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Lโaponรฉvrose de lโavant lโavant-bras [7 78]
Comme le bras, lโavant-bras est entourรฉ dโune aponรฉvrose ayant la forme dโun cylindre creux ou dโun manchon.
Cette aponรฉvrose, dit aponรฉvrose antรฉbrachial, prรฉsente une extrรฉmitรฉ supรฉrieure, une extrรฉmitรฉ infรฉrieure et deux surfaces : lโune extรฉrieure, lโautre infรฉrieure.
Vascularisation et innervation de lโavant-bras
Vascularisation
Elle est assurรฉe par les artรจres radiale et ulnaire et leurs veines satellites.
Ces deux artรจres sont les branches terminales de lโartรจre humรฉrale.
Il existe deux groupes de veines au niveau de lโavant-bras : les veines profondes et les veines superficielles. Les veines profondes sont satellites des artรจres et sโanastomosent en รฉchelle.
Physiologie du couple radio radio-ulnaire : la pronosupination 12 .15, 3 32]
Dรฉfinition :
Le radius et lโulna sont le support fonctionnel de la pronosupination.
La pronosupination dรฉsigne le mouvement de rotation de lโavant-bras autour de son axe longitudinal. Elle transforme un mouvement de rotation sur place au niveau du coude en un mouvement excentrique au niveau de la main dont elle conditionne en grande partie sa fonction. Le mouvement de prono-supination est indispensable ร une utilisation optimale du membre supรฉrieur en permettant le contrรดle dโaptitude de la main dans la prรฉhension.
La prono-supination est constituรฉe de deux demi mouvements : la pronation et la supination. A partir dโune position rรฉfรฉrence qui est celle du coude flรฉchi ร 90ยฐ, le bord ulnaire de lโavant-bras reposant sur une table, le pouce au zรฉnith:
– la pronation amรจne le pouce en dedans, la paume de la main regarde vers le bas.
– la supination consiste ร amener le pouce en dehors, la paume de la main regardant le ciel. En supination les axes du radius et de lโulna sont parallรจles.
En pronation le radius vient croiser lโulna.
La mesure des amplitudes se fait sur un coude flรฉchi ร 90ยฐ.
La verticale indique la position de rรฉfรฉrence : 0 degrรฉ = position neutre
A partir de cette position, la pronation est de 85ยฐ et la supination 90ยฐ.2.2.2 Au niveau de lโarticulation radio radio-ulnaire distale.
En supposant que lโulna reste fixe et que seul le radius est mobile, nous constatons que le mouvement principal ร ce niveau est une translation circonfรฉrentielle de lโextrรฉmitรฉ infรฉrieure du radius au tour de lโulna. Ce mouvement circonfรฉrentiel sโexplique lorsquโon compare le radius ร une manivelle.
Les muscles muscles motemoteurs de la pronours de la prono-supination [supination [15]
Le respect des deux axes : lโaxe globale des deux os et lโaxe des deux courbures du radius est indispensable pour que la rรฉalisation de la prono-supination soit possible. Pour mouvoir la manivelle, il existe deux moyens :
1- soit dรฉrouler un tracteur enroulรฉ sur lโune des courbures ;
2- soit tirer sur le sommet de lโune des courbures.
Tel est le mode dโaction des muscles moteurs de la prono-supination.
Ils sont au nombre de quatre et sont associรฉs deux ร deux :
-le court supinateur enroulรฉ autour du col du radius, agit par dรฉroulement ;
-le biceps agit par traction et son efficacitรฉ est maximale lorsque le coude est flรฉchi ร 90ยฐ. Ce muscle est le plus puissant supinateur,
-le carrรฉ pronateur agit par ยซ dรฉroulement ยป de lโulna par rapport au radius ;
-le rond pronateur agit par traction.
Selon le siรจge du trait de fracture sur le radius, les fragments sont soumis ร lโaction des muscles. Les deux premiers sont supinateurs tandis que le carrรฉ et le rond pronateur sont pronateurs.
Les conditions de la prono supination [15 15]
Pour effectuer une pronosupination normale, certaines conditions sont nรฉcessaires et indispensables :
– lโintรฉgritรฉ des axes diaphysaires des deux os ;
– le respect des courbures du radius ;
– lโinรฉgalitรฉ des articulations radio-ulnaires ;
– lโintรฉgritรฉ de la membrane interosseux ;
– le respect de la longueur des deux os.
Ainsi, lโatteinte mรชme partielle de lโun de ces รฉlรฉments contribuera ร rompre lโharmonie de cet ensemble, donc ร la limitation de la prono-supination.
BIOMECANIQUEBIOMECANIQUE DE LโAVANTDE LโAVANT-BRASBRAS
Les forces
Les forces agissant au niveau de lโavant-bras sont reprรฉsentรฉes par les forces musculaires de la supination, de la pronation, ainsi que la force dโextension et de flexion. La force de supination est habituellement plus forte de 15% que celle de pronation, et la force dโextension reprรฉsente 60 ร 70% de celle de flexion.
Les contraintes
Deux types de contraintes existent : statiques et dynamiques.
Les contraintes statiques sont reprรฉsentรฉes par la traction (correspondant ร la suspension et il sโagit gรฉnรฉralement dโun port de charge oรน la contraction musculaire doit รฉquilibrer celle-ci). La flexion, la torsion concernent essentiellement le segment brachial avec le coude qui reste soit en prono-supination soit fixe protรฉgรฉ par la musculature. La compression correspond ร la pression transmise par appui des mains. Il est ร noter que la situation tรชte-bรชche des deux os de lโavant-bras, avec lโรฉtat de contact imparfait ou nul de leur tรชte et la liaison oblique de la membrane interosseuse contribuent ร crรฉer une sorte dโamortissement axial. En dynamique, le chiffrage dรฉpend de la violence des gestes. Il faut distinguer les coups portรฉs (notamment dans certains sports qui partent dโune intention et supposent donc une prรฉparation musculo-squelettique adaptรฉe) et les chutes (qui par dรฉfinition, sont imprรฉvues et exposent ร des dรฉgรขts importants).
LES FRA CTURES DIAPHYSAIRES DES 2 OS DE LโAVANT LโAVANT-BRAS
Etiopathogenie
Nous ne parlerons pas ici des autres formes anatomopathologiques des fractures de lโavant-bras, notamment la fracture de Galeazzi, de Monteggia et dโEssex Lopresti. Nous รฉtudierons les fractures diaphysaires simultanรฉes des deux os de lโavant-bras, fractures de lโavant-bras proprement โdites.
Les fractures indirectes se font par flexion (crรฉation dโune courbure ou modification dโune courbure hรฉlicoรฏdale ou spiroรฏde par compression ou par tassement (surtout frรฉquents chez les individus รขgรฉs) et par arrachement.
Circonstances
Les circonstances de survenue de ces fractures sont nombreuses. Parmi elles, on peut citer :
– les accidents de la circulation routiรจre ;
– les accidents du travail ;
– les accidents de sport et jeux ;
– les accidents domestiques ;
– les agressions (coups et blessures) par arme ร feu ;
– les chutes : chute dโun lieu รฉlevรฉ, chute de sa hauteur.
Les formes cliniques
Les formes compliquรฉes
๏ผ Les complications immรฉdiates
๏ท Lโouverture cutanรฉe: elle est contemporaine de la fracture.
On retrouve le plus souvent les types I et II corrรฉlรฉs ร la classification de Cauchoix et Duparc et rarement le type III.
๏ท Les lรฉsions vasculaires et nerveuses : les lรฉsions vasculaires sont rares, les atteintes nerveuses sont diversement apprรฉciรฉes. Leur taux varie de 2 ร 10% et intรฉressent dans 90% le nerf radial et sont souvent causรฉes par les traumatismes par choc direct.
๏ผ Les complications secondaires
Elles surviennent au dรฉcours du traitement. Elles sont dรฉpistรฉes par la surveillance clinique et radiologique.
Elles sont nombreuses et parmielles, on peut citer :
– le syndrome de loge pouvant รฉvoluer vers le syndrome de volkmann ;
– lโinfection qui complique les fractures ouvertes ou le traitement chirurgical.
๏ผ Les comp lications tardives
Ce sont essentiellement :
– le retard de consolidation ;
– les pseudarthroses ;
– les cals vicieux qui vont entraver les mouvements de la prono-supination;
– les synostoses par calcification de la membrane interosseuse ;
– les fractures itรฉratives.
Le traitement chirurgical
Il comprend 2 volets : la rรฉduction et lโostรฉosynthรจse. Cette derniรจre est assurรฉe par diffรฉrents implants :
Les Plaques d’ostรฉosynthรจse
Le montage de ces tuteurs vissรฉs, du fait de sa soliditรฉ dispense de tout plรขtre complรฉmentaire. L’ostรฉosynthรจse par plaque vissรฉe reste la rรฉfรฉrence en ayant recours ร deux abords sรฉparรฉs l’un pour le radius et l’autre pour l’ulna.
Au niveau du radius la voie d’abord antรฉrieure de Henry reste la rรฉfรฉrence pour les abords diaphysaires y compris de l’extrรฉmitรฉ supรฉrieure.
Pour les auteurs anglo-saxons, la voie d’abord de Thompson de siรจge postรฉro latรฉral est rรฉalisable dans les deux tiers infรฉrieurs du radius. Cette voie d’abord favoriserait la mise en compression du site fracturaire mais nรฉcessite la prรฉparation et l’adaptation de la plaque d’ostรฉosynthรจse pour rรฉpondre ร la courbure pronatrice du radius.
Les plaques d’ostรฉosynthรจse de 3,5 mm d’รฉpaisseur ainsi que les vis dโostรฉosynthรจses 3,5 mm restent la rรฉfรฉrence.
L’ostรฉosynthรจse doit comporter trois vis bi-corticales de part et d’autre du Foyer fracturaire. Le recours ร des plaques de 4,5 mm ou ร des vis de diamรจtre identique (4,5 mm de diamรจtre) expose aux risques de fracture itรฉrative et peut gรชner la consolidation. Au niveau de l’ulna, l’abord de l’os est effectuรฉ par une voie postรฉrieure mรฉdiane centrรฉe sur la crรชte de l’ulna situรฉe sur une ligne joignant le sommet de l’olรฉcrรขne ร la styloรฏde ulnaire. La plaque d’ostรฉosynthรจse peut รชtre disposรฉe sur la face postรฉro latรฉrale ou postรฉro mรฉdiale de l’os mais elle ne doit provoquer aucun conflit avec le radius en position de supination.
Comme pour le radius la stabilisation de l’ulna doit รชtre rรฉalisรฉe par des plaques de 3,5 mm associรฉes ร des vis de 3,5 mm de diamรจtre. Lโostรฉosynthรจse doit comporter trois vis bi-corticales de part et d’autre du foyer de fracture. Le choix de la premiรจre plaque ร poser est guidรฉ par la plus simple des fractures. La facilitรฉ relative de cette ostรฉosynthรจse permet de restaurer la longueur du segment antรฉbrachial et de complรฉter la stabilisation sur le segment le plus complexe. La mise en compression du trait de fracture est indispensable.
Enclouages centromรฉdullaires : [5,17].
Mis au point par Kuntcher, il a subi des modifications tenant au matรฉriel utilisรฉ et sa mise en place. La configuration anatomique des os a conduit ร lโutilisation dโautres types de clous : le clou ร section triangulaire dont le type est le clou de Laffite. L’utilisation d’un enclouage centromรฉdullaire ulnaire paraรฎt adaptรฉe aux fractures isolรฉes de la diaphyse ulnaire ou de la jonction des tiers supรฉrieur, tiers moyen ou tiers infรฉrieur. L’utilisation de l’enclouage centromรฉdullaire dans les fractures combinรฉes des deux os de l’avant-bras reste d’indication plus limitรฉe notamment en raison des formes anatomiques respective du radius et de l’ulna ou des effets antagonistes des muscles pronateurs et supinateurs sur chacun des segments osseux. L’ostรฉosynthรจse centromรฉdullaire de l’ulna est de rรฉalisation aisรฉe en raison de lโabord olรฉcrรขnien superficiel et de la possibilitรฉ d’utiliser un clou verrouillable qui stabilise les rotations. La technique d’enclouage du radius est plus difficile notamment quant au choix du point d’entrรฉe de l’implant.
