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PROBLEMES DE LA LANGUE
Jusque lร , nous nous sommes intรฉressรฉs ร visualiser quelques point de vue des linguistes au sujet de la langue, du langage comme moyen de commu-nication. Dโautre part aussi de la parole sans oublier les structures et les di-verses fonctions du langage.
Face ร tel problรจme qui suscite le langage, que nous propose M. Witt-genstein dans ยซ tractatus logico-philosophicolicus ยป ? Nous prรฉsente Bertrand Russel au sujet de cet ouvrage ? Le commentateur semble nous donner une grande importance sur les matiรจres quโil traite, mรฉrite dit il par son ampleur, son รฉtendue et sa profondeur, comme un รฉvรฉnement trรจs ntรฉressanti dans le monde philosophique outre ce monde de lโhistoire. A tel point quโil sโagit des principes existant entre les mots et les choses dans tout langage. Lโauteur ap-plique le rรฉsultat de ses recherches aux diffรฉrents domaines de la philosophie traditionnelle et dโapporter des solutions sur le mauvais usage du langage.
Or pour comprendre le livre de M. Wittgenstein, il est nรฉcessaire de bien comprendre auquel il sโintรฉresse.
Parmi sa thรฉorie qui traite du symbolisme, il sโintรฉresse surtout aux con-ditions qui devraient รชtre remplies par un langage logiquement parfait capable de ne pas porter ร confusion. Toute fois, le langage engendre diffรฉrents pro-blรจmes que nous allons commenter.
Tout dโabord, il y a le problรจme qui se produit quand nous employons le langage avec lโintention de signifier quelque chose par son intermรฉdiaire : Un tel problรจme appartient ร la psychologie. En second lieu, le problรจme de savoir quel est le rapport subsistant entre les mots, les phrases et les pensรฉes, et ce ร quoi ils se rรฉfรจrent ou ce quโils signifient : Ce problรจme est du ressort de lโEpistรฉmologie. Troisiรจmement, le problรจme de lโemploi des phrases de faรงon quโelles traduisent la vรฉritรฉ plutรดt que la faussetรฉ : ceci appartient aux sciences spรฉciales traitant du contenu. Finalement, il y a la question : quel rapport doit avoir un fait (une phrase est un fait) avec un autre pour รชtre capable de le sym-boliser ? Il sโagit pour cette derniรจre dโune question logique pour cette derniรจre dโune question logique qui intรฉresse plus M. Wittgenstein. Il sโadonne comme travail ร un symbolisme ยซ prรฉcis ยป, cโest-ร -dire dโ un symbolisme dans lequel ne phrase exprime ยซ signifie ยป quelque chose de dรฉterm inรฉ. En pratique, un lan-gage est plus ou moins vague, en sorte que ce que nous affirmons nโest jamais prรฉcis. Ainsi, la logique sโengage ร traiter deux problรจmes concernant le sym-bolisme : dโune part les conditions pour quโil y ait ยซ un sens ยป plutรดt quโun ยซ non-sens ยป dans les combinaisons de symboles. Et dโautre part les conditions de lโunicitรฉ de signification ou de rรฉfรฉrence dansles symboles.
En fait, dit-il, un langage parfaitement logique a des rรจgles de syntaxe qui prรฉviennent le non-sens, et possรจde des symboles simples et qui ont une signification unique et dรฉterminรฉe. Donc, M. Wittgenstein opte et sโavรจre pas-sionnรฉ pour un langage logiquement parfait. Car la fonction dโun langage est dโavoir une signification tout en sโapprochant du langage idรฉal qui est de nier ou dโaffirmer des faits. Un langage idรฉal devrait identifier un nom pour chaque chose simple, et jamais le mรชme nom pour deux chose s simples diffรฉrentes.
