Physiologie de la digestion et de la croissance du poulet de chair

Face à une situation alimentaire précaire découlant de la forte croissance démographique et des aléas climatiques défavorables à l’agriculture, les pays africains ont senti la nécessité d’améliorer les productions animales pour subvenir aux besoins en alimentation de la population. Ainsi, l’élevage des animaux à cycle court particulièrement l’aviculture a connu un essor considérable ces dernières années. En effet au Sénégal, la production de viande de volailles en 2005 a connu une hausse en valeur absolue de 1936 tonnes, soit 26% en valeur relative par rapport à l’année 2004 (SENEGAL/DIREL/CNA, 2006).

Malheureusement, l’envol de cette aviculture se trouve encore confronté à plusieurs obstacles parmi les quels le prix de l’aliment qui reste très couteux, ce qui limite les producteurs à moindre revenu. Les dépenses liées à l’aliment sont estimées au moins à 60% des couts de production (NTIVUGURUZWA, 2008). En vue d’améliorer la situation de l’aviculture, plusieurs interventions ont été menées ou sont en cours, pour mieux comprendre et mieux gérer les contraintes. Il s’agit notamment des actions de recherche-développement sur l’alimentation afin de réduire les couts de production et permettre une plus grande rentabilité de l’élevage. Pour beaucoup de spécialistes, l’une des solutions résiderait dans l’incorporation d’une ressource végétale locale riche en protéines et peu couteuse, dans la ration des volailles ; de cette façon, on réduit non seulement le coup de production mais aussi la dépendance vis-à vis des pays du Nord pour l’alimentation des oiseaux. C’est dans cette dynamique que plusieurs études spécialisées concernant l’incorporation d’une ressource végétale locale riche en protéines ont portés sur le Neem (Azadirachta indica A. Juss), espèce ligneuse utilisée comme fourrage en zone sahélienne pendant la saison sèche (Anonyme, 2001 ; LEBAS, 2004). En effet le tourteau de graines de Neem a une teneur en protéines équivalente à celle du tourteau d’arachide et par ailleurs équilibrés en acides aminés ; il peut théoriquement être utilisé dans la ration des volailles en remplacement des sources conventionnelles de protéines de la ration (JAMES et al., 1997 ; GOWDA et SASTRY, 2000). Cependant, le tourteau de graines de neem, par son goût amer et sa toxicité dus à sa teneur en triterpénoides, peut réduire l’appétibilité de l’aliment et par conséquent ses performances de croissance (REDDY et RAO, 1988 ; PAUL et al., 1996 ; GOWDA et SASTRY, 2000 ; UKO et KAMALU, 2006). Des recherches ont cependant montré que le goût amer et la toxicité du tourteau de graines de neem peuvent être réduits par des traitements simples tels que le trempage des graines dans l’eau avant la fabrication du tourteau au l’addition de charbon de bois au tourteau (GOWDA et al., 1998 ; UKO et KAMALU, 2006 ; BAWA et al., 2007).

PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION ET DE LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR

La valorisation des aliments et par conséquent leur utilisation pour la croissance étant liée à leur digestion, il nous a paru opportun de décrire les particularités de la digestion chez les oiseaux, avant d’envisager les facteurs qui président à la croissance du poulet de chair.

PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION

RAPPELS ANATOMIQUES DE L’APPAREIL DIGESTIF DU POULET (BRUGEREPICOUXP et SLIM, 1982 ; ALAMARGOT, 1992 ; VILLATE, 2001)

Anatomiquement l’appareil digestif des oiseaux est constitué par: un bec, une cavité buccale dépourvue de dents, un gésier, un œsophage, un jabot, des estomacs sécrétoire et musculaire, l’intestin débouchant dans le cloaque puis l’anus. Il comprend toutes les glandes annexes : le foie et le pancréas.

REGION CRANIALE DU TUBE DIGESTIF 

❖ Le Bec
Le bec est composé de deux parties :
Dorsalement la maxille ou mandibule supérieure, légèrement mobile par rapport au crâne et perforée de deux narines qui sont protégées par un opercule. Ventralement la mandibule ou mandibule inférieure, moins développée, est articulée avec le crâne par l’intermédiaire de l’os carré.
❖ La cavité buccale, le pharynx et la langue
Les limites de la cavité buccale avec le pharynx sont difficiles à préciser anatomiquement (d’ou le nom de buccopharynx ou d’oropharynx donné à l’ensemble bouche et pharynx).Elle ne possède ni lèvres, ni dents. La langue est située sur le plancher de la cavité buccale et ses muscles intrinsèques rudimentaires lui confèrent une souplesse très réduite.
❖ Les glandes salivaires
Elles sont groupées en massifs éparpillés. Chaque glande possède plusieurs fins canaux excréteurs, soit une centaine en tout. On distingue les glandes mandibulaires, palatines, maxillaires, sublinguales, linguales, angulaires, cricoaryténoïdes, et sphénoptérygoïdes. La salive de la Poule possède une amylase mais son rôle essentiel est de lubrifier et de ramollir les aliments.
❖ L’œsophage
L’œsophage est un organe tubuliforme musculomuqueux qui assure le transport des aliments de la cavité buccale à l’estomac. Avant de pénétrer dans la cavité thoracique, il se renfle en un réservoir, le jabot.
❖ Le jabot
Le jabot est un élargissement de l’œsophage en forme de réservoir situé à la base du cou, au ras de l’entrée de la poitrine. Il se présente chez la Poule sous la forme d’un sac ventral très extensible qui se rattache dans sa partie ventrale à la peau et aux muscles sous-cutanés du cou et dans sa partie caudo-dorsale aux muscles pectoraux droits.

REGION STOMACALE DU TUBE DIGESTIF

❖ Le proventricule ou ventricule succenturié
Le proventricule est un renflement fusiforme de 3 cm de long en moyenne chez la Poule dont la muqueuse est très riche en glandes à mucus. Le transit des aliments
ne dure que quelques minutes dans le proventricule.
❖ Le gésier
Le gésier est l’organe compact le plus volumineux de la poule (6 à 8 cm de long, avec un poids d’environ 50 g vide et 100 g plein). De forme sphéroïde, il est très musculeux. Ses deux muscles principaux s’unissent de chaque coté de l’organe par deux surfaces tendineuses nacrées : les centres tendineux. Il partage longitudinalement la cavité abdominale en deux compartiments ce qui lui a valu parfois le nom « diaphragme vertical ».

REGION CAUDALE DU TUBE DIGESTIF

Le duodénum
Le duodénum est la portion de l’intestin qui fait suite à l’estomac. Il débute au pylore puis forme une grande anse de 22 à 35 cm avec un calibre de 0.8 à 1.2 cm qui enserre le pancréas. Cette anse est la partie la plus ventrale de l’intestin dans la cavité abdominale.

Le jéjunum
Il est long de 85 à 120 cm avec un calibre de 0.6 à 1.0 cm. Il est divisé en deux parties :
– L’une proximale qui est la plus importante : tractus du Meckel ; un petit nodule, est parfois visible sur le bord concave de ses courbures.
– L’autre distale qui s’appelle l’anse supraduodénale.

L’iléon
Il est court et rectiligne. Il mesure de 13 à 18 cm chez la poule, avec un calibre de 0.7 à 1.0 cm.

Les caeca
Un caecum se présente comme un sac qui débouche dans le tube intestinal à la jonction de l’iléon et du rectum au niveau d’une valvule iléocæcale. Ils sont pairs, bien développés chez la Poule et mesurent 12 à 25 cm de long.

Le rectum
Le rectum fait suite à l’iléon et débouche dans le cloaque. Le diamètre du rectum est à peine plus grand que celui de l’iléon. A l’inverse des mammifères, le rectum des oiseaux présente des villosités. Le rectum réabsorbe l’eau de son contenu (fèces et urines), ces fonctions lui ont valu parfois le nom de colorectum.

Le cloaque
Le cloaque est la partie terminale de l’intestin dans laquelle débouchent les conduits urinaires et génitaux. Il est formé de trois régions séparées par deux plis transversaux plus ou moins nets : le coprodéum, l’urodéum et le proctodéum.

LES GLANDES ANNEXES

❖ Le pancréas
Le pancréas est une glande amphicrine (endocrine et exocrine), compacte, blanchâtre ou rougeâtre, enserrée dans l’anse duodénale. Le suc pancréatique se déverse dans le duodénum par deux ou trois canaux qui s’abouchent au même niveau que les canaux hépatiques.
❖ Le Foie
Le foie est un organe volumineux rouge sombre. C’est la glande la plus massive de tous les viscères (33 g environ). Chez la poule, il est constitué de deux lobes réunis par un isthme transversal qui renferme partiellement la veine cave caudale. Les deux lobes déversent la bile dans le duodénum, par deux conduits séparés. Le canal du lobe gauche (canal hépatique gauche) s’abouche directement dans l’intestin. Le canal du lobe droit (canal hépatique droit) se renfle d’abord en vésicule biliaire avant de se jeter dans le duodénum. Il porte le nom de canal cholédoque (BRUGERE PICOUXP et SLIM, 1982 ; ALAMARGOT, 1992 ; VILLATE, 2001).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION ET DE LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
I.1. PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION
I .1.1 RAPPELS ANATOMIQUES DE L’APPAREIL DIGESTIF DU POULET
I.1.1.1. REGION CRANIALE DU TUBE DIGESTIF
I.1.1.2. REGION STOMACALE DU TUBE DIGESTIF
I.1.1. 3. REGION CAUDALE DU TUBE DIGESTIF
I.1.1.4. LES GLANDES ANNEXES
I .1.2. PHENOMENES MOTEURS DE LA DIGESTION
I .1.2.1. Motricité du segment oral
I .1.2.2. Motricité du segment moyen
I .1.2.3. Motricité du segment distal
I .1.3. PHENOMENES CHIMIQUES DE LA DIGESTION
I.1.3.1. Sécrétion salivaire
I.1.3.2. Sécrétion ingluviale
I.1.3.3. Sécrétion gastrique
I.1.3.4. Sécrétion pancréatique
I.1.3.5. Sécrétion biliaire
I.1.3.6. Sécrétion intestinale
I .1.4. DIGESTION MICROBIENNE
I.2. PHYSIOLOGIE DE LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
I.2.1. MECANISME DE LA CROISSANCE
I.2.1.1. LA CROISSANCE MUSCULAIRE
I.2.1.1.1. La myogenèse embryonnaire
I.2.1.1.2. La croissance post-natale du muscle strié squelettique
I.2.1.2. LA CROISSANCE OSSEUSE
I.2.1.2.1. L’ossification endoconjonctive
I.2.1.2.2. L’ossification endochondrale
I.2.2. REGULATION DE LA CROISSANCE
I.2.2.1. ROLE DES FACTEURS HORMONAUX
I.2.2.1.1. Rôle de l’hormone de croissance ou hormone somatotrope
I.2.2.1.2. Rôle des hormones thyroïdiennes
I.2.2.1.3. Rôle des hormones stéroïdiennes sexuelles
I.2.2.2. ROLE DES FACTEURS METABOLIQUES
I.2.3. FACTEURS INFLUENCANT LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
I.2.3.1. FACTEURS INTRINSEQUES
I.2.3.1.1. influence de l’âge
I.2.3.1.2. influence du sexe
I.2.3.1.3. influence des facteurs génétiques
I.2.3.2. FACTEURS EXTRINSEQUES
I.2.3.2.1. Facteurs environnementaux
I.2.3.2.1.1. Facteurs d’ambiance
I.2.3.2.1.2. Facteurs physiques
I.2.3.2.1. 3. Facteurs sanitaires
I.2.3.2.1.4. Facteurs alimentaires
CHAPITRE II : ETUDE BIOSYSTEMATIQUE D’Azadirachta indica A. Juss
II.1. ETUDE BOTANIQUE
II.1.1. PLACE D’Azadirachta indica AU SEIN DU REGNE VEGETAL
II.1.1.1. Classification
II.1.1.2. Systématique horizontale
II.1.2. ETUDE SPECIALE
II.1.2.1. Nomenclature
II.1.2.1.1. (Synonymie) Noms communs en français
II.1.2.1.2. Noms en langues autochtones africaines
II.1.2.2. Description botanique
II.1.2.2.1. Appareil végétatif
II.1.2.2.2. Appareil reproducteur
II.2- ETUDE ECOLOGIQUE D’Azadirachta indica
II .2.1. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II.2.2. LA CULTURE
II.3. ETUDE CHIMIQUE D’Azadirachta indica
II.3.1. Feuilles
II.3.2. Graines
II.3.4. Fleurs
II.3.6. Tiges et Ecorces
II.4. UTILISATION DU NEEM EN ALIMENTATION ANIMALE
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. MATERIEL
I.1.1. SITE ET PERIODE DE TRAVAIL
I.1.2. MATERIEL ANIMAL
I.1.3. MATERIEL D’ELEVAGE ET DE CONTRÔLE DE PERFORMANCE
I.1.4. MATERIEL DE FABRICATION D’ALIMENT
I.1.4.ALIMENTS UTILISES
I.2. METHODES
I.2.1. OBJECTIFS
I.2.2. CONDUITE DE L’ELEVAGE
I.2.2.1. Préparation de la salle d’élevage
I.2.2.2. Fabrication des aliments
I.2.2.3. Arrivé et installation des poussins
I.2.2.4. Répartition des oiseaux en lots
I.2.2.5. Evaluation de la consommation alimentaire
I.2.2.6. Evaluation des performances de croissance
I.2.2.7. Analyse économique
I.2.2.8. Analyse statistique des résultats
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. RESULTATS
II.1.1. LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE
II.1.2. L’EVOLUTION PONDERALE
II.1.3. LE GAIN MOYEN QUOTIDIEN
II.1.4. L’INDICE DE CONSOMMATION
II.1.5. LES CARACTERISTIQUES DE CARCASSE
II.1.6. MORTALITE
II.1.7. ETUDE ECONOMIQUE
II.2. DISCUSSION
II.2.1. LA METHODOLOGIE
II.2.2. EFFETS DU NEEM SUR LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE
II.2.3. EFFET DU NEEM SUR L’EVOLUTION PONDERALE
II.2.4. LE GAIN MOYEN QUOTIDIEN
II.2.5. EFFET DU NEEM SUR L’INDICE DE CONSOMMATION
II.2.6. EFFET DU NEEM SUR LES CARACTERISTIQUES DE CARCASSE
II.2.7. EFFET DU NEEM SUR LA MORTALITE
CONCLUSION GENERALE

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