Physiopathologie

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Epidรฉmiologie

Donnรฉes gรฉnรฉrales

La bronchiolite aigรผe touche environ 1/3 des nourrissons de moins de deux ans, soit 460 000 nourrissons chaque saison (2 ; 3). Elle est surtout observรฉe parmi les nourrissons de moins de six mois et le risque de bronchiolite aigรผe grave est รฉgalement plus frรฉquent avant lโ€™รขge de six mois (4 ; 5).
Sa prise en charge est essentiellement ambulatoire : 95% des bronchiolites ne relรจvent pas dโ€™une prise en charge hospitaliรจre (2).
Lโ€™รฉpidรฉmie de bronchiolite dรฉbute en France ร  la mi-octobre, pour atteindre un pic en dรฉcembre pour les rรฉgions du nord, et en janvier pour les rรฉgions du sud responsable ainsi dโ€™un gradient nord-sud. Elle se termine vers la fin de lโ€™hiver pour une durรฉe de trois ร  cinq mois (3 ; 6).
Le nombre dโ€™enfants atteints de bronchiolite augmente rรฉguliรจrement depuis plusieurs annรฉes. De 1996 ร  2003, lโ€™incidence franรงaise a augmentรฉ de 9% chaque annรฉe (7). Cette augmentation est liรฉe ร  un pic toujours plus prรฉcoce et plus prolongรฉ (8).
La lรฉtalitรฉ varie de 0,05% ร  0,2% pour lโ€™ensemble des bronchiolites ร  VRS et de 1 ร  3 % pour celles nรฉcessitant une hospitalisation (9).
Plusieurs rรฉseaux de surveillance ont รฉtรฉ mis en place en milieu hospitalier et ambulatoire afin de mieux organiser les soins, conformรฉment aux recommandations de surveillance proposรฉes ร  la derniรจre confรฉrence de consensus (1 ; 8) :
Rรฉseau GROG (Groupes Rรฉgionaux dโ€™Observation de la Grippe) : recense, ร  partir dโ€™un rรฉseau de mรฉdecins gรฉnรฉralistes et pรฉdiatres volontaires, le nombre de consultations ambulatoires pour bronchiolite chez les nourrissons de moins de deux ans.
Rรฉseau OSCOUR (Rรฉseau dโ€™Organisation de la Surveillance Coordonnรฉe des Urgences) : analyse, de faรงon qualitative et quantitative, le recours aux services des urgences pour les bronchiolites du nourrisson de moins de deux ans.
Rรฉseau ERBUS (Epidรฉmiologie et Recueil des Bronchiolites en Urgence pour Surveillance) : est un rรฉseau de surveillance sanitaire rรฉalisรฉ ร  partir de treize services dโ€™accueil des urgences en Ile de France.

Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques de 2017

Concernant la situation de lโ€™hiver 2016-2017 de lโ€™รฉtude, la proportion nationale de passages aux urgences pรฉdiatriques est comparable ร  celle de lโ€™hiver 2015-2016. Les pics de passages sont plus prรฉcoces et plus amples ces deux derniรจres annรฉes en comparaison avec lโ€™hiver 2014-2015 comme le montre la figure 1, donnรฉes issues de Santรฉ Publique France ร  partir du rรฉseau OSCOUR (8).
Les donnรฉes de la figure 2 rรฉvรจlent que les proportions de passage national en mรฉdecine ambulatoire (SOS mรฉdecins issu du GROG) ont รฉtรฉ similaires depuis 2012.

Les donnรฉes ร  lโ€™รฉtranger

Les รฉtudes internationales rรฉcentes nous rappellent que le taux dโ€™hospitalisation de la bronchiolite augmente progressivement depuis trente ans, engendrant des dรฉpenses de santรฉ considรฉrables (10 ; 11 ; 12). La bronchiolite reste la principale cause dโ€™hospitalisation chez les enfants de moins de deux ans avec un taux dโ€™hospitalisation stable autour de 0,52% entre les annรฉes 2000 et 2005. Les prรฉmaturรฉs de moins de 30 semaines dโ€™amรฉnorrhรฉes et les nourrissons รขgรฉs de 30 ร  60 jours sont les plus hospitalisรฉs, respectivement 1,8 et 2,6% (13).

Impact รฉconomique

Dโ€™un point de vue รฉconomique, le coรปt moyen dโ€™un premier รฉpisode de bronchiolite est :
– en hospitalisation : 5 671 โ‚ฌ (+/- 3 354) sur sรฉjour moyen de 7,6 jours (+/- 4,3).
– en libรฉral : 196 โ‚ฌ (+/- 96) oรน la kinรฉsithรฉrapie respiratoire est responsable de 40% et les consultations de 38 % des dรฉpenses.
Au sein des dรฉpenses pharmaceutiques, les chambres d’inhalation reprรฉsentent 37,6 % des coรปts (25% des enfants), les antibiotiques 27,4 % (2/3 des enfants) et les thรฉrapeutiques inhalรฉes 14,5 %. Ces dรฉpenses ne prennent pas en considรฉration le coรปt liรฉ ร  lโ€™absentรฉisme des parents (14).

Facteurs de risque

Les donnรฉes de la littรฉrature identifient plusieurs facteurs de risque de bronchiolite :
Le sexe masculin (Odds Ratio ร  1,2) (15) Lโ€™รขge infรฉrieur ร  six mois (15)
La prรฉmaturitรฉ avec risque de bronchodysplasie (1)
Lโ€™absence dโ€™allaitement maternel : rรฉduction des taux et durรฉe dโ€™hospitalisation en cas dโ€™allaitement maternel, mรชme en association avec lโ€™allaitement artificiel (16 ; 17)
Le tabagisme passif (18)
Le mode de garde en collectivitรฉs et crรจche : Risque Relatif = 2 ร  3,6 selon les รฉtudes (3 ; 19) La pollution atmosphรฉrique, la rรฉsidence en zone urbaine, le bas niveau socio-รฉconomique (1)

Physiopathologie

Virologie

Le VRS est lโ€™agent infectieux principal des bronchiolites hivernales, reprรฉsentant 60 ร  90% des cas de bronchiolites (1).
Le seul rรฉservoir connu du VRS est constituรฉ par les sรฉcrรฉtions respiratoires de l’homme malade. Le VRS se transmet ensuite directement par les sรฉcrรฉtions contaminรฉes (toux, รฉternuements) ou indirectement par les mains ou le matรฉriel souillรฉ. Le virus survit 30 minutes sur la peau, 6 ร  7 heures sur les objets ou le linge et jusqu’ร  30 heures sur certaines surfaces (plan de travail) (20 ; 21).
Quatre-vingt-quinze pour cent des nourrissons ont des anticorps anti VRS positifs avant lโ€™รขge de deux ans (22 ; 23). Ce fort taux de contamination est en partie liรฉ au fait que lโ€™infection ร  VRS se gรฉnรฉralise ร  la population par rรฉinfection des enfants scolarisรฉs et des adultes. Il est montrรฉ que 44% des familles des nourrissons atteintes รฉtaient aussi touchรฉes : 25% des enfants scolarisรฉs et 3 ร  5% des adultes sont rรฉguliรจrement infectรฉs par le VRS (13). Ces rรฉinfections sont souvent asymptomatiques mais jouent un rรดle majeur dans la diffusion du virus (24). Les anticorps anti-VRS sont indรฉtectables en quelques mois dโ€™oรน les rรฉinfections possibles. De plus, les anticorps maternels anti VRS transmis nโ€™ont aucun rรดle protecteur (11).
Les nouvelles techniques de diagnostic via lโ€™amplification molรฉculaire mettent en รฉvidence dโ€™autres virus responsables de la bronchiolite (25 ; 26) : virus parainfluenzae, virus influenzae, myxovirus, mรฉtapneumovirus. Ils prรฉsentent le mรชme mode de transmission que le VRS (1).
Une co-infection est retrouvรฉe dans 6 ร  30 % des cas. Les รฉtudes divergent quant ร  lโ€™incidence sur la sรฉvรฉritรฉ de la maladie : certaines montrent quโ€™il existe un lien entre la gravitรฉ du tableau clinique et le nombre de virus dรฉtectรฉs, alors que dโ€™autres nโ€™en retrouvent aucun (27 ; 28 ; 29 ; 30 ; 31).