La voie styloรฏdienne latรฉrale ne permet pas une cathรฉtรฉrisation axiale du radius en raison de la courbure pronatrice de cet os concave en avant et en dedans. L’abord ร partir du tubercule de Lister plus postรฉrieur et mรฉdial facilite la migration proximale du clou et la cathรฉtรฉrisation de la diaphyse.
Lโembrochage centro-medullaire [10, 15, 19, 26,].
Cette mรฉthode dโostรฉosynthรจse consiste ร introduire une ou plusieurs broches de Kirschner๏ dans le canal mรฉdullaire des os de lโavant-bras.
La mise en place sur l’ulna ne pose pas de difficultรฉ, s’effectuant de proximal en distal ร partir d’une fenรชtre supรฉro-mรฉdiale rรฉalisรฉe dans l’olรฉcrรขne.
La mise en place des broches radiales nรฉcessite un abord avec fenรชtre postรฉro latรฉrale distale au-dessus du tubercule de Lister.
Le fixateur externe [5,7,21,25].
Les avantages liรฉs ร l’utilisation d’un tel matรฉriel comprennent l’absence de voie d’abord chirurgical des foyers fracturaires ou un abord ร minima la diminution du risque de synostose radio-ulnaire post-traumatique et la faiblesse du risque infectieux. Le plan de pose du fixateur doit rรฉpondre au plan de la courbure pronatrice du radius. L’implantation percutanรฉe sur l’ulna est habituelle.
Le plan de pose sur cet os doit รชtre le plus sagittal possible pour rรฉpondre au plan des contraintes de l’os.
La rรฉรฉducation
Elle est essentielle pour la rรฉcupรฉration fonctionnelle du membre.
Elle se fera au niveau de la main, de lโรฉpaule. On procรฉdera aussi ร des contractions isomรฉtriques en cas dโimmobilisation. Dรจs lโablation du plรขtre on pratique dโune rรฉcupรฉration des amplitudes de mouvements et un renforcement musculaire.
Le dรฉlai du traitement
Cinquante-deux de nos patients ont pu รชtre pris en charge dans les 48premiรจres heures de leur consultation (72 %). Treize (18%) ont รฉtรฉ traitรฉs au troisiรจme jour et 7 patients ont รฉtรฉ pris en charge au-delร de ce dรฉlai (10%).
Le dรฉlai moyen รฉtait de 60 heures.
Le traitement mรฉdical
Lโantibioprophylaxie รฉtait systรฉmatique chez tous nos patients opรฉrรฉs. Elle รฉtait ร base de cรฉphalosporine de deuxiรจme gรฉnรฉration en cas de fracture fermรฉe ou amoxicilline associรฉe ร lโacide clavulanique en cas dโouverture cutanรฉe.
Le traitement chirurgical
Le type dโanesthรฉsie
Soixante-six patients ont รฉtรฉ opรฉrรฉs sous anesthรฉsie gรฉnรฉrale, soit 91,65% et six patients sous anesthรฉsie loco-rรฉgionale, soit 8,25%.
Le type dโostรฉosynthรจse
La plaque vissรฉe et lโembrochage centromรฉdullaire รฉtaient les deux types de matรฉriel โostรฉosynthรจse les plus utilisรฉs. (fig 14).
RESULTATS THERAPEUTIQUES
Rรฉsultats globaux
Le recul moyen รฉtait de 10 mois avec des extrรชmes de 8 et 30 mois.
Le dรฉlai global moyen de consolidation รฉtait de 11 semaines.
La consolidation a รฉtรฉ obtenue chez la majoritรฉ des patients en moyenne ร 75 jours avec des extrรชmes de 60 et 90 jours.
Le dรฉlai de consolidation chez les patients du groupe I รฉtait de 10 semaines (extrรชmes 60 et 70 jours).