Voilร comment M. Wittgenstein conรงoit cette notion de langage selon lโexplication de Bertrand Russel. Nous nโallons pas inventorier ce qui concerne le point de vue de lโauteur. Notre commentateur nous a bien montrรฉ dans cette introduction comment. Wittgenstein sโintรฉresse beaucoup ร ce problรจme de langage : un moyen de communication idรฉal. Ce langage idรฉal lโa poussรฉ un peu plus dans ses recherches ร dรฉterminer une fonction de vรฉritรฉ dans une proposition quโune faussetรฉ. Car dans un langage logiquement parfait, rien de ce simple dit-il. Cโest donc son attitude au sujet dโun langage parfait que se dรฉ-veloppe naturellement sa doctrine.
Dโautres problรจmes liรฉs ร la langue
Nous reconnaissons par la suite que lโรฉlรจve de lโanglophone ou du fran-cophone est le centre de contact de trois systรจmes diffรฉrents qui interfรจrent les uns des autres ร souligner : la langue รฉtrangรจre dont on parle (L.E)19 ou langue vivante 2, ensuite la langue maternelle (LM)20 dont il utilise quotidiennement (ร savoir le Vezo pour le cas des รฉlรจves de Toliara I) ou L.V.I et enfin le Malgache officiel (M.O)21 dont lโapprentissage vient aprรจs celle de LVI et qui peut รชtre considรฉrรฉ comme une langue seconde pour les รฉlรจvesqui arrivent difficilement ร se dรฉmarquer de leurs LVI ou LM.
Notre objectif dans ce chapitre, cโest de nous ramener ร poser la ques-tion suivante : au service des langues de contact chez lโapprenant, quel sera lโimpact de la langue maternelle sur la langue รฉtrangรจre ?
Cela suscite une รฉtude des interfรฉrences possibles mais dont on doit se limiter sur certains cas, confรฉrant ร lโensemble des รฉlรจves รฉtudiant une ou des langues รฉtrangรจres et des cas particuliers propres aux รฉlรจves vezo. Ceci compte tenu des deux รฉtablissements pilotes bรฉnรฉficiant de cet enseignement : Ecole dโApplication de lโEcole Normale, niveau I et lโEPP de Besakoa.
Lorsque deux ou plusieurs langues entrent en contact, quโelles soient voisines ou diffรฉrentes, on assiste toujours ร des problรจmes dโinterfรฉrence. Il y a interfรฉrence ร chaque fois quโun locuteur bilingue ou trilingue sโรฉcarte de la norme dโune langue en contact avec une autre. Par exemples, on entend dire chez lโapprenant au dรฉbut de son enseignement lโexpression suivante en fran-รงais ou en anglais.
Il en est de mรชme du niveau de la langue maternelle (L.M) et langue vi-vant II ou (LV2) en gรฉnรฉral, dans la mesure oรน lโapprenant nโรฉvitera ร aucun moment de transposer certains รฉlรฉments lui appartenant, se rรฉfรจre ร sa langue maternelle pour parler une langue : lโanglophone ou le francophone, rรฉfรฉrence inรฉvitable lors de lโapprentissage, mais dont les rรฉsultats restent positifs. Cela aboutit ร un autre type de faits linguistiques : lโinjection. Par dรฉfinition, cโest le fait de commencer une phrase dans une langue (ex :lโ anglais ou le franรงais) et la finir dans sa langue maternelle.
Examples:
– Prof: where do you live? E: Where do you livi?
– Rรฉp: I live at ToliaraโE: Ailive ati Toliara
– Prof: Oรน habites-tu? E: O abiti-tu?
– Rรฉp : Jโhabite ร Toliara E :Zabiti a Toliara
On assiste ร un fait trรจs frรฉquent ร lโoral, surtou dans le langage parlรฉ du cas de lโinterfรฉrence. Cโest une projection que lโapprenant se fait pour at-teindre la langue enseignรฉe. Dโoรน lโorigine des fautes dโanalogie se fait sentir. Encore, une fois il y a interfรฉrence dรจs que lโanalogie entre un รฉlรฉment de LV2 avec celui de LV1 entraรฎne un รฉlรฉment concomitantAussi,. pour lโรฉlรจve appre-nant lโanglais, le malgachisme est frรฉquent et concerne presque toutes les structures : syllabique syntaxique et morphologique. Un tel phรฉnomรจne est le fruit ou le rรฉsultat des mรฉthodes dโenseignement : recourir au Malgache si be-soin lโexige.
