Pied bot varus equin congenital

Le pied bot varus équin congénital (PBVEC) est une, déformation de positionnement du pied tel que la plante du pied ne repose plus entièrement sur le sol. A cela s’ajoutent d’autres déformations telles que :
• le talon est soulevé : l’équinisme,
• le bord interne du pied se plie, concave en dedans en son milieu : l’adduction
• le bord externe puis la face dorso-externe se retourne de dehors en dedans : la supination.

Ces déformations plus ou moins accentuées sont constatées dès la naissance, signant son origine congénitale. Elles doivent être constatées alors par l’agent de santé responsable de l’accouchement. Et la prise en charge serait immédiate et continuée par l’orthopédiste.

Ailleurs, et c’est le cas le plus fréquent, ces déformations sont ignorées ou négligées à la naissance et s’aggravent de plus en plus lors de la croissance de l’enfant. Ainsi les rencontre-t-on chez le grand enfant voire chez l’adulte. Alors on parle de PBVEC invétéré. Une autre classification s’impose à l’examen, surtout chez l’enfant jeune : le PBVEC est-il souple, réductible à la manipulation manuelle ou non. Dans le cas opposé, la réduction est d’emblée impossible : le pied est raide.  Quelle est la première conclusion à porter : le traitement orthopédique est indiqué dans le premier groupe et la chirurgie s’impose dans le second, indépendamment de l’âge .

HISTORIQUE

Le pied bot varus équin congénital (PBVEC) a son histoire qui remonte depuis l’antiquité avec le pharaon égyptien Siptah et le Dieu du feu grec Hephaïstos. Hippocrate avait avancé la physiopathologie congénitale par compression in utero. Et c’était encore lui qui préconisait les manipulations et les bandages en correction comme traitement précoce à la naissance.

Nicolas Andry, en 1741, constate et définit le PBVEC comme un pied de cheval et le qualifie de «pedes equinae ». Tayllerand en fut frappé. Le mal n’épargnait personne, petit ou grand et c’était, alors, l’épée de Damoclès pour les mères en voie de grossesse. Puis vint l’époque des prises en charge :
• Ambroise Paré décrit les appareillages au XVIè siècle.
• En 1782, LORENZ DE Frankfort réalise la première ténotomie du tendon d’Achille.
• Le traitement chirurgical évolue avec Delpech de l’Ecole de Montpellier relayé par Sromeyer de Hanovre. Les anglais suivent et à la fin du XIXè siècle, Streckeisen puis Phelps ont osé la libération des parties tendineuses postérointernes.
• Mais le traitement orthopédique reste toujours en parallèle avec Thomas, Elmslie, Browne ou Kite et en parallèle avec la chirurgie des parties molles (avec Zadek, Codivilla, Ober ou Turco) ou les ostéotomies par Evans et Dwyer.

Enfin après plusieurs travaux riches en propositions étiopathogéniques, en apport d’imageries et en multiplication, des méthodes apparurent depuis le début du XXè siècle. Mais c’est la table ronde de la SOFCOT, dirigée par Masse qui définit les lésions anatomiques, leur classification à des fins de codification du traitement.

Le plan de notre étude sera comme suit :
– en premier lieu, un rappel anatomique du pied et des généralités sur les PBVEC,
– puis des casuistiques ou observations,
– suivis par nos commentaires,
– et enfin, la conclusion et nos suggestions.

ETUDE du PBVEC

RAPPEL ANATOMIQUE

SQUELETTE et ARTICULATIONS du PIED

Le squelette comprend, d’arrière en avant :
• Le tarse (postérieur et antérieur) avec l’astragale posé sur le calcanéum, le scaphoïde au devant duquel sont alignés les cunéiformes et le cuboïde devant le calcanéum.
• Les métatarses, au nombre de 5, nommés M1 à M5 de dedans en dehors.
• Et les phalanges : 3 pour chaque orteil sauf pour le 1er .

