Le visage est le reflet de la personnalité humaine et toutes séquelles peuvent entrainer des troubles d’ordre psychologique. La complexité et la diversité des structures de la face, de même que celle des lésions traumatiques et leur association dans le cadre d’un polytraumatisme représentent les principales difficultés rencontrées dans la prise en charge thérapeutique. [33] Indépendamment de toutes lésions associées, les traumatismes de la face peuvent schématiquement revêtir deux formes : l’une grave mais rare crânio-faciale (crânio-ethmoïdo-frontal), engageant le pronostic vital car responsable d’un syndrome hémorragique ou d’une obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) et l’autre plus fréquente ne mettant pas en jeu le pronostic vital, mais susceptible d’entrainer des complications fonctionnelles et/ou esthétiques, si le traumatisme est mal ou pas pris en charge [1]. La face, région polymorphe, comporte tous les organes de sens (sensoriel, vision, olfactif, gustatif, audition) et abrite les fonctions essentielles de déglutition, de respiration, et de communication, ce qui en fait une zone particulièrement exposée et vulnérable aux traumatismes. Véritable problème de santé publique les traumatismes du massif facial sont des urgences chirurgicales et sont de plus en plus fréquents. Selon les rapports publiés [11], ils représentent 15% à 30% de l’ensemble des traumatismes aux urgences. Dans une série de 574 patients polytraumatisés pris en charge dans le centre spécialisé des urgences du SAMU de Paris entre le 1er Janvier 2010 et le 31 mai 2011[1], il a été identifié 161 (28 %) patients qui présentaient un traumatisme maxillofacial.
La majorité des traumatismes de la face concerne une population jeune, ainsi 74 % des traumatisés ont entre 11 et 50ans dans l’étude de Lebeau et al. [1]. Les concernés sont majoritairement des jeunes hommes victimes d’agressions, d’accidents de voie publique ou d’activité sportive [11], et de jeunes enfants victimes de chute de hauteur. Une étude réalisée au Mali par KONE S. en 2OO8 portant sur 164 cas de traumatismes maxillofaciaux a montré que le sexe masculin (72,60 %) était le plus touché ; les accidents de voie publique (68,30 %), les coups et blessures volontaires, étaient les principales causes de ces traumatismes maxillo-faciaux.
Au Mali les études concernant les traumatismes maxillaires sont peu nombreuses,cependant celle menée par COULIBALY C. A.T. [30]a montré que les accidents de la voie publique (72,72 %), les coups et blessures (10,90 %) avaient été les premières causes des traumatismes maxillofaciaux. Au Sénégal une étude portant sur 200 cas a été réalisée en 1987 par LARROQUE G. et coll.sur l’épidémiologie des traumatismes maxillo-faciaux [11] ; d’après cette étude les accidents de voie publique (42 %) avaient été la cause la plus fréquente des traumatismes, suivi des actes de violences (24%), les accidents sportifs (13 %) les accidents par animaux (6 %) et les accidents de travail (2 %) .
Dans certains pays d’Afrique, les initiatives en matière de sécurité routière donnent déjà des résultats positifs. Ainsi, en 2004 au Kenya, la stricte application du code de la route a entrainé une baisse spectaculaire tant des accidents mortels que des accidents se soldant par de graves traumatismes[11]. De même qu’au Mali de nombreux efforts sont réalisés dans ce domaine avec l’exigence du port du casque, le contrôle systématique du conducteur en cas d’excès de vitesse.
Architecture du massif facial
La face est anatomiquement décrite entre la ligne capillaire en haut et la tangente à la pointe du menton en bas. Elle se divise sur le plan axial et sagittal respectivement en :
3 étages
• Supérieur : crânio-facial, fixe, mitoyen avec le crâne
• Moyen : maxillo-naso-zygomatique
• Inférieur : mandibule
3 régions
• Une région médiane
• Deux régions latérales
Le squelette facial
La face est une zone anatomique complexe portant presque tous les organes de sens (la vue, l’odorat, le goût, l’auditif) ; elle recèle les éléments initiaux de la fonction de ravitaillement aussi bien aérienne qu’alimentaire, et est le siège de deux manifestations essentielles de l’expression que sont la parole et la mimique.
A cette diversité fonctionnelle répond une complexité architecturale osseuse, cutanée ou muqueuse[2].