Toutefois, cette interfรฉrence est lโoccasion provoquรฉe par lโintervenant en malgache pour corriger des erreurs ou fautes commises par les รฉlรจves. Une telle observation, on a bien soulignรฉ chez les apprenants de ces รฉtablissements pilotes. Un tel fait est lโobjet de la non-maรฎtrisede la langue cible/ Lโon reconnaรฎt la structure syllabique, chaque consonne malgache est soutenue par une voyelle corrรฉlativement du systรจme anglais.
Cette analogie die systรจme malgache est ร lโorigine des fautes au cours de lโapprentissage de cette langue รฉtrangรจre. Donc, lโรฉlรจve tend ร ramener en cette langue ses habitudes en langue maternelle.
Exemples :
– The table / La table / Ny latabo
– Ny karipetra / The carpet/ la carte
– La cuisine / The kitchen/ lakozy
Dโautres cas : en voyelles :
Tout ceci est dรป ร une assimilation de la langue รฉtudiรฉe dans la langue maternelle : cas de la langue vezo pour la plupart des รฉlรจves dans la ville de Tulรฉar
Toutefois le problรจme qui nous hante le plus dans ce domaine de com-munication, cโest la signification dโune phrase dis que la signification des mots qui la composent est connue. Cโest donc รฉviter toutes compromis entres la structures dโune phrase et celle du fait.
Le langage humain est conventionnel
Jusque lร , nous avons essayรฉ dโapprรฉhender quelques points de vue des linguistes en ce qui concerne le langage, langue : moyen de communica-tion. Par la suite, nous allons montrer combien le langage humain est conven-tionnel. Par ailleurs, nous reconnaissons dโAristote ร F. de Saussure que le langage humain tรฉmoigne ainsi dโune aptitude ร symboliser le code linguistique. M. Martinet, dans ยซ lโAvant-propos de ses Elรฉments de linguistique gรฉnรฉrale ยป, nous รฉvoque lโanecdote plaisante de ce Tyrolien qui ยซ de retour dโItalie vantait auprรจs de ses compagnons les charmes de ce paysโฆ ยป. Cette anecdote nous fait montre les difficultรฉs de pouvoir concevoir les langues รฉtrangรจres. En effet, la multiplicitรฉ des langues, nous manifeste de faรงon รฉvidente la transcendance de la pensรฉe sur les mots, la contingence des mots par rapport ร la pensรฉe. De poursuivre ce problรจme de langue Hormogรจne dans le dialogue de Planton inti-tulรฉ Cartyle, dรฉclarait que ยซ de nature et originellement aucun nom nโappartient ร rien en particulier mais bien en vertu dโun dรฉcret et dโune habitude ยป. Ainsi, Aristote partagera le mรชme point de vue en dรฉclaran t : le signe dit-il, fonctionne par convention entre les hommes (thรฉsei) de pure logique selon laquelle la pro-position logique est une image (vraie ou fausse) du fait et a une structure simi-laire avec ce fait. Bien quโil existe des critiques au sujet de ce que Wittgenstein dit se laisser dรฉtourner par cette crainte. Mais il faut nous fier dโune mรฉthode correcte tel que lโauteur le dรฉclare. Et voici ce quโil nous dit ร la page 19 de cette introduction : ยซ La mรฉthode juste pour enseigner la philosophie des sciences รฉtablies avec toute la clartรฉ (โฆ) laissant les asser-tions philosophiques ร lโรฉlรจve. ยป22
De ce fait, il appartient ร un linguiste contemporain, Ferdinand de Saus-sure, dโapporter de prรฉcision, dโapprofondir cette idรฉe ancienne et dโen tirer toutes les consรฉquences. Cet apport explicatif, Saussure lโa dรฉmontrรฉ dans Le cours de linguistique gรฉnรฉrale, publiรฉ en 1916, trois ans aprรจs sa mort. Saus-sure dans ce cours nous enseigne expressรฉment que la nature du signe est ยซ arbitraire ยป. Entre les signes linguistiques (que nous appellerons signifiant et le concept quโil reprรฉsente appelรฉ signifiรฉ), il nโexiste aucune relation intrin-sรจque. Par exemple, il nโy a pas des liens internes entre tel signifiรฉ : Sลur et la chaรฎne phonique qui reprรฉsente : (S-O-R). Dโoรน, ยซ Lโidรฉe de sลur nโest liรฉe par aucun rapport intรฉr ieur avec la suite des sons qui lui sert de signification ยป. Par ces deux constituants que nous venons dโapprendre par Saussure, lโauteur va poursuivre son analyse en faisant foi de la notion de signe et sym-bole ร propos du langage humain.
