Place actuelle au sein de l’Éducation nationale

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Vers une éducation à la sécurité routière

Les premiers décrets et circulaires réglementant la circulation automobile apparaissent dès la fin du XIXème siècle, et se développent progressivement au cours de la première moitié du XXème siècle, conjointement à l’augmentation du parc automobile et des infrastructures routières ; les mesures prises concernent notamment le permis de conduire, la signalisation ainsi que les limitations de vitesse. Les enfants étant au même titre que les adultes des usagers de la route, il est apparu rapidement nécessaire de les former aux comportements à adopter pour réagir face à un danger et aux règles à suivre pour minimiser les risques.
Cette éducation à la sécurité routière s’est traduite dans un premier temps sous la forme d’affiches pédagogiques et supports publicitaires (annexe n°1) pour devenir plus présente dans les classes à partir du milieu du XXème siècle, grâce notamment à l’association Prévention routière : divers supports et guides pédagogiques furent édités, et des actions de prévention mises en place en collaboration avec la police et la gendarmerie. Les supports pédagogiques ne cesseront de croitre depuis lors, étayés par l’institutionnalisation de l’éducation à la sécurité routière dans les textes officiels régissant les enseignements scolaires.
L’éducation routière fait ainsi son apparition dans les textes régissant l’École en 1957 avec la loi n°57-831 qui stipule que « l’enseignement du Code de la route est obligatoire et sera incorporé dans le programme des divers ordres d’enseignement. »6. Le décret de 1958 relatif à l’application des dispositions de cette loi stipule que « l’enseignement des règles de sécurité relatives à la circulation routière comprend un enseignement théorique et des exercices pratiques. Une demi-heure comprise dans l’horaire de l’enseignement moral et civique est réservée chaque mois à l’enseignement théorique. Les exercices pratiques sont compris dans l’horaire de l’éducation physique et des activités de plein air. », ainsi que « jusqu’au niveau du cours élémentaire inclus, ils ne comprendront que les notions dont la connaissance est nécessaire au piéton. À ces notions seront ajoutées au cours moyen celles qui sont nécessaires au cycliste ainsi qu’à la conduite des animaux isolés ou en groupe et des troupeaux. Dans les classes les plus élevées seront ajoutées progressivement les connaissances utiles au conducteur de véhicules agricoles et de véhicules à moteur. »7
En 1983, un décret prévoit qu’ « un enseignement des règles générales de sécurité est assuré dans les établissements relevant du ministre de l’Éducation nationale. Cette action éducative, coordonnée avec celle de la famille, vise à faire prendre conscience aux jeunes des risques et des dangers susceptibles de se présenter dans les diverses circonstances de la vie quotidienne ou résultant de causes naturelles et à susciter les comportements et les attitudes qui s’imposent. »8
Une circulaire de 1987 précise les objectifs et moyens de l’éducation routière dans les écoles maternelles et élémentaires, en soulignant le caractère transdisciplinaire de cet enseignement, qui doit s’appuyer particulièrement sur l’éducation civique et l’étude de cas concrets.
La circulaire n°2006-085 du 24 mai 2006 (faisant suite au décret n°2006- 04) donne notamment pour enjeux et objectifs d’apporter aux élèves la connaissance des risques et des mesures de prévention liés à la vie quotidienne, et de « développer des comportements civiques et solidaires, le sens de la responsabilité individuelle et collective, à partir de situations concrètes et intelligibles. »9

Place actuelle au sein de l’Éducation nationale

Il entre ainsi dans les missions de l’école de promouvoir une éducation à la sécurité, et à celle liée à la route en particulier. Il s’agit d’un enseignement obligatoire et transdisciplinaire, qu’il incombe aux enseignants de mettre en œuvre tout au long de l’année, dans le cadre du projet d’école et/ou lors d’actions spécifiques sur une journée ou une semaine thématique.
Textes de référence sur l’éducation à la sécurité routière à l’école primaire
Code de l’éducation
Le Code de l’éducation rassemble les textes réglementaires relatifs aux principes généraux de l’éducation. Il comprend une partie législative et une partie réglementaire.
