PHARMACOLOGIE DES ANTI-INFLAMMATOIRES

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Mรฉdiateurs dโ€™origine plasmatique

Il sโ€™agit de systรจmes multi protรฉiques dont les composants sont produits ร  distance du foyer inflammatoire.
Les diffรฉrents composants de ces systรจmes sont prรฉsents dans le sang circulant oรน ils demeurent ร  lโ€™รฉtat de prรฉcurseurs inactifs, jusquโ€™ร  ce quโ€™ils soient mis en prรฉsence dโ€™un activateur spรฉcifique. Ces systรจmes ont entre eux des relations fonctionnelles รฉtroites. On en dรฉcrit trois :

Systรจme de complรฉment

Le systรจme du complรฉment est un systรจme multi protรฉique fait dโ€™une trentaine de protรฉines ou composants, intervenant ร  la fois dans les mรฉcanismes de dรฉfense antibactรฉrienne en complรฉtant lโ€™action des anticorps (immunitรฉ) et dans les mรฉcanismes inflammatoires par lโ€™activation des deux voies (classique et alterne). Cette activation entraรฎne la fixation, sur la particule cible, de C3 responsable de lโ€™opsonisation et de C5, C6, C7 et C8 responsables de la lyse avec libรฉration de fragments peptidiques et des anaphylatoxines provoquant une inflammation locale.
Parmi les facteurs du complรฉment qui sont activรฉs par la voie alterne, les anaphylatoxines C3a, C4a et C5a provoquent lโ€™augmentation de la permรฉabilitรฉ vasculaire, ce qui permet le passage dans le secteur extravasculaire des composants du complรฉment, des facteurs de coagulation et des kinines.
Ces anaphylatoxines entrainent aussi lโ€™activation locale des monocytes, PNN, plaquettes et mastocytes qui libรจrent de nombreux mรฉdiateurs prenant ainsi le relais des mรฉdiateurs plasmatiques pour amplifier la rรฉaction inflammatoire initiale.

Systรจme des kininesย 

Les kinines proviennent du kininogรจne activรฉ par la kallicrรฉine, elle-mรชme issue du clivage de la prรฉkallicrรฉine circulante. Le facteur XII (Hageman) activรฉ est lโ€™une des molรฉcules qui clivent la prรฉkallicrรฉine. (Figure 2)
Le facteur de Hageman activรฉ (FHa) stimule lโ€™agrรฉgation et la dรฉgranulation des polynuclรฉaires neutrophiles. La kallicrรฉine active le chimiotactisme.
La bradykinine (la plus connue des kinines) dรฉclenche la production par les cellules endothรฉliales de PGI2, de thromboxane A2, dโ€™activateur tissulaire du plasminogรจne. Cโ€™est un puissant mรฉdiateur de lโ€™inflammation ร  lโ€™origine de la douleur, de la vasodilatation, de lโ€™augmentation de la permรฉabilitรฉ vasculaire, de la marginalisation des leucocytes et de lโ€™activation des macrophages.

Systรจme de coagulation/fibrinolyseย 

Le systรจme de la coagulation aboutit au caillot qui peut รชtre obtenu ร  partir du plasma in vivo ou in vitro. Le rรฉsultat de la coagulation, lorsque celle-ci se produit in vivo, dans une cavitรฉ vasculaire ou cardiaque, porte le nom de thrombus. Au cours de la coagulation, une cascade de protรฉolyse aboutit ร  la production de fibrine ร  partir du fibrinogรจne. La fibrine est un composรฉ important de lโ€™exsudat inflammatoire ; elle limite le foyer inflammatoire et constitue une matrice sur laquelle les cellules inflammatoires peuvent se dรฉplacer.
La coagulation est en รฉquilibre avec la fibrinolyse : la plasmine dรฉgrade la fibrine en produisant des fragments appelรฉs PDF (Produits de dรฉgradation de la fibrine) qui sont abondants lors de la coagulation intra vasculaire dissรฉminรฉe (CIVD), au cours de laquelle se produit de faรงon incontrรดlรฉe une coagulation dans les capillaires de lโ€™organisme.
Cโ€™est lโ€™activation du facteur XII par des fragments tissulaires altรฉrรฉs qui constitue le mode de dรฉclenchement habituel de la coagulation au cours de lโ€™inflammation.