Loin du problรจme qui nous apprรฉhende nous nโen disqualifions pas ces quelques remarques des linguistes. Par ailleurs, nous portons connaissance ร la place et au problรจme รฉvoquรฉ par la langue commemoyen de communication quelque soit son importance du point de vue politique que thรฉorique.
Nous soulignons bien comme il a รฉtรฉ dit au dรฉbut, โEtatl en introduisant cette deuxiรจme langue nโenvisage que le cรดtรฉ pratique. Et cโest la raison pour laquelle nous ne donnons pas plus dโimportance aux aspects purement linguis-tiques de notre รฉtude. De prรฉfรฉrence, la langue comme moyen de communica-tion est aussi lโobjet de culture outre un moyen de changes tel que nous avons dรฉclarรฉ si haut. Par ailleurs, nous ne manquons pas de glisser quelques points de vue linguistique selon Ferdinand de Saussure que le signe linguistique est arbitraire.
Rapport de similitude entre signe et symbole
Entre ces deux notions, Saussure emploie lโexpression ยซ signe ยป par rapport ร ยซ symbole ยป pour dรฉsigner les รฉlรฉments du langage et bien spรฉcifier leur caractรจre arbitraire. Il est clair que le sens de ces termes est un peu flot-tant. Dโordinaire nous appelons fonction symbolique lโaptitude de lโintelligence ร crรฉer des signes. Lโรฉtymologie du mot symbole รฉvoque bien la fonction com-municative propre du langage24. Ainsi, nous disons que les ยซ symboles ยป algรฉ-briques sont parfaitement conventionnels et arbitraires tels les signes saussu-riens. Par ailleurs, en gรฉnรฉral, il existe une certaine distinction entre ces deux termes : si dโune certaine maniรจre, tout symbole est un signe, cโest-ร -dire une chose qui tient lieu dโune autre, un ยซ signifiant ยป qui renvoie ร unยซ signifiรฉ ยป. En fait, nous devons prรฉciser que le rapport du symbole ร ce quโil symbolise nโest pas dโordinaire comme le rapport du signe au signifiรฉ. Sans doute, le symbole reprรฉsente ce quโil symbolise. Il ne se contente pas de reprรฉsenter dโune faรงon conventionnelle et arbitraire la rรฉalitรฉ symbolisรฉe, mais il lโincarne, il vit en lui. Cโest pourquoi, la balance est proprement le symbole de la justice dont elle รฉvoque lโidรฉal de la prรฉcision et de lโimpartialitรฉmathรฉmatique. Nous recon-naissons ainsi que le symbole nโest pas arbitraire. Nous pouvons le remplacer par nโimporte quoi, par exemple, nous pouvons substituer le mot ยซ sลur ยป au mot ยซ sister ยป.
Si cโest ainsi, serez-vous tentรฉs de proposer une objection ร la thรฉorie saussurienne du langage conventionnel. Le langage direz-vous, est parfois concret et expressif. Il contient par exemple des onomatopรฉes qui sont des symboles que des signes, qui sont mรชme des descript ions sonores. Mais il fait, Saussure fait ici tant de remarques intรฉressantes devant ces notions. Il signale des fausses onomatopรฉes dot lโapparence suggestive est le rรฉsultat purement fortuit de lโรฉvolution phonรฉtique. Par exemple le mot fouet semble suggรฉrer un claquement sec, mais en rรฉalitรฉ dรฉrive du latin ยซ fagus ยป hรชtre. Par contre, les onomatopรฉes vraies subsisten t rarement telles dans le langage et sont entraรฎnรฉes dans lโรฉvolution phonรฉtique. Par exemple, le mot ยซ pipio ยป du bas latin devient en franรงais ยซ pigeon ยป, per dant son caractรจre dโonomatopรฉe ยป.
Par ailleurs, le langage le plus expressif nโest jamais tout ร fait naturel ? Mais dans une grande mesure conventionnelle, lui aussi par exemple le petit franรงais appelle le chat un ยซ miaou ยป. Voilร une on omatopรฉe qui ne se trouve pas dans dโautres langues. En outre, nous pouvions dire de bien des ยซ expres-sions ยป non linguistiques. Par contre les rites de la politesse sont trรจs souvent expressifs. Et celui de la prosternation symbolise de faรงon trรจs concrรจte et transparente lโhumble soumission du sujet ร son prince etc.. Mais tous ces rites ne tirent leur valeur que dans chaque communautรฉ qui les utilisent et que des rรจgles sociales qui en codifient lโusage. Voilร comment Saussure sโexplique face sa thรฉorie du langage conventionnel. Mais lโidรฉe essentielle quโil faut rete-nir ร partir de ses analyses est celui-ci : le langage est plutรดt quโun fait naturel une institution.
Caractรจre institutionnel du langage
Nous reconnaissons que le fait universel de la parole indique รฉvidem-ment que la fonction symbolique est naturelle ร lโhomme. Mais la diversitรฉ des langues exige le caractรจre institutionnel de chacun des codes linguistiques. Cโest ร lโorigine de ces codes linguistiques que rรฉside le problรจme de lโapprentissage dโune langue. En effet, nous pouvons aller un peu plus loin et faire observer que la fonction symbolique nโรฉtait pas des droits assujettie ร la parole. Par ailleurs nous pouvons supposer que les hommes auraient pu sโexprimer par geste et pour des raisons pratiques que les paroles ont รฉtรฉ adoptรฉes ou prรฉfรฉrรฉes aux gestes. De ce fait Darwindโapporter explication es-timait que cโest parce que le langage par geste dโune part dit il, mobilise tout le corps, dโautre part est impraticable dans lโobscuritรฉ, que les peuplades primi-tives lโont sitรดt rejetรฉ.
Devant ce caractรจre institutionnel du langage, Hรฉlรจne Keller, sourde, muette, aveugle a pu sโinitier du langage en constituant en signe des donnรฉes exclusivement tactiles en mettant la main sous le robinet et en dessinant sur lโautre main avec une aiguille les lettres qui composent le mot ยซ water ยป.
Par le contact ou le rapport qui pourrait avoir lieu un jour entre le signifiรฉ et le signe, lโimpression de lโeau et celle de lโaiguille qui la piquait. Selon une certaine forme elle possรฉdait le secret du langage. Dโoรน lโusage de la parole est institutionnel. Le sourd congรฉnital demeure muet sโil nโest pas รฉduquรฉ. De ce fait, lโon peut affirmer que la paroleยซ nโa pas dโorgane propre mais seulement des organes dโemprunt ยป (Ombredane) 25. Nous nโallons pas entrรฉe en profon-deur sur lโรฉtude du caractรจre institutionnel du langage. Ces exemples semblent nous donner quelques prรฉcisions. Mais dโautre part, lโรฉcriture manifestement institutionnelle a aussi ces centres cรฉrรฉbraux, dont les lรฉsions ne manquent pas dโaltรฉrer lโexercice.
Dโemblรฉe, les centres cรฉrรฉbraux qui nous servent ร nous exprimer et ceux qui nous servent ร comprendre des signes ne sont que des spรฉcialisations de centres moteurs et sensoriels qui existent prรฉalablement. Ainsi, Ombredane a raison de dire que : ยซ Le langage est une fonction en fin de compte indi ffรฉrentes aux organes sensoriels quโelle emprunte pour ses usages (…) Le langage est une activitรฉ symbolique, artificielle qui sโexerce au moyen dโorganes (โฆ) engagรฉs dans des activitรฉs dโun autre ordre. ยป 26
Dโoรน la parole est plutรดt une institution sociale quโun instinct biologique.