Dans le groupe II et III il รฉtait de 13 semaines pour les extrรชmes de 75 et 90 jours.
Selon la classification de Oestern et Tscherne il y avait 28 cas (41,66%) de trรจs bons rรฉsultats, 35 cas (48,61%) de bons rรฉsultats, 5 cas (6,94%) de rรฉsultats moyens et 4 cas (5,55%) de mauvais rรฉsultats.
DISCUSSION
Lโexploitation de nos rรฉsultats nous montre la relative raretรฉ des fractures diaphysaires des deux os de l’avant-bras chez lโadulte. Elles ont รฉtรฉ retrouvรฉes chez 3,04% des patients reรงus aux Urgences Chirurgicales durant la pรฉriode dโรฉtude. Lโincidence est relativement basse entre 0 et 4 pour 10.000 habitants par an [15, 48].
Dans notre sรฉrie, le cรดtรฉ gauche prรฉdomine avec 65% des atteintes, alors que 93% de nos patients sont des droitiers. Ceci sโexpliquerait par le rรฉflexe de dรฉfense qui consiste chez un droitier ร protรฉger son cรดtรฉ dominant par le membre supรฉrieur gauche en cas de chute ou dโattaque [51]. Dossim [17] et Sangarรฉ [71] ont trouvรฉ respectivement 62% et 55% dโatteinte du cรดtรฉ gauche. Cette prรฉdominance a รฉtรฉ aussi rapportรฉe dans dโautres รฉtudes [1,36]. Cependant lโinverse a รฉtรฉ observรฉe chez Mamoudou [23], Bousso [47] et Maroua [51].
Lโouverture cutanรฉe a รฉtรฉ notรฉe dans 12,5% des cas. Elle est souvent liรฉe ร un traumatisme ร haute รฉnergie. Maroua [51] retrouve un taux avoisinant 10,3%, tandis que Wang [81] et Kloen [37] observent des taux plus importants avec respectivement 36% et 38%. Nous avons une prรฉdominance des ouvertures cutanรฉes de type I (77.77 %). Henle [27] trouve un taux avoisinant de 75%.
Ces rรฉsultats tรฉmoignent de la violence du traumatisme mais aussi impactent sur les rรฉsultats avec 50% de moins bons rรฉsultats observรฉs chez ces patients. La prรฉsence dโune ouverture cutanรฉe rend le traitement difficile et assombrit le pronostic. Ceci, avec l’exposition de l’os et des tissus profonds conduit ร un risque accru d’infection et de pseudarthrose [31, 32, 33].
Notre รฉtude comportait 72 cas de fractures diaphysaires des deux os de lโavant-bras. Le trait de fracture siรฉgeant au tiers moyen de lโos est le plus frรฉquent (62.50%), rรฉsultat similaire rapportรฉ par Bousso [6], Arras [10], Aydin [40], et Saragaglia [72].A ce niveau, la dรฉformation devient plus grande et lโabord chirurgical est plus ou moins facile par rapport au tiers supรฉrieur qui est rarement atteint [22, 77].
Dans le groupe I, les patients traitรฉs par plaque vissรฉe ont reprรฉsentรฉ 41,66% des cas. Dans la littรฉrature, lโostรฉosynthรจse par plaque reste la rรฉfรฉrence [5, 13]. Notre indication chirurgicale utilisant la plaque vissรฉe est guidรฉe par le type de lรฉsion, l’รขge et l’activitรฉ des patients, qui sont la plupart des travailleurs manuels, la disponibilitรฉ du matรฉriel, les avantages de l’ostรฉosynthรจse en gรฉnรฉral et ceux de la plaque vissรฉe en particulier.
Nous avons utilisรฉ la plaque vissรฉe qui nous a donnรฉ des rรฉsultats satisfaisants.
