L’hypertension artérielle est une affection répandue dans le monde entier. Elle est l’un des facteurs de risque les plus graves, les plus évidents des pathologies cardiaques, cérébro-vasculaires et rénales. L’hypertension artérielle (HTA) est une maladie redoutable qualifiée de « tueur de l’ombre », généralement sans symptômes. Elle est habituellement découverte lors de l’examen de routine de personnes apparemment en bonne santé. Elle est d’autant plus préoccupante que sa prévalence est élevée (10-15%) et variable suivant les populations. L’HTA constitue un problème de santé publique et est l’une des premières causes de mortalité des personnes âgées, particulièrement dans les pays pauvres. C’est une affection qui n’épargne ni les personnes aisées encore moins les pauvres. Actuellement, il existe de nombreux types de médicaments modernes qui améliorent fort bien les pronostics. Cependant, ces médicaments sont généralement inaccessibles pour les personnes pauvres ( ils coûtent malheureusement trop cher pour elles ou alors ils sont très rares ).
De nos jours, l’utilisation des plantes médicinales, dont la plupart d’entre elles se révèlent être une panacée en médecine traditionnelle, est d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé en Afrique et dans le reste du monde. Leur utilisation est fondée le plus souvent sur des observations empiriques ou de s traditions parfois très anciennes. Toutefois, il est à remarquer que les produits d’origine naturelle sont de loin préférables aux produits chimiques de synthèse. Ces derniers provoquent souvent des effets indésirables et entraînent quelquefois des conséquences graves. Pour faire face aux éventuelles contraintes, médecins et tradithérapeutes de beaucoup de pays africains travaillent en synergie.
En effet, ce n’est que par une utilisation rationnelle des plantes de la pharmacopée traditionnelle que celle-ci pourrait s’intégrer dans la médecine moderne. Il existe assurément un grand nombre de plantes dont les résultats d’études scientifiques ont révélé les actions thérapeutiques incontestables. Présentement plus de 500.000 plantes utilisées en médecine traditionnelles ont des vertus thérapeutiques. Parmi ces plantes, nous avons Flemingia faginea qui, selon certains tradipraticiens serait une « pharmacie traditionnelle ». Autrement dit, cette plante serait utilisée pour le traitement de nombreuses affections parmi lesquelles on peut citer l’hypertension artérielle.
PHYSIOLOGIE DE LA PRESSION ARTERIELLE
Définition
La pression artérielle est la pression qui règne dans le système artériel. Elle résulte de la contraction du ventricule gauche qui propulse le sang oxygéné dans les artères. Elle varie au cours de la révolution cardiaque. Du point de vue médical, on parle indifféremment de pression artérielle et de tension artérielle. En réalité, la pression artérielle est un phénomène liquidien alors que la tension artérielle est un phénomène pariétal causé par le premier. La tension et la pression artérielle s’équilibrent et sont égales au sens près. Le fonctionnement intermittent du c œur décompose la pression artérielle en pression artérielle maximale (systolique) et minimale (diastolique). Pour cette raison, la lecture de la pression artérielle se fait toujours à l’aide de deux chiffres correspondant aux pressions artérielles systolique et diastolique, exprimées en millimètre de mercure ( notons que le remplacement du mercure est prévu par la commission sanitaire européenne). Exemple : 14/9 (dans le langage courant) veut mentionner 140 mm Hg pour la pression artérielle systolique et 90 mm Hg pour la pression artérielle diastolique. Les pressions artérielles systolique et diastolique peuvent varier avec l’âge et/ou avec les pathologies cardiovasculaires et rénales. La pression artérielle varie naturellement en fonction de certains facteurs.
Facteurs de la pression artérielle
La pression artérielle est l’une des grandeurs circulatoires les plus étudiées. Sur le plan hémodynamique, elle dépend essentiellement du débit cardiaque (Q) et des résistances périphériques (RP) .
Le débit cardiaque
C’est le volume de sang expulsé par chaque ventricule par unité de temps. Le débit cardiaque peut être donné en fonction de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique. Il s’exprime en général en litre par minute.
Les résistances périphériques
L’arbre artériel constitue un secteur résistif constamment semi-contracté. Cependant, les résistances périphériques sont essentiellement relatives au calibre des vaisseaux. Leurs rétrécissements sont contrôlés par le système réflexe sympathique, par les catécholamines médulo-surrénaliennes (adrénaline et noradrénaline ) et l’angiotensine. Notons toutefois que la viscosité du sang intervient aussi sur la variation des résistances périphériques.
La volémie est un 3ème facteur pouvant intervenir sur la variation de la pression artérielle.
Mesure de la pression artérielle
Deux méthodes de mesure peuvent être utilisées : la méthode directe et la méthode indirecte .
Méthode directe ou sanglante
Elle consiste à explorer directement une artère par cathétérisation. C’est cette méthode que nous avons utilisée dans notre travail. Il faut signaler que cette méthode est exclusivement utilisée en laboratoire de recherche car elle expose à des dangers généralement incontournables (thrombose artérielle, infections…) .
Méthode indirecte ou non invasive
Cette méthode est très utilisée en clinique. Elle permet de mesurer la pression artérielle par des procédés non sanglants. Elle utilise le brassard de Riva-Rocci et son principe est généralement celui de l’oscillomètre de Pochon qui se résume comme suit : compression de l’artère, décompression progressive puis détection des phénomènes justifiant le passage du sang. A partir des phénomènes enregistrés, la méthode peut être auscultatoire ( phénomènes acoustiques perçus à l ’aide d’un stéthoscope), oscillométrique ( phénomènes liés aux battements de l’artère) ou palpatoire. La méthode auscultatoire est la plus importante, car elle est actuellement la plus utilisée en ambulatoire et autorise des mesures en discontinu de la pression artérielle. C’est cette méthode qui est habituellement utilisée chez l’homme.