SOCIOLOGIE DU LANGAGE
Relation entre langue et parole
Nous avons dรฉjร signalรฉ si haut dans le chapitre prรฉcรฉdant le problรจme existant entre le langage et la langue. Par ailleurs, le caractรจre institutionnel du langage nous a permis de dรฉfinir sa fonction et son activitรฉ exercรฉes par la pa-role au niveau des organes. D oรน celle-ci est une i nstitution social marquant certain problรจmes.
Par contre sur ce domaine sociologique, Ferdinand Saussure propose une distinction trรจs fรฉconde entre langue et parole, entre ce qui est structural et social dans le langage et ce qui est variable et individuel. En fait, quโest ce que la parole ? Elle est une actualisation personnel dz la langue en gรฉnรฉral, en dรฉ-finitive, elle est le code dont on se sert pour transmettre tel ou tel message per-sonnel.
De toute รฉvidence, une chose est ร signalรฉ, les relations dialectiques de la langue et de la parole nโรฉchappent ร Saussure. La parole ne peut exister que par la langue. La seconde est la condition transcendantale de la parole. Ce qui nous permet de comprendre autrui en parlant. Dโautre part, il est vrai de dire que la langue suppose la parole dont elle est le dรฉpรดt. Ainsi, cโest en entendant parler quโon apprend une langue. Et cโest la raison pour laquelle cet apprentis- sage dโune deuxiรจme langue รฉtrangรจre sโavรจre nรฉcessaire. Nous soulignons que ce sont les paroles qui apportent des changements dans la parole, la font รฉvoluer : ยซ Il y a donc interdรฉpendance de la langue et de la parole ; celle-lร est ร la fois instrument et le produit de celle-ci. ยป. 27
Place de la langue par rapport ร la parole
Pour se communiquer nous avons besoin dโun moyen : la langue. Celle est lโessentiel pour Saussure, tandis que la parole cโest lโaccessoire. Dans le domaine de la science, la langue se prรชte ร une รฉtu de scientifique par rapport ร la parole. Mais ce sont les mots qui donnent un sens ร la parole. Et les mots sont constituรฉs des phonรจmes associรฉs. Or les phonรจmes distinctifs, les sons significatifs dans chaque langue sont indรฉpendants des accents locaux, des particularitรฉs psychophysiologiques des individuels (intensitรฉ acoustique, timbre de la voix, etc.). Nous reconnaissons ainsi que la langue prรฉsente ou exprime le caractรจre essentiel du langage qui est surtout dโรชtre un fait social.
Dโautre part, Saussure (1857-1913) est le contemporain de Durkheim (1857-1917)28 Par ailleurs, le linguiste Meillet, disciple de Saussure nโa pas manquรฉ de mettre en valeur la convergence de ces deux doctrines : ยซ Le langage, รฉcrit Meillet, entre exactement dans la dรฉfinition quโa proposรฉ Durkheim ; une langue existe indรฉpendamment de chacun des individus qui la parlent, et bien quโelle nโait au-cune rรฉalitรฉ en dehors de la somme de ces individus, elle est cependant de par sa gรฉnรฉralitรฉ, extรฉrieure ร chacundโeux. ยป 29
La langue a ainsi ce double caractรจre par lequel Durkheim dรฉfinit le fiat social. Dโune part elle est collective (car indรฉpendante de chacun des locuteurs particuliers), dโautre part, elle est coercitive puisquโelle โimpose ร chacun de nous. Ce cโest la raison pour laquelle notre langue maternelle nous est ensei-gnรฉe ร lโรฉcole pour apprendre les rรจgles de la grammaire.
La langue reprรฉsente la pratique sociale
Jusque-lร , nous ne pouvons pas repousser le caractรจre social du lan-gage, et sans abandonner pour autant la thรฉorie saussurienne de lโarbitraire du signe. Certes les codes linguistiques sont conventionnels, mais jamais quel-conques. Dans chaque langue, nous voyons se reflรฉter ร la mentalitรฉ la vision du monde relative ร la communautรฉ qui lโemploi et mรชme les idรฉes. Toutefois, lโoriginalitรฉ de chaque langue va beaucoup plus loin que ce quโon pense dโordinaire.
Ainsi chaque peuple par sa langue, se crรฉe un monde original. Car il nโy a pas en soi comme le pense un rรฉalisme naรฏf des objets distincts, dans le monde. Chaque langue sโempare ร donner une dรฉsignation30.
Dans sa conception du langage. M. Benveniste nous dit que : ยซ Le langage reproduit le monde, mais en le soumett ant ร son organisation propre. ยป 31
Cela on peut le prouver par des exemples que cโest en fait la pratique sociale de chaque peuple qui dans la rรฉalitรฉ linguistique dรฉcoupe le domaine recouvert par chaque mot. Par exemple, le mot mouton en franรงais correspond en anglais deux signes : sheep (lโanimal sur pieds) et mottons (la viande). De mรชme le mot bลuf correspond aux mots anglais ยซ Ox ยป (lโanimal) et beef (la viande) etc. Nous remarquons, parmi ces exemples citรฉs, quel e mot qui dรฉ-signe la viande est plus proche du franรงais. Par contre, les envahisseurs nor-mands ne connaissaient guรจre lโanimal que servi sur la table et dรฉsignaient cette viande dans leur langue etc. Et le paysan saxon รฉlevant la bรชte ne sโen
30Ibidem, p 82 ยซ Dans la Bible Adam donne un nom ร ch acun des animaux, ร chacun des chose qui lโentourent. Dโaprรจs ce rรฉcit naรฏf des origines, le monde existe dโabord avec des objets distincts, le langage se contente de le reflรฉter passivement. nourrissait pas quelque soit sa qualitรฉ dโรฉleveur. Mais toutes ces diversitรฉs lin-guistiques sont des conventions, mais combien significations. Voilร combien la langue reflรจte la pratique sociale. En dโautre terme, lโรฉtude de lโargot manifeste nettement les liaisons du langage avec la pratique sociale. En fait, lโargot est la langue de la pรจgre le caractรจre direct et grossier de ces termes exprime le cy-nisme de ceux qui parlent cette langue. Il est aussi la langue de la misรจre, des mal nourris et langue mal lavรฉs qui ont, dรฉclare Pierre Guiraud, des dizaines de mots 32 (cocoter, cogner schlinguer et tant dโautres) pour traduire le mot fran-รงais puer. Cโest aussi la langue des truands, trรจsriche pour dรฉsigner les divers (le vol ร la tire, la casse, lโarnaque, tricherieโฆ) , etc. Cโest enfin la langue de gens qui cherchent ร dissimuler leur dรฉlinquance; dโoรน la forme cryptologique, lโusage des ยซ clefs ยป, etc. pour dรฉformer le langag e et le rendre secret. Ainsi les codes se renouvellent sans cesse pour que la dissimulation soit efficace. Toutefois pour dรฉbloquer notre situation de lโapprentissage dโune langue รฉtrangรจre, il est nรฉcessaire dโasseoir notre รฉtudedu point de vue synchronique et diachronique mรชme si cโest hors de la portรฉe de ce niveau et de notre รฉtude.
