PHILOSOPHIE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE 22

Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes

PROBLEMES DE LA LANGUE

Jusque lร , nous nous sommes intรฉressรฉs ร  visualiser quelques point de vue des linguistes au sujet de la langue, du langage comme moyen de commu-nication. Dโ€™autre part aussi de la parole sans oublier les structures et les di-verses fonctions du langage.
Face ร  tel problรจme qui suscite le langage, que nous propose M. Witt-genstein dans ยซ tractatus logico-philosophicolicus ยป ? Nous prรฉsente Bertrand Russel au sujet de cet ouvrage ? Le commentateur semble nous donner une grande importance sur les matiรจres quโ€™il traite, mรฉrite dit il par son ampleur, son รฉtendue et sa profondeur, comme un รฉvรฉnement trรจs ntรฉressanti dans le monde philosophique outre ce monde de lโ€™histoire. A tel point quโ€™il sโ€™agit des principes existant entre les mots et les choses dans tout langage. Lโ€™auteur ap-plique le rรฉsultat de ses recherches aux diffรฉrents domaines de la philosophie traditionnelle et dโ€™apporter des solutions sur le mauvais usage du langage.
Or pour comprendre le livre de M. Wittgenstein, il est nรฉcessaire de bien comprendre auquel il sโ€™intรฉresse.
Parmi sa thรฉorie qui traite du symbolisme, il sโ€™intรฉresse surtout aux con-ditions qui devraient รชtre remplies par un langage logiquement parfait capable de ne pas porter ร  confusion. Toute fois, le langage engendre diffรฉrents pro-blรจmes que nous allons commenter.
Tout dโ€™abord, il y a le problรจme qui se produit quand nous employons le langage avec lโ€™intention de signifier quelque chose par son intermรฉdiaire : Un tel problรจme appartient ร  la psychologie. En second lieu, le problรจme de savoir quel est le rapport subsistant entre les mots, les phrases et les pensรฉes, et ce ร  quoi ils se rรฉfรจrent ou ce quโ€™ils signifient : Ce problรจme est du ressort de lโ€™Epistรฉmologie. Troisiรจmement, le problรจme de lโ€™emploi des phrases de faรงon quโ€™elles traduisent la vรฉritรฉ plutรดt que la faussetรฉ : ceci appartient aux sciences spรฉciales traitant du contenu. Finalement, il y a la question : quel rapport doit avoir un fait (une phrase est un fait) avec un autre pour รชtre capable de le sym-boliser ? Il sโ€™agit pour cette derniรจre dโ€™une question logique pour cette derniรจre dโ€™une question logique qui intรฉresse plus M. Wittgenstein. Il sโ€™adonne comme travail ร  un symbolisme ยซ prรฉcis ยป, cโ€™est-ร -dire dโ€™ un symbolisme dans lequel ne phrase exprime ยซ signifie ยป quelque chose de dรฉterm inรฉ. En pratique, un lan-gage est plus ou moins vague, en sorte que ce que nous affirmons nโ€™est jamais prรฉcis. Ainsi, la logique sโ€™engage ร  traiter deux problรจmes concernant le sym-bolisme : dโ€™une part les conditions pour quโ€™il y ait ยซ un sens ยป plutรดt quโ€™un ยซ non-sens ยป dans les combinaisons de symboles. Et dโ€™autre part les conditions de lโ€™unicitรฉ de signification ou de rรฉfรฉrence dansles symboles.
En fait, dit-il, un langage parfaitement logique a des rรจgles de syntaxe qui prรฉviennent le non-sens, et possรจde des symboles simples et qui ont une signification unique et dรฉterminรฉe. Donc, M. Wittgenstein opte et sโ€™avรจre pas-sionnรฉ pour un langage logiquement parfait. Car la fonction dโ€™un langage est dโ€™avoir une signification tout en sโ€™approchant du langage idรฉal qui est de nier ou dโ€™affirmer des faits. Un langage idรฉal devrait identifier un nom pour chaque chose simple, et jamais le mรชme nom pour deux chose s simples diffรฉrentes.
Voilร  comment M. Wittgenstein conรงoit cette notion de langage selon lโ€™explication de Bertrand Russel. Nous nโ€™allons pas inventorier ce qui concerne le point de vue de lโ€™auteur. Notre commentateur nous a bien montrรฉ dans cette introduction comment. Wittgenstein sโ€™intรฉresse beaucoup ร  ce problรจme de langage : un moyen de communication idรฉal. Ce langage idรฉal lโ€™a poussรฉ un peu plus dans ses recherches ร  dรฉterminer une fonction de vรฉritรฉ dans une proposition quโ€™une faussetรฉ. Car dans un langage logiquement parfait, rien de ce simple dit-il. Cโ€™est donc son attitude au sujet dโ€™un langage parfait que se dรฉ-veloppe naturellement sa doctrine.