Régulation de la pression artérielle
La régulation de la pression artérielle peut se faire de deux manières: la régulation nerveuse et la régulation hormonale.
La régulation nerveuse
Elle est aussi appelée régulation immédiate ou rapide. Elle est réflexe, centrale ou inter-centrale.
Régulation réflexe
Elle fait intervenir les zones cardio-vasculaires sensibles connectées aux centres cardio-régulateurs par des filets nerveux centripètes (nerf de Cyon, nerf de Hering et les filets nerveux sympathiques) et centrifuges (nerf vague et filets nerveux sympathiques).
► Les zones vasculaires sensibles sont :
• les barorécepteurs : Ils sont localisés au niveau des bifurcations carotidiennes (sinus carotidien et glomus carotidien ) et de la portion ascendante de la crosse aortique. Ils réagissent à la variation de la PA
• les tensorécepteurs : Ils sont essentiellement sensibles à l a distension veineuse. En effet, une augmentation du volume du sang dans les veines stimule les tensorécepteurs et déclenche une diminution du retour veineux. Il s’ensuit un désengorgement des veines.
• Les chémorécepteurs : Ils sont sensibles à l’action des substances chimiques du sang. Le glomus carotidien est particulièrement sensible aux variations de la teneur en CO2 et en O2 du sang.
► Les zones cardiaques sensible
Ce sont les tensorécepteurs localisés dans la paroi de l’oreillette droite. Ils sont sensibles à la moindre distension de celle-ci. En effet, un remplissage des cavités cardiaques déclenche un phénomène qui s’y oppose, empêchant ainsi leur engorgement. Une élévation de la PA entraîne donc une stimulation des zones vasosensibles. Les influx sont transmis au centre vasomoteur bulbaire via les nerfs centripètes. Il se produit une dépression de ces centres, puis une bradycardie par stimulation vagale et par vasodilatation. Il en résulte une baisse de la pression artérielle. Inversement, une baisse de la PA entraîne une tachycardie et une vasoconstriction provoquant une hypertension correctrice.
Régulation centrale
Les centres régulateurs du s ystème nerveux central sont arrosés par le sang. En dehors de toute action nerveuse réflexe, le comportement de ces centres vis-à-vis de la PA dépendra de la vélocité du sang qui les perfuse. Par exemple, l’élévation de la teneur du sang en CO2, excite directement le centre bulbaire, et de façon moins sensible le centre médullaire. Il s’ensuit une hypertension par vasoconstriction.
La régulation intercentrale
Elle résulte des influences réciproques qui existent entre les différents centres régulateurs du système nerveux central. Par exemple, les centres respiratoires bulbaires peuvent agir sur les centres vasomoteurs bulbaires.
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Table des matières
INTRODUCTION
1ère PARTIE : PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESSION ARTERIELLE
I. PHYSIOLOGIE DE LA PRESSION ARTERIELLE
I. 1.Définition
I. 2. Facteurs de la pression artérielle
I 2.1. Le débit cardiaque
I 2.2. Les résistances périphériques
I 3. Mesure de la pression artérielle
I 3-1.Méthode directe
I 3-2. Méthode indirecte
I 4. Régulation de la pression artérielle
I 4-1.Régulation nerveuse
I 4-1-1. Régulation réflexe
I 4-1-2. Régulation centrale
I 4-1-3. Régulation intercentrale
I 4-2. Régulation hormonale
II ETIOLOGIE DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE
II 1. Hypertension artérielle essentielle
II 2. Hypertension artérielle secondaire
III PATHOGENIE DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE
IV CONSEQUENCES ET GRAVITE DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE
V TRAITEMENTS DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE
V 1.Traitements non médicamenteux
V 2. Les médicaments modernes
V 3. Traitements traditionnels de l’hypertension artérielle
2ème PARTIE : ETUDE BOTANIQUE DE LA PLANTE
I HISTORIQUE
II SYNONYMES
II 1.Noms vernaculaires
II 2.Noms scientifiques
III SYSTEMATIQUE
IV ETUDE SPECIFIQUE
IV 1.Habitat
IV 1-1.Edaphologie
IV 1-2.Répartition géographique
IV 2.Etude descriptive
IV 3.Phénologie
IV Utilisation en médecine traditionnelle
3ème PARTIE : ETUDE DE L’ACTION HYPOTENSIVE DE FLEMINGIA FAGINEA (TRAVAUX PERSONNELS)
I EXTACTION ET LYOPHILISATION
I 1. Extraction
I 2. Lyophilisation
II PROTOCOLE EXPERIMENTAL
II 1. Matériel
II 2.Mesure de la pression artérielle
II 2-1. Préparation de l’animal
II 2-1-1. Anesthésie
II 2-1-2. Cathétérisation
II 2-2. Réglage du physiographe
II 2-3. Enregistrement de la pression artérielle
II 3. Détermination de l’effet hypotenseur de l’extrait
II 3-1. Voie d’administration du produit
II 3-2. Mode opératoire
II 3-2-1. Etude préliminaire
II 3-2-2. Recherche de l’effet hypotenseur
II 3-2-2-1. l’effet dose – dépendant
II 3-2-2-2. Essai de détermination des types de récepteurs à l’extrait
III RESULTATS ET DISCUSSION
III 1 La dose minimale active (DMA)
III 2 Recherche de l’effet hypotenseur
III 2. 1 L’effet dose – dépendant
III 2. 2 Les types de récepteurs
IV CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE