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Mรฉdiateurs dโorigine plasmatique
Il sโagit de systรจmes multi protรฉiques dont les composants sont produits ร distance du foyer inflammatoire.
Les diffรฉrents composants de ces systรจmes sont prรฉsents dans le sang circulant oรน ils demeurent ร lโรฉtat de prรฉcurseurs inactifs, jusquโร ce quโils soient mis en prรฉsence dโun activateur spรฉcifique. Ces systรจmes ont entre eux des relations fonctionnelles รฉtroites. On en dรฉcrit trois :
Systรจme de complรฉment
Le systรจme du complรฉment est un systรจme multi protรฉique fait dโune trentaine de protรฉines ou composants, intervenant ร la fois dans les mรฉcanismes de dรฉfense antibactรฉrienne en complรฉtant lโaction des anticorps (immunitรฉ) et dans les mรฉcanismes inflammatoires par lโactivation des deux voies (classique et alterne). Cette activation entraรฎne la fixation, sur la particule cible, de C3 responsable de lโopsonisation et de C5, C6, C7 et C8 responsables de la lyse avec libรฉration de fragments peptidiques et des anaphylatoxines provoquant une inflammation locale.
Parmi les facteurs du complรฉment qui sont activรฉs par la voie alterne, les anaphylatoxines C3a, C4a et C5a provoquent lโaugmentation de la permรฉabilitรฉ vasculaire, ce qui permet le passage dans le secteur extravasculaire des composants du complรฉment, des facteurs de coagulation et des kinines.
Ces anaphylatoxines entrainent aussi lโactivation locale des monocytes, PNN, plaquettes et mastocytes qui libรจrent de nombreux mรฉdiateurs prenant ainsi le relais des mรฉdiateurs plasmatiques pour amplifier la rรฉaction inflammatoire initiale.
Systรจme des kininesย
Les kinines proviennent du kininogรจne activรฉ par la kallicrรฉine, elle-mรชme issue du clivage de la prรฉkallicrรฉine circulante. Le facteur XII (Hageman) activรฉ est lโune des molรฉcules qui clivent la prรฉkallicrรฉine. (Figure 2)
Le facteur de Hageman activรฉ (FHa) stimule lโagrรฉgation et la dรฉgranulation des polynuclรฉaires neutrophiles. La kallicrรฉine active le chimiotactisme.
La bradykinine (la plus connue des kinines) dรฉclenche la production par les cellules endothรฉliales de PGI2, de thromboxane A2, dโactivateur tissulaire du plasminogรจne. Cโest un puissant mรฉdiateur de lโinflammation ร lโorigine de la douleur, de la vasodilatation, de lโaugmentation de la permรฉabilitรฉ vasculaire, de la marginalisation des leucocytes et de lโactivation des macrophages.
Systรจme de coagulation/fibrinolyseย
Le systรจme de la coagulation aboutit au caillot qui peut รชtre obtenu ร partir du plasma in vivo ou in vitro. Le rรฉsultat de la coagulation, lorsque celle-ci se produit in vivo, dans une cavitรฉ vasculaire ou cardiaque, porte le nom de thrombus. Au cours de la coagulation, une cascade de protรฉolyse aboutit ร la production de fibrine ร partir du fibrinogรจne. La fibrine est un composรฉ important de lโexsudat inflammatoire ; elle limite le foyer inflammatoire et constitue une matrice sur laquelle les cellules inflammatoires peuvent se dรฉplacer.
La coagulation est en รฉquilibre avec la fibrinolyse : la plasmine dรฉgrade la fibrine en produisant des fragments appelรฉs PDF (Produits de dรฉgradation de la fibrine) qui sont abondants lors de la coagulation intra vasculaire dissรฉminรฉe (CIVD), au cours de laquelle se produit de faรงon incontrรดlรฉe une coagulation dans les capillaires de lโorganisme.
Cโest lโactivation du facteur XII par des fragments tissulaires altรฉrรฉs qui constitue le mode de dรฉclenchement habituel de la coagulation au cours de lโinflammation.
