Présentation de la Tisane SAYE
La Tisane SAYE est l‟un des MTAs produits par les laboratoires Phytofla® depuis 1984. Le nom « SAYE » signifiant littéralement « ictère » dans la langue Dioula. Ce sont d‟abord les constats rapportés par la communauté dans le soulagement des symptômes palustres, puis les recherches propres du promoteur des laboratoires Phytofla® qui ont motivé l‟élargissement de son indication dans le traitement de l’hépatite et du paludisme non compliqué. Le traitement est largement utilisé. 60 000 doses environ sont vendues par an par les laboratoires Phytofla® au Burkina Faso. La première autorisation de la mise sur le marché date du 01/05/2005. Elle a été renouvelée en 2011, sous le numéro de référence 0497920050N110000.
La Tisane SAYE, est fabriquée en mélangeant des drogues végétales séchées et broyées grossièrement de trois plantes : C. planchonii (rhizomes), C. alata (feuilles) et P. amarus (plante entière) dans les proportions respectives 2:2:1. Elle est conditionnée dans des boîtes de 175 g. Pour la préparation, il faut prendre 3 cuillères à soupe de la mixture de drogues végétales, faire bouillir dans 2 verres d’eau pendant 5 minutes (min) puis filtrer avant de boire. La posologie est la suivante : pour les adultes, boire 3 grands verres par jour pendant 5-7 jours, et les enfants âgés de 7 ans et plus sont invités à boire un demi-verre, trois fois par jour, pendant 5-7 jours.
Toujours dans la quête d‟une amélioration des MTAs, le promoteur a mis au point en 1986, la Tisane SAYE sous forme de poudre contenue dans des gélules (cette forme est utilisée en essai clinique phase 2 et 3 actuellement à Nanorro). La dose recommandée est de 3 gélules, trois fois par jour pendant 5-7 jours pour les adultes et de 2 gélules trois fois par jour pendant 5-7 jours pour les enfants de 7 ans et plus.
Les laboratoires Phytofla® ont mis en place un système de pharmacovigilance qui consiste à recueillir les informations sur les effets secondaires auprès des pharmacies, des prescripteurs et des utilisateurs à travers des rapports mensuels. Les seuls effets secondaires observés sont des nausées.
Données pharmacologiques de la Tisane SAYE
L’activité antiplasmodiale de la décoction aqueuse de la « Tisane SAYE », préparée selon les instructions du fabricant, a été testée in vitro contre P. falciparum et in vivo contre P. berghei chez la souris. L’activité antiplasmodiale in vitro était faible avec une CI50 de 80 pg/ml. Cependant, la suppression de la parasitémie chez des souris était de 74% après administration par voie orale d‟une dose journalière de 250 mg/kg de pc de la souris, pendant quatre jours, ce qui signifie un bon niveau d’activité. La dose efficace 50% (DE50) était de 112 mg/kg chez la souris au cours du test suppressif de quatre jours (Traore et al., 2008).
Pour tester le potentiel prophylactique, une infusion a été préparée à partir de 100 g de Tisane SAYE dans 750 mL d‟eau bouillante pendant 5 min. Le test a porté sur deux groupes de six souris recevant chacune l‟infusé lyophilisé (reconstitué dans du PBS (pH =7,2) avec 1% d‟éthanol) à la dose de 100 mg/kg poids corporel de la souris, deux fois par jour pendant 9 jours de traitement. Le deuxième jour, les souris ont été exposées aux piqures de moustiques infectés par P. berghei. Au jour 7 après l’inoculation, la parasitémie chez les souris traitées était de 7,5% comparativement à 15,2% chez les témoins (Yerbanga et al., 2012). Cela équivaut à une réduction de 52% de la parasitémie. Aucun effet indésirable n’a été signalé.
La toxicité aiguë a été testée chez la souris et correspondait à une DL50 (de la décoction donnée par voie intra-péritonéale) de 1660,55 mg/kg (Diallo/Tiendrebeogo, 2004).
Description des plantes composant la Tisane SAYE
Monographie de Cochlospermum planchonii Hook (Cochlospermaceae)
Référentiel taxonomique
Le nom de la famille dérive des mots grecs: « cochlos » qui signifie conque, spirale et « sperma » qui veut dire graine. Cochlospermaceae fait alors allusion à l’insertion en spirale des soies sur la graine. En classification phylogénétique APG III (2009), la famille des Cochlospermaceae est invalide et ses genres sont incorporés dans la famille des Bixaceae. La famille des Cochlospermacées est une famille de plantes dicotylédones qui comprend une vingtaine d’espèces réparties en 2 genres : Amoreuxia, Cochlospermum. Les éléments de classification de Cochlospermum planchonii sont les suivants :
Règne : végétal
Embranchement: Magnoliophyta
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Violales
Famille: Bixaceae
Genre: Cochlospermum
Espèce: planchonii Hook.f. ex Planch.
L‟appellation planchonii fut donnée en l’honneur de Jules Émile Planchon (1823 1888), botaniste français.
Caractères morphologiques généraux
Le genre Cochlopsermum est représenté par deux espèces tinctorium et planchonii qui se distinguent aisément sur le terrain. C. planchonii fleurit en fin de la saison des pluies (Septembre-Octobre) vers l‟extrémité des tiges feuillées (qui atteignent 2 m de haut) et dont les poils cotonneux adhèrent à peine aux graines.
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Table des matières
INTRODUCTION
OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
Chapitre 1 : Phytomédicament : la tisane SAYE
I. Présentation de la Tisane SAYE
II. Données pharmacologiques de la Tisane SAYE
III. Description des plantes composant la Tisane SAYE
3.1. Monographie de Cochlospermum planchonii Hook (Cochlospermaceae)
3.2. Monographie de Phyllanthus amarus Schumach. and Thonn. (Euphorbiaceae)
3.3. Monographie de Cassia alata Linn (Caesalpiniaceae)
Chapitre 2 : Généralités sur le paludisme
I. L‟agent pathogène du paludisme
1.1. Systématique du Plasmodium
1.2. Espèces plasmodiales pathogènes pour l’homme
1.3. Cycle du parasite
II. Le vecteur : un moustique femelle du genre Anopheles
III. Physiopathologie du paludisme
IV. Les manifestations cliniques
4.1. Le paludisme simple : accès de primo-invasion à P. falciparum
4.2. Le paludisme grave
V. Diagnostic du paludisme
5.1. Diagnostic parasitologique direct
5.2. Détection des antigènes palustres : les tests de diagnostic rapide (TDR)
5.3. Le QBC Malaria test ou quantitative buffy coat
5.4. Les techniques d‟amplification génique
5.5. Détection des anticorps antipalustres
VI. Prévention du paludisme
6.1. La lutte anti-vectorielle
6.2. La chimioprophylaxie
VII. Le traitement du paludisme
7.1. Les antipaludiques (Gentilini et al., 2012)
7.2. Schémas therapeutiques
7.3. Phénomènes de résistance de P. falciparum aux antipaludiques
7.4. Molécules antipaludiques issues des plantes médicinales
Chapitre 3 : Antioxydants
I. Stress oxydant et paludisme
II. Antioxydants naturels : les composés polyphénoliques
2.1. Classification des polyphénols
2.2. La biosynthèse des polyphénols
2.3. Fonction des composés polyphénoliques
2.4. Propriétés physico-chimiques
2.5. Extraction
2.6. Méthodes de caractérisation et dosage des composés phénoliques
2.7. Détermination de l‟activité antioxydante
CONCLUSION
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