Les  articles  D312-43,  D312- 44,  D312-45,  D312-46,  R312-47,  D312-41-1  traitent  en particulier de l’enseignement des règles de sécurité routière. Ces textes prévoient qu’ « afin de  permettre aux élèves,  usagers de l’espace routier, d’acquérir des  comportements responsables,  un  enseignement  des  règles  de  sécurité  routière  est  assuré  par  les établissements dispensant un enseignement du premier et du second degré. Cet enseignement s’intègre obligatoirement dans le cadre des horaires et des programmes en vigueur dans ces établissements. Il a un caractère transdisciplinaire. Les conditions de sa mise  en œuvre  sont  fixées  par  le  ministre chargé  de  l’éducation en  vue  d’assurer, notamment, une continuité dans l’apprentissage des règles de sécurité routière. »10
L’article R312-47 établit un lien avec l’article R211-1 du Code de la route, qui fixe notamment les règles relatives aux attestations scolaires de premier niveau.

APER

Le principe d’une Attestation de première éducation à la route (APER) a été instauré en 2002. Les dispositions en découlant sont décrites dans le B.O. n°40 du 31/10/2002 : la formation à la conduite et à la sécurité routière, la mise en œuvre de l’APER dans les écoles maternelles et élémentaires, ainsi que la préparation, la mise en œuvre et la validation sociale des attestations scolaires de sécurité routière.
Les objectifs de cet apprentissage relèvent « de l’ordre des savoirs (connaître des règles de circulation, de sécurité…), des objectifs de l’ordre des savoir-faire, qui supposent la mise en œuvre d’opérations cognitives de haut niveau (anticiper, traiter l’information, mener en parallèle plusieurs actions…), et des objectifs de l’ordre des comportements (être respectueux des autres usagers, …). »11
Cette attestation comprend deux documents destinés aux équipes pédagogiques :  un document pédagogique (annexe n°2) constitué d’un tableau en trois parties (une pour chaque cycle) présentant les compétences visées et l’état de la progression de l’élève, avec des références aux programmes. L’élève est pris en compte en tant que piéton, passager et rouleur ;
  une grille d’évaluation (annexe n°3) qui synthétise les objectifs, savoirs et savoir-faire énoncés dans le document pédagogique, et qui est intégrée au livret scolaire de l’élève.
L’attestation est attribuée en fin de cycle 3 par le conseil des maitres en fonction des résultats exigibles validés en fin de cycles 1 et 2, et validés ou en cours d’acquisition en fin de cycle 3.
Socle commun de connaissances et de compétences
Selon la compétence n°6 du Socle commun de connaissances et de compétences de 200512 en vigueur, il est indispensable d’inculquer aux élèves les compétences sociales et civiques nécessaires à la vie en société, et ce, dès l’école maternelle. Ils doivent entre autres :
  connaitre les règles de la vie collective et comprendre que toute organisation humaine se fonde sur des codes de conduite et des usages dont le respect s’impose ;
  savoir ce qui est interdit et ce qui est permis ;
  être éduqués à la sexualité, à la santé et à la sécurité ;
  être capables de respecter les règles de sécurité, notamment routière par l’obtention de l’attestation scolaire de sécurité routière.
Programmes
Dans les programmes de 2008 encore en vigueur à l’heure actuelle à l’élémentaire, en ce qui concerne le cycle des apprentissages fondamentaux (CP-CE1), il est stipulé que les élèves doivent prendre « conscience des notions de droits et de devoirs » et recevoir « une éducation à la santé et à la sécurité »13. En ce qui concerne celui des approfondissements (CE2- CM1-CM2), il est prévu entre autres l’étude des « contraintes de la vie collective » et des « règles élémentaires de sécurité routière »14.
En outre, l’éducation à la sécurité routière figure parmi les thèmes à aborder dans le programme d’enseignement moral et civique15 en vigueur depuis la rentrée 2015 :
  Au niveau de la dimension du droit et de la règle aux cycles 2 et 3, l’enseignement vise notamment l’ « initiation au Code de la route et aux règles de prudence, en lien avec l’Attestation de première éducation à la route (Aper) » ;
  Au niveau de la dimension de l’engagement au cycle 3, l’un des objets d’enseignement vise à une « sensibilisation à la responsabilité en lien avec l’Attestation de première éducation à la route (Aper) ».
En ce qui concerne plus particulièrement le cycle 1, les programmes en vigueur16 stipulent que : « L’école maternelle assure ainsi une première acquisition des principes de la vie en société » ;
  « Pour les aider à découvrir, organiser et comprendre le monde qui les entoure, l’enseignant propose des activités qui amènent les enfants à observer, formuler des interrogations plus rationnelles, construire des relations entre les phénomènes observés, prévoir des conséquences »;
  « Les enfants enrichissent et développent leurs aptitudes sensorielles, s’en servent pour distinguer des réalités différentes selon leurs caractéristiques […] auditives et visuelles » ;
  Parmi les attendus de fin de cycle, les élèves doivent « prendre en compte les risques de l’environnement familier proche (objets et comportements dangereux, […]).