Histoire naturelle

Lโ€™incubation dure de 2 ร  8 jours puis la contagiositรฉ dรฉbute avec la maladie et peut durer jusqu’ร  2 semaines. Lโ€™รฉlimination du virus nรฉcessite en gรฉnรฉral 3 ร  7 jours mais peut รชtre plus prolongรฉe, jusquโ€™ร  4 semaines.
Une rhinopharyngite aigรผe peu fรฉbrile avec toux inaugure souvent lโ€™infection ร  VRS : dans environ 40% des cas, elle se complรจte dโ€™une atteinte bronchiolaire lorsque le virus gagne les voies aรฉriennes infรฉrieures (9 ; 22).
Lโ€™obstruction des voies aรฉriennes est dโ€™origine endoluminale (bouchon muqueux) et murale (inflammation pariรฉtale). Lโ€™accumulation des cellules nรฉcrotiques desquamรฉes, des sรฉcrรฉtions muqueuses et de lโ€™exsudat sรฉro-fibrineux constitue un vรฉritable bouchon muqueux. Ce bouchon muqueux obstrue plus ou moins complรจtement la lumiรจre bronchiolaire, dรฉjร  rรฉduite par lโ€™inflammation pariรฉtale, et entraine alors un piรฉgeage de lโ€™air. Compte tenu du faible dรฉveloppement de la musculature lisse bronchique de lโ€™enfant de cet รขge, le spasme ne joue quโ€™un rรดle mineur dans la rรฉduction du calibre des bronches et des bronchioles (2).
La guรฉrison spontanรฉe est lโ€™issue la plus frรฉquente, avec souvent une sensibilitรฉ accrue de lโ€™รฉpithรฉlium respiratoire aux infections intercurrentes pendant une pรฉriode de 3 ร  4 semaines au dรฉcours de lโ€™รฉpisode et une toux rรฉsiduelle pouvant persister une quinzaine de jours.

ย Diagnostic

Le diagnostic de bronchiolite aigรผe est exclusivement clinique (1).

Signes anamnestiques

Les premiers signes cliniques sont oto-rhino-laryngรฉs (ORL) avec essentiellement une rhinite et une toux plutรดt sรจche. Lโ€™obstruction nasale est variable, dโ€™autant plus marquรฉe que le nourrisson est jeune (respiration nasale exclusive). Lโ€™enfant est peu ou pas fรฉbrile. La rhinopharyngite causรฉe par le VRS peut rester isolรฉe, mais elle prรฉcรจde une bronchiolite de 24 ร  72 heures dans 40% des cas (9 ; 22). La bronchiolite se manifeste par une dyspnรฉe (polypnรฉe ร  prรฉdominance expiratoire, dโ€™intensitรฉ variable).
Lโ€™expiration est active, poussรฉe, plus ou moins bruyante (grรฉsillante ou sifflante) et freinรฉe.
Dans certains cas, des signes de lutte respiratoire sโ€™y associent. Dans les formes non compliquรฉes, lโ€™รฉtat gรฉnรฉral est conservรฉ. Parfois, la gรชne respiratoire rend lโ€™alimentation difficile voire impossible entrainant, dans les cas graves, un รฉpuisement du nourrisson. Lโ€™ensemble de ces signes est en gรฉnรฉral proportionnel au degrรฉ dโ€™obstruction.