Dโ€™autres problรจmes liรฉs ร  la langue

Nous reconnaissons par la suite que lโ€™รฉlรจve de lโ€™anglophone ou du fran-cophone est le centre de contact de trois systรจmes diffรฉrents qui interfรจrent les uns des autres ร  souligner : la langue รฉtrangรจre dont on parle (L.E)19 ou langue vivante 2, ensuite la langue maternelle (LM)20 dont il utilise quotidiennement (ร  savoir le Vezo pour le cas des รฉlรจves de Toliara I) ou L.V.I et enfin le Malgache officiel (M.O)21 dont lโ€™apprentissage vient aprรจs celle de LVI et qui peut รชtre considรฉrรฉ comme une langue seconde pour les รฉlรจvesqui arrivent difficilement ร  se dรฉmarquer de leurs LVI ou LM.
Notre objectif dans ce chapitre, cโ€™est de nous ramener ร  poser la ques-tion suivante : au service des langues de contact chez lโ€™apprenant, quel sera lโ€™impact de la langue maternelle sur la langue รฉtrangรจre ?
Cela suscite une รฉtude des interfรฉrences possibles mais dont on doit se limiter sur certains cas, confรฉrant ร  lโ€™ensemble des รฉlรจves รฉtudiant une ou des langues รฉtrangรจres et des cas particuliers propres aux รฉlรจves vezo. Ceci compte tenu des deux รฉtablissements pilotes bรฉnรฉficiant de cet enseignement : Ecole dโ€™Application de lโ€™Ecole Normale, niveau I et lโ€™EPP de Besakoa.
Lorsque deux ou plusieurs langues entrent en contact, quโ€™elles soient voisines ou diffรฉrentes, on assiste toujours ร  des problรจmes dโ€™interfรฉrence. Il y a interfรฉrence ร  chaque fois quโ€™un locuteur bilingue ou trilingue sโ€™รฉcarte de la norme dโ€™une langue en contact avec une autre. Par exemples, on entend dire chez lโ€™apprenant au dรฉbut de son enseignement lโ€™expression suivante en fran-รงais ou en anglais.
Il en est de mรชme du niveau de la langue maternelle (L.M) et langue vi-vant II ou (LV2) en gรฉnรฉral, dans la mesure oรน lโ€™apprenant nโ€™รฉvitera ร  aucun moment de transposer certains รฉlรฉments lui appartenant, se rรฉfรจre ร  sa langue maternelle pour parler une langue : lโ€™anglophone ou le francophone, rรฉfรฉrence inรฉvitable lors de lโ€™apprentissage, mais dont les rรฉsultats restent positifs. Cela aboutit ร  un autre type de faits linguistiques : lโ€™injection. Par dรฉfinition, cโ€™est le fait de commencer une phrase dans une langue (ex :lโ€™ anglais ou le franรงais) et la finir dans sa langue maternelle.
Examples:
– Prof: where do you live? E: Where do you livi?
– Rรฉp: I live at Toliaraโ€“E: Ailive ati Toliara
– Prof: Oรน habites-tu? E: O abiti-tu?
– Rรฉp : Jโ€™habite ร  Toliara E :Zabiti a Toliara
On assiste ร  un fait trรจs frรฉquent ร  lโ€™oral, surtou dans le langage parlรฉ du cas de lโ€™interfรฉrence. Cโ€™est une projection que lโ€™apprenant se fait pour at-teindre la langue enseignรฉe. Dโ€™oรน lโ€™origine des fautes dโ€™analogie se fait sentir. Encore, une fois il y a interfรฉrence dรจs que lโ€™analogie entre un รฉlรฉment de LV2 avec celui de LV1 entraรฎne un รฉlรฉment concomitantAussi,. pour lโ€™รฉlรจve appre-nant lโ€™anglais, le malgachisme est frรฉquent et concerne presque toutes les structures : syllabique syntaxique et morphologique. Un tel phรฉnomรจne est le fruit ou le rรฉsultat des mรฉthodes dโ€™enseignement : recourir au Malgache si be-soin lโ€™exige.
Toutefois, cette interfรฉrence est lโ€™occasion provoquรฉe par lโ€™intervenant en malgache pour corriger des erreurs ou fautes commises par les รฉlรจves. Une telle observation, on a bien soulignรฉ chez les apprenants de ces รฉtablissements pilotes. Un tel fait est lโ€™objet de la non-maรฎtrisede la langue cible/ Lโ€™on reconnaรฎt la structure syllabique, chaque consonne malgache est soutenue par une voyelle corrรฉlativement du systรจme anglais.
Cette analogie die systรจme malgache est ร  lโ€™origine des fautes au cours de lโ€™apprentissage de cette langue รฉtrangรจre. Donc, lโ€™รฉlรจve tend ร  ramener en cette langue ses habitudes en langue maternelle.
Exemples :
– The table / La table / Ny latabo
– Ny karipetra / The carpet/ la carte
– La cuisine / The kitchen/ lakozy
Dโ€™autres cas : en voyelles :
Tout ceci est dรป ร  une assimilation de la langue รฉtudiรฉe dans la langue maternelle : cas de la langue vezo pour la plupart des รฉlรจves dans la ville de Tulรฉar
Toutefois le problรจme qui nous hante le plus dans ce domaine de com-munication, cโ€™est la signification dโ€™une phrase dis que la signification des mots qui la composent est connue. Cโ€™est donc รฉviter toutes compromis entres la structures dโ€™une phrase et celle du fait.