Guide d’intervention en milieu scolaire
Le guide d’intervention en milieu scolaire « Éduquer à la responsabilité face aux risques » a été publié suite aux dispositions de la circulaire n°2006-085 du 24 mai 2006, relative à l’éducation à la responsabilité en milieu scolaire, incitant les divers représentants de l’État à mettre en œuvre des mesures permettant l’acquisition de comportements adaptés pour prévenir une situation de danger, se protéger et porter secours.
Ce guide porte sur les risques routiers, ainsi que sur ceux de la vie courante, sanitaires et majeurs, et il propose diverses actions de prévention et d’éducation, tout en s’appuyant sur les programmes de l’Éducation nationale.
Il met en lumière la démarche pour une éducation efficace des 3A17 :
  Anticiper : mobiliser facilement des connaissances, plus ou moins spécifiques, adaptées à la situation rencontrée pour évaluer un ou des risques avant d’agir ;
Agir:  mettre  en  œuvre  des  compétences  directement  opérationnelles  pour manifester des comportements réfléchis et responsables ;
Apprendre : tirer profit de ses expériences ou de celles des autres pour renforcer en permanence ses capacités à agir de manière prudente et efficace et intégrer une démarche de prévention pour mieux anticiper.
La démarche est déclinée en 3 niveaux. En l’occurrence, le niveau de « débutant » (enfants de 2 à 7 ans) vise les acquisitions suivantes18 :
Anticiper :
oRegarder et identifier les différents lieux de l’espace routier ;
oPrélever et utiliser les informations visuelles et sonores pour se déplacer  à pied sur le trottoir ;
Agiro:Prélever et utiliser les informations visuelles et sonores pour traverser.
oSe déplacer en marchant sans se mettre en danger ;
oSavoir traverser une rue ;
oApprendre à monter et descendre d’un véhicule pour rester en sécurité ;
oUtiliser un dispositif de retenue ;
oEffectuer une alerte simple (appeler le 15).
Apprendre :
oDécrire les trajets quotidiens en repérant les points pouvant présenter un odanger ;
Discerner les bruits indicateurs de la proximité d’un engin qui roule ;
oComprendre l’utilité du dispositif de retenue.
Les partenaires
L’éducation à la route est une action menée au niveau national qui implique un partenariat entre différents acteurs de la vie publique, qui agissent en collaboration avec l’Éducation nationale.
Les différents secteurs concernés apportent chacun des compétences propres et un cadre différent qui complètent le travail des enseignants.
Associatifs
Divers acteurs associatifs évoluent dans le champ de la sécurité routière. Parmi les plus présents figurent les associations Prévention routière et Prévention MAIF.
Prévention routière
L’association Prévention routière, à but non lucratif régie par la loi de 1901, a été créée en 1949 et a depuis été reconnue d’utilité publique. Sa mission est d’« étudier et mettre en œuvre toutes les mesures et encourager toutes les initiatives propres à réduire la fréquence et la gravité des accidents de la circulation routière ».19
Par le biais des comités départementaux, les bénévoles de l’association interviennent notamment dans les écoles pour animer des débats ou encore proposer des exercices en milieu protégé. Nombre de supports pédagogiques, interactifs ou non, sont mis à la disposition des enseignants pour les aider dans leurs projets d’éducation routière.
Prévention MAIF
La Prévention MAIF est une association à but non lucratif (loi de 1901) créée en 1980 sous l’impulsion de la MAIF, mutuelle à l’origine réservée aux enseignants. Son but est de « développer, notamment en milieu scolaire, des actions d’éducation à la sécurité routière et domestique au bénéfice des enfants »20. Elle est agréée par le ministère de l’Éducation nationale au titre d’association éducative complémentaire de l’enseignement public.
Elle édite de nombreux outils pédagogiques, qu’ils soient numériques ou non : brochures, guides, vidéos, jeux interactifs…
Parmi les actions de l’association figurent les permis cycliste (pour les élèves de 10-11 ans) et piéton (pour les élèves de 8-9 ans), qui visent à former aux règles de circulation par des mises en situation et des jeux de questions-réponses.
Institutionnels
La Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR), dépendante du ministère de l’Intérieur, est en charge au niveau institutionnel d’élaborer et mettre en œuvre la politique de lutte contre l’insécurité routière.
