Physiopathologie de l’insuffisance rénale chronique

Physiopathologie de l’insuffisance rénale chronique

Insuffisance rénale chronique et dialyse

 Anatomo-physiologie rénale

Les reins se trouvent dans l’espace péritonéal entre la 2e vertèbre lombaire et la 12e dorsale (Aparicio et al., 2009, p. 5‑6). Les néphrons constituent les unités fonctionnelles du rein. Ceux-ci regroupent des chimiorécepteurs et des cellules juxtaglomérulaires. Grâce à diverses pressions (e.g. hydrostatique glomérulaire, hydrostatique capsulaire et osmotique glomérulaire), la membrane capillaire glomérulaire permet de filtrer l’eau, le glucose, les acides aminés et les déchets azotés. De plus, les différents mécanismes de réabsorption aboutissent à la formation d’un à deux litres d’urine définitive par jour (Aparicio et al., 2009, p. 7).Le rein occupe plusieurs fonctions telles que la régulation hydro-électrolytique (e.g. sodium, eau, chlore, potassium), l’excrétion de déchets métaboliques, le métabolisme des médicaments et toxines, l’activation de la vitamine D, la participation à la néoglucogenèse et la régulation de l’équilibre acido-basique (e.g. ions hydrogènes, bicarbonate). De plus, cet organe rempli une fonction endocrine correspondant à la sécrétion de rénine, d’érythropoïétine et de prostaglandines (Aparicio et al., 2009, p. 7‑10; Marieb & Hoehn, 2015a, p. 1128).

 Physiopathologie de l’insuffisance rénale chronique

L’insuffisance rénale correspond à l’altération permanente et progressive de la fonction rénale, causée par des lésions anatomiques et s’exprimant par une diminution du DFG (Aparicio et al., 2009, p. 12‑18). À savoir que le DFG correspond au volume d’ultrafiltrat formé en une minute et dépend de la pression nette de filtration*2, de la surface totale de filtration et la perméabilité de la membrane (Marieb & Hoehn, 2015b, p. 1132‑1140). Concernant les étiologies de l’IRC, les glomérulopathies (e.g. néphrose avec lésions glomérulaires), les néphrites interstitielles (e.g. néphropathie de reflux, médicamenteuse),les néphropathies hypertensives et vasculaires (e.g. néphro-angiosclérose), la polykystose et le diabète peuvent être mis en évidence (Simon, 2007, p. 6‑12).Différents facteurs de risque sont identifiés. L’âge, l’ethnie (non caucasien, spécifiquement l’Afrique subsaharienne), la prématurité constituent les facteurs innés et l’hypertension artérielle (HTA), les maladies cardiovasculaires, l’obésité, la dyslipidémie, le tabagisme et les facteurs socioéconomiques font partie des facteurs acquis (Lidsky-Haziza et al., 2017, p. 3). De plus, Joyce et al. (2017, p. 64‑67) ainsi que Lord & Ménard (2002, p. 58) expliquent que certains médicaments, comme par exemple les antibiotiques (e.g. vancomycine, pipéracilline/tazobactam, aminosides) et les agents chimio-thérapeutiques (e.g. platine, méthotrexate, ifosfamide) sont des médicaments néphrotoxiques.

Diagnostic de l’insuffisance rénale chronique

Les manifestations les plus fréquentes de l’IRC sont l’HTA, l’anémie, la rétention hydrosodée, les arythmies et les troubles digestifs (CHUV, 2017, p. 5). Étant peu spécifiques et pouvant être attribués à d’autres causes, le diagnostic de l’IRC repose sur l’estimation du DFG par l’équation Chronic Kidney Disease EPIdemiology collaboration (CKD-EPI) et de la créatinémie par la méthode enzymatique standardisée Isotopic Dilution Mass Spectroscopy (IDMS). La formule de Cockcroft et Gault, qui estime la clairance de la créatinine, n’est plus utilisée dans le but de diagnostiquer l’IRC. Néanmoins, elle reste utile pour adapter les posologies médicamenteuses (Haute Autorité de Santé [HAS], 2012).Concernant les stades de l’IRC, ils sont définis selon la diminution du DFG. La HAS (2012) décrit cette pathologie en cinq stades. Le 1e stade ou IRC avec un DFG normal ou augmenté. Le DFG est supérieur ou égal à 90 mL/min/1.73 m2. Ensuite, le 2e stade ou IRC avec un DFG légèrement diminué, se trouvant entre 89 et 60 mL/min/1.73 m2. Puis, le 3e stade ou IRC modérée, se trouvant entre 59 et 45 mL/min/1.73 m2 (stade 3a) et entre 44 et 30 mL/min/1.73 m2 (stade 3b). Après, 4e le stade ou IRC sévère avec un DFG entre 29 et 15 mL/min/1.73 m2. Et enfin, le 5e stade ou IRT avec un DFG inférieur à 15 mL/min/1.73 m2. Cependant, selon Lidsky-Haziza et al. (2017, p. 2), l’IRC se définirait à partir d’un DFG inférieur à 60 mL/min/1.73m2 et/ou une atteinte rénale pendant plus de trois mois. À savoir que dans le 1e et le 2e stade, les marqueurs d’atteinte rénale tels que l’albuminurie, l’hématurie et la leucocyturie sont déjà présents (HAS, 2012).

Complications de l’insuffisance rénale chronique

L’altération de la filtration rénale provoque un excès de déchets azotés (e.g. urée, créatinine) ainsi que des troubles hydrosodés, potassiques, acidobasiques et phosphocalciques (Aparicio et al., 2009, p. 19). De ce fait, elle peut mener à des complications telles que l’HTA, l’hyperkaliémie, les troubles digestifs (e.g. anorexie, nausées, vomissements, inappétence), l’oligurie, la polyurie, l’anémie, les troubles phosphocalciques (e.g. ostéomalacie, hyperparathyroïdie secondaire), le prurit, la sécheresse cutanée, l’impuissance, l’aménorrhée, la perte de réactivité immunologique, l’acidose métabolique et le syndrome urémique (Aparicio et al., 2009, p. 21‑23).

Traitements de l’insuffisance rénale chronique et hémodialyse

Des thérapies médicamenteuses et non-médicamenteuses visent à maintenir une tension artérielle inférieure à 130/80 mmHg, une protéinurie inférieure à 0.5 g/L, une hémoglobine glyquée inférieure à 7 % et un contrôle glycémique optimal (Simon, 2007, p. 31). Dans le but d’éviter de conclure à la nécessité d’un traitement de substitution, il est indispensable de ralentir la progression de l’IRC par un traitement conservateur adapté (Ruedin, 2017, p. 259). En conséquence, des traitements médicamenteux tels que les antihypertenseurs, les diurétiques, les antidiabétiques oraux ou insulines, l’érythropoïétine, les régulateurs du calcium, du potassium ou d’autres électrolytes ainsi que des substitutions vitaminiques peuvent alors être prescrits. De plus, l’alimentation doit être adaptée en contrôlant les apports en protéines, en sel, en potassium et en phosphore ainsi que les apports hydriques. Pour cela, une consultation avec une diététicienne peut être bénéfique (Hôpitaux Universitaires de Genève [HUG], 2015).Dans certains cas, l’IRC évolue vers l’IRT et un traitement de substitution devient indispensable à la survie de la personne. Dans cette revue de la littérature, la thérapie de substitution abordée est l’HD. Celle-ci a pour but d’épurer le sang des toxines et de l’eau retenue en excès entre les séances de dialyse (CHUV, 2017, p. 14). Un abord vasculaire (e.g. fistule artérioveineuse, pontage artérioveineux avec prothèse, cathéter veineux central) est indispensable à l’HD (Bourquelot, 2009, p. 239). À savoir que des complications telles que la sténose, la thrombose, l’ischémie, l’anévrisme et l’infection peuvent apparaître au niveau de ces accès vasculaires (Simon, 2007, p. 71‑75). De plus, l’HD peut causer l’hypotension, l’hyperthermie, des crampes, des arythmies cardiaques et une embolie gazeuse (Laville & Martin, 2003, p. 156).En Suisse, l’HD peut s’effectuer dans divers milieux. Tout d’abord, en centre, les séances ont lieu deux à trois fois par semaine par le personnel soignant. Puis, à domicile, elle peut se faire semblablement au centre ou durant la nuit avec des équipements de sécurité spéciaux (Néphro Actuelle, 2018a).

 Maladie chronique et attente de transplantation rénale

Dans un contexte de maladie chronique, les patients vivent la perte de sens, de certitude, de contrôle, de liberté d’agir et du monde familier (Monette & Quintin, 2018, p. 9). De plus, l’inscription sur une liste d’attente peut représenter un soulagement ou un choc et les sentiments tels que l’espoir et l’incertitude peuvent être ressentis (Bjørk & Nåden, 2008, p. 294).Concernant l’espoir, il serait lié au sens que l’homme donne à sa vie (Sarasy, 2012). En effet, la méta-synthèse de Duggleby et al. (2012, p. 1217) décrit l’espoir comme étant une ressource psychologique qui permet à l’individu de composer avec la maladie chronique. Ils ajoutent que des indicateurs tels que le sentiment de contrôle, les relations sociales et la qualité de vie sont associés à ce concept. Schrank, Woppmann, Sibitz, & Lauber (2011) ajoutent que l’anticipation de l’avenir, altérée dans un contexte de maladie chronique ou d’attente, constitue également un de ces critères. Dans une situation d’IRT et d’attente de TR, c’est l’espoir lui-même qui disparaît. C’est-à-dire que la personne ne peut imaginer un quelconque futur (Monette & Quintin, 2018, p. 9). À savoir que des interventions peuvent soutenir l’espoir. Effectivement, la réduction des effets indésirables de la maladie, le maintien des relations sociales, l’encouragement de la participation à des groupes de soutien, le soutien des activités bénéfiques sur l’estime de soi, la spiritualité et le bien-être en font partie (Monette & Quintin, 2018, p. 10).Concernant l’incertitude, elle provient du domaine de la résolution de problèmes et est liée à la sécurité, à la fiabilité humaine ainsi qu’à la notion de probabilité. Dans une situation d’incertitude, les croyances et représentations permettent de donner du sens aux événements. Cependant, certaines fausses représentations peuvent mener à l’incertitude (Leemput & Salengros, 2007, p. 203‑204). De plus, elle peut provenir du niveau médical (e.g. diagnostic, prise de décisions complexes, disponibilité des organes, résultats des interventions), du niveau personnel (e.g. ambiguïté du sens de la vie, rôle et identité personnelle, finances, peur de mourir, épuisement) et du niveau social (e.g. implication relationnelle, questionnement par autrui) (Bjørk & Nåden, 2008, p. 292; Martin, Stone, Scott, & Brashers, 2010, p. 187‑190). De ce fait, l’environnement psychosocial, le contexte socioéconomique et le contexte culturel doivent être pris en compte par le personnel soignant (Leemput & Salengros, 2007, p. 208).En conclusion, la liberté d’agir selon sa volonté semble amener plus de bien-être aux bénéficiaires de soins que la santé uniquement. Par conséquent, il paraît logique de penser et d’agir avec la maladie, et non contre celle-ci, ainsi que favoriser le sentiment de maîtrise des choix de vie des patients (Monette & Quintin, 2018, p. 7‑13).

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Problématique
1.2 Question de recherche
1.3 But de la recherche
2 Cadre théorique
2.1 Insuffisance rénale chronique et dialyse
2.1.1 Anatomo-physiologie rénale
2.1.2 Physiopathologie de l’insuffisance rénale chronique
2.1.3 Diagnostic de l’insuffisance rénale chronique
2.1.4 Complications de l’insuffisance rénale chronique
2.1.5 Traitements de l’insuffisance rénale chronique et hémodialyse
2.1.6 Maladie chronique et attente de transplantation rénale
2.2 Qualité de vie
2.2.1 Méthodes de mesure de la qualité de vie
2.2.2 Perception et qualité de vie
2.2.3 Représentation et qualité de vie
2.3 Dépression
2.3.1 Étiologie de la dépression
2.3.2 Diagnostic de la dépression
2.3.3 Méthodes de mesure de la dépression
2.3.4 La dépression et l’insuffisance rénale chronique
3 Méthode
3.1 Devis de recherche
3.2 Collecte des données
3.3 Sélection des données
3.4 Considérations éthiques
3.5 Analyse des données
4 Résultats
4.1 Description de l’Etude 1
4.1.1 Validité méthodologique
4.1.2 Pertinence clinique
Le « monde de l’hémodialyse » : impact sur la qualité de vie
4.1.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.2 Description de l’étude 2
4.2.1 Validité méthodologique
4.2.2 Pertinence clinique
4.2.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.3 Description de l’étude 3
4.3.1 Validité méthodologique
4.3.2 Pertinence clinique
4.3.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.4 Description de l’étude 4
4.4.1 Validité méthodologique
4.4.2 Pertinence clinique
4.4.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.5 Description de l’étude 5
4.5.1 Validité méthodologique
4.5.2 Pertinence clinique
4.5.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.6 Description de l’étude 6
4.6.1 Validité méthodologique
4.6.2 Pertinence clinique
4.6.3 Utilité pour la pratique professionnelle
4.7 Synthèse des principaux résultats
5 Discussion
5.1 Discussion des résultats
5.2 Discussion de la qualité et de la crédibilité des évidences
5.3 Limites et critiques de la revue de la littérature
6 Conclusions
6.1 Propositions pour la pratique
6.2 Propositions pour la formation
6.3 Propositions pour la recherche
7 Références bibliographiques
8 Annexes
Annexe I : Tableaux de recension des études
Le « monde de l’hémodialyse » : impact sur la qualité de vie
Annexe II : Pyramides des preuves
Annexe III : Glossaire général
Annexe IV : Glossaire méthodologique
Annexe V : Critères diagnostiques de la dépression selon le DSM-V
Annexe VI : Grille PRISMA

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