Physiopathologie de la bilharziose urinaire

La bilharziose est une maladie parasitaire provoquée par des vers plats hématophages (trématodes) du genre Schistosoma. Il existe deux formes principales de schistosomiase : intestinale et urogénitale. Schistosoma haematobium est l’agent de la bilharziose urogénitale. La schistosomiase affecte environ 300 millions de personnes à travers le monde et 800 millions d’individus en sont exposés. Dix pour cent des malades atteints souffrent de formes graves et 200 milles personnes en meurent chaque année [1]. On estime qu’au moins 90% des personnes qui ont besoin d’un traitement contre la schistosomiase habitent en Afrique [2]. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au moins 258 millions de personnes avaient besoin d’un traitement en 2014. On estime qu’au moins 90% des personnes qui ont besoin d’un traitement contre la schistosomiase habitent en Afrique [1]. La transmission de la schistosomiase est avérée dans 78 pays. L’infection se produit lorsque les larves du parasite (cercaires), libérées par des gastéropodes d’eau douce, pénètrent dans la peau d’une personne en contact direct avec une eau infestée. La zone de prévalence de la schistosomiase se situe dans les régions tropicales et subtropicales, notamment dans les communautés démunies qui n’ont pas accès à une eau de boisson salubre et à un assainissement satisfaisant. La schistosomiase touche plus particulièrement les populations pauvres d’agriculteurs et de pêcheurs. Le manque d’hygiène et les activités ludiques rendent les enfants particulièrement vulnérables. La croissance démographique, allant de pair avec une augmentation des besoins en énergie et en eau, est souvent à l’origine de programmes de développement et de modifications de l’environnement qui renforcent la transmission avec l’existence de plusieurs marigots temporaires et de lacs au nord du Sénégal [3]. En effet Le district sanitaire Keur Momar Sarr est caractérisé par la présence du lac de Guiers, situé dans la région de Louga (nord). L’envahissement des berges du lac par les plantes aquatiques telles que le typha contribue à la prolifération des mollusques, hôtes intermédiaires des vecteurs de la maladie. Le taux de prévalence de la bilharziose a atteint plus de 70% chez les populations locales. Selon les critères de classement du Programme National de Lutte contre les Bilharzioses (PNLB), le district sanitaire de Keur Momar Sarr est dans la Zone à haut risque de transmission de la bilharziose avec une prévalence 70% [4]. On note l’existence d’un problème crucial d’accès à l’eau potable et d’assainissement qui cause la forte recrudescence de cette maladie.

Les 20 villages du district sanitaire de Keur Momar Sarr situés dans le bassin du lac vivent un déficit en eau potable. L’insuffisance d’infrastructures sanitaires et d’assainissement multiplient ainsi les risques de propagation du parasite à travers les urines et les selles. Depuis 1942 les questions relatives à la santé et la nutrition scolaire relèvent de programmes nationaux placés sous tutelle du ministère de l’éducation via la Division du Contrôle Médical Scolaire (DCMS). Un examen des résultats de ces programmes a révélé que la santé en milieu scolaire a évolué mais pas de manière considérable. Le secteur de la santé est peu pris en compte dans le processus des performances de l’école sénégalaise [5].

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA BILHARZIOSE URINAIRE

Agent pathogène 

Classification
Les schistosomes sont des métazoaires appartenant à l’embranchement des plathelminthes, à la classe des trématodes, au sous-ordre des distomiens et à la famille des schistosomidés. Il existe de très nombreuses espèces pathogènes pour l’animal [6]. Depuis les travaux de Bilharz, qui décrit en 1851, le Schistosoma Haematobium l’agent de la bilharziose urinaire, quatre autres espèces du genre Schistosoma ont été reconnues parasites de l’homme :
-Schistosoma japonicum, Katsurada, 1904, agent de la bilharziose artérioveineuse
– Schistosoma mansoni, Sambon, 1907, agent de la bilharziose intestinale
– Schistosoma mekongi, Voge, Bruckner et Bruce, 1968. Des hybridations génomiques ont été récemment observées entre – – Schistosoma intercalatum et Schistosoma haematobium.

Hôte intermédiaire

Des enquêtes malacologiques, effectuées dans les différentes régions et zones écologiques du Sénégal, ont permis de recenser et d’identifier les mollusques d’intérêt médical et vétérinaire existant au Sénégal. Ainsi on a pu établir leur distribution géographique, étudier leur abondance et leur rôle épidémiologique dans la transmission des bilharzioses humaines et des trématodes animales [13]. Seules 4 espèces de mollusques interviennent dans la transmission des bilharzioses humaines. Il s’agit de :
● Biomphalaria pfeifferi, hôte intermédiaire de S. mansoni
● Bulinus senegalensis, hôte intermédiaire de S. haematobium
● Bulinus globosus, hôte intermédiaire de S. haematobium
● Bulinus umbilicatus, hôte intermédiaire de S. haematobium
● Bulinus truncatus ne joue actuellement aucun rôle dans la transmission de S. haematobium alors qu’il est le principal hôte intermédiaire de la bilharziose urinaire dans les autres pays de la sous-région par contre Bulinus forskalii n’intervient pas dans la transmission de S. haematobium [14].

Habitat [15] : La répartition géographique et l’abondance des mollusques sont fonction de leur habitat. Toutes les collections d’eau douce, de même que les cours d’eau, doivent être considérées comme des habitats possibles de mollusques, même celles qui ne contiennent temporairement de l’eau que pendant 2 à 3 mois par an. Il peut s’agir de petites mares, de marais, de marécages, de ruisseaux, de rivières, de grands lacs, de canaux d’irrigation ou de drainage. En fonction de la nature des points d’eau, on peut distinguer deux types d’habitats :
– les habitats permanents (fleuve, marigot, lac, etc.…) qui durant toute l’année sont remplis d’eau, avec des variations souvent peu importantes
– les habitats temporaires (mares, marigots, canalisations, eaux stagnantes, etc.…) qui ne sont alimentés que pendant une partie de l’année ; ils dépendent de la pluviométrie et des conditions d’irrigation dans les zones aménagées. En général, les mollusques aquatiques qui transmettent la bilharziose vivent dans les eaux peu profondes, près des rives. Les conditions d’alimentation, d’abri et de ponte s’observent surtout à proximité de la surface de ces points d’eau. Ces mollusques peuvent avoir une grande variété de substrats. Ils ont besoin pour nourriture de substances organiques, notamment de plantes aquatiques. En l’absence de ces dernières, ils vivent surtout dans de la boue enrichie en matières organiques en décomposition. Toutefois, ils sont capables de s’adapter à des milieux constitués essentiellement de pierres ou de bouts de bois, à condition qu’il y existe des algues unicellulaires pouvant assurer leur alimentation. Alors que la bilharziose urinaire est liée aux mollusques d’eau douce de la classe des gastéropodes et du genre bulin. Bulinus senegalensis est l’hôte intermédiaire de Schistosoma haematobium. Ces mollusques vivent dans les eaux douces riches en débris végétaux leur servant de nourriture et de support. Leur durée de vie peut atteindre 6 mois. La coquille ovoïde, globuleuse ou allongée, s’enroule à gauche autour de son axe. Leurs gites électifs sont les mares, marigots temporaires ou permanents (figure 6).

Réservoir de germes 

L’homme est réservoir de parasites en raison de la longue durée de vie des schistosomes. La contamination en zone d’endémie survenant dès le plus jeune âge, les enfants et les adolescents représentent la part la plus active du réservoir de parasites humains. Ce réservoir varie en outre selon l’adaptation et la spécificité du parasite pour l’hôte définitif S. haematobium est un parasite strictement humain. S. intercalatum ne possède probablement pas une telle spécificité, et certains animaux pourraient être infestés. Les autres espèces de schistosomes sont des zoonoses [17].

Modes de contamination
Généralement, la contamination se fait par pénétration transcutanée des furcocercaires. Les sujets les plus exposés sont les enfants au cours des baignades, les bergers lors de l’abreuvage du bétail et pour les femmes, la contamination est liée aux tâches ménagères [17].

Sujets réceptifs
Toutes les personnes sont réceptives à la bilharziose quel que soit l’âge, la race ou le sexe. Les enfants sont cependant les plus exposés. La compatibilité peut être influencée par plusieurs facteurs :
● Mécanique ;
● Métabolique tel que le parasite ne rencontrant pas tous les éléments nécessaires à sa maturation ;
● Immunitaires : au laboratoire, selon le mode de stimulation du système immunitaire (infestation, larves atténuées, antigène purifiées) des mécanismes de nature, d’intensité et de site d’action complètement différents peuvent se déclencher [18].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA BILHARZIOSE URINAIRE
I.1. Agent pathogène
I.1.1. Classification
I.1.2. Morphologie
I.1.2.1. Morphologie des adultes
I.1.2.2. Les œufs
I.2. Cycle évolutif
I.3. Hôte intermédiaire
I.4. Réservoir de virus
I.5. Modes de contamination
I.6. Sujets réceptifs
I.7. Répartition géographique
I.8. Physiopathologie
II. Clinique
II.1. Evolution naturelle de la bilharziose urinaire
II.1.1. Manifestations cutanées
II.1.2. Phase d’invasion ou toxémique
II.1.3. Période d’état
II.1.3.1. Hématurie
II.1.3.2. Pollakiurie
II.3.3. Dysurie
II.1.4. Stade des séquelles
II.2. Diagnostic
II.2.1. Diagnostic direct
II.2.1.1. Dans les urines
II.2.1.2. Biopsie rectale
II.2.2. Diagnostic indirect
II.3. Traitement curatif
II.3.1. But thérapeutique
II.3.2. Moyens thérapeutiques
II.3.2.1. Moyens Médicaux
II.3.2.2. Moyens Chirurgicaux
II.3.3 Indications thérapeutiques
II.3.3.1. Indications médicales
II.3.3.2. Indications chirurgicales
II.4. Prophylaxie
II.4.1. Prophylaxie générale
II.4.2. Prophylaxie individuelle
III. ÉPIDÉMIOLOGIE
III.1. Ampleur de la bilharziose urinaire
III.1.1. Prévalence de la bilharziose urinaire
III.1.2. Mortalité de la bilharziose urinaire
III.2. Facteurs de risque de la bilharziose urinaire
III.2.1. Facteurs généraux
III.2.1.1. Facteurs climatiques
III.2.1.2. Facteurs géographiques et écologiques
III.2.1.3 Facteurs socio-économiques
III.2.1.4 Facteurs hydro-agricoles
III.2.2. Facteurs individuels
III.2.2.1. Age
III.2.2.2. Sexe
III.2.2.3. Profession
IV. Politique sanitaire de lutte contre la bilharziose urinaire
CONCLUSION

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