Signes physiques

Lโ€™auscultation pulmonaire est dominรฉe, dans un premier temps, par des crรฉpitants (secs, inspiratoires) et/ou sous-crรฉpitants (plus humides et expiratoires) surtout chez le jeune nourrisson. Les rรขles bronchiques et les sibilants apparaissent rapidement et sont souvent audibles ร  lโ€™oreille (wheezing). Aprรจs lโ€™รขge dโ€™un an, lโ€™auscultation est dominรฉe par les sibilants expiratoires. Dans les formes graves ร  thorax distendu, lโ€™auscultation peut รชtre silencieuse (32).

Les examens complรฉmentaires

Il nโ€™est pas recommandรฉ de faire des examens complรฉmentaires pour la forme simple (1).

Radiographie thoracique

Il nโ€™y a pas lieu de procรฉder ร  une radiographie de thorax lors dโ€™un รฉpisode de bronchiolite car les anomalies radiologiques bรฉnignes y sont assez frรฉquentes (33 ; 34 ; 35 ; 36). La radiographie pulmonaire ne sera utile quโ€™en cas de signes de sรฉvรฉritรฉ clinique. Ces critรจres peuvent donc รชtre :
une bronchiolite grave
une fiรจvre รฉlevรฉe persistante
la persistance inhabituelle des symptรดmes
des facteurs de risque dโ€™une atteinte plus grave (pathologie cardio-pulmonaire, รขge < 2 mois, terrain immunodรฉprimรฉ)
La radiographie dans ces cas-lร  pourra donc retrouver un foyer de surinfection pulmonaire, une atรฉlectasie (1).

Recherche directe du VRS

La recherche du VRS par immunofluorescence dans les sรฉcrรฉtions rhinopharyngรฉes nโ€™est pas de pratique courante. Elle nโ€™a quโ€™un intรฉrรชt รฉpidรฉmiologique, pour confirmer le diagnostic dans certains cas difficiles, ou encore la prise en charge dโ€™un nourrisson fรฉbrile รขgรฉ de moins de 3 mois (35).

Examens biologiques et bactรฉriologiques

Les autres examens (numรฉration formule sanguine, protรฉine C rรฉactive, hรฉmocultures, gaz du sang, ionogramme sanguin) ne sont indiquรฉs quโ€™au cas par cas (1).

Critรจres de gravitรฉ

Il existe des critรจres dโ€™hospitalisation (Grade C) : (1)
โ€ Altรฉration importante de lโ€™รฉtat gรฉnรฉral (ยซ aspect toxique ยป)
โ€ Survenue dโ€™apnรฉes, prรฉsence dโ€™une cyanose
โ€ Frรฉquence respiratoire supรฉrieure ร  60/minute
โ€ Age infรฉrieur ร  6 semaines
โ€ Prรฉmaturitรฉ infรฉrieure ร  34 semaines dโ€™amรฉnorrhรฉes (SA) ou รขge corrigรฉ infรฉrieur ร  3 mois
โ€ Cardiopathie sous-jacente, pathologie pulmonaire grave
โ€ Saturation artรฉrielle transcutanรฉe en O2 infรฉrieure ร  94% sous air ambiant et au repos ou lors de la prise des biberons
โ€ Troubles digestifs compromettant lโ€™hydratation
โ€ Dรฉshydratation avec perte de poids supรฉrieure ร  5% du poids du corps
โ€ Difficultรฉs psychosociales
โ€ Prรฉsence dโ€™un trouble de ventilation confirmรฉ par une radiographie de thorax
La prรฉsence de signes de lutte respiratoire (battement des ailes du nez, geignement expiratoire, tirage intercostal, dรฉpression sus ou sous sternal) sont dโ€™autres facteurs de gravitรฉ ร  prendre en compte (7).
Les recommandations รฉtrangรจres identifient des critรจres de gravitรฉ semblables ร  la confรฉrence de consensus : pathologie cardio-pulmonaire sous jacente, รขge infรฉrieur ร  3 mois ou prรฉmaturitรฉ, signes de dรฉtresse respiratoire, immunodรฉpression, pathologies neurologiques affectant le muscle (37).
Outre les situations ร  risque prรฉcitรฉes, le mรฉdecin est le seul apte ร  pouvoir juger de la nรฉcessitรฉ dโ€™un recours hospitalier. Cette dรฉcision repose sur un faisceau dโ€™arguments cliniques, anamnestiques et environnementaux visant ร  identifier les patients ร  risque dโ€™รฉvolution grave (1).

