin y sont contraints pour des mobiles économiques, l’aide des pays développés apparaissent parfois liée à l’adoption du contrôle ou d’une tentative de contrôle démographique. Sur les trois continents du Tiers Monde et dans des pays très différents par la religion, la culture et le système politique, l’attitude des gouvernements est variable, plus résolue en Asie, ambiguë en Amérique latine, réservée en Afrique ; quelques pays comme le Brésil, la Birmanie et l’Ethiopie y sont encore plus ou moins réfractaires. Même dans les pays qui s’efforcent de planifier, il y a une grande différence entre les plans de développement et les programmes réalisés, ainsi qu’entre les réalisations et le développement socio économique effectif.

Les mesures d’accompagnement

Certains pays ont envisagé de pénaliser les couples trop féconds, et les projets antinatalistes fortement coercitifs (stérilisation obligatoire), initialement élaborés vont beaucoup plus loin et souvent à l’encontre du plan élaboré à la conférence de Bucarest en 1974 qui précise que « tout couple a le droit de décider librement du nombre de ses enfants et de l’espacement des naissances ». En dehors de l’atteinte à la liberté individuelle que constituent souvent les doctrines de limitation des naissances, ceux qui sont chargés de les appliquer paraissent ne pas avoir compris les causes qui incitent les couples des pays pauvres à désirer une famille nombreuse, et en outre, la force potentielle de travail que constitue l’enfant, garantie pour l’avenir.

Les moyens 

On estimait, en 1971, à près de 3 milliards de dollars l’aide consacrée à la régulation de la fécondité. Un peu plus du quart du total (0,8 milliard) a été dépensé dans les pays en voie de développement. Près de 50 p. 100 ont été consacrés à la contraception, l’autre moitié à l’avortement. La plupart des pays en voie de développement consacrent moins de 1 p. 100 de leur budget national global à des programmes de planning familial. Beaucoup de pays développés se lassent de plus en plus ouvertement de déverser leur aide et réclament parfois des mesures radicales pour enrayer l’explosion démographique. Mais des doutes ont été émis sur les motivations profondes des pays riches qui finançaient ou incitaient la limitation des naissances dans les pays pauvres. Il existe certes une demande en faveur de la planification familiale, mais l’obstacle réside dans l’incapacité des responsables à convaincre le prolétariat rural, qui constitue la majorité de la population. « La planification familiale ne peut être imposée autoritairement ».

LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES 

On peut distinguer :
• Les méthodes barrières.
• Le dispositif intra-utérin ou DIU.
• Les contraceptifs oraux.
• Les contraceptifs injectables.
• Les méthodes chirurgicales.

Les méthodes chirurgicales

Stérilisation tubaire
La stérilisation tubaire consiste à interrompre la capacité reproductive de la femme par ligature, occlusion ou section des 2 trompes, conduits par lesquels passent les ovules jusqu’à l’utérus. Elle empêche donc la rencontre des spermatozoïdes et de l’ovule au niveau de la trompe. Il s’agit d’une méthode chirurgicale qui se fait par voie abdominale ou par voie génitale.

i) Avantages
– L’effet est définitif.
– L’efficacité théorique est de 100% si la réalisation est correcte.
– La stérilisation peut être pratiquée à n’importe quel moment chez la femme qui n’est pas enceinte. L’opération est plus facile à effectuer dans les jours qui suivent l’accouchement.
ii) Inconvénients
– Réversibilité difficile.
– Risques des opérations chirurgicales (anesthésie, cicatrices…).
iii) Indications
– Limitation des naissances.
– Raison de santé maternelle.
– Antécédents d’accouchement par opération césarienne.
iv) Contre-indications
– Nulliparité.
– Allergie aux anesthésies.
– Maladies hémorragiques.

La vasectomie

La vasectomie pratiquée chez l’homme supprime la fonction externe des testicules en conservant toutes les fonctions endocriniennes. C’est une méthode chirurgicale qui consiste à ligaturer ou à sectionner le canal déférent de chaque côté pour arrêter la libération des spermatozoïdes.

i) Avantages
– L’efficacité est de 100% si la réalisation est correcte.
– La contraception est définitive.
– Il n’y a pas d’effet hormonal : n’affecte ni l’organisme ni le libido.
ii) Inconvénients
– Gonflement temporaire du scrotum.
– Douleur ou gène dans certains cas.
iii) Facteurs limitants
La vasectomie n’est efficace qu’après 2 mois ou jusqu’après la 20e éjaculation.
iv) Indications
– Limitation des naissances.
– Participation de l’homme à la planification familiale.
v) Contre-indications
– Infections généralisées ou infection au niveau de la zone à opérer.
– Hydrocèle ou varicocèle.
– Hernie inguinale.
– Tumeur testiculaire ou ectopic testiculaire.
– Filariose (éléphantiasis).
– Traitement anticoagulant.

Les méthodes hormono-chirurgicales : les implants 

L’implant contraceptif est composé de 6 capsules minuscules en caoutchouc siliconé, ou de deux baguettes contenant un progestatif. L’implantation en sous-cutané sur la face interne du bras de la femme nécessite un geste chirurgical : après une asepsie correcte, on fait une incision de 3 cm sur la face interne du bras gauche ou droit de la femme sous anesthésie locale. A l’aide d’un trocart, on insère les baguettes. Le retrait est plus compliqué. Le Norplant® est l’implant le plus utilisé.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
1. LA PLANIFICATION FAMILIALE
1.1. Les programmes de planification familiale
1.2. Les mesures d’accompagnement
1.3. Les moyens
2. LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
2.1. Les méthodes chirurgicales
2.1.1. Stérilisation tubaire
2.1.2. La vasectomie
2.2. Les méthodes hormono- chirurgicales : les implants
2.3. Les autres méthodes contraceptives
2.3.1. Les contraceptifs oraux
2.3.2. Les contraceptifs injectables
2.3.3. Le DIU
2.3.4. Les méthodes barrières
2.4. Divers
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE L’ UTILISATION DE LA CONTRACEPTION HORMONO-CHIRURGICALE DANS LE PROGRAMME DE PLANIFICATION FAMILIALE
1. CADRE D’ETUDE
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. NOTRE ETUDE
3.1. Le nombre d’adhérentes
3.2. La répartition des femmes adhérentes
3.3. Les utilisatrices du Norplant
3.4. Les effets secondaires
3.5. Les avantages
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Résultats de l’étude
1.1.1. Méthodologie
1.1.2. Lieu de l’étude
1.1.3. Les utilisatrices du centre
1.1.4. Répartition des utilisatrices du Norplant
1.1.5. Les effets secondaires du Norplant
1.1.6. Les avantages exprimés
2. SUGGESTIONS
CONCLUSION

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