Le squelette de la face comprend deux entités principales :
• Le maxillaire inférieur ou mandibule,mobile,constitue à elle seule le massif inférieur et s’articule avec la base du crâne par l’intermédiaire de l’articulation temporo mandibulaire (ATM) qui représente la seule articulation mobile de la tête.
• Le maxillaire supérieur, qui constitue le massif supérieur ; c’est un élément fixe, soudée en arrière à la base du crâne. Il est formé essentiellement par les deux os maxillaires supérieurs réunis entre eux sur la ligne médiane et complétés par plusieurs autres os moins volumineux, l’ensemble creusé par de profondes cavités.
Description du visage moyen
Anatomiquement le massif moyen de la face est formé par les deux os maxillaires réunis dans sa partie médiane autour de l’orifice piriforme.Latéralement l’os zygomatique (malaire) forme le relief osseux de la pommette et rejoint le processus zygomatique du temporal pour fermer la fosse temporale coulisse du muscle du même nom.L’os nasal forme avec son homologue le faîte du toit nasal[18].
Le massif moyen est constitué par :
• six os pairs latéraux
– Les os du maxillaire supérieur proprement dit
– Les os zygomatiques (malaires)
– Les os palatins
– Les os propres du nez
– Les os lacrymaux
– Les cornets inférieurs
• Un os impair et médian : le vomer
Les maxillaires
Le maxillaire est la pièce principale du massif facial, c’est un os pair qui s’articule avec tous les autres os de la face. Anatomiquement il est situé au-dessus de la cavité buccale, en dessous des cavités orbitaires, entre le plan d’occlusion dentaire des maxillaires en bas et des fosses nasales en dehors.
Le maxillaire est constitué d’un corps de forme triangulaire pyramidale et présente ;
• Trois faces : jugales (antérieures), ptérygo-maxillaire (postérieure), orbitaire (supérieure) ;
• quatre bords : Supérieur, postérieur, antérieur, et inférieur ;
• une base nasale de laquelle se détache l’apophyse palatine ;
• un sommet malaire (l’apophyse pyramidale).
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Table des matières
Listes des abréviations et sigles
INTRODUCTION
A. Préambule
B. Intérêt
C. Généralités
Rappels anatomiques
1.1. Architecture du massif facial
1.1.1. Le squelette facial
1.1.2. Description du tiers moyen de la face
1.1.2.1. Le maxillaire
1.1.2.2. Le palatin
1.1.2.3. Le zygomatique
1.1.2.4. Les os propres du nez
1.1.3. La mandibule
1.1.3.1. Le corps
1.1.3.2. Les branches montantes
1.1.4. Vascularisation et innervation de la face
1.2. Cavité buccale
1.3. Organe dentaire
1.4. Anatomo-pathologie
1.4.1. Le maxillaire
1.4.1.1. Piliers
1.4.1.2. Poutres
1.4.1.3. Pare-chocs
1.4.1.4. Zones de faiblesse
1.4.2. Maxillaire inferieur
1.4.2.1. Poutre de résistance
1.4.2.2. Zones de faiblesse
2. Physiopathologies des traumatismes maxillaires
2.1. Mécanismes
2.2. Déplacements
3. Facteurs étiologiques et épidémiologiques
3.1. Etiologies
3.2. Epidémiologie
4. Etude diagnostique des traumatismes maxillaires
4.1. Examen clinique
4.1.1. Anamnèse
4.1.2. Inspection
4.1.3. Palpation
4.2. Examen paraclinique
5. Formes anatomo-cliniques des traumatismes maxillaires
5.1. Traumatisme des parties molles
5.1.1. Contusions
5.1.2. plaies faciales
5.2. Traumatisme alvéolodentaire
5.2.1. Contusion dentaire
5.2.2. Luxation et fracture dentaire
5.2.3. Luxation et fracture alvéolodentaire
5.3. Traumatismes des tissus durs maxillaires
5.3.1. Fractures du tiers moyen supérieur
5.3.1.1. Fracture sans répercussion sur l’arcade dentaire
5.3.1.2. Fracture avec répercussion sur l’arcade dentaire
5.3.2. Fracture du maxillaire inférieur
5.3.2.1. Fracture de la portion dentée et de la région angulaire
5.3.2.2. Fracture du Ramus
5.4. Fracture combinées et complexes
5.4.1. Fracture Pan-faciale
5.4.2. Traumatisme balistique
6. Traitement et indications
7. Séquelles
D.OBJECTIFS
a. Objectif principal
b. Objectifs spécifiques
CONCLUSION
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