Parmi ses missions figurent la définition, le pilotage et l’évaluation des politiques liées à l’éducation et à la formation des usagers de la route.
Chaque préfecture possède un chef de projet de sécurité routière ainsi qu’un Pôle sécurité routière (PSR), chargé entre autres d’organiser des opérations multi-partenariales, comme par exemple les interventions de la police ou de la gendarmerie dans les écoles.
En outre, afin de coordonner tous ces intervenants, qu’ils soient associatifs ou institutionnels, les académies et DSDEN désignent un ou plusieurs correspondants sécurité, en charge d’un type d’éducation à la sécurité (risques majeurs, sécurité routière) et/ou d’un niveau (1er ou 2nd degré).
Attentes et enjeux actuels pour une éducation à la sécurité routière
Actuellement, tel que le droit à la sécurité routière est ressenti au sein de notre société, il incombe aux pouvoirs publics de garantir cette sécurité en mettant en œuvre les mesures nécessaires à la prévention et à la réduction de l’accidentalité. La hausse de la mortalité routière depuis deux ans ne fait que renforcer ces attentes.
Continuum éducatif
L’évolution actuelle des réflexions en lien avec la formation à la sécurité routière met l’accent sur le dispositif du continuum éducatif, notion qui avait fait pour la première fois son apparition dans un rapport daté de 1997 sur la formation des usagers de la route et des conducteurs, remis au ministre de l’Équipement, des Transports et du Logement. Ce rapport avait souligné la nécessité que « les connaissances et les compétences de l’usager de la route et du conducteur doivent progresser de façon continue depuis l’enfance jusqu’au permis de conduire en fonction des capacités et des besoins de chaque âge ».21
Il s’agit du principe selon lequel le passage du permis de conduire ne suffit pas à former à la sécurité routière. Cette éducation doit :
  se faire tout au long de la vie du citoyen, des plus jeunes aux plus âgés ;
  concerner la totalité des usagers de la route, pas seulement les conducteurs ;
  s’appliquer progressivement et de manière continue, tout en prenant en compte les différents stades de développement physiques et moraux des individus et leurs usages de la route ;
  être dispensée par une multitude d’acteurs : les pouvoirs publics (dont l’Éducation nationale), les écoles de conduite, les parents, les associations de prévention…
Ainsi, le versant scolaire du continuum éducatif (de la maternelle au lycée) a été déterminé dans l’optique de former l’élève à devenir un citoyen de la route et lui faire prendre conscience qu’il s’agit d’un espace à partager dont l’usage implique des droits et des obligations.
Éducation à la citoyenneté
L’éducation à la citoyenneté a occupé au cours de l’histoire de l’école une place plus ou moins prépondérante, sous les termes d’instruction morale et civique ou encore éducation civique, pour devenir aujourd’hui l’enseignement moral et civique. Aujourd’hui l’évolution de la société et ses exigences ont conduit l’Éducation nationale à lui accorder une importance toute particulière en lui donnant une place et un horaire dédiés au sein des programmes. Davantage qu’une discipline, la mise en place de comportements citoyens est devenue un enjeu primordial de l’école.
L’exigence d’éducation à la responsabilité est forte. Il est demandé de faire acquérir aux élèves des attitudes responsables en matière de prévention et face aux risques. Au-delà de connaissances, les élèves doivent acquérir des savoir- faire et des attitudes à reproduire en dehors du cadre scolaire. L’enfant devenu adulte devra mettre en œuvre des comportements sociaux et civiques adaptés.
L’éducation à la route se retrouve ainsi dans les quatre dimensions constitutives de l’enseignement moral et civique :
  Culture de la sensibilité : soi et les autres. L’enfant doit être capable non seulement de prendre soin de lui, de contrôler ses émotions, mais aussi de prendre en compte le comportement d’autrui et de comprendre qu’il fait partie d’une collectivité ;
  Culture de la règle et du droit : des principes pour vivre avec les autres. L’enfant doit comprendre l’intérêt du respect des règles et savoir s’y conformer ;
  Culture du jugement : penser par soi-même et avec les autres. L’enfant doit être amené à former son propre jugement en prenant en compte les arguments présentés par autrui et à comprendre que son intérêt particulier peut différer de l’intérêt général ;
  Culture de l’engagement : agir individuellement et collectivement. L’enfant doit être capable de s’impliquer dans la vie scolaire, de travailler en autonomie ou de coopérer.