Les phases de lโ€™inflammationย 

La rรฉaction inflammatoire peut รชtre aiguรซ voire subaiguรซ allant de quelques heures ร  des jours, comme elle peut รชtre chronique durant des semaines ou des annรฉes. Lโ€™intensitรฉ de la rรฉaction est dรฉterminรฉe ร  la fois par la sรฉvรฉritรฉ de lโ€™agression et la capacitรฉ rรฉactionnelle de lโ€™hรดte.

Inflammation aiguรซ

Il sโ€™agit de la rรฉponse immรฉdiate ร  un agent agresseur, de courte durรฉe (quelques jours ou semaines), dโ€™installation souvent brutale et caractรฉrisรฉe par des phรฉnomรจnes vasculo-exsudatifs intenses. Les inflammations aiguรซs guรฉrissent spontanรฉment ou avec un traitement, mais peuvent laisser des sรฉquelles si la destruction tissulaire est importante.
Schรฉmatiquement lโ€™inflammation aiguรซ รฉvolue en 4 phases au cours des quelles on observe :
๏ƒ˜ une rรฉaction vasculaire,
๏ƒ˜ une rรฉaction cellulaire,
๏ƒ˜ une dรฉtersion,
๏ƒ˜ une cicatrisation ou rรฉparation.

Phase vasculaire

Les modifications vasculaires dรฉbutent trรจs tรดt aprรจs lโ€™agression et ont pour but de donner lโ€™alerte et de recruter des cellules de lโ€™immunitรฉ naturelle. Elle comporte trois phรฉnomรจnes :
๏ƒผ une congestion active,
๏ƒผ un ล“dรจme inflammatoire (exsudat),
๏ƒผ une diapรฉdรจse leucocytaire.
๏ƒ˜ Congestion active
Elle est dรฉclenchรฉe par des mรฉcanismes nerveux (nerfs vasomoteurs) et par l’action de mรฉdiateurs chimiques. Il se produit donc une vasodilatation artรฉriolaire puis capillaire dans la zone atteinte, ร  lโ€™origine de lโ€™augmentation de l’apport sanguin et du ralentissement du courant circulatoire.
๏ƒ˜ ล’dรจme inflammatoire [57, 41]
Il sโ€™agit du passage dans le tissu conjonctif interstitiel ou les cavitรฉs sรฉreuses, dโ€™un liquide appelรฉ exsudat, fait dโ€™eau et de protรฉines plasmatiques. Sa traduction clinique est un gonflement des tissus qui, en comprimant des terminaisons nerveuses, est responsable dโ€™une douleur qui est รฉgalement provoquรฉe par certains mรฉdiateurs chimiques comme la bradykinine et les prostaglandines. Sa traduction microscopique est un aspect pรขle, peu colorable et distendu du tissu conjonctif. Lโ€™ล“dรจme inflammatoire rรฉsulte dโ€™une augmentation de la pression hydrostatique due ร  une vasodilatation et surtout dโ€™une augmentation de la permรฉabilitรฉ de la paroi des petits vaisseaux sous lโ€™effet de mรฉdiateurs chimiques, comme lโ€™histamine. Le rรดle et les consรฉquences de lโ€™ล“dรจme sont lโ€™apport local de mรฉdiateurs chimiques et de moyens de dรฉfense (immunoglobulines, facteurs de la coagulation, facteurs du complรฉment), la dilution des toxines accumulรฉes dans la lรฉsion, la limitation du foyer inflammatoire par une barriรจre de fibrine produite ร  partir du fibrinogรจne plasmatique. Ces processus รฉvitent la diffusion de micro-organismes infectieux et enfin le ralentissement du courant circulatoire par hรฉmoconcentration, favorable ร  la diapรฉdรจse leucocytaire. (Figure 3)
๏ƒ˜ Diapรฉdรจse leucocytaire
Elle correspond ร  la migration des leucocytes en dehors de la microcirculation et leur accumulation dans le foyer lรฉsionnel. Cette migration concerne en premier les polynuclรฉaires, puis secondairement les monocytes et les lymphocytes.
Il s’agit d’une traversรฉe active des parois vasculaires qui comporte plusieurs รฉtapes :
– une margination des leucocytes ร  proximitรฉ des cellules endothรฉliales,
– une adhรฉrence des leucocytes aux cellules endothรฉliales,
– et un passage trans-endothรฉlial des leucocytes. (Figure 4)

La rรฉaction cellulaire

Elle se caractรฉrise par la formation du granulome inflammatoire, encore appelรฉ tissu de granulation inflammatoire. Les cellules qui interviennent dans la rรฉaction sont :
– les polynuclรฉaires neutrophiles, prรฉsents dรจs les premiรจres heures et disparaissent aprรจs deux jours, des monocytes, abondants au bout de deux jours et enfin des lymphocytes, observรฉs surtout dans les stades subaigus et chroniques,
– les cellules du tissu conjonctif local que sont les fibroblastes, les cellules endothรฉliales, les mastocytes et les macrophages rรฉsidents (cellules de Kupffer du foie, macrophages alvรฉolaires du poumon, microglies du cerveau).
Ainsi, les monocytes deviennent des macrophages activรฉs capables de phagocytose, de sรฉcrรฉtion de nombreux mรฉdiateurs, et de coopรฉration avec les lymphocytes. Les lymphocytes B se transforment en plasmocytes sรฉcrรฉtant des immunoglobulines. Les lymphocytes T sont activรฉs ร  leur tour, et on assiste ร  une modification des fibroblastes en myofibroblastes.
Le rรดle du granulome inflammatoire est :
– dโ€™assurer la dรฉtersion par les phagocytes (polynuclรฉaires et macrophages),
– de dรฉvelopper une rรฉaction immunitaire B et/ou T,
– de sรฉcrรฉter de multiples mรฉdiateurs,
– et de libรฉrer des mรฉtabolites toxiques et des protรฉases dans lโ€™espace extracellulaire, engendrant ainsi des lรฉsions tissulaires.

La dรฉtersion

Elle succรจde progressivement ร  la phase vasculo-exsudative, et est contemporaine de la phase cellulaire.
C’est l’รฉlimination des tissus nรฉcrosรฉs, des agents pathogรจnes et du liquide dโ€™exsudat.
Si la dรฉtersion est incomplรจte, l’inflammation aiguรซ va รฉvoluer en inflammation chronique.
La dรฉtersion s’effectue selon 2 mรฉcanismes :
– une dรฉtersion interne, au cours de laquelle ont lieu les phรฉnomรจnes de phagocytose et de drainage du liquide dโ€™ล“dรจme rรฉsorbรฉ par les macrophages (pinocytose),
– une dรฉtersion externe, dont on distingue la dรฉtersion externe spontanรฉe au cours de laquelle, on observe une liquรฉfaction de matรฉriel nรฉcrosรฉ (pus, casรฉum) et une รฉlimination par fistulisation ร  travers la peau ou par un conduit bronchique, urinaire, intestinal ; et la dรฉtersion externe chirurgicale qui est une รฉtape souvent indispensable lorsque les lรฉsions sont trop รฉtendues ou souillรฉes.

La rรฉparation

Pour une bonne cicatrisation, il faut une dรฉtersion complรจte et une bonne vascularisation. Les facteurs pouvant sโ€™opposer ร  une bonne cicatrisation peuvent รชtre lโ€™รขge, une carence vitaminique, ou un traitement.
Le processus de rรฉparation peut aboutir ร  deux modalitรฉs รฉvolutives :
une restitution intรฉgrale du tissu lors dโ€™agression limitรฉe, brรจve, peu destructrice, dans un tissu douรฉ de rรฉgรฉnรฉration cellulaire,
une cicatrice lorsque le tissu lรฉsรฉ ne peut pas se rรฉgรฉnรฉrer, ou alors lorsque la destruction tissulaire a รฉtรฉ trรจs importante et/ou prolongรฉe.
La cicatrice est la marque dรฉfinitive laissรฉe par le foyer inflammatoire aprรจs la phase de bourgeon charnu. Elle est formรฉe d’un tissu conjonctif fibreux prenant la place des tissus dรฉfinitivement dรฉtruits. Sa structure va se modifier progressivement pendant plusieurs mois.

Lโ€™inflammation chronique

Ce sont des inflammations nโ€™ayant aucune tendance ร  la guรฉrison spontanรฉe et qui รฉvoluent en persistant ou en sโ€™aggravant pendant plusieurs mois ou plusieurs annรฉes. On peut distinguer deux types de circonstances de survenue des inflammations chroniques : les inflammations aiguรซs รฉvoluent en inflammations prolongรฉes subaiguรซs et chroniques lorsque lโ€™agent pathogรจne initial persiste dans les tissus (dรฉtersion incomplรจte), les inflammations aiguรซs rรฉcidivent de faรงon rรฉpรฉtรฉe dans le mรชme organe en entraรฎnant ร  chaque รฉpisode des destructions tissulaires de moins en moins bien rรฉparรฉes.
Lโ€™inflammation chronique met en jeu la libรฉration dโ€™un certain nombre de mรฉdiateurs qui ne sont pas prรฉdominants lors de lโ€™inflammation aiguรซ (IL1, IL2 et IL3 ; GM-CSF ; TNFฮฑโ€ฆ). [41]

PHARMACOLOGIE DES ANTI-INFLAMMATOIRES

Historique

Les mรฉdicaments anti-inflammatoires sont dโ€™utilisation trรจs frรฉquente chez lโ€™homme dans de nombreux domaines de la pathologie. Ils sont indiquรฉs dans le traitement de maladies ร  composante inflammatoire et dans le traitement de la douleur.
Depuis lโ€™antiquitรฉ, les vertus anti-phlogogรฉniques de certains vรฉgรฉtaux ont รฉtรฉ mises ร  profit dans le traitement des syndromes fรฉbriles, douloureux et inflammatoires. [8]
De nombreuses รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur leur efficacitรฉ. [22, 60]
Dรจs lโ€™รฉpoque dโ€™Hippocrate (vers 400 ans avant Jรฉsus Christ), les propriรฉtรฉs, anti-inflammatoire, antalgique, antipyrรฉtique dโ€™extraits de plantes (le saule ou peuplier) รฉtaient connues et utilisรฉes. Plus tard en 1893, Fรฉlix Hoffman synthรฉtisa lโ€™acide acรฉtylsalicylique (AAS).
En 1934, la cortisone fut isolรฉe du cortex surrรฉnalien par Kendall (Etats-Unis) et Reichstein (Suisse), mais synthรฉtisรฉe seulement en 1946. [53]
Les mรฉdicaments anti-inflammatoires sont utilisรฉs pour sโ€™opposer ร  lโ€™amplification des processus de la rรฉaction inflammatoire par rapport ร  la cause initiale : maladie rhumatismale, les rรฉactions immunitaires exagรฉrรฉes, les dรฉgรฉnรฉrescences cartilagineuses des articulations.

Dรฉfinition

Les anti-inflammatoires sont des substances utilisรฉes pour lutter contre les processus inflammatoires gรฉnรฉraux et locaux dans les affections rhumatismales et les collagรฉnoses. On distingue classiquement deux groupes :
๏ƒ˜ les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiens (AIS),
๏ƒ˜ les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens (AINS).
A cotรฉ de ces AINS, il convient de rappeler quโ€™il existe dโ€™autres anti-inflammatoires non inhibiteurs de la production des PG, dont :
๏ƒ˜ les anti-arthrites rhumatoรฏdes : les sels dโ€™or, la D-pรฉnicillamine, le lรฉvamisole, les antipaludรฉens de synthรจse, rรฉservรฉs ร  la rhumatologie et de maniement dรฉlicat,
๏ƒ˜ les antigoutteux : colchicine, allopurinol et uricosuriques, rรฉservรฉs au traitement de la goutte.

Les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens

Prรฉsentation et classification

Les AINS sont constituรฉs dโ€™une vaste famille de produits chimiquement diversifiรฉs qui se caractรฉrisent par des propriรฉtรฉs anti-inflammatoire, antalgique, antipyrรฉtique et anti agrรฉgante plaquettaire. Ce sont des molรฉcules qui prรฉsentent deux points essentiels chimiquement :
ce sont des arylacides fonctionnalisรฉs soit par un groupe acide carboxylique, soit par un groupe acide รฉnolique, ils possรจdent donc tous, une tรชte acide ionogรจne caractรฉrisรฉe par un Pka de 3 ร  7 et, une fraction aromatique hydrophobe, ce qui explique leur forte fixation aux protรฉines plasmatiques et leur large distribution tissulaire. [22]
A lโ€™exception de lโ€™Aspirineยฎ, centenaire depuis quelques annรฉes, cโ€™est au dรฉbut des annรฉes 50 quโ€™apparurent les premiers AINS, avec la Phรฉnylbutazone en 1952. Depuis, chaque dรฉcennie vit apparaรฎtre une nouvelle classe :
โ€ข en 1965 : lโ€™Indomรฉtacine et ses dรฉrivรฉs Indoliques,
โ€ข en 1974 : lโ€™Ibuprofรจne et ses dรฉrivรฉs Propioniques,
โ€ข en 1982 : le Piroxicam et la famille des Oxicams.
Les AINS peuvent รชtre classรฉs en plusieurs familles (tableau I et figure 7). [7]
ร‰galement, les AINS peuvent รชtre classรฉs selon leur potentiel dโ€™inhibition vis ร  vis de COX-1 et de la COX-2. (Tableau II) [30]
On distingue :
๏ƒ˜ les inhibiteurs non sรฉlectifs de COX (COX-1 et COX-2),
๏ƒ˜ les inhibiteurs prรฉfรฉrentiels de COX-2 (faible inhibition de COX-1 en comparaison de la COX-2, ratio COX-2/COX-1 รฉlevรฉ),
๏ƒ˜ les inhibiteurs sรฉlectifs de COX-2 (pas dโ€™inhibition de la COX-1 ร  dose thรฉrapeutique, ratio COX-2/COX-1 trรจs รฉlevรฉ).

Pharmacocinรฉtique

Bien quโ€™il y ait des diffรฉrences dans la cinรฉtique des AINS, ils possรจdent plusieurs propriรฉtรฉs gรฉnรฉrales communes. Ils sont en gรฉnรฉral bien rรฉsorbรฉs et lโ€™alimentation ne modifie pas leur biodisponibilitรฉ. La plupart sont fortement mรฉtabolisรฉs. La demi-vie dโ€™รฉlimination permet de classer les AINS en produits dโ€™action brรจve (0,25 ร  6,8 heures : acide acรฉtylsalicylique, Kรฉtoprofรจne, indomรฉtacineโ€ฆ) et en produit dโ€™action longue (13 ร  68 heures : Sulindac, Diflunisal, Naproxen, Piroxicamโ€ฆ). Bien que lโ€™excrรฉtion rรฉnale soit la voie la plus importante, tous subissent ร  des degrรฉs divers une excrรฉtion biliaire et une rรฉabsorption (cycle entรฉrohรฉpatique). La fixation aux protรฉines plasmatiques est รฉlevรฉe, source de possibles interactions, avec des possibilitรฉs de dรฉplacement et dโ€™augmentation de la forme libre (active) donc risque de surdosage. [47]

Effets indรฉsirablesย 

Liรฉs ร  lโ€™inhibition de la COX-1

๏ƒ˜ Accidents gastro-intestinaux
Les effets digestifs bรฉnins sont frรฉquents : รฉpigastralgies, nausรฉes, douleurs abdominales, troubles du transit. Ils reprรฉsentent 10 ร  40 % des cas traitรฉs et 5 ร  10 % des arrรชts de traitement. Les ulcรจres et les perforations sont des contre-indications absolues des AINS. Les AINS peuvent dรฉclencher une rectocolite hรฉmorragique. Le Misoprostol (Analogue de la PGE1) traite et prรฉvient ces effets.
๏ƒ˜ Asthme et bronchospasme
Cโ€™est une contre-indication aux AINS inhibiteurs de COX.
๏ƒ˜ Accidents rรฉnaux
Chez des sujets ร  risques, une insuffisance rรฉnale fonctionnelle peut survenir. La durรฉe de traitement et la dose nโ€™interviennent que peu ici. En chronique, lโ€™association avec des diurรฉtiques et surtout des inhibiteurs de lโ€™enzyme de conversion de lโ€™angiotensine (IEC) peut conduire ร  une insuffisance rรฉnale. Il faut signaler les risques de nรฉcrose papillaire, dโ€™hyponatrรฉmie, dโ€™hyperkaliรฉmie et dโ€™hypertension artรฉrielle.