Ces os sont reliés entre eux par des puissants formations capsulo-ligamentaires réalisant des articulations complexes :
• l’articulation astragalo-calcanéenne, encore appelée sous-astragalienne,
• l’articulation médio-tarsienne dite de Chopart,
• l’articulation tarso-métatarsienne dite de Lisfranc,
• les articulations scapho-cuboïdiennes et scapho-cunéennes;
• et les articulations métatarso-phalangiennes et inter-phalangiennes.

MUSCLES et TENDONS

Les extenseurs du cou de pied

Six muscles forment les extenseurs :
– le triceps sural, constitué par les jumeaux et le soléaire, se termine sur la face postérieure du calcanéum par un tendon terminal commun, le tendon d’Achille;
– le jambier postérieur, le fléchisseur commun des orteils et le fléchisseur propre du gros orteil, du côté interne, sont en même temps adducteurs et supinateurs du pied;
– le court et le long péronier latéral, du côté externe, sont en même temps abducteurs et pronateurs du pied .

Les fléchisseurs du cou de pied

– En dedans, on distingue l’extenseur propre du gros orteil et le jambier antérieur qui sont en même temps adducteurs et supinateurs du pied.
– En dehors, l’extenseur commun des orteils et le péronier antérieur qui sont également abducteurs et pronateurs du pied.

Les muscles adducteurs-supinateurs 

Ces muscles comprennent :
– Les jambiers sont les principaux muscles adducteurs-supinateurs. Le jambier postérieur est très fortement adducteur tandis que le jambier antérieur est plus supinateur qu’adducteur.
– Le jambier postérieur est aidé par le fléchisseur propre du gros orteil et le fléchisseur commun des orteils dans ses actions d’extension et d’adduction.
– L’extenseur propre du gros orteil intervient très peu dans ce mouvement d’adduction-supination, il est surtout un muscle fléchisseur.

Les muscles abducteurs-pronateurs 

Ils sont constitués par :
– Les muscles péroniers qui sont simultanément extenseurs, abducteurs et pronateurs.
– Le court péronier latéral qui assume la grande partie de la réalisation de l’abduction.
– Le long péronier latéral et le triceps sural qui sont des muscles synergiques-antagonistes, synergiques dans l’extension, antagonistes dans l’abduction pronation mais ils sont des fléchisseurs.

L’aponévrose plantaire

L’aponévrose plantaire superficielle ou fascia plantaire est une formation aponèvrotique très épaisse, possédant une insertion d’origine sur le tubercule postérieur de la face inférieure du calcanéum, et s’étendant en éventail vers l’avant-pied.

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Table des matières

INTRODUCTION
ANATOMIE – ETUDE DU PBVEC
A. RAPPEL ANATOMIQUE
I. SQUELETTE ET ARTICULATIONS DU PIED
II. MUSCLES ET TENDONS
1. Les extenseurs du cou de pied
2. Les fléchisseurs du cou de pied
3. Les muscles adducteurs-supinateurs
4. Les muscles abducteurs-pronateurs
5. L’aponévrose plantaire
6. La couverture cutanée
III. VAISSEAUX ET NERFS
1. Le système artériel
2. Le système veineux
3. L’innervation
IV. MECANIQUE DU PIED
1. L’articulation tibio-tarsienne
2. L’articulation du tarse
3. La synthèse sur la mécanique
B. LE PIED BOT VARUS EQUIN CONGENITAL
I. RAPPEL ANATOMO-PATHOLOGIQUE
1. L’étude anatomo-pathologique
2. La classification
II. POSITION DU CLINICIEN
1. La consultation anténatale, son rôle
2. La consultation postnatale
3. Les examens complémentaires
III. CONCLUSION
1. Evaluation des malformations à la naissance
2. Surveillance de l’évolution
3. Evolution au cours de la croissance
IV. LES SOLUTIONS MODERNES
1. Les imageries
2. Le traitement
3. Les récidives
4. Les séquelles
OBSERVATIONS
COMMENTAIRES
1. Le sexe
2. L’âge
3. Coté atteint
4. L’origine
5. Les lésions anatomo-pathologiques
6. Le traitement
7. Les résultats
CONCLUSION
1. Fréquence et gravité
2. Problèmes de prise en charge
NOS SUGGESTIONS

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