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PHYSIOPATHOLOGIE DES COMPRESSIONS MEDULLAIRES
Enfermรฉe dans un canal inextensible, la moelle est รฉminemment sensible aux processus pathologiques qui en rรฉduisent la lumiรจre.
Le point de dรฉpart de la compression mรฉdullaire peut รชtre :
– Extra-rachidien, tumeur pรฉnรฉtrant dans le canal rachidien par un trou de conjugaison รฉlargi (neurinome en sablier) ou รฉrodant progressivement un corps vertรฉbral tel un anรฉvrisme de lโaorte
– Rachidien : tumeur primitive du corps vertรฉbral, cancer mรฉtastatique, ostรฉo-arthrite tuberculeuse, oรน le rรดle des lรฉsions associรฉes (pachymรฉningites, fongositรฉs, abcรจsโฆ) sont souvent plus importants que la lรฉsion elle-mรชme.
– Epidural ou extradural : certaines tumeurs primitives ou certaines รฉpidurites.
– Intra-dural ou extra-mรฉdullaire : au dรฉpens des mรฉninges, des racines et des vaisseaux.
– Intra-mรฉdullaire : tels les astrocytomes, les รฉpendymomes.
Quelque soit lโรฉtiologie de la compression, le mรฉcanisme de souffrance mรฉdullaire est liรฉ au facteur mรฉcanique de la compression directe du tissu nerveux par lโagent compressif mais รฉgalement ร des facteurs vasculaires de la moelle et de lโabondance des plexus veineux intrarachidiens. Ces perturbations hรฉmodynamiques peuvent se traduire par une ischรฉmie provoquรฉe par la compression directe ou la striction dโune ou de plusieurs artรจres mรฉdullaires (axes spinaux antรฉrieurs et postรฉrieurs), par un ลdรจme de stase lorsquโil sโagit dโun blocage veineux intrarachidien. Ces perturbations circulatoires sont susceptibles de majorer les consรฉquences de la compression mรฉdullaire, il en rรฉsulte des altรฉrations de nature fonctionnelle au dรฉbut puis lรฉsionnelle de moins en moins rรฉversibles avec possibilitรฉ de survenue dโune myรฉlomalacie dรฉfinitive [27-37] (figure 6).
Le syndrome rachidien
Il traduit la souffrance des รฉlรฉments ostรฉo-disco-ligamentaires du canal rachidien. On comprend aisรฉment quโil soit surtout marquรฉ dans les affections extradurales prenant naissance au niveau dโun de ces รฉlรฉments constitutifs. Il sera aussi mieux mis en รฉvidence au niveau cervical ou lombaire quโen rรฉgion dorsale en raison de la grande mobilitรฉ des premiers segments suscitรฉs. Ce syndrome comprend :
– Douleurs rachidiennes localisรฉes spontanรฉes ou provoquรฉes, ร type de tiraillement, de pesanteur ou dโenraidissement. Ces douleurs sont renforcรฉes par lโeffort, la percussion des รฉpineuses ou la palpation appuyรฉe de la musculature para vertรฉbrale.
– La raideur segmentaire du rachis apparaรฎt prรฉcocement ou doit รชtre recherchรฉe systรฉmatiquement.
– Une dรฉformation segmentaire du rachis peut รชtre retrouvรฉe parfois [38].
Le syndrome lรฉsionnel
Il traduit la souffrance du mรฉtamรจre directement comprimรฉ par la lรฉsion en cause. Il peut sโagir de lโatteinte dโune racine ou de lโinterruption des voies sensitivo-motrices mรฉtamรฉriques. La symptomatologie de ce syndrome est radiculaire et en principe le premier en date. Son importance est variable. Ce syndrome comprend :
– Un tableau radiculaire subjectif : la douleur est souvent le seul รฉlรฉment, elle est fixe tenace dโintensitรฉ variable unilatรฉrale de topographie mรฉtamรฉrique radiculaire souvent nocturne. Parfois il sโagit de paresthรฉsies ร type de fourmillements, dโengourdissements dans un territoire radiculaire [19-20].
– Un tableau radiculaire objectif : il peut comporter des troubles sensitifs ร type dโhypo ou dโanesthรฉsie en bande radiculaire, des troubles moteurs avec une paralysie flasque, des fasciculations, des troubles neurovรฉgรฉtatifs en bande, des troubles rรฉflexes avec diminution, abolition ou inversion dโun rรฉflexe dans le territoire correspondant.
Lโimportance et la nettetรฉ de ce syndrome lรฉsionnel radiculaire dรฉpendent :
9 Du siรจge en hauteur de la compression : le syndrome radiculaire sera plus net en rรฉgion cervicale oรน le territoire radiculaire est bien individualisรฉ et mieux explorable et surtout lโexistence ร ce niveau des rรฉflexes ostรฉo-tendineux alors quโen rรฉgion thoracique il peut se rรฉsumer ร des douleurs intercostales en hรฉmi ceinture car ce niveau segmentaire est impossible ร mettre en รฉvidence.
9 De lโรฉtendue en hauteur de la compression qui peut ainsi lรฉser plusieurs racines.
La mise en รฉvidence de ce syndrome est capitale car elle permet sans contexte de situer le niveau ร explorer [19-20-38].
Le syndrome sous-lรฉsionnel
Il traduit la souffrance des voies longues sensitives et motrices, consรฉquence de leur interruption physiologique plus ou moins complรจte. Il va se constituer dans toute la portion du corps sous-jacente ร la compression, des troubles moteurs sensitifs et sphinctรฉriens. Le syndrome sous-lรฉsionnel peut รชtre discret au dรฉbut, ร la phase dโรฉtat il comprend :
– Des troubles moteurs et des rรฉflexes : paralysies plus ou moins importantes, une hypertonie pyramidale, une exagรฉration des rรฉflexes qui sont vifs, diffus et polycinรฉtiques une inversion du rรฉflexe cutanรฉo-plantaire (signe de BABINSKI) [5-7-19].
– Des troubles sensitifs touchant la sensibilitรฉ tactile et thermo-algรฉsique. Lorsque ces troubles sensitifs sont nets, ils donnent avec prรฉcision le siรจge en hauteur de la compression.
– Des troubles sphinctรฉriens : mictions impรฉrieuses, rรฉtention dโurine, constipation.
– Des troubles trophiques : troubles vasomoteurs, sudoripares, escarres.
Lโimportance de lโatteinte des diffรฉrents faisceaux nโest pas nรฉcessairement la mรชme, elle dรฉpend du siรจge en hauteur de la compression.
Evolution des compressions mรฉdullaires [38]
Stade de dรฉbut
Le tableau clinique est pauvre. On peut retrouver un syndrome lรฉsionnel frustre avec surtout des troubles sensitifs subjectifs ; essentiellement des douleurs radiculaires, parfois un signe de LHERMITTE (douleur en รฉclair irradiant le long de la colonne vertรฉbrale jusquโaux membres infรฉrieurs lors de la flexion du cou). Mais une fois constituรฉ et que les troubles moteurs sous-lรฉsionnels sont apparus, on va dรฉcrire schรฉmatiquement quatre stades successifs.
Stade de parรฉsie spasmodique
Lโatteinte motrice est minime. Il peut sโagir dโune simple fatigabilitรฉ ร la marche qui va en sโaggravant progressivement plus ou moins vite avec rรฉduction du pรฉrimรจtre de marche. Par contre on notera une hypertonie avec un syndrome dโirritation pyramidale, hyper rรฉflexie ostรฉoโtendineuse, signe de Babinski. Les troubles sensitifs sont discrets ou atteinte de la sensibilitรฉ profonde proprioceptive. Le syndrome lรฉsionnel lui est complet.
Stade de parรฉsie hyper spasmodique
A lโhypertonie qui est majeur sโassocie une faiblesse musculaire รฉvidente rรฉvรฉlรฉe par la manลuvre de BARRE-MINGAZINI. Les troubles de la sensibilitรฉ sont nets, les troubles sphinctรฉriens sโinstallent ร type de rรฉtention dโurine.
Stade de plรฉgie flasco-spasmodique
La diminution de la force musculaire est totale, on peut percevoir une contraction musculaire, lโhypertonie est moindre. Les rรฉflexes sont moins vifs, le signe de Babinski moins รฉvident, les troubles de la sensibilitรฉ sont รฉvidents, les troubles sphinctรฉriens et neurovรฉgรฉtatifs se sont installรฉs, les troubles trophiques sโinstallent.
Stade de plรฉgie flasque
Il traduit un syndrome de section mรฉdullaire. La paralysie est totale, il apparaรฎt alors le rรฉflexe dโautomatisme mรฉdullaire, rรฉflexe de triple retrait.
Cette รฉvolution progressive, aggravative constitue pour les compressions mรฉdullaires un รฉlรฉment essentiel, opposant lโรฉtiologie compressive et tumorale ร lโรฉtiologie vasculaire. Mais parfois lโรฉvolution va se faire avec une brutalitรฉ telle quโelle fait penser ร un syndrome ischรฉmique secondaire ร une compression dโun vaisseau mรฉdullaire. Dans ce cas le tableau clinique est celui dโune paralysie flasque avec abolition des rรฉflexes.
Formes cliniques
Variรฉtรฉs topographiques en hauteur
Compressions cervicales hautesย
Elles ont la particularitรฉ de provoquer une tรฉtraplรฉgie. Leur niveau est difficile ร prรฉciser entre C1 et C2.
Les lรฉsions cervicales se dรฉveloppant au voisinage du trou occipital peuvent sโaccompagner dโun syndrome sus-lรฉsionnel comportant une hydrocรฉphalie par blocage de lโรฉcoulement du LCR. Un trouble de la sensibilitรฉ de la face dans le territoire du nerf ophtalmique ou du nerf mandibulaire par atteinte du noyau trigรฉminal spinal voire une nรฉvralgie faciale.
Compressions cervicales bassesย
Elles sont ร lโorigine dโune atteinte du plexus brachial et ร lโorigine dโun syndrome lรฉsionnel franc avec atteinte sensitivo-motrice et rรฉflexe. On peut dรฉcrire :
– Un syndrome de la racine C5 : la douleur irradie de la base de la nuque et suit lโaxe de lโavant- bras et du bras, ร la face palmaire et sโarrรชte en dehors ร la naissance du poignet. Le dรฉficit moteur touche lโabduction et la rotation externe de lโรฉpaule, le rรฉflexe bicipital est diminuรฉ ou aboli.
– Un syndrome lรฉsionnel C6 : la douleur et lโhypoesthรฉsie intรฉressent la face supรฉrieure du bras et de lโavant-bras dรฉbordant sur leur face dorsale et palmaire, la tabatiรจre anatomique, lโรฉminence thรฉnar et le pouce. Le dรฉficit moteur touche la flexion du coude, la prosupination de lโavant-bras et le long supinateur. Le rรฉflexe stylo-radial est diminuรฉ.
– Un syndrome lรฉsionnel C7 : la douleur et lโhypoesthรฉsie concernent la face postรฉrieure de lโรฉpaule et la face dorsale de lโavant-bras et du bras, la face palmaire et dorsale de lโindex et du mรฉdius. Le dรฉficit moteur touche lโextension du coude, du poignet et des doigts. Le rรฉflexe bicipital est diminuรฉ, aboli ou inversรฉ.
– Un syndrome lรฉsionnel C8 : les phรฉnomรจnes subjectifs touchent la moitiรฉ infรฉrieure de la face dorsale de lโavant-bras, du bras et dรฉborde lโannulaire et lโauriculaire en passant par le bord cubital de la main.
Le dรฉficit moteur touche les petits muscles de la main (mouvements du pouce, abduction adduction des doigts). Le rรฉflexe cubito-pronateur est atteint.
– Un syndrome lรฉsionnel D1 : la douleur irradie au manubrium sternal et se prolonge ร la face antรฉrieure du bras et de lโavant-bras dont elle
parcourt la moitiรฉ infรฉrieure pour se terminer au niveau des plis du poignet. Le dรฉficit moteur est similaire ร lโatteinte C8.
Les compressions dorsales
Les troubles sont difficiles ร mettre en รฉvidence. Le niveau sensitif, quand il est retrouvรฉ, est un bon repรจre clinique : le mamelon correspond au mรฉtamรจre D4, lโapophyse xyphoรฏde au mรฉtamรจre D6, lโombilic au mรฉtamรจre D9 [27].
Compression du cรดne terminal
Elles se caractรฉrisent par des troubles gรฉnito-sphinctรฉriens, un syndrome lรฉsionnel dรฉficitaire sensitivo-moteur avec abolition du rรฉflexe crรฉmastรฉrien (L1L2), rotulien (L3L4) ou achillรฉen (S1) pouvant imposer pour une atteinte pรฉriphรฉrique dโautant plus que le signe de Babinski peut ne pas รชtre retrouvรฉ. Lโatteinte du cรดne terminal peut รชtre associรฉe ร une atteinte de la queue de cheval, ce qui rend parfois la distinction de ces deux entitรฉs difficiles [27-38].
Variรฉtรฉs topographiques en largeur
Les compressions antรฉrieures
Elles peuvent se prรฉsenter sous forme motrice pure pouvant simuler une maladie de CHARCOT. Les troubles sphinctรฉriens sont prรฉcoces et ces lรฉsions peuvent รชtre responsables dโaccident ischรฉmique dans le territoire de lโartรจre spinale antรฉrieure.
Les compressions postรฉrieures
Les lรฉsions se dรฉveloppant en arriรจre de la moelle se rรฉvรจlent parfois par des troubles sensitifs profonds associรฉs ร des douleurs de type cordonales postรฉrieures pouvant faire รฉvoquer un tabรจs ou une sclรฉrose combinรฉe de la moelle surtout lorsquโun syndrome pyramidal est retrouvรฉ.
Les compressions latรฉrales [19-20]
Ce type de compression peut, au cours de lโรฉvolution, รชtre responsable dโun syndrome de BROWN-SEQUARD plus ou moins net. Il traduit une compression dโune hรฉmi-moelle. Il se traduit cliniquement par des troubles moteurs et de la sensibilitรฉ profonde du cotรฉ de la compression, des troubles de la sensibilitรฉ รฉpicritique et thermo-algรฉsique du cotรฉ opposรฉ ร la compression.
PARACLINIQUE
Biologie
Outre les examens biologiques habituels, certains examens peuvent รชtre demandรฉs (marqueurs tumorauxโฆ) [38].
Etude du LCR
Le LCR est prรฉlevรฉ par ponction lombaire. Celle-ci est faite aprรจs vรฉrification du fond dโลil.
– Epreuve de QUECKENSTEDT-STOOKEY : actuellement peu utilisรฉe, permettait de rechercher un blocage manomรฉtrique du LCR.
– Dissociation albumino-cytologique : tรฉmoigne dโune compression mรฉdullaire et se traduit par une รฉlรฉvation de la protรฉinorrachie contrastant avec une cellularitรฉ liquidienne normale (2-3 cellules). La protรฉinorrachie est souvent supรฉrieure ร 1g/l, elle atteint parfois plus de 2g/l rรฉalisant un syndrome de FROIN ou une coagulation massive du liquide jaunรขtre.
La recherche de cellules malignes est trรจs souvent nรฉgative.
Dans quelques rares cas il a รฉtรฉ notรฉ une aggravation du tableau neurologique aprรจs PL traduisant un engagement de la tumeur surtout dans les lรฉsions intradurales et extramรฉdullaires [37].
Les radiographies du rachis
De face, de profil et de trois quart droit et gauche. Elles peuvent montrer des anomalies de la statique vertรฉbrale (scoliose), des anomalies de la structure osseuse (lyse pรฉdiculaire, tassement vertรฉbral, ostรฉocondensation,โฆ) et des modifications des dimensions du canal vertรฉbral ou des trous de conjugaison. Lโensemble de lโaxe rachidien doit รชtre explorรฉ car le caractรจre plurisegmentaire dโune pathologie rachidienne responsable dโune compression nโest pas rare [27].
TDM
Il peut รชtre efficace pour apprรฉcier les lรฉsions osseuses et lโenvahissement locorรฉgional pรฉri vertรฉbral mais sa fiabilitรฉ est faible pour les lรฉsions intra canalaires mรชme quand elle est rรฉalisรฉe ร la suite dโune myรฉlographie.
Myรฉlographie opaque ou myรฉloscanner
Sa disponibilitรฉ lui conserve une place dans les techniques dโexploration des compressions mรฉdullaires car elle permet une exploration du fourreau dural dans toute sa hauteur. On peut la rรฉaliser par voie lombaire, latรฉro-cervicale, entre C1 et C2 ou par voie sous occipitale. Cet examen permet de situer le siรจge et parfois dโapprocher le diagnostic รฉtiologique [13-19].
Lโinjection du produit de contraste dans lโespace sous arachnoรฏdien est faite :
– Soit par voie sous occipitale ou cervico-latรฉrale haute pour prรฉciser le pรดle supรฉrieur de lโobstacle.
– Soit par voie lombaire pour dรฉterminer le pรดle infรฉrieur de la tumeur.
Dans ce cas, une table basculante est utilisรฉe et le malade est en position dรฉclive, la tรจte en bas [13].
Imagerie par rรฉsonnance magnรฉtique (IRM)
Cโest lโexamen essentiel en pathologie mรฉdullaire entrainant une compression mรฉdullaire avec injection de gadolinium en plusieurs sรฉquences en T1, T2.
Elle permet lโรฉtude du cordon mรฉdullaire dans les trois plans et lโobservation des structures avoisinantes. Elle permet de dรฉterminer la topographie lรฉsionnelle รฉpidurale, intradurale, extramรฉdullaire ou intramรฉdullaire.
Lors dโun processus compressif รฉpidural, les anomalies squelettiques avoisinantes devraient รชtre recherchรฉes, les tumeurs intradurales extramรฉdullaires sont visualisรฉes par des masses arrondies ovoรฏdes jouxtant la moelle. Les lรฉsions intramรฉdullaires sโaccompagnent dโun รฉlargissement du cordon mรฉdullaire avec lรฉsion mรฉdullaire dont la sรฉmiologie IRM est dรฉpendante de lโรฉtiologie. LโIRM permet de faire une cartographie du processus tumoral en dรฉterminant la hauteur, la dimension, les rapports avec les structures avoisinantes du processus lรฉsionnel. La nature pleine ou kystique permet de donner une orientation รฉtiologique.
Le rehaussement par injection de gadolinium signe une rupture de la barriรจre hรฉmato-encรฉphalique. LโIRM permet en plus dโapprรฉcier le risque potentiel de souffrance mรฉdullaire suraigรผe redoutรฉ dans les compressions mรฉdullaires lentes [27].
Autres examens [19-20]
– Lโartรฉriographie nโest rรฉalisรฉe que si lโon suspecte des lรฉsions vasculaires mรฉdullaires.
– La scintigraphie osseuse permet de visualiser la dissรฉmination mรฉtastatique.
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
Les lรฉsions ร lโorigine des compressions mรฉdullaires peuvent รชtre classรฉes en trois groupes : les lรฉsions extradurales, les lรฉsions intradurales et extramรฉdullaires et les lรฉsions intramรฉdullaires.
Les lรฉsions extradurales.
Les causes tumorales
Elles sont dominรฉes par les mรฉtastases nรฉoplasiques vertรฉbrales compliquรฉes dโune รฉpidurite mรฉtastatique. Les cancers primitifs les plus frรฉquemment retrouvรฉs sont les nรฉoplasies du poumon, du sein, de la prostate et du rein. Un envahissement nรฉoplasique vertรฉbro-รฉpidural est frรฉquemment rencontrรฉ au cours dโhรฉmopathies malignes comme les lymphomes malins non hodgkiniens, les leucรฉmies aigues ou les myรฉlomes. Les tumeurs vertรฉbrales bรฉnignes (hรฉmangiomes, chondromes,โฆ) ou primitivement malignes (sarcomes) sont plus rares.
La myรฉlopathie cervicarthrosiqueย
Peut aboutir ร une compression mรฉdullaire lente. Elle concerne des patients de plus de 40 ans ayant comme antรฉcรฉdents des nรฉvralgies cervico-brachiales voire des traumatismes rachidiens cervicaux. Le syndrome sous lรฉsionnel comporte un syndrome pyramidal spastique progressif avec des troubles sensitifs subjectifs dont le classique signe de Lhermitte. Le syndrome lรฉsionnel comprend des signes sensitifs et moteurs avec abolition des rรฉflexes ostรฉo-tendineux, une amyotrophie sur un ou sur les deux membres supรฉrieurs. LโIRM confirme la cervicarthrose avec une รฉtroitesse du canal cervical et une arthrose prรฉfรฉrentiellement sur la partie infรฉrieure du rachis cervical.
Les causes infectieuses
La spondylodiscite et les รฉpidurites tuberculeuses
Elle รฉtait naguรจre une cause trรจs frรฉquente de compression mรฉdullaire et sโobserve encore dans les pays du 1/3 monde.
La compression se fait par constitution dโun abcรจs pottique associรฉ parfois ร une รฉpidurite. Le recul du mur postรฉrieur secondaire au tassement vertรฉbral peut aggraver la compression. Le tableau clinique est celui dโune paraplรฉgie dโinstallation assez rapide chez un sujet aux antรฉcรฉdents de tuberculose. Le diagnostic peut รชtre รฉvoquรฉ sur des radiographies simples devant lโassociation dโun pincement discal avec aspect irrรฉgulier des plateaux vertรฉbraux, une image en fuseau paravertรฉbrale, lโexistence de gรฉodes dans les corps vertรฉbraux adjacents [37-38].
Les spondylodiscites et รฉpidurites non tuberculeuses
Le germe le plus souvent en cause est le staphylococcus aureus. Le tableau clinique typique comporte un syndrome rachidien majeur dans un contexte fรฉbrile suivi rapidement de signes dรฉficitaires.
Les images radiologiques classiques ne sont guรจre diffรฉrentes de celles du mal de POTT. Dans certains cas, ils sโagit uniquement dโune รฉpidurite infectieuse les signes radiologiques manquent alors et cโest lโIRM qui met en รฉvidence lโรฉpidurite [27-38].
Les affections parasitaires
Lโรฉchinococcose est la plus frรฉquente, รฉvoquรฉe sur le contexte et la sรฉrologie.
Lโatteinte vertรฉbrale trรจs destructrice est de traitement difficile, la rรฉcidive รฉtant de rรจgle.
Les lรฉsions intradurales-extramรฉdullaires
Les neurinomes rachidiens
Ce sont des tumeurs bรฉnignes qui se dรฉveloppent ร partir des cellules de SCHWANN des racines rachidiennes. Ils reprรฉsentent prรฉs dโun tiers des tumeurs intradurales. En rรจgle ils sont uniques mais peuvent รชtre multiples dans le cas dโune neurofibromatose type I ou II. La pรฉriode initiale est longue et se dรฉveloppe le plus souvent sur une racine postรฉrieure dโoรน lโimportance et la frรฉquence รฉlevรฉe des douleurs inaugurales. Si le diagnostic nโest pas fait ร cette pรฉriode, lโรฉvolution se fait vers une paraplรฉgie. Les radiographies standards peuvent รชtre normales ou alors on notera un รฉlargissement du trou de conjugaison aspect assez รฉvocateur dโun neurinome en ยซ bissac ยป ou en
ยซ sablier ยป, un signe dโELSBERG, le scalloping, la corticale est respectรฉe dans tous les cas. A lโIRM, il apparaรฎt un isosignal au parenchyme mรฉdullaire en T1 et en iso ou hypersignal en T2, il est rehaussรฉ par lโinjection de gadolinium [26].
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Table des matiรจres
PREMIERE PARTIE
I- INTRODUCTION
1- DEFINITION-GENERALITES
2- HISTORIQUE
II- EPIDEMIOLOGIE
III- RAPPELS
1- ANATOMIE DE LA MOELLE
1.1- Anatomie descriptive
1.1.1- Configuration externe
1.1.2- Configuration interne
1.2- Vascularisation
1.2.1- Les artรจres
1.2.2- Les veines
1.3- Les mรฉninges rachidiennes
1.4- Le canal vertรฉbral
2- PHYSIOLOGIE DE LA MOELLE
3- PHYSIOPATHOLOGIE DES COMPRESSIONS MEDULLAIRES
4- DIAGNOSTIC CLINIQUE
4.1- Les signes cliniques
4.1.1- Le syndrome rachidien
1.4.2- Le syndrome lรฉsionnel
4.1.3- Le syndrome sous-lรฉsionnel
4.2- Evolution des compressions mรฉdullaires
4.2.1- Stade de dรฉbut
4.2.2- Stade de parรฉsie spasmodique
4.2.3- Stade de parรฉsie hyper spasmodique
4.2.4- Stade de plรฉgie flasco-spasmodique
4.2.5- Stade de plรฉgie flasque
4.3- Formes cliniques
4.3.1.1- Compressions cervicales hautes
4.3.1.2- Compressions cervicales basses
4.3.1.3- Les compressions dorsales
4.3.1.4- Compression du cรดne terminal
4.3.2- Variรฉtรฉs topographiques en largeur
4.3.2.1- Les compressions antรฉrieures
4.3.2.2- Les compressions postรฉrieures
4.3.2.3- Les compressions latรฉrales
5- PARACLINIQUE
5.1- Biologie
5.2- Etude du LCR
5.3- Les radiographies du rachis
5.4- TDM
5.5- Myรฉlographie opaque ou myรฉloscanner
5.6- Imagerie par rรฉsonnance magnรฉtique (IRM)
5.7- Autres examens
6- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
6.1- Les lรฉsions extradurales.
6.1.1- Les causes tumorales
6.1.2- La myรฉlopathie cervicarthrosique
6.1.3- Les causes infectieuses
6.1.3.1- La spondylodiscite et les รฉpidurites tuberculeuses
6.1.3.2- Les spondylodiscites et รฉpidurites non tuberculeuses
6.1.3.3- Les affections parasitaires
6.2- Les lรฉsions intradurales-extramรฉdullaires
6.2.1- Les neurinomes rachidiens
6.2.2- Les mรฉningiomes
6.2.3- Autres lรฉsions intradurales-extramรฉdullaires
6.3- Les lรฉsions intramรฉdullaires
6.3.1- Ependymomes et astrocytomes
6.3.2- Hรฉmangioblastomes (angiorรฉticulomes)
6.3.3- Causes vasculaires
6.3.3.1- Les angiomes de la moelle
6.3.3.2- Les fistules artรฉrio-veineuses durales ร drainage veineux mรฉdullaire
7- TRAITEMENT
7.1- Principe
7.2- Buts
7.3- Moyens
7.4- Indications
8- PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE
I- METHODOLOGIE
1- OBJECTIFS
2- CADRE DโETUDE
3- TYPE DโETUDE
4- CRITERES DโINCLUSION ET EXCLUSION
5- DESCRIPTION DU QUESTIONNAIRE
6- TRAITEMENT DES DONNEES
II- RESULTATS
1- ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1.1- Frรฉquence globale
1.2- Age
1.3- Sexe
1.4- La situation matrimoniale
1.5- Niveau dโinstruction
1.6- Rรฉgion dโorigine
1.7- Profession
1.8- Les antรฉcรฉdents
2- DONNEES CLINIQUES ET EXAMENS COMPLEMENTAIRES
2.1- Mode dโinstallation
2.2- Les signes cliniques
2.2.1- Les signes rachidiens
2.2.2- Les signes radiculaires
2.2.3- Signes sensitifs
2.2.4- Le dรฉficit moteur
2.2.5- Les troubles sphinctรฉriens
2.2.6- Les signes associรฉs
2.3- Les examens paracliniques
2.3.1- La radiographie standard du rachis
2.3.2- Le bilan neuroradiologique
2.3.2.1- IRM
2.3.2.2- TDM
2.3.2.4 Myรฉlographie
2.3.3. Autres examens complรฉmentaires
2- LA PRISE EN CHARGE
3.1- Dรฉlai de premiรจre consultation
3.2- Moyens de transport
3.3- Lieu de premiรจre consultation
3.4- Prise en charge hospitaliรจre
3.4.1- Durรฉe dโattente ร lโaccueil de lโhopital et aux urgences du service de neurologie
3.4.2- Dรฉlai de consultation dโun neurologue
3.4.3- Dรฉlai de rรฉalisation de lโimagerie
3.4.4- Hospitalisation
3.4.5- Diagnostic รฉtiologique retenu
3.4.6- Diagnostic topographique
3.4.7- Traitement reรงu
3.4.8- Durรฉe dโhospitalisation
3.4.9- Anatomie pathologique
4- EVOLUTION
III- COMMENTAIRES
1- ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1.1- Frรฉquence globale
1.2- Age
1.3- Le sexe
1.4- Situation matrimoniale
1.5- Le niveau dโinstruction
1.6- Rรฉgion dโorigine
1.7- La profession
1.8- Les antรฉcรฉdents
2- DONNEES CLINIQUES ET EXAMENS COMPLEMENTAIRES
2.1- Mode dโinstallation
2.2- Les signes cliniques
2.3- Les examens complรฉmentaires
2.3.1- Lโimagerie mรฉdicale
2.3.2- Autres examens complรฉmentaires
3- LA PRISE EN CHARGE
3.1- Dรฉlai de consultation
3.2- Moyens de transport
3.3- Lieu de 1รจre consultation
3.4- La prise en charge hospitaliรจre
3.4.1- Durรฉe dโattente ร lโaccueil de lโhรดpital et aux urgences du service de Neurologie67
3.4.2- Dรฉlai de consultation en neurologie
3.4.3- Dรฉlai de rรฉalisation de lโimagerie mรฉdicale
3.4.4- Hospitalisation
3.4.5- Diagnostic รฉtiologique retenu
3.4.6- Diagnostic topographique
3.4.7- Traitement
3.4.8- La durรฉe dโhospitalisation
3.4.9- Anatomie pathologiuqe
4- EVOLUTION
CONCLUSION
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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