Autres effets indรฉsirables indรฉpendants de lโ€™inhibition de la COX-1

๏ƒ˜ Rรฉactions cutanรฉes
Parfois mortelles : syndromes de Lyell, de Stevens-Johnson, รฉrythรจmes polymorphes, purpura et vascularites.
Plus bรฉnignes et rรฉgressives : urticaires, rash cutanรฉs.
๏ƒ˜ Rรฉactions hรฉmatologiques
En rรจgle dโ€™ordre immuno-allergique ; une lignรฉe cellulaire peut รชtre atteinte (thrombopรฉnie, leucopรฉnieโ€ฆ). Une aplasie mรฉdullaire ou une anรฉmie aplasique apparaissent dans un traitement au long cours.
๏ƒ˜ Rรฉactions hรฉpatiques
Il sโ€™agit des hรฉpatites. Une simple รฉlรฉvation des transaminases peut รฉgalement รชtre constatรฉe.
๏ƒ˜ Nรฉphropathies immuno-cellulaires
En gรฉnรฉral cโ€™est une glomรฉrulonรฉphrite focale ou diffuse.
๏ƒ˜ Syndrome de Reyes
Cโ€™est une encรฉphalopathie de lโ€™enfant associรฉe ร  une dรฉgรฉnรฉrescence hรฉpatique survenant lors dโ€™infections virales (varicelle ; influenza). Lโ€™acide acรฉtylsalicylique pourrait prรฉcipiter voire dรฉclencher ce syndrome. Dโ€™ oรน la rรจgle, peut รชtre excessive, dโ€™รฉviter lโ€™aspirine chez lโ€™enfant, en cas de fiรจvre (prรฉconiser le paracรฉtamol).

Effets toxiques

On observe :
des troubles neurosensoriels : cรฉphalรฉes, vertiges, confusions surtout avec lโ€™indomรฉtacine, de la surditรฉ, des vertiges et des acouphรจnes, classiques chez les grands consommateurs dโ€™AINS, des neuropathies pรฉriphรฉriques.

Interactions mรฉdicamenteuses

– Dรฉplacement des anticoagulants anti-vitaminiques K de leurs liaisons protรฉiques,
– Potentialisation de la nรฉphrotoxicitรฉ des diurรฉtiques,
– Augmentation de la toxicitรฉ sanguine du lithium et du mรฉthotrexate,
– Potentialisation des effets des sulfamides hypoglycรฉmiants.

Principales indications

๏ƒ˜ Rhumatologie
๏ƒผ Douleurs, fiรจvres, inflammations aiguรซs,
๏ƒผ Arthroses douloureuses et invalidantes,
๏ƒผ Rhumatismes inflammatoires chroniques.
๏ƒผ En courte durรฉe :
o Poussรฉes douloureuses de lโ€™arthrose,
o Affections abarticulaires (tendinites, lombalgies, pรฉriarthrite), o Arthrites microcristallines (goutte).
๏ƒ˜ Autres indications
๏ƒผ Nรฉonatologie : fermeture du canal artรฉriel,
๏ƒผ ORL et stomatologie,
๏ƒผ Traumatologie,
๏ƒผ Gynรฉcologie (dysmรฉnorrhรฉes),
๏ƒผ Phlรฉbologie (phlรฉbites superficielles),
๏ƒผ Urologie : traitement de la colique nรฉphrรฉtique,
๏ƒผ Cancรฉrologie : douleur,
๏ƒผ Cardiovasculaire : prรฉvention dโ€™accidents ischรฉmiques (action antiplaquettaire).

Contre-indications

Elles dรฉcoulent des propriรฉtรฉs pharmacologiques :
๏ƒ˜ ulcรจres digestifs en poussรฉe,
๏ƒ˜ intolรฉrance ร  lโ€™Aspirine (crise aiguรซ de goutte) ou tout autre AINS
๏ƒ˜ Troubles acquis ou congรฉnitaux de lโ€™hรฉmostase,
๏ƒ˜ prรฉcaution chez les sujets รขgรฉs et les insuffisants rรฉnaux et hรฉpatiques,
๏ƒ˜ apprรฉciation du rapport bรฉnรฉfice/ risque chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les sujets ayant des poly-pathologies.

Les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiensย 

Prรฉsentation et classification

En 1949, Hench (U.S.A.) rapporta lโ€™effet spectaculaire de la cortisone dans la polyarthrite rhumatoรฏde. Elle avait รฉtรฉ isolรฉe du cortex surrรฉnalien par Kendall (U.S.A.) et Reichstein (Suisse) en 1934 et synthรฉtisรฉe en 1946. Depuis lors, nombre de ses dรฉrivรฉs ont รฉtรฉ obtenus, plus spรฉcifiques et plus puissamment anti- inflammatoires. Leur squelette de base est le cyclo-pentano-perhydro-phรฉnanthrรจne.
Les AIS ou glucocorticoรฏdes sont des mรฉdicaments utilisรฉs contre lโ€™inflammation. Ce sont des dรฉrivรฉs dโ€™hormones naturelles sรฉcrรฉtรฉes par le cortex surrรฉnalien ou hรฉmi-synthรฉtisรฉs ร  partir dโ€™extraits animaux ou vรฉgรฉtaux. [45]
Ils sont de deux types : les corticoรฏdes naturels et les corticoรฏdes de synthรจse ayant les mรชmes propriรฉtรฉs que celles des corticoรฏdes naturels sans en avoir les inconvรฉnients.
๏ƒ˜ Corticoรฏdes naturels
Ce sont la cortisone et lโ€™hydrocortisone (ou cortisol) hormone รฉlaborรฉe par la corticosurrรฉnale. Sont utilisรฉs รฉgalement lโ€™acรฉtate de cortisone et dโ€™hydrocortisone, tous deux inscrits dans la liste I, et aussi lโ€™hรฉmisuccinate dโ€™hydrocortisone.
๏ƒ˜ Corticoรฏdes de synthรจse
Ce sont des mรฉdicaments fabriquรฉs par synthรจse pour essayer de palier les nombreux effets secondaires des corticoรฏdes naturels, ces produits de synthรจse sont tous inscrits dans la liste II. Cโ€™est lโ€™exemple de la Prednisone, ร  activitรฉ anti-inflammatoire supรฉrieure ร  celle de la cortisone, la Prednisolone, qui possรจde les mรชmes propriรฉtรฉs que la Prednisone, la Triamcinolone et la Dexamรฉthasone.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I- GENERALITES SUR Lโ€™INFLAMMATION
I-1- Dรฉfinition
I-2- Rappel physiopathologique
I-2-1- Les facteurs รฉtiologiques de lโ€™inflammation
I-2-1-1- Les agents pathogรจnes exogรจnes
I-2-1-2- Les agents pathogรจnes endogรจnes
I-2-2- Les cellules de lโ€™inflammation
I-2-3- Les mรฉdiateurs de la rรฉaction inflammatoire
I-2-3-1- Les mรฉdiateurs dโ€™origine cellulaire
I-2-3-2- Les mรฉdiateurs dโ€™origine plasmatique
I-2-4- Les phases de lโ€™inflammation
I-2-4-1- Lโ€™inflammation aiguรซ
I-2-4-2- Lโ€™inflammation chronique
I-2-5- Symptรดmes cliniques et biologiques de lโ€™inflammation
I-2-5-1- Les symptรดmes cliniques
I-2-5-2- Les symptรดmes biologiques
II- PHARMACOLOGIE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
II-1- Historique
II-2- Dรฉfinition
II-3- Les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens
II-3-1- Prรฉsentation et classification
II-3-2- Mรฉcanisme dโ€™action
II-3-3- Pharmacocinรฉtique
II-3-4- Effets indรฉsirables
II-3-4-1- Liรฉs ร  lโ€™inhibition de la COX-1
II-3-4-2- Autres effets indรฉsirables indรฉpendants de lโ€™inhibition de la COX-1
II-3-4-3- Effets toxiques
II-3-5- Interactions mรฉdicamenteuses
II-3-6- Principales indications
II-3-7- Contre-indications
II-4- Les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiens
II-4-1- Prรฉsentation et classification
II-4-2- Mรฉcanisme dโ€™action biochimique
II-4-3- Effets indรฉsirables
II-4-3-1- Accidents dโ€™hypercorticisme
II-4-3-2- Accidents dโ€™hypocorticisme
II-4-4- Prรฉcautions ร  prendre en cas dโ€™administration prolongรฉe
II-4-5- Interactions mรฉdicamenteuses
II-4-6- Principales indications
II-4-7- Contre-indications
II-5- Autres anti-inflammatoires
III- METHODES Dโ€™ETUDE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
III-1- Erythรจme aux rayons UV chez le cobaye
III-2- Permรฉabilitรฉ capillaire chez le lapin
III-3- ล’dรจme de la patte du rat
III-4- Granulome ร  la carraghรฉnine chez le rat
III-5- Arthrite ร  lโ€™adjuvant de Freund
IV- GENERALITES SUR LPP-01-13
IV-1- Systรฉmatique et dรฉnominations de la plante
IV-2- Etude botanique de la plante
IV-3- Habitat et rรฉpartition gรฉographique
IV-4- Emplois en mรฉdecine traditionnelle
IV-5- La chimie
IV-6- Les propriรฉtรฉs pharmacologiques
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALEย 
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- Matรฉriels
I-1-1- Matรฉriel vรฉgรฉtal
I-1-2- Matรฉriels et rรฉactifs pour lโ€™extraction, le fractionnement et la caractรฉrisation
I-1-3- Matรฉriel animal
I-1-4- Matรฉriels et rรฉactifs pour les tests pharmacologiques
I-2- Mรฉthodes
I-2-1- Protocole dโ€™extraction de la drogue
I-2-2- Fractionnement de lโ€™extrait total mรฉthanolique
I-2-2-1- Principe de la chromatographie dโ€™exclusion-diffusion
I-2-2-2- Mode opรฉratoire
I-2-3- Chromatographie sur couche mince
I-2-3-1- Principe de la chromatographie sur couche mince
I-2-3-2- Mode opรฉratoire
I-2-3-3- Caractรฉrisation des composรฉs chimiques
I-2-4- Etudes pharmacologiques : ล’dรจme aigu ร  la carraghรฉnine
I-2-4-1- Mode opรฉratoire
I-2-4-2- Protocole dโ€™รฉtude
II- RESULTATS
II-1- Rendements
II-1-1- Rendement de la fraction mรฉthanolique de lโ€™extrait รฉthรฉrรฉ de feuilles de LPP-01-13
II-1-2- Rendements des fractions filles obtenues ร  partir de la fraction mรฉthanolique
II-2- Rรฉsultat de la chromatographie sur couche mince de lโ€™extrait total รฉthรฉrรฉ,
de la fraction totale mรฉthanolique et des fractions filles
II-2-1- Caractรฉrisation des tanins
II-2-2- Caractรฉrisation des alcaloรฏdes
II-2-3- Caractรฉrisation des flavonoรฏdes
II-2-4- Caractรฉrisation des stรฉrols et des triterpรจnes
II-3- Rรฉsultats de lโ€™activitรฉ anti-inflammatoire des extraits de feuilles de LPP- 01-13
II-3-1- Induction de lโ€™ล“dรจme inflammatoire de la patte de rat aprรจs administration de lโ€™eau physiologique
II-3-2- Prรฉvention de lโ€™ล“dรจme inflammatoire ร  la carraghรฉnine par lโ€™administration de lโ€™acide acรฉtylsalicylique (AAS)
II-3-3- Prรฉvention de lโ€™ล“dรจme inflammatoire ร  la carraghรฉnine par lโ€™administration de la bรฉtamรฉthasone
II-3-4- Effet anti-inflammatoire de la fraction totale mรฉthanolique sur lโ€™ล“dรจme aigu ร  la carraghรฉnine
II-3-5- Evolution de lโ€™ล“dรจme de la patte de rat aprรจs administration des fractions de lโ€™extrait mรฉthanolique
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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