La linguistique structurale
Comme nous avons toujours menรฉ cette รฉtude dโune langue รฉtrangรจre, sur le plan de la linguistique, il serait encore intรฉressant de demander ร Ferdi-nand de Saussure ce dont il en pense. Deux domaines nous seraient รฉvoquรฉs, sur ce titre : dโune part, la distinction entre synchronie et diachronie, une distinc-tion sans cesse utilisรฉe dans les dรฉbats philosophiques contemporains. Une telle distinction sโavรจre analogue ร celle quโentreprenait Auguste Comte, dans sa sociologie, entre la Statique et la dynamique. Saussure sโinitie ร donner les dรฉfinitions suivantes:
ยซ ยซ Est synchronique tout ce qui se rapporte ร lโรฉt at statique de notre langue. Chaque domaine a sa spรฉcificitรฉ ร tel point que la linguistique synchronique รฉtudie ร tel instant de lโHistoire le systรจme dโune langue donnรฉe. En dโautres termes, elle se place au point de vue de lโยซ axe des simult anรฉitรฉs ยป, tandis que la diachronique au point de vue de lโยซ a xe des suc-cessivitรฉs. ยป ยป 33
Par ailleurs Saussure nous dit encore : ยซ la linguistique synchronique sโoccupera des rappo rts lo-giques (โฆ) par la mรชme conscience collective. La li nguistique diachronique รฉtudiera au contraire les termes successifs non aperรงus (โฆ) et qui se substituent les uns aux autres sans for-mer systรจme entre eux. ยป34
En guise dโexemple dโun fait de linguistique synchronique, voici ce quโon envisage en vieil anglo-saxon, ร une certaine รฉpoque le pluriel se forme par le rajout de la dรฉsinence i : fรดt, le pide, pluriel fรดti, gรดs lโoie, gosi.
Dโautre part, lโon reconnaรฎt un autre changement dโaltรฉration : fรดti devient fรชti puis le i final tombe et fรดt a pour pluriel fรช te. Donc un nouveau systรจme syn- chronique se constitue avec les pluriels en (รชt). M ais le fait diachronique, lโaltรฉration, nโappartient ร aucun systรจme, il porte seulement sur un point, mรชme si chaque altรฉration a un contre coup sur le s ystรจme : ยซ Les faits diachroniques sont irrรฉductibles au systรจme syn-chronique quโils conditionnent ยป, exactement comme dans une partie dโรฉchecs, ยซ le dรฉplacement dโune piรจce est un fait (โฆ) de lโรฉquilibre prรฉcรฉdent (โฆ) et subsรฉquent ยป.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LโHOMME ET LE LANGAGE
I.1 PRINCIPES GENERAUX DE LโENSEIGNEMENT DโUNE LANGUE ETRANGERE
I.1.1 Le Langage
I.1.2 La parole et sa fonction de communication
I.1.3 Lโorigine du langage un pseudo-problรจme
I.2 DIVERSES FONCTIONS DU LANGAGE
DEUXIEME PARTIE : PHILOSOPHIE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE 22
II.1 PROBLEMES DE LA LANGUE
II.1.1 Dโautres problรจmes liรฉs ร la langue
II.1.2 Le langage humain est conventionnel
II.1.3 Rapport de similitude entre signe et symbole
II.1.4 Caractรจre institutionnel du langage
II.2.2 Place de la langue par rapport ร la parole
II.2.3 La langue reprรฉsente la pratique sociale
II.2.4 La linguistique structurale
II.3 PLACE DE LA SYNCHRONIE
TROISIEME PARTIE : EVALUATION ET RECOMMANDATION
III.1 EVALUATION DE LโENSEIGNEMENT DE LโANGLAIS
III.1.1 Les grilles dโรฉvaluation
III.1.1.1 Corpus โ Relevรฉ โ Comptage
III.1.1.2 Interprรฉtation
III.1.2 Interprรฉtation des donnรฉes
III.1.3 Evaluation pรฉdagogique : Corpus et analyses
III.1.3.1 Fautes phonรฉtiques (Niv. III)
III.1.3.2 Fautes dโapertures
III.1.3.3 Fautes dโarrondissement
III.1.4 Mรฉcanismes explicatifs de ces phรฉnomรจnes
III.1.4.1 Fautes dโarticulation (Nasalitรฉ)
III.1.4.2 Mรฉcanismes explicatifs des faits linguistique
III.2 RECOMMANDATIONS
III.2.1 Opportunitรฉs de lโenseignement de lโanglais
III.2.2 Techniques pรฉdagogiques
III.2.3 Unitรฉ des mรฉthodes dans lโenseignement
REACTUALISATION DE LA SITUATION
PERSPECTIVES DโAVENIR
BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
BIBLIOGRAPHIE LISTEE
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