Evolution

Une rรฉcidive de toux avec sibilants est trรจs frรฉquente, environ 50% au cours de la premiรจre annรฉe et 25% ร  lโ€™รขge de 5 ans (36).
A partir du troisiรจme รฉpisode obstructif, le diagnostic dโ€™asthme du nourrisson est communรฉment admis.
Lโ€™existence dโ€™un terrain atopique est le principal facteur de risque de cette รฉvolution (5).
Une รฉtude suรฉdoise a montrรฉ que plus de 30% des enfants qui avaient รฉtรฉ hospitalisรฉs pour une bronchiolite ร  VRS dรฉveloppaient un asthme ร  lโ€™รขge adulte.

Thรฉrapeutiques

La prise en charge de la bronchiolite aigรผe simple est essentiellement symptomatique (1). Elle sโ€™appuie sur des mesures gรฉnรฉrales telles que : maintenir une bonne nutrition et hydratation, assurer une dรฉsobstruction nasale frรฉquente avant lโ€™alimentation, รฉviter le tabagisme passif, veiller ร  une aรฉration correcte de la chambre et ร  une tempรฉrature ambiante nโ€™excรฉdant pas 19ยฐC (1 ; 38 ; 39 ; 40).
Les prescriptions des autres thรฉrapeutiques usuelles, ร  savoir les bronchodilatateurs, les corticoรฏdes inhalรฉs ou systรฉmiques et les antibiotiques ne montrent pas de bรฉnรฉfices dans la prise de la charge de la bronchiolite (1 ; 41 ; 42 ; 56).

La kinรฉsithรฉrapie

Une prescription non systรฉmatique de kinรฉsithรฉrapie est recommandรฉe par la confรฉrence de consensus, ร  รฉvaluer selon lโ€™รฉtat clinique de lโ€™enfant. La kinรฉsithรฉrapie consiste ร  la dรฉsobstruction des voies aรฉriennes supรฉrieures par dรฉsobstruction rhino-pharyngรฉe et ร  la dรฉsobstruction des voies aรฉriennes infรฉrieures par augmentation du flux expiratoire (AFE) et toux provoquรฉe (TP) (1). Il existe une amรฉlioration clinique ร  court terme et un ressenti trรจs favorable des parents face ร  la kinรฉsithรฉrapie (43 ; 44).
Une รฉtude franรงaise rรฉcente rรฉalisรฉe en milieu hospitalier conclue ร  lโ€™absence dโ€™efficacitรฉ de la kinรฉsithรฉrapie respiratoire par AFE et TP sur le dรฉlai de guรฉrison des nourrissons hospitalisรฉs pour un premier รฉpisode de bronchiolite (42).
Une revue de la littรฉrature incluant neuf รฉtudes hospitaliรจres ne montre pas dโ€™efficacitรฉ de la kinรฉsithรฉrapie respiratoire sur la sรฉvรฉritรฉ de la maladie, les besoins en oxygรจne, les scores cliniques et la durรฉe dโ€™hospitalisation (45). Cette รฉtude compare ร  la fois les techniques anglo-saxonnes de drainage postural, percussion et expiration forcรฉe et les techniques francophones dโ€™AFE et TP.
Dans ce contexte, lโ€™HAS a รฉmis un rapport intitulรฉ : ยซ Pertinence du recours ร  lโ€™hospitalisation pour bronchiolite ยป. Dans ce rapport, les experts prรฉcisent que le bรฉnรฉfice de la kinรฉsithรฉrapie dans la bronchiolite de lโ€™enfant hospitalisรฉ est trรจs discutable au vu des donnรฉes de la littรฉrature et quโ€™il nโ€™y a pas de donnรฉes sur son efficacitรฉ en ambulatoire (48).

Les bronchodilatateurs

Lโ€™utilisation des bronchodilatateurs dans la prise en charge de la premiรจre bronchiolite nโ€™est pas recommandรฉe (1).
Des mรฉta-analyses montrent que lโ€™utilisation des bรชtamimรฉtiques apporte une modeste amรฉlioration des scores cliniques (variables dichotomiques ou moyennes de scores) dans la prise en charge de la bronchiolite (49 ; 50). Les scores cliniques รฉtant tous trรจs hรฉtรฉrogรจnes entre eux, ils ne reprรฉsentent pas un bon moyen dโ€™รฉvaluation thรฉrapeutique (51).
Une revue de la littรฉrature incluant trente รฉtudes ne montre aucun bรฉnรฉfice dans lโ€™utilisation des bรชtamimรฉtiques pour la saturation en oxygรจne, les taux dโ€™admission ร  lโ€™hรดpital, les taux dโ€™hospitalisation, et la durรฉe de rรฉsolution des symptรดmes (41).
Cette mรฉta-analyse soulรจve toutefois le problรจme dโ€™un manque de standardisation dans la mรฉthodologie des รฉtudes analysรฉes.
Les bronchodilatateurs restent cependant prescrits dans 40% des cas en mรฉdecine ambulatoire (51).

Les corticoรฏdes

Lโ€™utilisation de corticoรฏdes inhalรฉs en phase aigรผe dโ€™une bronchiolite ne prouve pas dโ€™influence sur son รฉvolution immรฉdiate (1). Il nโ€™y a pas dโ€™impact dans la prescription des corticoรฏdes inhalรฉs sur le taux dโ€™hospitalisation et sur la durรฉe dโ€™hospitalisation. Il nโ€™y a pas non plus de bรฉnรฉfices dans lโ€™utilisation des corticoรฏdes par voie systรฉmique (42).
Il est montrรฉ que lโ€™utilisation des corticoรฏdes inhalรฉs ne permet pas de prรฉvenir les rรฉcidives (52). Certaines รฉtudes suggรจrent que lโ€™association de la corticothรฉrapie systรฉmique avec les aรฉrosols dโ€™adrรฉnaline pourrait rรฉduire les taux dโ€™hospitalisation (11 ; 22 ; 42).

Les antibiotiques

La prescription dโ€™antibiotiques nโ€™est pas recommandรฉe (1). Une colonisation bactรฉrienne est associรฉe ร  lโ€™infection par VRS dans 40 ร  50% des cas. Cependant colonisation ne signifie pas surinfection, mรชme si cette surinfection (otite moyenne aigรผe, pneumopathie) est assez frรฉquente, en particulier dans les bronchiolites les plus graves (53 ; 54 ; 55).
La revue de littรฉrature Cochrane ne trouve pas de bรฉnรฉfices de lโ€™antibiothรฉrapie (macrolides) sur la durรฉe des symptรดmes, les taux et la durรฉe dโ€™hospitalisation et la saturation en oxygรจne, bien que les macrolides aient des vertus anti-inflammatoires (58). Lโ€™antibiothรฉrapie doit รชtre discutรฉe au cas par cas (1 ; 43 ; 58).
Les signes orientant vers une surinfection bactรฉrienne sont :
โ€ Fiรจvre รฉlevรฉe > 38,5ยฐC persistante au-delร  de 3 jours dโ€™รฉvolution
โ€ OMA purulente associรฉe
โ€ Pneumonie et / ou atรฉlectasie confirmรฉe sur une radiographie de thorax
โ€ Pathologie cardiaque ou pulmonaire sous-jacente
โ€ Elรฉvation de la CRP et/ou des PNN
Lโ€™antibiotique de choix est alors lโ€™amoxicilline ou lโ€™association amoxicilline-acide clavulanique afin de cibler les germes usuels (Moraxella Catarrhalis, Haemophilus influenzae b, Pneumocoque) (58).

Les autres traitements

Les antitussifs, les mucolytiques et les mucorรฉgulateurs n’ont aucune indication dans le traitement de la premiรจre bronchiolite (1). Les fluidifiants bronchiques sont inutiles et peuvent induire un bronchospasme. De mรชme, il nโ€™y a pas lieu de prescrire de traitement anti-reflux. Toutes ces mesures sont rappelรฉes par lโ€™Agence Franรงaise de Sรฉcuritรฉ Sanitaire des Produits de Santรฉ (AFSSAPS) en avril 2010 (63).
En revanche, les antipyrรฉtiques et les mesures physiques favorisant la dรฉfervescence de la fiรจvre (รฉviter de trop couvrir lโ€™enfant, prise dโ€™un bain) sont utiles.

Les รฉtudes franรงaises

Plusieurs รฉtudes ont tentรฉ dโ€™รฉvaluer la conformitรฉ de prise en charge par rapport aux recommandations de la confรฉrence de consensus depuis sa parution en 2000.
Dans une รฉtude de Loire-Atlantique (51), seulement la moitiรฉ des prises en charge รฉtaient concordantes au regard des recommandations et 57,5% des cas au cours des premiรจres bronchiolites. La moitiรฉ des nourrissons prรฉsentant un critรจre dโ€™hospitalisation nโ€™a pas รฉtรฉ hospitalisรฉe. La kinรฉsithรฉrapie a รฉtรฉ prescrite dans 56,8% des cas, les bronchodilatateurs dans 40% des cas, les corticoรฏdes systรฉmiques dans 10% des cas, les corticoรฏdes inhalรฉs dans 4% des cas et les antibiotiques dans 14,4% des cas, dont 6% des cas alors quโ€™ils nโ€™รฉtaient pas indiquรฉs (51).
Dans une รฉtude grenobloise (57), le traitement รฉtait conforme aux recommandations dans 45% des cas. La kinรฉsithรฉrapie a รฉtรฉ prescrite dans 50% des cas, les bronchodilatateurs dans 33% des cas, la corticothรฉrapie systรฉmique dans 14% des cas, la corticothรฉrapie inhalรฉe dans 1% des cas, et les antibiotiques dans 14% des cas (57).
Ces รฉtudes mettent en รฉvidence une discordance entre les prises en charge thรฉrapeutiques des bronchiolites aigรผes des nourrissons en mรฉdecine gรฉnรฉrale, par rapport aux recommandations de la confรฉrence de consensus de 2000. Les auteurs se sont interrogรฉs sur la nรฉcessitรฉ de nouvelles recommandations et dโ€™identification de facteurs associรฉs au non-respect de ces recommandations.

Justification

La bronchiolite reprรฉsente une proportion importante des consultations ambulatoires et hospitaliรจres avec des taux respectifs dรฉpassant les 15 et 20%, soit environ 1/3 des nourrissons de 1 ร  23 mois sur la pรฉriode รฉpidรฉmique 2016-2017. Sa prรฉvalence reste toutefois difficile ร  รฉvaluer avec prรฉcision malgrรฉ lโ€™existence des rรฉseaux de surveillance (2).
La derniรจre confรฉrence de consensus franรงaise de 2000 recommande une prise en charge essentiellement symptomatique par dรฉsobstruction rhinopharyngรฉe comme traitement de rรฉfรฉrence en ambulatoire. Elle est la seule ร  proposer un recours ร  la kinรฉsithรฉrapie (1).
Les recommandations australiennes et espagnoles proposent lโ€™utilisation des bronchodilatateurs au cours dโ€™un รฉpisode de dyspnรฉe sifflante comme test thรฉrapeutique (60 ; 61). Les recommandations amรฉricaines et suisses prรฉconisent une prise en charge symptomatique (40 ; 62).
Les revues exhaustives de littรฉrature Cochrane ne dรฉmontrent pas de bรฉnรฉfices significatifs dans lโ€™utilisation de la corticothรฉrapie, de la kinรฉsithรฉrapie, des bronchodilatateurs et des antibiotiques (41 ; 42 ; 47 ; 48). Ces revues sโ€™appuient dans la quasi-totalitรฉ sur des รฉtudes hospitaliรจres et nโ€™รฉtudient pas la bronchiolite dans sa prise en charge ambulatoire.
De nombreuses รฉtudes franรงaises montrent que la prise en charge ambulatoire nโ€™est pas en adรฉquation avec la confรฉrence de consensus de 2000 avec un recours frรฉquent ร  la kinรฉsithรฉrapie, aux corticoรฏdes, aux bronchodilatateurs et aux antibiotiques (52 ; 57 ; 59 ; 60 ; 61). Ce non-respect des recommandations est รฉgalement retrouvรฉ dans les รฉtudes internationales : les pรฉdiatres libรฉraux suisses prescrivent des bronchodilatateurs dans 99% des cas et des corticoรฏdes inhalรฉs dans 90% des cas alors que les recommandations suisses ne prรฉconisent que la dรฉsobstruction rhinopharyngรฉe (62).
Les critรจres de dรฉfinition dโ€™une bronchiolite potentiellement grave et reprรฉsentant une nรฉcessitรฉ dโ€™hospitalisation sont dรฉfinis par la confรฉrence de consensus de 2000. Ces critรจres de gravitรฉ ne sont pris en compte conformรฉment aux recommandations que dans 50% des cas par les mรฉdecins gรฉnรฉralistes (52 ; 57).
La forte prรฉvalence de la bronchiolite, le caractรจre ambulatoire de sa prise en charge dans 95% des cas (2) contrastent avec des prises en charge variรฉes et peu standardisรฉes en ambulatoire. De plus, les discordances de prises en charge retrouvรฉes en ambulatoire par rapport aux recommandations franรงaises datant de 17 ans nous ont incitรฉ ร  nous intรฉresser ร  la prise en charge en mรฉdecine gรฉnรฉrale de cette pathologie. Ces discordances sโ€™expliquent probablement par le recrutement hospitalier des รฉtudes sur lesquelles se sont appuyรฉes les recommandations de 2000 et la population en ambulatoire qualitativement et quantitativement diffรฉrente de celle retrouvรฉe en milieu hospitalier. Devant des profils de gravitรฉ diffรฉrents entre les bronchiolites vues en hospitalier et celles vues en ambulatoire, des mรฉdecins gรฉnรฉralistes soumis ร  lโ€™angoisse et ร  la pression thรฉrapeutique suggรฉrรฉe par les parents, la nรฉcessitรฉ dโ€™รฉtudes rรฉalisรฉes en ambulatoire semble admise. Les recommandations restent insuffisantes pour une majoritรฉ des bronchiolites aigรผes, de gravitรฉ lรฉgรจre ร  modรฉrรฉe (62).
Lโ€™objectif de notre รฉtude est de dรฉcrire la prise en charge du premier รฉpisode de bronchiolite aigรผe du nourrisson de moins de 2 ans en mรฉdecine gรฉnรฉrale.
Le projet a รฉtรฉ dรฉcrit en deux temps : une description clinique et thรฉrapeutique des premiers รฉpisodes de bronchiolite et une รฉvaluation des taux de guรฉrison et des facteurs associรฉs ร  la guรฉrison. Nous prรฉsentons dans cet article le premier temps de lโ€™รฉtude.

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Table des matiรจres

ย ABREVIATIONS
CONTEXTE
1. Dรฉfinitions
2. Epidรฉmiologie
3. Facteurs de risque
4. Physiopathologie
5. Diagnostic
6. Examens complรฉmentaires
7. Critรจres de gravitรฉ
8. Evolution
9. Thรฉrapeutiques
10. Les รฉtudes franรงaises
11. Justification de lโ€™รฉtude
12. Bibliographie
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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