Le langage humain est conventionnel

Jusque lร , nous avons essayรฉ dโ€™apprรฉhender quelques points de vue des linguistes en ce qui concerne le langage, langue : moyen de communica-tion. Par la suite, nous allons montrer combien le langage humain est conven-tionnel. Par ailleurs, nous reconnaissons dโ€™Aristote ร  F. de Saussure que le langage humain tรฉmoigne ainsi dโ€™une aptitude ร  symboliser le code linguistique. M. Martinet, dans ยซ lโ€™Avant-propos de ses Elรฉments de linguistique gรฉnรฉrale ยป, nous รฉvoque lโ€™anecdote plaisante de ce Tyrolien qui ยซ de retour dโ€™Italie vantait auprรจs de ses compagnons les charmes de ce paysโ€ฆ ยป. Cette anecdote nous fait montre les difficultรฉs de pouvoir concevoir les langues รฉtrangรจres. En effet, la multiplicitรฉ des langues, nous manifeste de faรงon รฉvidente la transcendance de la pensรฉe sur les mots, la contingence des mots par rapport ร  la pensรฉe. De poursuivre ce problรจme de langue Hormogรจne dans le dialogue de Planton inti-tulรฉ Cartyle, dรฉclarait que ยซ de nature et originellement aucun nom nโ€™appartient ร  rien en particulier mais bien en vertu dโ€™un dรฉcret et dโ€™une habitude ยป. Ainsi, Aristote partagera le mรชme point de vue en dรฉclaran t : le signe dit-il, fonctionne par convention entre les hommes (thรฉsei) de pure logique selon laquelle la pro-position logique est une image (vraie ou fausse) du fait et a une structure simi-laire avec ce fait. Bien quโ€™il existe des critiques au sujet de ce que Wittgenstein dit se laisser dรฉtourner par cette crainte. Mais il faut nous fier dโ€™une mรฉthode correcte tel que lโ€™auteur le dรฉclare. Et voici ce quโ€™il nous dit ร  la page 19 de cette introduction : ยซ La mรฉthode juste pour enseigner la philosophie des sciences รฉtablies avec toute la clartรฉ (โ€ฆ) laissant les asser-tions philosophiques ร  lโ€™รฉlรจve. ยป22
De ce fait, il appartient ร  un linguiste contemporain, Ferdinand de Saus-sure, dโ€™apporter de prรฉcision, dโ€™approfondir cette idรฉe ancienne et dโ€™en tirer toutes les consรฉquences. Cet apport explicatif, Saussure lโ€™a dรฉmontrรฉ dans Le cours de linguistique gรฉnรฉrale, publiรฉ en 1916, trois ans aprรจs sa mort. Saus-sure dans ce cours nous enseigne expressรฉment que la nature du signe est ยซ arbitraire ยป. Entre les signes linguistiques (que nous appellerons signifiant et le concept quโ€™il reprรฉsente appelรฉ signifiรฉ), il nโ€™existe aucune relation intrin-sรจque. Par exemple, il nโ€™y a pas des liens internes entre tel signifiรฉ : Sล“ur et la chaรฎne phonique qui reprรฉsente : (S-O-R). Dโ€™oรน, ยซ Lโ€™idรฉe de sล“ur nโ€™est liรฉe par aucun rapport intรฉr ieur avec la suite des sons qui lui sert de signification ยป. Par ces deux constituants que nous venons dโ€™apprendre par Saussure, lโ€™auteur va poursuivre son analyse en faisant foi de la notion de signe et sym-bole ร  propos du langage humain.
Loin du problรจme qui nous apprรฉhende nous nโ€™en disqualifions pas ces quelques remarques des linguistes. Par ailleurs, nous portons connaissance ร  la place et au problรจme รฉvoquรฉ par la langue commemoyen de communication quelque soit son importance du point de vue politique que thรฉorique.
Nous soulignons bien comme il a รฉtรฉ dit au dรฉbut, โ€™Etatl en introduisant cette deuxiรจme langue nโ€™envisage que le cรดtรฉ pratique. Et cโ€™est la raison pour laquelle nous ne donnons pas plus dโ€™importance aux aspects purement linguis-tiques de notre รฉtude. De prรฉfรฉrence, la langue comme moyen de communica-tion est aussi lโ€™objet de culture outre un moyen de changes tel que nous avons dรฉclarรฉ si haut. Par ailleurs, nous ne manquons pas de glisser quelques points de vue linguistique selon Ferdinand de Saussure que le signe linguistique est arbitraire.

Rapport de similitude entre signe et symbole

Entre ces deux notions, Saussure emploie lโ€™expression ยซ signe ยป par rapport ร  ยซ symbole ยป pour dรฉsigner les รฉlรฉments du langage et bien spรฉcifier leur caractรจre arbitraire. Il est clair que le sens de ces termes est un peu flot-tant. Dโ€™ordinaire nous appelons fonction symbolique lโ€™aptitude de lโ€™intelligence ร  crรฉer des signes. Lโ€™รฉtymologie du mot symbole รฉvoque bien la fonction com-municative propre du langage24. Ainsi, nous disons que les ยซ symboles ยป algรฉ-briques sont parfaitement conventionnels et arbitraires tels les signes saussu-riens. Par ailleurs, en gรฉnรฉral, il existe une certaine distinction entre ces deux termes : si dโ€™une certaine maniรจre, tout symbole est un signe, cโ€™est-ร -dire une chose qui tient lieu dโ€™une autre, un ยซ signifiant ยป qui renvoie ร  unยซ signifiรฉ ยป. En fait, nous devons prรฉciser que le rapport du symbole ร  ce quโ€™il symbolise nโ€™est pas dโ€™ordinaire comme le rapport du signe au signifiรฉ. Sans doute, le symbole reprรฉsente ce quโ€™il symbolise. Il ne se contente pas de reprรฉsenter dโ€™une faรงon conventionnelle et arbitraire la rรฉalitรฉ symbolisรฉe, mais il lโ€™incarne, il vit en lui. Cโ€™est pourquoi, la balance est proprement le symbole de la justice dont elle รฉvoque lโ€™idรฉal de la prรฉcision et de lโ€™impartialitรฉmathรฉmatique. Nous recon-naissons ainsi que le symbole nโ€™est pas arbitraire. Nous pouvons le remplacer par nโ€™importe quoi, par exemple, nous pouvons substituer le mot ยซ sล“ur ยป au mot ยซ sister ยป.
Si cโ€™est ainsi, serez-vous tentรฉs de proposer une objection ร  la thรฉorie saussurienne du langage conventionnel. Le langage direz-vous, est parfois concret et expressif. Il contient par exemple des onomatopรฉes qui sont des symboles que des signes, qui sont mรชme des descript ions sonores. Mais il fait, Saussure fait ici tant de remarques intรฉressantes devant ces notions. Il signale des fausses onomatopรฉes dot lโ€™apparence suggestive est le rรฉsultat purement fortuit de lโ€™รฉvolution phonรฉtique. Par exemple le mot fouet semble suggรฉrer un claquement sec, mais en rรฉalitรฉ dรฉrive du latin ยซ fagus ยป hรชtre. Par contre, les onomatopรฉes vraies subsisten t rarement telles dans le langage et sont entraรฎnรฉes dans lโ€™รฉvolution phonรฉtique. Par exemple, le mot ยซ pipio ยป du bas latin devient en franรงais ยซ pigeon ยป, per dant son caractรจre dโ€™onomatopรฉe ยป.
Par ailleurs, le langage le plus expressif nโ€™est jamais tout ร  fait naturel ? Mais dans une grande mesure conventionnelle, lui aussi par exemple le petit franรงais appelle le chat un ยซ miaou ยป. Voilร  une on omatopรฉe qui ne se trouve pas dans dโ€™autres langues. En outre, nous pouvions dire de bien des ยซ expres-sions ยป non linguistiques. Par contre les rites de la politesse sont trรจs souvent expressifs. Et celui de la prosternation symbolise de faรงon trรจs concrรจte et transparente lโ€™humble soumission du sujet ร  son prince etc.. Mais tous ces rites ne tirent leur valeur que dans chaque communautรฉ qui les utilisent et que des rรจgles sociales qui en codifient lโ€™usage. Voilร  comment Saussure sโ€™explique face sa thรฉorie du langage conventionnel. Mais lโ€™idรฉe essentielle quโ€™il faut rete-nir ร  partir de ses analyses est celui-ci : le langage est plutรดt quโ€™un fait naturel une institution.