La plaque vissรฉe utilisant 12 vis soit 6 vis sur le radius et 6 vis sur lโulna ont donnรฉ 100% de trรจs bons et bons rรฉsultats et celle ร 11 vis soit 6 vis sur le radius et 5 sur lโulna ou lโinverse ont donnรฉ 88,33% de trรจs bons et bons rรฉsultats. Il yโa une diffรฉrence significative entre les 12 vis et les 11 vis par avant-bras. p = 0,009
Les patients traitรฉs par cette technique nโont pas prรฉsentรฉ de complications post opรฉratoires. Chapman [13] rapporte 93% de bons et trรจs bons rรฉsultats, Sangarรฉ [71] retrouve 98%. Nous avons notรฉ un cas dโinfection superficielle soit 3.33%. Dโautres auteurs [31,59] ont constatรฉ respectivement 2,3% et 2,8% de cas dโinfection.
Dans notre sรฉrie nous nโavons pas notรฉ de pseudarthrose pour les patients traitรฉs par plaque vissรฉe alors que dans lโรฉtude multicentrique de la SOFCOT 2004 on notait 4,79 % de pseudarthroses pour les plaques DCP et 2,47 % pour les plaques LC-DCP. Ceci รฉtant sรปrement dรป ร la taille relativement petite de notre รฉchantillon. Nous nโavons pas notรฉ de fractures itรฉratives. Cependant notre รฉchantillon est beaucoup plus rรฉduit que les leurs. Hertel et al [29], sur134 cas de fractures des deux os de lโavant-bras traitรฉes par plaque rapporte un taux de fractures itรฉratives aprรจs ablation du matรฉriel de 4,3 %. Pour Mih et al. [54], sur 62 ablations pour fractures diaphysaires de lโavant-bras, sept fractures itรฉratives (11 %) ont รฉtรฉ recensรฉes. Tous nos patients sont encore porteurs de leurs plaques vissรฉes. La consolidation a รฉtรฉ obtenue au bout de 10 semaines. Saragaglia [72] a trouvรฉ un dรฉlai de 13 semaines. Lโostรฉosynthรจse par plaque donne de bons rรฉsultats ร condition de respecter des mesures rigoureuses incluant une rรฉduction anatomique, lโabsence de dรฉpรฉriostage excessif, la mise en place de vis ร compression et des greffes osseuses en cas de perte de substance. Elle est ร lโheure actuelle une technique fiable qui nโest plus guรจre discutรฉe [42]. Lโensemble des auteurs sโaccorde pour prรฉconiser cette ostรฉosynthรจse [22,67,80]. Elle permet une fixation interne rigide et anatomique des fragments osseux autorisant une mobilisation prรฉcoce. Son principal avantage par rapport ร lโenclouage centromรฉdullaire est de diminuer la dose de rayonnement per opรฉratoire puisque le geste chirurgical est sous contrรดle direct de la vue et ne nรฉcessite donc pas lโutilisation de lโamplificateur de brillance.
Les plaques รฉtroites et les plaques demi-tube laissent de plus en plus leur place aux plaques ร compression dynamique (DCP) introduites sur le marchรฉ depuis 1980 [72]. Ces plaques DCP prรฉsentent les avantages suivants [72] :
โข la possibilitรฉ dโรชtre posรฉes sur tous les types de fractures de lโavant-bras quel que soit le morphotype du blessรฉ ;
โข lโobtention dโune compression axiale efficace.
Dans le groupe II, lโembrochage centromรฉdullaire a รฉtรฉ utilisรฉ chez 30 patients de notre sรฉrie, soit 41.66%. La principale difficultรฉ dans la rรฉalisation de lโembrochage est le passage du foyer de fracture et la cathรฉtรฉrisation du fragment osseux opposรฉ, ce dโautant plus que la rรฉduction obtenue prรฉalablement est imparfaite, sans alignement des fragments. La broche se perd alors dans les tissus mous, risquant de lรฉser des รฉlรฉments nobles, de majorer lโoedรจme dans les loges musculaires et de favoriser la survenue dโun syndrome compartimental [69]. Lidder [46] rapporte une lรฉsion du nerf mรฉdian au dรฉcours dโune tentative dโembrochage. Dans notre sรฉrie nous avons utilisรฉ une seule broche par os dans 63,33%, 3 broches dans 20% et 2 broches par os dans 16,66% des cas, associรฉe ร un plรขtre brachio ante-brachio-palmaire dโimmobilisation pendant 3 semaines. Karry [35] utilise 2 broches par os en moyenne, Bousso [6] et Mseddi [58] mettent une broche par os. Hackethal [24] dans sa technique nโutilise pas dโimmobilisation plรขtrรฉe complรฉmentaire. Nous constatons quโil nโy a pas de consensus sur lโutilisation du nombre de broche par os dans la littรฉrature.
Lโembrochage centromรฉdullaire utilisant 4 broches soit 2 broches par os donne plus de rรฉsultats satisfaisants (80%de trรจs bons et bons rรฉsultats). Ceci est dรป ร lโeffet bรฉnรฉfique du remplissage du canal mรฉdullaire, qui donne plus de stabilitรฉ et amรฉliore la rรฉduction du foyer. Il y a une diffรฉrence significative dans les rรฉsultats fonctionnels entre lโembrochage utilisant 4 broches et 3 broches.
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Table des matiรจres
Premiรจre partie :gรฉnรฉralite
1. Rappels anatomiques
1.1. Le squelette des deux os de lโavant-bras
1.1.1. Lโulna
1.1.2. Le radius
1.2. Les articulations de lโavant-bras
1.2.1. Lโarticulation radio-ulnaire proximale
1.2.2. Lโarticulation radio ulnaire distale
1.3. La membrane interosseuse
1.4. Les rapports musculaires de lโavant-bras
1.5. Lโaponรฉvrose de lโavant-bras
1.6. Vascularisation et innervation de lโavant lโavant-bras
1.6.1. Vascularisation
1.6.2. Lโinnervation
2. Physiologie du couple radio-ulnaire : la pronosupination
2.1. Dรฉfinition
2.2. Dynamique de la prono prono-supination
2.2.1. Au niveau de lโarticulation radio radio-ulnaire proximale
2.2.2 Au niveau de lโarticulation radio-ulnaire distale
2.2.3. Les muscles moteurs de la prono-supination
2.2.4. Les conditions de la pronosupination
3. Biomรฉcanique de lโavant-bras
3.1. Les forces
3.2. Les contraintes
4. Les fractures diaphysaires des 2 os de lโavant-bras
4-1 Etiopathogenie
4.1.1 Circonstances
4.1.2 Mรฉcanismes
4.1.3 Etude anatomopathologique
4.1.4. Classifications
4.2 Etude clinique
4.2.1 Type de description
4.2.1.1 Signes cliniques
4.2.1.2 Radiographie
4.2.1.3 Evolution
4.2.2. Les formes cliniques
4.2.2.1 Les formes compliquรฉes
5. Traitement
5.1. But
5.2. Moyens et Mรฉthodes
5.2.1. Traitement orthopรฉdique
5.2.2. Le traitement chirurgical
5.3 Les indications thรฉrapeutiques
Deuxiรจme partie : notre รฉtude
Matรฉriels et mรฉthode
1. Matรฉriel
1.1. Cadre dโรฉtude
1.2. Type et periode dโรฉtude
1.3. Population dโรฉtude
1.3.1. Critรจres dโinclusion
1.3.2. Critรจres de non inclusion
2. Mรฉthode
Rรฉsultats
II. Rรฉsultats cliniques et radiologiques
1. Cliniques
1.1 Les signes fonctionnels
2. Rรฉsultats radiologiques
2-1 Siege du trait de fracture
2-2. Les types de trait
III. Traitement
1. Le dรฉlai du traitement
2. Le traitement mรฉdical
3. Le traitement chirurgical
3.1. Le type dโanesthรฉsie
3.2. Le type dโostรฉosynthรจse
3.2.1 Groupe I (Plaque vissรฉe)
5. Rรฉsultats therapeutiques sultats therapeutiquesultats therapeutiques
5.1. Rรฉsultats globaux
5.2.1 Rรฉsultat du groupe I
5.2.2 Rรฉsultat du groupe II
5.2.3 Rรฉsultat du groupe III
6. Les suites opรฉratoires
6.1 Complications
6.1 Complications
Discussion
Conclusion
Rรฉfรฉrences
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