Sachant que l’insécurité routière a pour cause principale des facteurs comportementaux, il s’agit davantage de faire intégrer aux élèves des réflexes civiques de partage des espaces de circulation, de développer leur sens des responsabilités (pour assurer leur propre sécurité et prendre en compte celle des autres), que de les former au Code de la route. Il est nécessaire pour les équipes enseignantes de s’adapter non seulement aux évolutions en matière de législation, d’urbanisation, de signalisation, de technique automobile (le silence des véhicules électriques par exemple), mais aussi de prendre en compte les études liées au développement de l’enfant, dans ses capacités intellectuelles, sensorielles et motrices.
Rôle parental
Le rôle parental dans l’éducation à la route est bien entendu primordial. D’une part, les parents sont les premiers modèles de leurs enfants, qui agissent en partie par imitation. D’autre part, ils sont, hors milieu scolaire, les représentants de l’autorité, ceux qui établissent et dictent les règles, et appliquent les sanctions.
L’un des enjeux est alors pour l’école de compléter et d’étayer les comportements acquis dans le cadre familial. « La mise en place efficace d’une éducation à la sécurité routière suppose la convergence de pratiques scolaires et familiales qui favorisent, dès l’école maternelle, la construction d’une conscience citoyenne. »22
Il s’agit également de sensibiliser les parents à cette question. En effet, « former très tôt les enfants aux risques routiers permet aussi d’attirer l’attention des parents sur ces questions »23. Cette sensibilisation peut s’envisager via le conseil d’école ou d’autres réunions liées à des actions ou projets spécifiques, via une implication aux actions ponctuelles (en tant qu’accompagnateurs ou observateurs), ou encore via une communication dans le cahier de vie ou par voie d’affichage.
Problématique
Présentation de la démarche
Contexte de l’école
J’effectue mon année en tant que professeur des écoles stagiaire au sein de l’école de Coudray, commune rurale de moins de 1 000 habitants.
L’effectif de l’école s’élève à 170 élèves répartis en 7 classes. Je suis en charge à mi-temps de la classe de TPS/PS/MS, qui se composait, de septembre à décembre, de 18 élèves de petite section et de 6 élèves de moyenne section. En janvier, les 6 élèves de moyenne section ont rejoint la classe de MS/GS ; 2 élèves de petite section ont fait leur rentrée, ainsi que 5 élèves de toute petite section. Depuis fin février, avec l’arrivée d’un nouvel élève de petite section, l’effectif total de la classe se porte à 26 élèves.
Les locaux de l’école maternelle ne comportent pas de salle de motricité attenante. Les activités physiques et sportives se déroulent donc soit sur la cour d’école, soit à la salle des fêtes, située à environ 200 mètres. Même si la première partie du trajet pour se rendre à cette salle peut paraitre relativement sécurisée (une partie en sentier piétonnier et une autre dans une impasse de lotissement), la dernière partie l’est beaucoup moins. Il est en effet nécessaire de traverser un parking (utilisé notamment pour l’accès à la mairie), et l’entrée de la salle se situe sur une placette située au bord de l’axe routier principal du village (annexe n°4). Quelques situations dangereuses rencontrées à plusieurs reprises (par exemple un conducteur imprudent garé qui n’a pas attendu notre passage pour démarrer brutalement, reculer et rouler à très proche distance des enfants, un enfant se mettant subitement à courir en direction de la route, ou encore un autre apercevant un parent et courant vers lui sans se préoccuper de la situation alentour) m’ont ainsi confortée dans l’idée de la nécessité de travailler autour du thème de la circulation piétonne, de ses dangers potentiels et des règles à respecter pour limiter les risques d’accidents.
Ce qui est fait par l’école en matière de sécurité routière.
L’éducation à la sécurité routière à l’école de Coudray consiste principalement en l’organisation du permis piéton (en partenariat avec l’assurance scolaire MAE) et du permis cycliste (encadré par la Prévention routière à Château-Gontier).
Les enseignants profitent également des sorties scolaires pour rappeler les règles de sécurité, qu’elles soient axées sur le déplacement sur le trottoir, la traversée des routes, ou encore le comportement à adopter lors des voyages en car.
Pourquoi dès la petite section ?
En complément du contexte de l’école et des trajets quasi-quotidiens vers la salle des fêtes, rendant en l’occurrence l’éducation à la sécurité routière nécessaire dès la petite section, la circulaire datée de 2002 et consacrée à la mise en œuvre de l’APER souligne que « découvrir dès le plus jeune âge que la route n’est pas « à prendre » mais à partager, c’est acquérir des comportements qui permettent de se protéger des dangers de la circulation et de prendre en compte les autres usagers de la route. Le principe d’une éducation précoce, continue et générale, a été adopté dans l’ensemble des pays européens.. »24
Ainsi, le principe d’aborder cet enseignement dès l’entrée en maternelle est dorénavant généralement admis, et se place dans la lignée du principe de continuum éducatif.