Caractรจre institutionnel du langage

Nous reconnaissons que le fait universel de la parole indique รฉvidem-ment que la fonction symbolique est naturelle ร  lโ€™homme. Mais la diversitรฉ des langues exige le caractรจre institutionnel de chacun des codes linguistiques. Cโ€™est ร  lโ€™origine de ces codes linguistiques que rรฉside le problรจme de lโ€™apprentissage dโ€™une langue. En effet, nous pouvons aller un peu plus loin et faire observer que la fonction symbolique nโ€™รฉtait pas des droits assujettie ร  la parole. Par ailleurs nous pouvons supposer que les hommes auraient pu sโ€™exprimer par geste et pour des raisons pratiques que les paroles ont รฉtรฉ adoptรฉes ou prรฉfรฉrรฉes aux gestes. De ce fait Darwindโ€™apporter explication es-timait que cโ€™est parce que le langage par geste dโ€™une part dit il, mobilise tout le corps, dโ€™autre part est impraticable dans lโ€™obscuritรฉ, que les peuplades primi-tives lโ€™ont sitรดt rejetรฉ.
Devant ce caractรจre institutionnel du langage, Hรฉlรจne Keller, sourde, muette, aveugle a pu sโ€™initier du langage en constituant en signe des donnรฉes exclusivement tactiles en mettant la main sous le robinet et en dessinant sur lโ€™autre main avec une aiguille les lettres qui composent le mot ยซ water ยป.
Par le contact ou le rapport qui pourrait avoir lieu un jour entre le signifiรฉ et le signe, lโ€™impression de lโ€™eau et celle de lโ€™aiguille qui la piquait. Selon une certaine forme elle possรฉdait le secret du langage. Dโ€™oรน lโ€™usage de la parole est institutionnel. Le sourd congรฉnital demeure muet sโ€™il nโ€™est pas รฉduquรฉ. De ce fait, lโ€™on peut affirmer que la paroleยซ nโ€™a pas dโ€™organe propre mais seulement des organes dโ€™emprunt ยป (Ombredane) 25. Nous nโ€™allons pas entrรฉe en profon-deur sur lโ€™รฉtude du caractรจre institutionnel du langage. Ces exemples semblent nous donner quelques prรฉcisions. Mais dโ€™autre part, lโ€™รฉcriture manifestement institutionnelle a aussi ces centres cรฉrรฉbraux, dont les lรฉsions ne manquent pas dโ€™altรฉrer lโ€™exercice.
Dโ€™emblรฉe, les centres cรฉrรฉbraux qui nous servent ร  nous exprimer et ceux qui nous servent ร  comprendre des signes ne sont que des spรฉcialisations de centres moteurs et sensoriels qui existent prรฉalablement. Ainsi, Ombredane a raison de dire que : ยซ Le langage est une fonction en fin de compte indi ffรฉrentes aux organes sensoriels quโ€™elle emprunte pour ses usages (…) Le langage est une activitรฉ symbolique, artificielle qui sโ€™exerce au moyen dโ€™organes (โ€ฆ) engagรฉs dans des activitรฉs dโ€™un autre ordre. ยป 26
Dโ€™oรน la parole est plutรดt une institution sociale quโ€™un instinct biologique.

SOCIOLOGIE DU LANGAGE

Relation entre langue et parole

Nous avons dรฉjร  signalรฉ si haut dans le chapitre prรฉcรฉdant le problรจme existant entre le langage et la langue. Par ailleurs, le caractรจre institutionnel du langage nous a permis de dรฉfinir sa fonction et son activitรฉ exercรฉes par la pa-role au niveau des organes. D oรน celle-ci est une i nstitution social marquant certain problรจmes.
Par contre sur ce domaine sociologique, Ferdinand Saussure propose une distinction trรจs fรฉconde entre langue et parole, entre ce qui est structural et social dans le langage et ce qui est variable et individuel. En fait, quโ€™est ce que la parole ? Elle est une actualisation personnel dz la langue en gรฉnรฉral, en dรฉ-finitive, elle est le code dont on se sert pour transmettre tel ou tel message per-sonnel.
De toute รฉvidence, une chose est ร  signalรฉ, les relations dialectiques de la langue et de la parole nโ€™รฉchappent ร  Saussure. La parole ne peut exister que par la langue. La seconde est la condition transcendantale de la parole. Ce qui nous permet de comprendre autrui en parlant. Dโ€™autre part, il est vrai de dire que la langue suppose la parole dont elle est le dรฉpรดt. Ainsi, cโ€™est en entendant parler quโ€™on apprend une langue. Et cโ€™est la raison pour laquelle cet apprentis- sage dโ€™une deuxiรจme langue รฉtrangรจre sโ€™avรจre nรฉcessaire. Nous soulignons que ce sont les paroles qui apportent des changements dans la parole, la font รฉvoluer : ยซ Il y a donc interdรฉpendance de la langue et de la parole ; celle-lร  est ร  la fois instrument et le produit de celle-ci. ยป. 27

Place de la langue par rapport ร  la parole

Pour se communiquer nous avons besoin dโ€™un moyen : la langue. Celle est lโ€™essentiel pour Saussure, tandis que la parole cโ€™est lโ€™accessoire. Dans le domaine de la science, la langue se prรชte ร  une รฉtu de scientifique par rapport ร  la parole. Mais ce sont les mots qui donnent un sens ร  la parole. Et les mots sont constituรฉs des phonรจmes associรฉs. Or les phonรจmes distinctifs, les sons significatifs dans chaque langue sont indรฉpendants des accents locaux, des particularitรฉs psychophysiologiques des individuels (intensitรฉ acoustique, timbre de la voix, etc.). Nous reconnaissons ainsi que la langue prรฉsente ou exprime le caractรจre essentiel du langage qui est surtout dโ€™รชtre un fait social.
Dโ€™autre part, Saussure (1857-1913) est le contemporain de Durkheim (1857-1917)28 Par ailleurs, le linguiste Meillet, disciple de Saussure nโ€™a pas manquรฉ de mettre en valeur la convergence de ces deux doctrines : ยซ Le langage, รฉcrit Meillet, entre exactement dans la dรฉfinition quโ€™a proposรฉ Durkheim ; une langue existe indรฉpendamment de chacun des individus qui la parlent, et bien quโ€™elle nโ€™ait au-cune rรฉalitรฉ en dehors de la somme de ces individus, elle est cependant de par sa gรฉnรฉralitรฉ, extรฉrieure ร  chacundโ€™eux. ยป 29
La langue a ainsi ce double caractรจre par lequel Durkheim dรฉfinit le fiat social. Dโ€™une part elle est collective (car indรฉpendante de chacun des locuteurs particuliers), dโ€™autre part, elle est coercitive puisquโ€™elle โ€˜impose ร  chacun de nous. Ce cโ€™est la raison pour laquelle notre langue maternelle nous est ensei-gnรฉe ร  lโ€™รฉcole pour apprendre les rรจgles de la grammaire.

La langue reprรฉsente la pratique sociale

Jusque-lร , nous ne pouvons pas repousser le caractรจre social du lan-gage, et sans abandonner pour autant la thรฉorie saussurienne de lโ€™arbitraire du signe. Certes les codes linguistiques sont conventionnels, mais jamais quel-conques. Dans chaque langue, nous voyons se reflรฉter ร  la mentalitรฉ la vision du monde relative ร  la communautรฉ qui lโ€™emploi et mรชme les idรฉes. Toutefois, lโ€™originalitรฉ de chaque langue va beaucoup plus loin que ce quโ€™on pense dโ€™ordinaire.
Ainsi chaque peuple par sa langue, se crรฉe un monde original. Car il nโ€™y a pas en soi comme le pense un rรฉalisme naรฏf des objets distincts, dans le monde. Chaque langue sโ€™empare ร  donner une dรฉsignation30.
Dans sa conception du langage. M. Benveniste nous dit que : ยซ Le langage reproduit le monde, mais en le soumett ant ร  son organisation propre. ยป 31
Cela on peut le prouver par des exemples que cโ€™est en fait la pratique sociale de chaque peuple qui dans la rรฉalitรฉ linguistique dรฉcoupe le domaine recouvert par chaque mot. Par exemple, le mot mouton en franรงais correspond en anglais deux signes : sheep (lโ€™animal sur pieds) et mottons (la viande). De mรชme le mot bล“uf correspond aux mots anglais ยซ Ox ยป (lโ€™animal) et beef (la viande) etc. Nous remarquons, parmi ces exemples citรฉs, quel e mot qui dรฉ-signe la viande est plus proche du franรงais. Par contre, les envahisseurs nor-mands ne connaissaient guรจre lโ€™animal que servi sur la table et dรฉsignaient cette viande dans leur langue etc. Et le paysan saxon รฉlevant la bรชte ne sโ€™en
30Ibidem, p 82 ยซ Dans la Bible Adam donne un nom ร  ch acun des animaux, ร  chacun des chose qui lโ€™entourent. Dโ€™aprรจs ce rรฉcit naรฏf des origines, le monde existe dโ€™abord avec des objets distincts, le langage se contente de le reflรฉter passivement. nourrissait pas quelque soit sa qualitรฉ dโ€™รฉleveur. Mais toutes ces diversitรฉs lin-guistiques sont des conventions, mais combien significations. Voilร  combien la langue reflรจte la pratique sociale. En dโ€™autre terme, lโ€™รฉtude de lโ€™argot manifeste nettement les liaisons du langage avec la pratique sociale. En fait, lโ€™argot est la langue de la pรจgre le caractรจre direct et grossier de ces termes exprime le cy-nisme de ceux qui parlent cette langue. Il est aussi la langue de la misรจre, des mal nourris et langue mal lavรฉs qui ont, dรฉclare Pierre Guiraud, des dizaines de mots 32 (cocoter, cogner schlinguer et tant dโ€™autres) pour traduire le mot fran-รงais puer. Cโ€™est aussi la langue des truands, trรจsriche pour dรฉsigner les divers (le vol ร  la tire, la casse, lโ€™arnaque, tricherieโ€ฆ) , etc. Cโ€™est enfin la langue de gens qui cherchent ร  dissimuler leur dรฉlinquance; dโ€™oรน la forme cryptologique, lโ€™usage des ยซ clefs ยป, etc. pour dรฉformer le langag e et le rendre secret. Ainsi les codes se renouvellent sans cesse pour que la dissimulation soit efficace. Toutefois pour dรฉbloquer notre situation de lโ€™apprentissage dโ€™une langue รฉtrangรจre, il est nรฉcessaire dโ€™asseoir notre รฉtudedu point de vue synchronique et diachronique mรชme si cโ€™est hors de la portรฉe de ce niveau et de notre รฉtude.

La linguistique structurale

Comme nous avons toujours menรฉ cette รฉtude dโ€™une langue รฉtrangรจre, sur le plan de la linguistique, il serait encore intรฉressant de demander ร  Ferdi-nand de Saussure ce dont il en pense. Deux domaines nous seraient รฉvoquรฉs, sur ce titre : dโ€™une part, la distinction entre synchronie et diachronie, une distinc-tion sans cesse utilisรฉe dans les dรฉbats philosophiques contemporains. Une telle distinction sโ€™avรจre analogue ร  celle quโ€™entreprenait Auguste Comte, dans sa sociologie, entre la Statique et la dynamique. Saussure sโ€™initie ร  donner les dรฉfinitions suivantes:
ยซ ยซ Est synchronique tout ce qui se rapporte ร  lโ€™รฉt at statique de notre langue. Chaque domaine a sa spรฉcificitรฉ ร  tel point que la linguistique synchronique รฉtudie ร  tel instant de lโ€™Histoire le systรจme dโ€™une langue donnรฉe. En dโ€™autres termes, elle se place au point de vue de lโ€™ยซ axe des simult anรฉitรฉs ยป, tandis que la diachronique au point de vue de lโ€™ยซ a xe des suc-cessivitรฉs. ยป ยป 33
Par ailleurs Saussure nous dit encore : ยซ la linguistique synchronique sโ€™occupera des rappo rts lo-giques (โ€ฆ) par la mรชme conscience collective. La li nguistique diachronique รฉtudiera au contraire les termes successifs non aperรงus (โ€ฆ) et qui se substituent les uns aux autres sans for-mer systรจme entre eux. ยป34
En guise dโ€™exemple dโ€™un fait de linguistique synchronique, voici ce quโ€™on envisage en vieil anglo-saxon, ร  une certaine รฉpoque le pluriel se forme par le rajout de la dรฉsinence i : fรดt, le pide, pluriel fรดti, gรดs lโ€™oie, gosi.
Dโ€™autre part, lโ€™on reconnaรฎt un autre changement dโ€™altรฉration : fรดti devient fรชti puis le i final tombe et fรดt a pour pluriel fรช te. Donc un nouveau systรจme syn- chronique se constitue avec les pluriels en (รชt). M ais le fait diachronique, lโ€™altรฉration, nโ€™appartient ร  aucun systรจme, il porte seulement sur un point, mรชme si chaque altรฉration a un contre coup sur le s ystรจme : ยซ Les faits diachroniques sont irrรฉductibles au systรจme syn-chronique quโ€™ils conditionnent ยป, exactement comme dans une partie dโ€™รฉchecs, ยซ le dรฉplacement dโ€™une piรจce est un fait (โ€ฆ) de lโ€™รฉquilibre prรฉcรฉdent (โ€ฆ) et subsรฉquent ยป.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Lโ€™HOMME ET LE LANGAGE
I.1 PRINCIPES GENERAUX DE Lโ€™ENSEIGNEMENT Dโ€™UNE LANGUE ETRANGERE
I.1.1 Le Langage
I.1.2 La parole et sa fonction de communication
I.1.3 Lโ€™origine du langage un pseudo-problรจme
I.2 DIVERSES FONCTIONS DU LANGAGE
DEUXIEME PARTIE : PHILOSOPHIE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE 22
II.1 PROBLEMES DE LA LANGUE
II.1.1 Dโ€™autres problรจmes liรฉs ร  la langue
II.1.2 Le langage humain est conventionnel
II.1.3 Rapport de similitude entre signe et symbole
II.1.4 Caractรจre institutionnel du langage
II.2.2 Place de la langue par rapport ร  la parole
II.2.3 La langue reprรฉsente la pratique sociale
II.2.4 La linguistique structurale
II.3 PLACE DE LA SYNCHRONIE
TROISIEME PARTIE : EVALUATION ET RECOMMANDATION
III.1 EVALUATION DE Lโ€™ENSEIGNEMENT DE Lโ€™ANGLAIS
III.1.1 Les grilles dโ€™รฉvaluation
III.1.1.1 Corpus โ€“ Relevรฉ โ€“ Comptage
III.1.1.2 Interprรฉtation
III.1.2 Interprรฉtation des donnรฉes
III.1.3 Evaluation pรฉdagogique : Corpus et analyses
III.1.3.1 Fautes phonรฉtiques (Niv. III)
III.1.3.2 Fautes dโ€™apertures
III.1.3.3 Fautes dโ€™arrondissement
III.1.4 Mรฉcanismes explicatifs de ces phรฉnomรจnes
III.1.4.1 Fautes dโ€™articulation (Nasalitรฉ)
III.1.4.2 Mรฉcanismes explicatifs des faits linguistique
III.2 RECOMMANDATIONS
III.2.1 Opportunitรฉs de lโ€™enseignement de lโ€™anglais
III.2.2 Techniques pรฉdagogiques
III.2.3 Unitรฉ des mรฉthodes dans lโ€™enseignement
REACTUALISATION DE LA SITUATION
PERSPECTIVES Dโ€™AVENIR
BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
BIBLIOGRAPHIE LISTEE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *