Phytothérapie des affections opportunistes du Sida

Le monde médical a été marqué à la fin du XXème siècle par la découverte d’une infection virale irrémédiablement mortelle, le SIDA nommée « Syndrome de l’Immuno Déficience Acquise » par les scientifiques. En 1999, l’OMS classe le SIDA au rang des pandémies. Elle est considérée comme l’une des maladies les plus dévastatrices et les plus meurtrières que le monde n’ait jamais connu. Le VIH / SIDA est la première cause de décès en Afrique subsaharienne et est à l’échelle mondiale, la quatrième cause de mortalité. En 2011, le monde comptait trente-quatre 34 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 23,5 millions en Afrique subsaharienne (SOLTHIS, 2013).

Le Sénégal pays de basse prévalence du VIH (0,7) ( Chronologie de l’initiative ONUSIDA, 2000), capitalise un succès important dans la prévention du SIDA et a comme objectif le maintien de ces acquis grâce à l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux (ISAARV) mise en place depuis 1998 qui fait du Sénégal le premier pays d’Afrique à proposer une prise en charge thérapeutique à travers un programme public renforcé en 2003 par la gratuité des ARV. Une décennie de recherche vaccinale n’a pas permis d’envisager à moyen terme l’utilisation des stratégies d’immunothérapie spécifique. Le SIDA est devenu sous l’effet de la trithérapie antirétrovirale, une maladie chronique qui finit par la mort de l’organisme infectée, des suites de maladies opportunistes. Ces affections opportunistes sont la plupart du temps responsables du taux élevé de mortalité de la maladie. Elles sont associées aux VIH du fait du déficit immunitaire important causé par celui-ci. Lutter contre le SIDA revient donc à lutter contre ces affections opportunistes pour une meilleure prise en charge globale de cette infection.

En Afrique, les populations font beaucoup appel aux plantes médicinales pour traiter les affections dont elles souffrent. Ainsi, des tradipraticiens et des herboristes sont consultés par les malades avant ou après un traitement par la médecine moderne ; la majorité des populations n’ayant pas directement accès aux spécialités pharmaceutiques d’où un intérêt croissant pour la médecine traditionnelle. C’est en ce sens que nous nous sommes proposés de faire un inventaire portant sur les plantes médicinales utilisées dans la prise en charge d’affections opportunistes du SIDA.

GENERALITES SUR LE VIH/SIDA

DEFINITION DU SIDA

Le SIDA est une affection virale due au VIH qui s’attaque aux lymphocytes TCD4 et aux macrophages entrainant ainsi la baisse de l’immunité favorable au développement des infections opportunistes caractérisées par des signes majeurs tels que : la perte de poids supérieure à 10%, une fièvre de plus d’un mois (constante ou intermittente), une diarrhée chronique et des signes mineurs tels que la toux persistante, la candidose oropharyngée, la lymphadénopathie généralisée, des démangeaisons généralisées, et l’infection herpétique chronique progressive disséminée à l’exclusion de tout cancer et une malnutrition sévère. Selon l’OMS, le SIDA est défini par l’existence d’au moins deux signes majeurs et d’un signe mineur en l’absence de tout critère d’exclusion ou en présence d’un sarcome de Kaposi ou en présence d’une méningite à Cryptocoque. (CLAVEL, 1986).

HISTORIQUE

Le VIH est étroitement lié aux virus entrainant des maladies semblables au sida chez les primates, le virus d’immunodéficience simienne (VIS). Il existe plusieurs théories sur l’origine du sida, mais il est communément admis que le VIH-1est une mutation du VIS. La transmission chez l’homme a été rendue possible par une mutation du virus. Les études scientifiques ont suggéré que le virus serait apparu initialement en Afrique de l’Ouest, mais il est possible qu’il y ait eu plusieurs sources initiales distinctes. C’est en 1980 que fut isolé et caractérisé le premier rétrovirus humain par l’équipe du chercheur Robert Gallo. On le nomma HTLV I pour Human T-cell Leukemia lymphomavirus; en français, il s’agit du virus lymphotrope des lymphocytes T humains. II découvre en 1982 un deuxième virus le HTLV II responsable d’une maladie appelée ‘leucémie à cellules chevelues’, de leucémies à lymphocytes T et de lymphomes chroniques (SERE, 2004). Les recherches poussées du professeur Robert Gallo le mènent à la découverte d’un autre virus qu’il nomme HTLV III. L’origine virale du SIDA devient donc une réalité (SERE, 2004). Cette nouvelle affection qu’on nommait GRID pour Gay Related Immunodeficiency Syndrom, car on la rencontrait le plus souvent chez des homosexuels, se voit rebaptisée en 1982 en SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise. En octobre 1983, les premiers cas africains sont observés chez des patients atteints de cryptococcose méningée au Mama Yamo Hospital de Kinshasa au Zaïre. En 1985 en Afrique de l’Ouest, le professeur Souleymane Mboup et son équipe, en collaboration avec le professeur Luc Montagnier de l’Institut Pasteur, identifièrent au laboratoire de Bactériologie Virologie de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar au Sénégal, dans des prélèvements de prostituées de GuinéeBissau, du Cap-Vert et de Gambie, un nouveau rétrovirus responsable du SIDA qu’ils nommèrent HTLV IV (SERE, 2004), (NSENG-NSENG, 2002). En Mai 1986 le comité international de nomenclature dans le souci d’éviter des confusions propose la dénomination de HIV (Human Immunodeficiency Virus) qui a été acceptée par tous. Le premier virus de l’immunodéficience acquise est le VIH-1 et le second est le VIH-2 (SERE, 2004).

EPIDEMIOLOGIE

La situation du SIDA 

Dans le monde (Rapport ONUSIDA, 2011)
Depuis l’année 2002, le SIDA est considéré comme une pandémie globale (Lô, 2012). Les dernières estimations fournies par le rapport ONUSIDA 2012 porte à 34 millions le nombre de personnes séropositives au VIH dans le monde.

Ce qui permet d’estimer à plus de 25 millions le nombre de mort depuis le début de la maladie en 1981. Les baisses les plus importantes du nombre de nouvelles infections à VIH depuis 2001 ont été observées dans les Caraïbes (42 %) et en Afrique subsaharienne (25 %). le nombre de nouvelles infections en Moyen-Orient et en Afrique du Nord a augmenté de plus 35% (passant ainsi de 27 000 à 37 000 personnes. Le nombre de décès liés au sida en Afrique subsaharienne a diminué de 32% de 2005 à 2011, malgré le fait que la région représentait encore 70% du nombre total des décès dus au sida en 2011.

Au Sénégal
Au Sénégal, les premiers cas ont été diagnostiqués en 1986 et depuis lors on a enregistré une progression rapide : 6 cas en 1986, 66 cas en 1987, 181 cas en 1988, 425 cas en 1990, 80 000 cas 2000, ces chiffres restent presque constant avec une moyenne 5000 décès/an. La surveillance sentinelle a montré une stabilité de la prévalence dans la population générale. La situation épidémiologique est discrète comme une épidémie de type concentré avec un taux de prévalence de 1,5% chez les femmes enceintes et une prévalence de l’ordre de 15 à 20% chez les travailleurs du sexe. En 2005, les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) ont montré qu’au niveau national, la prévalence globale (tout sexe confondu) est de 0,7 (RAPPORT ESTHER, 2009). Les femmes avec un taux de prévalence de 0,9% sont deux fois plus infectées que les hommes (0,4%). Ces taux cachent cependant les disparités entre les régions dont certaines affichent une prévalence supérieure à la moyenne nationale. Il en est ainsi pour les régions de Kolda et de Ziguinchor qui enregistrent respectivement des taux de 2% et 2,2%, celle de Fatick et de Kaolack à leur tour une prévalence de 1% chacune (Centre de recherche pour le développement humain, 2005). Cependant le caractère concentré de l’épidémie et les réalités du contexte socio-économique expliquent la persistance de facteurs de vulnérabilités et laissent planer une menace de propagation du VIH au Sénégal. Ces facteurs sont liés à la pauvreté, à la position économique et sociale des femmes, à l’analphabétisme et surtout à la prostitution féminine et masculine qui semble toujours être le principal moteur de l’épidémie au Sénégal, avec une prévalence du VIH pouvant atteindre 30% parmi les professionnels du sexe à Ziguinchor (KANE, 2007).

Les modes de transmission du VIH

Le virus du SIDA est un virus exclusivement humain. Le VIH-1 et le VIH-2 suivent les mêmes modes de transmissions. On le trouve en quantité significative dans les liquides biologiques tels que le sang, le sperme, les secrétions vaginales. Sa présence dans les autres produits biologiques que sont la salive, les larmes, les selles, les urines, le liquide céphalorachidien, le lait maternel, est de très faible quantité, si bien que cela ne représente pas un risque de transmission dans la vie quotidienne (BRUNDAGE, 1990). Cependant, trois principaux modes de transmission sont retenus :
– La transmission sexuelle ou transmission horizontale.
– La transmission sanguine.
– La transmission maternofœtale ou transmission verticale .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE VIH/SIDA
I. DEFINITION DU SIDA
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE
III.1. La situation du SIDA
III.1.1. Dans le monde
III.1.2. Au Sénégal
III.2. Les modes de transmission du VIH
III.3. Dépistage du VIH au Sénégal
IV. L’INFECTION A VIH
IV.1. Agent pathogène
IV.2. La physiopathologie
IV.3. Les différents stades de l’infection
IV.4. La symptomatologie aux différents stades
IV.4.1. La primo-infection
IV.4.2. La phase asymptomatique
IV.4.3. La phase de lymphadénopathie généralisée et persistante
IV.4.4. Le stade SIDA
IV.4.4.1. Manifestations digestives
IV.4.4.2. Manifestations pulmonaires
IV.4.4.3. Manifestations neuropsychiatriques
IV.4.4.4. Manifestations cutanées
IV.4.4.5. Manifestations oculaires
IV.4.4.6. Manifestations ganglionnaires
V- LE TRAITEMENT ET LA PRISE EN CHARGE MEDICALE DU VIH/SIDA
V.1. La prise en charge médicale
V.2. Traitement de l’infection à VIH/SIDA
V.3. Médicaments antrétroviraux
V.3.1. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
V.3.1.1. Les analogues nucléosidiques
V.3.1.2. Les analogues nucléotidiques
V.3.1.3. Les analogues non nucléotidiques
V.3.2. Les inhibiteurs de la protéase (IP)
V.3.3. Les inhibiteurs de fusion et d’entrée
V.3.3.1. Les inhibiteurs de fusion : T20
V.3.3.2. Les inhibiteurs des récepteurs : CCR5
V.3.3.3. Les inhibiteurs de l’intégrase : Raltégravir
CHAPITRE II : LES INFECTIONS OPPORTUNISTES AU COURS DU SIDA
I. DEFINITION
II. INFECTIONS OPPORTUNISTES ET DIAGNOSTICS ASSOCIES
II.1. Atteintes respiratoires basses
II.1.1. La pneumocystose
II.1.2. Parasitoses pulmonaires
II.1.3. Mycoses pulmonaires
II.1.4. Pneumonies bactériennes
II.1.4.1. Tuberculose
II.1.4.2. Bactériémies pyogènes
II.1.4.3. Mycobactéries atypiques
II.1.4.4. Viroses pulmonaires
II.1.4.5. Maladie de Kaposi
II.2. Atteintes neurologiques
II.2.1. Atteinte du SNC
II.2.1.1. Toxoplasmose cérébrale
II.2.1.2. Cytomégalovirus
II.2.1.3. Leucoencéphalite Multifocale
II.2.2. Tuberculose et mycobactérie atypiques
II.2.2.1. Méningite
II.2.2.2. Tuberculomes et accès cérébraux
II.2.2.3. Atteintes de la moelle épinière
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION SOMMAIRE DE LA REGION DE Kaolack
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II. POPULATION
II.1. Densité et répartition spatiale de la population
II.2. Infrastructures sanitaires
III. DIVISION ADMINISTRATIVE
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
I. CADRE DE L’ETUDE
II.TYPE D’ETUDE
III. POPULATION DE L’ETUDE
IV. ECHANTILLONNAGE
V. INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES
VI. DIFFICULTES RENCONTREES
VI.1. Difficultés liées aux conditions d’enquêtes
VI.2. Difficultés liées au mutisme du professionnel
VI.3. Difficultés liées aux dénominations d’espèces
VII. EXPLOITATION DES DONNEES
CHAPITRE III :RESULTATS ET COMMENTAIRES
I. CONSIDERATIONS GENERALES
II. INVENTAIRE DES PLANTES UTILISEES DANS LA PRISE EN CHARGE DES AFFECTIONS OPPORTUNISTES
II.1.Classification des plantes par famille botanique
II.2. Répertoire des plantes indiquées dans le traitement affections Opportunistes
II.3. Plantes citées dans le traitement de l’anémie
II.4. Plantes citées dans le traitement de l’aphte
II.5. Plantes citées indiquées dans le traitement de l’asthénie
II.6. Plantes citées dans le traitement de la candidose buccale
II.7. Plantes citées dans le traitement de la diarrhée
II.8. Plantes citées dans le traitement de l’encéphalite
II.9. Plantes citées dans le traitement du furoncle
II.10. Plantes citées dans le traitement des mycoses
II.11. Plantes citées dans le traitement de la pneumonie
II.12. Plantes citées dans la prise en charge du retard pondéral
II.13. Plantes citées dans le traitement de la Tuberculose
CONCLUSION

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