En outre, même s’il est parfois considéré que la maturité physiologique et psychologique de l’enfant de cet âge ne permet pas un réel apprentissage des règles de sécurité routière, des recherches récentes montrent que l’éducation précoce est possible et même souhaitable. Plus tôt la règle est internalisée par l’enfant, plus tôt elle sera inscrite dans ses valeurs propres, plus rapidement il sera capable de ne pas la transgresser et de s’autocontrôler.
Lien avec le développement de l’enfant
Les apprentissages en matière de sécurité routière ne peuvent ainsi pas se passer de prendre en compte le développement de l’enfant, que ce soit au niveau moteur, sensoriel, cognitif ou social, ainsi que son degré d’autonomie. Les capacités à anticiper et réagir plus ou moins vite, la perception des risques, ou encore la maitrise du corps varient en effet considérablement en fonction de l’âge de l’enfant.
En matière de psychologie du développement, les théories évoluent et se complètent. Les travaux de Piaget ont notablement orienté la recherche relative à l’éducation à la route, mais d’autres auteurs (tels que James D. Demetre, Robert Siegler ou encore James J. Gibson, cités par Marie- Axelle Granié) ont également apporté des éléments faisant évoluer la pédagogie en la matière.
Développement moteur
Le développement moteur de l’enfant de 3-4 ans est encore en construction mais gagne en autonomie, et comprend déjà des automatismes et des facultés de locomotion et de préhension.   L’enfant a acquis une bonne base de compétences motrices : « ses déplacements ne posent plus de problèmes, l’équilibre est assuré, la coordination bras-jambes est acquise et cette motricité est parfaitement rythmique, c’est-à-dire bien organisée sur le plan temporel »25. Les déplacements se font de plus en plus rapides.
  Progressivement les mouvements s’automatisent, gagnent en tonicité, en précision, en contrôle et en coordination, ce qui permet notamment l’imitation. Ses mouvements sont intentionnels et « l’intérêt de l’activité praxique […] permet […] de solliciter des prises d’information de plus en plus précises sur l’environnement »26, mais la dissociation motrice n’en est qu’à ses débuts.
  La latéralisation commence à s’installer, l’enfant devient souvent plus habile d’un côté du corps.
  Le besoin de mouvement est très prégnant et l’immobilité parfois difficile à conserver.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1 Introduction
2 Fondements de l’éducation à la sécurité routière
2.1 Définition de la sécurité routière
2.2 Chiffres de l’accidentalité enfantine et analyse
2.3 Vers une éducation à la sécurité routière
2.4 Place actuelle au sein de l’Éducation nationale
2.4.1 Textes de référence sur l’éducation à la sécurité routière à l’école primaire
2.4.2 Les partenaires
2.5 Attentes et enjeux actuels pour une éducation à la sécurité routière
2.5.1 Continuum éducatif
2.5.2 Éducation à la citoyenneté
2.5.3 Rôle parental
3 Problématique
3.1 Présentation de la démarche
3.1.1 Contexte de l’école
3.1.2 Ce qui est fait par l’école en matière de sécurité routière
3.2 Pourquoi dès la petite section ?
3.3 Lien avec le développement de l’enfant
3.3.1 Développement moteur
3.3.2 Développement sensoriel
3.3.3 Développement cognitif, moral et social
3.4 Pourquoi privilégier l’enfant-piéton ?
4 Analyse de pratique
4.1 Présentation de la mise en œuvre
4.1.1 Modalités
4.1.2 Méthodologie
4.1.3 Les objectifs généraux
4.2 Situations pédagogiques employées
4.2.1 Activités en regroupement au sein de la classe
4.2.2 Activités dans le cadre d’ateliers
4.2.3 Situations simulées
4.2.4 Situations réelles
4.2.5 Traces des activités
4.3 Analyse pratique en fonction des objectifs de l’APER
4.3.1 Se déplacer sur le trottoir
4.3.2 Traverser une chaussée
4.3.3 Vivre dans un espace complexe
4.4 Évaluation
4.5 Apports et limites de la démarche
4.5.1 Influence de la pratique parentale
4.5.2 Démarche inductive
4.5.3 Prolongement
5 Conclusion
Bibliographie 

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *