phytothérapie traditionnelle de l’asthme

L’asthme est une maladie fréquente atteignant 6 à 10% de la population [REINE et coll., 1994]. Sa fréquence augmente parallèlement à l’accroissement de la pollution atmosphérique et de la prolifération de nouveaux produits chimiques, médicamenteux, industriels ou ménagers. Il existe divers asthmes : asthme paroxystique, asthme à dyspnée continue, l’asthme sévère (état de mal asthmatique). Dans tous ces cas, l’étiologie n’est pas connue avec précision. On distingue dans la maladie asthmatique deux formes étiologiques essentielles : l’asthme extrinsèque (asthme allergique auquel on rattache les asthmes professionnels et l’asthme intrinsèque (asthme non allergique). Les premiers sont plus fréquents chez l’enfant et l’adulte jeune, les seconds se manifestent après quarante ans [ABASSEM., 1994].

L’intérêt majeur de l’asthme allergique en dehors de sa fréquence, réside dans le fait qu’il permet de distinguer la cause apparente de la maladie, qui est l’allergie respiratoire et le mécanisme du trouble clinique, qui associe deux éléments : les syndromes fonctionnels obstructifs et l’hyperréactivité bronchique. C’est l’une des maladies chroniques les plus courantes. Elle réduit la productivité et compromet sérieusement la qualité de vie des personnes atteintes et de leur famille. La morbidité et la mortalité restent préoccupantes malgré les progrès réalisés dans les connaissances des mécanismes de l’asthme et son traitement. La prise en charge de l’asthmatique à pour objectifs de lui permettre de mener une vie normale avec des fonctions pulmonaires normales, d’améliorer sa qualité de vie et de bien maîtriser son asthme. Le traitement a pour but de lutter contre l’obstruction bronchique et l’inflammation des voies respiratoires par l’utilisation de broncho-dilatateurs et d’anti-inflammatoires.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE DE L’ASTHME

DEFINITIONS

L’asthme est défini comme une maladie chronique des voies aériennes caractérisée par une augmentation de la réponse de l’arbre trachéo-bronchique à une multitude de stimuli. Sur le plan physiopathologique, il se caractérise par un rétrécissement global des voies aériennes qui peuvent se lever soit spontanément soit sous traitement ; et cliniquement, par une dyspnée, une toux et des sifflements paroxystiques. L’asthme est une maladie à épisodes avec des exacerbations aigues entrecoupés de périodes indemnes de symptômes. Classiquement la plupart des crises sont de durée brève (quelques minutes et heures) et chimiquement le patient semble récupérer complètement après la crise.

Cependant, il peut y avoir une période pendant laquelle le patient présente des épisodes journaliers d’obstruction. Cette phase peut être légère avec ou sans épisode sévère surajoutée ou plus sérieuse avec une obstruction sévère persistant plusieurs jours ou semaines : cette dernière situation est nommée asthme aigu grave (ou état de mal asthmatique). Dans quelques cas peu fréquents, ces épisodes aigus peuvent aboutir à la mort [ER Mc FADDEN., 2002]. En 1974, l’OMS a adopté la définition suivante « l’asthme est une affectation caractérisée par des crises de dyspnée déclenchées par différents agents, par l’exercice physique, accompagnées par des signes cliniques totalement ou partiellement réversibles entre les crises. Cette obstruction correspond à un accroissement soudain des résistances des voies aériennes lié à des mécanismes immunologiques ou non » [ABASSEM., 1994]. En 1975, The American Thoracie Society et TheAmerican College of Chest Physicians ont défini l’Asthme comme « une maladie caractérisée par une hyperactivité des voies aériennes à différents stimuli se manifestant spontanément ou sans l’effet de la thérapie » [ABASSEM., 1994 ; PHELEN., 1982].

La maladie asthmatique se définit ainsi par plusieurs critères parmi lesquels on note un rétrécissement bronchique, des crises dyspnéiques paroxystiques et  l’éosinophilie du sang et/ou de l’expectoration [ABASSEM., 1994].

EPIDEMIOLOGIE

L’Asthme et les affections allergiques constituent dans le monde entier l’une des pathologies chroniques les plus fréquentes, une cause de mortalité élevée dans huit pays occidentaux et qui devient préoccupante aussi dans les pays en développement. Les données épidémiologiques témoignent d’une augmentation globale de la prévalence de l’asthme depuis plusieurs années, partout dans le monde [EL ARBOUI., 2008].