Les phases de lโinflammationย
La rรฉaction inflammatoire peut รชtre aiguรซ voire subaiguรซ allant de quelques heures ร des jours, comme elle peut รชtre chronique durant des semaines ou des annรฉes. Lโintensitรฉ de la rรฉaction est dรฉterminรฉe ร la fois par la sรฉvรฉritรฉ de lโagression et la capacitรฉ rรฉactionnelle de lโhรดte.
Inflammation aiguรซ
Il sโagit de la rรฉponse immรฉdiate ร un agent agresseur, de courte durรฉe (quelques jours ou semaines), dโinstallation souvent brutale et caractรฉrisรฉe par des phรฉnomรจnes vasculo-exsudatifs intenses. Les inflammations aiguรซs guรฉrissent spontanรฉment ou avec un traitement, mais peuvent laisser des sรฉquelles si la destruction tissulaire est importante.
Schรฉmatiquement lโinflammation aiguรซ รฉvolue en 4 phases au cours des quelles on observe :
๏ une rรฉaction vasculaire,
๏ une rรฉaction cellulaire,
๏ une dรฉtersion,
๏ une cicatrisation ou rรฉparation.
Phase vasculaire
Les modifications vasculaires dรฉbutent trรจs tรดt aprรจs lโagression et ont pour but de donner lโalerte et de recruter des cellules de lโimmunitรฉ naturelle. Elle comporte trois phรฉnomรจnes :
๏ผ une congestion active,
๏ผ un ลdรจme inflammatoire (exsudat),
๏ผ une diapรฉdรจse leucocytaire.
๏ Congestion active
Elle est dรฉclenchรฉe par des mรฉcanismes nerveux (nerfs vasomoteurs) et par l’action de mรฉdiateurs chimiques. Il se produit donc une vasodilatation artรฉriolaire puis capillaire dans la zone atteinte, ร lโorigine de lโaugmentation de l’apport sanguin et du ralentissement du courant circulatoire.
๏ ลdรจme inflammatoire [57, 41]
Il sโagit du passage dans le tissu conjonctif interstitiel ou les cavitรฉs sรฉreuses, dโun liquide appelรฉ exsudat, fait dโeau et de protรฉines plasmatiques. Sa traduction clinique est un gonflement des tissus qui, en comprimant des terminaisons nerveuses, est responsable dโune douleur qui est รฉgalement provoquรฉe par certains mรฉdiateurs chimiques comme la bradykinine et les prostaglandines. Sa traduction microscopique est un aspect pรขle, peu colorable et distendu du tissu conjonctif. Lโลdรจme inflammatoire rรฉsulte dโune augmentation de la pression hydrostatique due ร une vasodilatation et surtout dโune augmentation de la permรฉabilitรฉ de la paroi des petits vaisseaux sous lโeffet de mรฉdiateurs chimiques, comme lโhistamine. Le rรดle et les consรฉquences de lโลdรจme sont lโapport local de mรฉdiateurs chimiques et de moyens de dรฉfense (immunoglobulines, facteurs de la coagulation, facteurs du complรฉment), la dilution des toxines accumulรฉes dans la lรฉsion, la limitation du foyer inflammatoire par une barriรจre de fibrine produite ร partir du fibrinogรจne plasmatique. Ces processus รฉvitent la diffusion de micro-organismes infectieux et enfin le ralentissement du courant circulatoire par hรฉmoconcentration, favorable ร la diapรฉdรจse leucocytaire. (Figure 3)
๏ Diapรฉdรจse leucocytaire
Elle correspond ร la migration des leucocytes en dehors de la microcirculation et leur accumulation dans le foyer lรฉsionnel. Cette migration concerne en premier les polynuclรฉaires, puis secondairement les monocytes et les lymphocytes.
Il s’agit d’une traversรฉe active des parois vasculaires qui comporte plusieurs รฉtapes :
– une margination des leucocytes ร proximitรฉ des cellules endothรฉliales,
– une adhรฉrence des leucocytes aux cellules endothรฉliales,
– et un passage trans-endothรฉlial des leucocytes. (Figure 4)
La rรฉaction cellulaire
Elle se caractรฉrise par la formation du granulome inflammatoire, encore appelรฉ tissu de granulation inflammatoire. Les cellules qui interviennent dans la rรฉaction sont :
– les polynuclรฉaires neutrophiles, prรฉsents dรจs les premiรจres heures et disparaissent aprรจs deux jours, des monocytes, abondants au bout de deux jours et enfin des lymphocytes, observรฉs surtout dans les stades subaigus et chroniques,
– les cellules du tissu conjonctif local que sont les fibroblastes, les cellules endothรฉliales, les mastocytes et les macrophages rรฉsidents (cellules de Kupffer du foie, macrophages alvรฉolaires du poumon, microglies du cerveau).
