Physiopathologie de l’infection urinaire

Physiopathologie de l’infection urinaire

Anatomie et mรฉcanisme de colonisation

Les organes urinaires assurent la sรฉcrรฉtion et l’excrรฉtion de l’urine. L’urine est produite par les reins et plus prรฉcisรฉment par le parenchyme rรฉnal constituรฉ de nรฉphrons. Elle est excrรฉtรฉe par les calices, le bassinet puis l’uretรจre jusqu’ร  la vessie oรน elle est stockรฉe. Au moment des mictions, l’urine est รฉvacuรฉe par l’urรจtre.
La survenue d’une IU est due, soit ร  une diminution des dรฉfenses naturelles de l’hรดte (pathologie, anomalie anatomique ou fonctionnelle, etc), soit au dรฉveloppement au niveau de la flore urรฉtrale d’une bactรฉrie trรจs virulente, dite uropathogรจne. Dans le premier cas les IU sont ยซย compliquรฉesย ยป, dans le deuxiรจme cas elles sont ยซย non-compliquรฉesย ยป ou ยซย simplesย ยป.
Le mรฉcanisme d’acquisition des IU est principalement ascendant. L’arbre urinaire est physiologiquement stรฉrile, mais des micro-organismes sont prรฉsents au niveau de l’urรจtre distal. Ils proviennent des flores digestive, cutanรฉe et gรฉnitale.
Au cours d’une IU, les bactรฉries remontent les voies urinaires, par l’urรจtre, jusqu’ร  la vessie en adhรฉrant ร  l’รฉpithรฉlium. Les bactรฉries s’y multiplient. Elle peuvent alors dรฉtruire l’รฉpithรฉlium et y pรฉnรฉtrer ร  l’intรฉrieur, entraรฎnant une rรฉponse inflammatoire. Dans les cas les plus graves, les bactรฉries envahissent les reins et chez l’homme la prostate .
Dans de rares cas, les IU peuvent รชtre acquises par voie hรฉmatogรจne (Staphylococcus aureus le plus souvent), c’est ร  dire faisant suite ร  une bactรฉriรฉmie.

Germes responsables

Il existe peu de donnรฉes รฉpidรฉmiologiques franรงaises pour les cystites simples. En effet, les donnรฉes proviennent essentiellement des examens cytobactรฉriologiques des urines (ECBU) et ceux-ci ne sont recommandรฉs que pour les cystites compliquรฉes, pour les pyรฉlonรฉphrites simples et compliquรฉes et pour les prostatites. Il existe donc un biais de recrutement concernant les รฉtudes d’รฉpidรฉmiologie bactรฉrienne des IU. Elles ne reflรจtent pas l’รฉpidรฉmiologie de la cystite simple de la femme jeune. Les entรฉrobactรฉries sont les principales bactรฉries ร  l’origine d’IU. Ce sont des bactรฉries commensales de la flore intestinale. Parmi elles, Escherichia coli est le germe le plus frรฉquemment isolรฉ dans les IU, qu’elles soient simples ou compliquรฉes, communautaires ou nosocomiales . Les rรฉsultats de l’รฉtude AFORCOPIโ€“BIO 2003 , rรฉalisรฉe par des laboratoires de ville en 2003 sur des ECBU de femmes de 15 ร  65 ans, montrent une prรฉdominance d’E. coli ร  80%, toutes formes cliniques confondues. Selon les sources, E. coli est prรฉsente dans 70 ร  95% des CA simples . On retrouve รฉgalement d’autres entรฉrobactรฉries comme Proteus spp. et Klebsiella spp. (15 ร  25% des CA simples) . Les entรฉrocoques, autres bactรฉries commensales de la flore intestinale, sont plus rares (3% toutes formes cliniques confondues) . Parmi les bactรฉries de la flore cutanรฉe, on retrouve Staphylococcus saprophyticus (1 ร  4 %). Cette bactรฉrie est isolรฉe le plus souvent chez la femme jeune (15-30 ans) sexuellement active . Enfin, chez la femme, les bactรฉries de la flore vaginale peuvent aussi รชtre isolรฉes, comme les streptocoques du groupe B (<2%).
Concernant les IU nosocomiales, on observe une plus grande disparitรฉ des espรจces bactรฉriennes isolรฉes. L’รฉpidรฉmiologie bactรฉrienne est en effet diffรฉrente, avec des IU ร  Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus ou Enterococcus spp E. coli est quand mรชme retrouvรฉe dans 50% des cas.