PREVALENCE

Toutes les études épidémiologiques montrent que le diagnostic de l’asthme peut être porté à tous les âges de la vie. Néanmoins, l’incidence de nouveaux cas d’asthme élevée pendant l’enfance diminue pendant la période d’adolescence pour remonter à l’âge adulte. Des études longitudinales britanniques d’ADERSON et coll. [1986] réalisées à partir d’une cohorte de plus de 17 000 enfants, ont montré que le taux de diagnostic d’asthme est passé de 18,2% entre 0 et 7 ans à 3,6% entre 12 et 16 ans, pour s’élever ă 5,3% entre 17 et 27 ans. La prévalence de l’asthme chez le nourrisson et le petit enfant est très variable d’une étude à une autre. Ainsi, on retrouve des chiffres allant de 12,2% avec STODARD en 1995 à 33,6% avec MARTINEZ dans la même année [STODDARD et coll., 1995].

Plus de 100 à 150 millions de personnes dans le monde souffrent d’asthme et leur nombre est en augmentation [R.M.D., 2007].

C’est ainsi que dans les pays industrialisés, en particulier dans les villes, l’asthme atteint environ 5% de la population générale (10% des enfants et 3% des adultes sont asthmatiques) [BERTRAND., 1997]. Le taux de prévalence de l’asthme varie entre 2,6 à 12 % en Australie, aux USA, en Grande Bretagne, en Suède, en Suisse et en Turquie. Il est inférieur à 1% en Afrique du Sud, Danemark, en Finlande, Gambie, Inde et au Japon. Les statistiques colligées au niveau de l’hôpital des enfants Albert Royer de Dakar montrent 3% d’asthmatiques parmi les enfants reçus à la consultation 1998. [ ISAAC., 1998] Une étude efectuée à la clinique de pneumologie de Dakar, portant sur les aspects épidémiologiques cliniques, et thérapeutiques de la maladie asthmatique montre une prévalence 8,2%, la situant à la quatrième place de l’ensemble des pathologies vues en consultation en 2001. [BA et coll., 2001].

Morbidité

La morbidité due à l’asthme est surtout importante chez les enfants. Elle découle du fait que cette maladie survient sur un organisme en pleine croissance et débute à un âge très précoce. En effet, la fréquence des exacerbations thoraciques et/ou leur sévérité peut conduire ă des déformations thoraciques, au retard staturo-pondéral voire même à l′échec scolaire consécutif à l′absentéisme [DUTTAU., 2002]. Au sénégal en ce qui conce rne la morbidité, nous l’estimons entre 4 à 6% au niveau national, si nous examinons les statistiques hospitalières. Ce la veut dire que sur 100 personnes nous avons 4 à 6 asthmatiques.

Mortalité

L’asthme est une maladie dont la mortalité a connu de multiples fluctuations.

Des statistiques officielles rapportent qu’en France le chiffre absolu est de 2000 morts par l’asthme chaque année, dont 40 à 100 enfants selon les années [OULMIR., 2007]. Aux Etats-Unis, le taux de mortalité est passé de 0,8 pour 100 000 habitants en 1977 à 2,0 pour 100 000 habitants en 1989 et 2,1 en 1995 [GODARD., et coll., 1996]. Au Canada, l’asthme entraîne chaque année le décès d’environ 20 enfants et 500 adultes [OULMIR., 2007]. En Russie, la mortalité par l’asthme est passée de 3,7 à 5,3 pour 100 000 habitants entre 1980 et 1989. Les enfants de moins de 5 ans et de sexe masculin sont les plus touchés [OGONOV., et coll., 1998]. Au sénégal, la mortalité n’est pas très elevé en cequi concerne l’asthme chez l’enfant, environ 1%. [116] Au niveau mondial, on enregistre plus de 180.000 décès par an dûs à cette affection. On estime que les coûts associés à l’asthme dépassent ceux de la tuberculose et de l’infection au VIH/Sida réunis [R.M.D., 2007].

PHYSIOPATHOLOGIE

L’asthme est une maladie ou le patient souffre d’un état permanent d’hyperréactivité trachéo­bronchique. Cette notion est une connaissance fondamentale tant pour le médecin que pour le patient, car elle découle des comportements ne devant pas se limiter au court terme [LEBEAU., 1994].

HYPERREACTIVITE BRONCHIQUE (HRB)

L’hyperréactivité traduit en état permanent, correspond à une anomalie de réponses tissulaires bronchiques soit par réaction d’hypersensibilité immédiate de type Ι due à une allergie en règle à un pneumallergène inhalé, soit par altération inflammatoire de la muqueuse [LEBEAU., 1994].

L’HRB est variable dans le temps et maximale pendant la nuit. Elle est quasiconstante mais non spécifique de l’asthme et peut se voir dans les bronchites (principalement les véroles, les BPCO, l’insuffisance vestibulaire gauche). Elle peut également être induite par les médicaments [ASTHME DE L’ADULTE, 2005].

On distingue deux types d’asthme :
– l’asthme extrinsèque d’origine allergique presque constante ;
– et l’asthme intrinsèque beaucoup moins fréquent et d’étiologie à peu près indéterminée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE DE L’ASTHME
I – DEFINITIONS
II – EPIDEMIOLOGIE
II.1. – PREVALENCE
II.1.1. – Morbidité
II.1.2. – Mortalité
III – PHYSIOPATHOLOGIE
III.1. – HYPERREACTIVITE BRONCHIQUE
III.1.1. – Anomalie du muscle lisse bronchique
III.1.2. – Dysfonctionnement du système nerveux autonome
III.2. – INFLAMMATION BRONCHIQUE
III.2.1. – Oedème de la muqueuse bronchique
III.2.2. – Cellules de l’inflammation
III.2.3. – Principaux médiateurs de l’asthme
III.3. – REMODELAGE HISTOLOGIQUE DES VOIES AERIENNES
IV – ETIOLOGIE
IV.1. – FACTEURS GENETIQUES
IV.2. – ALLERGENES
IV.2.1. – Les pneumallergènes
IV.2.2. – Les allergènes digestifs (trophallergènes)
IV.2.3. – Les allergènes professionnels
IV.2.4. – Les médicaments
IV.3. – INFECTIONS
IV.4. – POLLUTION ATMOSPHERIQUE
IV.5. – FACTEURS AGGRAVANTS
V – FORMES CLINIQUES DE L’ASTHME
V.1. – FORMES SYMPTOMATIQUES
V.2. – FORMES SELON L’AGE
V.3. – EVOLUTION
V.3.1. – Elément de surveillance
V.3.2. – Evolution de l’asthme
V.4. – COMPLICATIONS DE LA MALADIE ASTHMATIQUE
VI – TRAITEMENT
VI.1. – TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
VI.2. – TRAITEMENT DE FOND
VI.3. – AUTRES TRAITEMENTS
VI.3.1. – Le traitement préventif
VI.3.2. – Développement de nouvelles classes thérapeutiques
VI.3.3. – Les thérapeutiques complémentaires
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
I – OBJECTIF ET CADRE DE L’ETUDE
II – METHODOLOGIE
II.1. – ECHANTILLONNAGE
II.1.1. – Population d’étude
II.2. – ENTRETIEN
II.2.1. – Critères
II.2.2. – Instrument de collecte de données
II.3. – TRAITEMENT DES DONNEES
II.4. – IDENTIFICATION BOTANIQUE
II.5. – DIFFICULTES RENCONTREES
III – RESULTATS
III.1. – PROPORTION D’HOMMES ET DE FEMMES PAR REGION
III.2. – REPARTITION SELON L’AGE CHEZ LES TRADIPRATICIENS ET/OU HERBORISTES
III.3. – REPARTITION SELON L’AGE CHEZ LES MENAGES
IV – INVENTAIRE DES PLANTES UTILISEES
IV.1. – LISTE DES PLANTES CITEES DANS TOUTES LES ENQUETES
IV.2. – PLANTES PROPOSEES PAR LES MENAGES DANS LA REGION DE DAKAR
IV.3. – PLANTES PROPOSEES PAR LES HERBORISTES ET TRADIPRATICIENS DANS LA REGION DE DAKAR
IV.4. – PLANTES PROPOSEES PAR LES MENAGES DANS LA REGION DE KAOLACK
IV.5. – PLANTES PROPOSEES PAR LES HERBORISTES ET TRADIPRATICIENS DANS LA REGION DE KAOLACK
V – PLANTES UTILISEES : MODE DE PREPARATION ET D’EMPLOI
VI – PARTIES ET FORMES UTILISEES
VI.1. – PARTIES UTILISEES
VI.2. – FORMES UTILISEES
VII – ETUDE MONOGRAPHIQUE
VII.1. – MENTHA L
VII.1.1 – Position systématique
VII.1.2 – Description botanique
VII.1.3 – Répartition géographique et habitat
VII.1.4 – Constituants chimiques
VII.1.5 – Propriétés et utilisations
VII.1.6 – Toxicité
VII.2. – GUIERA SENEGALENSIS J.F. Gmel
VII.2.1 – Position systématique
VII.2.2 – Description botanique
VII.2.3 – Répartition géographique et habitat
VII.2.4 – Chimie de la plante
VII.2.5 – Pharmacologie – emplois
VII.2.6 – Clinique
VII.2.7 – Toxicité
VII.3. – EUCALYPTUS CAMALDULENSIS Mehn
VII.3.1 – Position systématique
VII.3.2 – Description botanique
VII.3.3 – Répartition géographique et habitat
VII.3.4 – Chimie de la plante
VII.3.5 – Utilisations
VII.3.6 – Pharmacologie et emploi
VII.3.7 – Toxicité
VII.4. – GOSSYPIUM BARBADENSE
VII.4.1 – Position systématique
VII.4.2 – Description botanique
VII.4.3 – Répartition géographique et habitat
VII.4.4 – Chimie de la plante
VII.4.5 – Utilisations
VII.4.6 – Pharmacologie et emplois
VII.4.7 – Toxicité
VIII – DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE

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