Ainsi, les monocytes deviennent des macrophages activรฉs capables de phagocytose, de sรฉcrรฉtion de nombreux mรฉdiateurs, et de coopรฉration avec les lymphocytes. Les lymphocytes B se transforment en plasmocytes sรฉcrรฉtant des immunoglobulines. Les lymphocytes T sont activรฉs ร leur tour, et on assiste ร une modification des fibroblastes en myofibroblastes.
Le rรดle du granulome inflammatoire est :
– dโassurer la dรฉtersion par les phagocytes (polynuclรฉaires et macrophages),
– de dรฉvelopper une rรฉaction immunitaire B et/ou T,
– de sรฉcrรฉter de multiples mรฉdiateurs,
– et de libรฉrer des mรฉtabolites toxiques et des protรฉases dans lโespace extracellulaire, engendrant ainsi des lรฉsions tissulaires.
La dรฉtersion
Elle succรจde progressivement ร la phase vasculo-exsudative, et est contemporaine de la phase cellulaire.
C’est l’รฉlimination des tissus nรฉcrosรฉs, des agents pathogรจnes et du liquide dโexsudat.
Si la dรฉtersion est incomplรจte, l’inflammation aiguรซ va รฉvoluer en inflammation chronique.
La dรฉtersion s’effectue selon 2 mรฉcanismes :
– une dรฉtersion interne, au cours de laquelle ont lieu les phรฉnomรจnes de phagocytose et de drainage du liquide dโลdรจme rรฉsorbรฉ par les macrophages (pinocytose),
– une dรฉtersion externe, dont on distingue la dรฉtersion externe spontanรฉe au cours de laquelle, on observe une liquรฉfaction de matรฉriel nรฉcrosรฉ (pus, casรฉum) et une รฉlimination par fistulisation ร travers la peau ou par un conduit bronchique, urinaire, intestinal ; et la dรฉtersion externe chirurgicale qui est une รฉtape souvent indispensable lorsque les lรฉsions sont trop รฉtendues ou souillรฉes.
La rรฉparation
Pour une bonne cicatrisation, il faut une dรฉtersion complรจte et une bonne vascularisation. Les facteurs pouvant sโopposer ร une bonne cicatrisation peuvent รชtre lโรขge, une carence vitaminique, ou un traitement.
Le processus de rรฉparation peut aboutir ร deux modalitรฉs รฉvolutives :
une restitution intรฉgrale du tissu lors dโagression limitรฉe, brรจve, peu destructrice, dans un tissu douรฉ de rรฉgรฉnรฉration cellulaire,
une cicatrice lorsque le tissu lรฉsรฉ ne peut pas se rรฉgรฉnรฉrer, ou alors lorsque la destruction tissulaire a รฉtรฉ trรจs importante et/ou prolongรฉe.
La cicatrice est la marque dรฉfinitive laissรฉe par le foyer inflammatoire aprรจs la phase de bourgeon charnu. Elle est formรฉe d’un tissu conjonctif fibreux prenant la place des tissus dรฉfinitivement dรฉtruits. Sa structure va se modifier progressivement pendant plusieurs mois.
Lโinflammation chronique
Ce sont des inflammations nโayant aucune tendance ร la guรฉrison spontanรฉe et qui รฉvoluent en persistant ou en sโaggravant pendant plusieurs mois ou plusieurs annรฉes. On peut distinguer deux types de circonstances de survenue des inflammations chroniques : les inflammations aiguรซs รฉvoluent en inflammations prolongรฉes subaiguรซs et chroniques lorsque lโagent pathogรจne initial persiste dans les tissus (dรฉtersion incomplรจte), les inflammations aiguรซs rรฉcidivent de faรงon rรฉpรฉtรฉe dans le mรชme organe en entraรฎnant ร chaque รฉpisode des destructions tissulaires de moins en moins bien rรฉparรฉes.