Facteurs de virulence (Annexe 1)

Les germes capables de coloniser le tractus urinaire sont qualifiรฉs d’uropathogรจnes. La colonisation est possible grรขce ร  des facteurs de virulence, mais la capacitรฉ ร  induire une IU n’est pas la mรชme pour toutes les bactรฉries. E. coli est la bactรฉrie la plus uropathogรจne. La premiรจre รฉtape de l’infection est la migration le long de l’urรจtre vers la vessie. La migration est possible par la fixation des bactรฉries sur des protรฉines de l’รฉpithรฉlium urinaire grรขce ร  des adhรฉsines ou fimbriae ou pili prรฉsentes sur la surface de la paroi bactรฉrienne. On distingue deux principaux groupes de fimbriae chez E. coli. Ils se diffรฉrencient par leur capacitรฉ ร  agglutiner les รฉrythrocytes en fonction de la prรฉsence ou de l’absence de mannose [19]. Les adhรฉsines mannose-sensibles ou pili de type 1 se fixent aux rรฉsidus D-mannose des protรฉines de l’รฉpithรฉlium de la vessie . Les adhรฉsines mannose-rรฉsistantes ou pili de type P se lient aux rรฉcepteurs glycolipidiques prรฉsents sur la membrane des cellules rรฉnales. Ils sont donc un facteur de virulence ร  l’origine de pyรฉlonรฉphrites. Ces adhรฉsines permettent la colonisation, l’invasion mais aussi la formation biofilm oรน les bactรฉries adhรจrent entre elles en couche et sont ainsi protรฉgรฉes. Leur fixation aux cellules urothรฉliales peut aussi induire une apoptose et une exfoliation. L’accรจs aux tissus plus profonds est ainsi facilitรฉ. D’autres facteurs de virulence sont prรฉsents chez E. coli. Les sidรฉrophores (aรฉrobactine, entรฉrobactine) sont sรฉcrรฉtรฉs par les bactรฉries pour chรฉlater le fer . Ainsi les bactรฉries captent le fer de l’hรดte et l’utilisent pour leur croissance. Des toxines ont รฉgalement un rรดle important. Le facteur cytotoxique nรฉcrosant (CNF) dรฉtruit les cellules de l’รฉpithรฉlium urinaire. Associรฉ ร  l’ฮฑ-hรฉmolysine, qui lyse les รฉrythrocytes, cela contribue au phรฉnomรจne inflammatoire, perturbe la cascade de signalisation cellulaire et induit l’apoptose de la cellule hรดte, libรฉrant des nutriments dont le fer, essentiel ร  la croissance et ร  la survie bactรฉrienne . Ces toxines facilitent ainsi l’invasion et la dissรฉmination dans la cellule hรดte.

Les flagelles chez Proteus mirabilis, plus longs et moins nombreux que les adhรฉsines, sont responsables de la mobilitรฉ de la bactรฉrie dans la tractus urinaire. L’urรฉase, sรฉcrรฉtรฉe par Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae ou Staphylococcus saprophyticus, est une enzyme qui transforme l’urรฉe en dioxyde de carbone et ammoniac, alcalinisant ainsi les urines. Les ions prรฉsents dans les urines sont alors dissous et prรฉcipitent, pouvant former des calculs phosphoammoniacomagnรฉsiens sur la paroi vรฉsicale . La prรฉsence d’une capsule chez K. pneumoniae lui confรจre une rรฉsistance ร  la phagocytose. C’est un facteur de virulence important car il s’oppose ainsi aux processus de dรฉfense de l’organisme . Pseudomonas aeruginosa produit l’exotoxine A et l’รฉlastase qui provoquent un ล“dรจme et une nรฉcrose tissulaire.
Staphylococcus saprophyticus possรจde une hรฉmagglutinine qui permet l’adhรฉsion aux cellules รฉpithรฉliales .

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Table des matiรจres

Introduction
1 – Gรฉnรฉralitรฉs sur les infections urinaires
1.1 – Dรฉfinitions
1.1.1 – Infection urinaire et colonisation
1.1.2 – Simple ou compliquรฉe
1.1.3 – Rรฉcidivante
1.1.4 – Communautaire ou nosocomiale
1.2 – Physiopathologie de l’infection urinaire
1.2.1 – Anatomie et mรฉcanisme de colonisation
1.2.2 – Germes responsables
1.2.3 – Facteurs de virulence
1.2.4 – Mรฉcanismes de dรฉfense et facteurs de protection
1.2.5 – Facteurs favorisant la survenue d’infection urinaire
Sexe fรฉminin
Activitรฉ sexuelle
Stase urinaire
Facteurs anatomiques, organiques ou fonctionnels
Grossesse
Dรฉficit en ล“strogรจnes
Homme de plus de 50 ans
Sondage urinaire
Antรฉcรฉdents
Traitements
Diabรจte
Facteurs gรฉnรฉtiques
1.2.6 – Complications
1.3 – Diagnostic
1.3.1 – Examen clinique
1.3.2 – Bandelette urinaire
Principe
Indication
Recueil des urines
Rรฉsultats et interprรฉtation
1.3.3 – ECBU
Principe
Examen macroscopique
Examen microscopique et culture
Indication
Recueil des urines
Rรฉsultats et interprรฉtation
Leucocyturie
Bactรฉriurie
Bactรฉriurie asymptomatique
Contamination
Interprรฉtation
Dรฉcision d’antibiogramme
1.3.4 – Autres examens
Imagerie
ร‰chographie
Tomodensitomรฉtrie
IRM
Biologie
1.4 – Traitement
1.4.1 – Prรฉvention
Mesures prรฉventives non mรฉdicamenteuses
Canneberge ou cranberry (Vaccinium macrocarpon)
Traitement prophylactique
1.4.2 – Recommandations pour le traitement
Cystite aiguรซ
Cystite aiguรซ simple
Cystite aiguรซ compliquรฉe
Pyรฉlonรฉphrite aiguรซ
Pyรฉlonรฉphrite aiguรซ simple
Pyรฉlonรฉphrite aiguรซ compliquรฉe
Prostatite aiguรซ
Bactรฉriurie asymptomatique
Traitements complรฉmentaires
Traitement antalgique
Diurรจse
Levรฉe d’obstacle
Changement de sonde urinaire
Perspectives
1.4.3 – Rรฉsistances bactรฉriennes
Donnรฉes europรฉennes
Donnรฉes franรงaises
Donnรฉes rรฉgionales
Donnรฉes locales : CHU d’Angers
1.4.4 – Mรฉdecines alternatives et complรฉmentaires
Phytothรฉrapi
Canneberge ou cranberry (Vaccinium macrocarpon)
Busserole (Arctostaphylos uva-ursi)
Bruyรจre (Erica cinerea)
Aromathรฉrapie Homรฉopathie
1.5 – L’infection urinaire chez la personne รขgรฉe
1.5.1 โ€“ ร‰pidรฉmiologie
IU symptomatique
Colonisation
1.5.2 โ€“ Facteurs favorisants
Stase urinaire
Dรฉficit hormonal
Sondage
Protรฉine Tamm-Horsfall
Immunodรฉpression
1.5.3 – Facteurs introduisant des difficultรฉs de prรฉlรจvement et de diagnostic
Dรฉpendance physique
Altรฉration des fonctions cognitives
2 – Enquรชte de l’impact de la prescription des ECBU sur la prise en charge de la personne รขgรฉe
2.1 – Introduction : comprendre dans quelle mesure un ECBU rรฉalisรฉ a รฉtรฉ contributif ร  la prise en charge du patient รขgรฉ
2.2 – Matรฉriel et mรฉthode
2.2.1 – Cadre de l’รฉtude et de la population
2.2.2 – Mรฉthode
2.2.3 โ€“ Objectifs et critรจres de jugement
2.3 โ€“ Rรฉsultats
2.3.1 – Population
2.3.2 โ€“ Germes
2.3.3 – Diagnostic
2.3.4 – Antibiothรฉrapie
2.3.5 โ€“ Antibiothรฉrapies รฉvitables et justifiรฉes
2.3.6 – ECBU rรฉalisรฉs ยซ รฉvitables ยป
ECBU sans rรฉalisation de BU prรฉalable
Non prise en compte du rรฉsultat d’ECBU
Polycontaminations
2.3.7 โ€“ Facteurs de risque de polycontamination
2.4 – Discussion
Conclusion

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