Lโinflammation chronique met en jeu la libรฉration dโun certain nombre de mรฉdiateurs qui ne sont pas prรฉdominants lors de lโinflammation aiguรซ (IL1, IL2 et IL3 ; GM-CSF ; TNFฮฑโฆ). [41]
PHARMACOLOGIE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
Historique
Les mรฉdicaments anti-inflammatoires sont dโutilisation trรจs frรฉquente chez lโhomme dans de nombreux domaines de la pathologie. Ils sont indiquรฉs dans le traitement de maladies ร composante inflammatoire et dans le traitement de la douleur.
Depuis lโantiquitรฉ, les vertus anti-phlogogรฉniques de certains vรฉgรฉtaux ont รฉtรฉ mises ร profit dans le traitement des syndromes fรฉbriles, douloureux et inflammatoires. [8]
De nombreuses รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur leur efficacitรฉ. [22, 60]
Dรจs lโรฉpoque dโHippocrate (vers 400 ans avant Jรฉsus Christ), les propriรฉtรฉs, anti-inflammatoire, antalgique, antipyrรฉtique dโextraits de plantes (le saule ou peuplier) รฉtaient connues et utilisรฉes. Plus tard en 1893, Fรฉlix Hoffman synthรฉtisa lโacide acรฉtylsalicylique (AAS).
En 1934, la cortisone fut isolรฉe du cortex surrรฉnalien par Kendall (Etats-Unis) et Reichstein (Suisse), mais synthรฉtisรฉe seulement en 1946. [53]
Les mรฉdicaments anti-inflammatoires sont utilisรฉs pour sโopposer ร lโamplification des processus de la rรฉaction inflammatoire par rapport ร la cause initiale : maladie rhumatismale, les rรฉactions immunitaires exagรฉrรฉes, les dรฉgรฉnรฉrescences cartilagineuses des articulations.
Dรฉfinition
Les anti-inflammatoires sont des substances utilisรฉes pour lutter contre les processus inflammatoires gรฉnรฉraux et locaux dans les affections rhumatismales et les collagรฉnoses. On distingue classiquement deux groupes :
๏ les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiens (AIS),
๏ les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens (AINS).
A cotรฉ de ces AINS, il convient de rappeler quโil existe dโautres anti-inflammatoires non inhibiteurs de la production des PG, dont :
๏ les anti-arthrites rhumatoรฏdes : les sels dโor, la D-pรฉnicillamine, le lรฉvamisole, les antipaludรฉens de synthรจse, rรฉservรฉs ร la rhumatologie et de maniement dรฉlicat,
๏ les antigoutteux : colchicine, allopurinol et uricosuriques, rรฉservรฉs au traitement de la goutte.
Les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens
Prรฉsentation et classification
Les AINS sont constituรฉs dโune vaste famille de produits chimiquement diversifiรฉs qui se caractรฉrisent par des propriรฉtรฉs anti-inflammatoire, antalgique, antipyrรฉtique et anti agrรฉgante plaquettaire. Ce sont des molรฉcules qui prรฉsentent deux points essentiels chimiquement :
ce sont des arylacides fonctionnalisรฉs soit par un groupe acide carboxylique, soit par un groupe acide รฉnolique, ils possรจdent donc tous, une tรชte acide ionogรจne caractรฉrisรฉe par un Pka de 3 ร 7 et, une fraction aromatique hydrophobe, ce qui explique leur forte fixation aux protรฉines plasmatiques et leur large distribution tissulaire. [22]
A lโexception de lโAspirineยฎ, centenaire depuis quelques annรฉes, cโest au dรฉbut des annรฉes 50 quโapparurent les premiers AINS, avec la Phรฉnylbutazone en 1952. Depuis, chaque dรฉcennie vit apparaรฎtre une nouvelle classe :
โข en 1965 : lโIndomรฉtacine et ses dรฉrivรฉs Indoliques,
โข en 1974 : lโIbuprofรจne et ses dรฉrivรฉs Propioniques,
โข en 1982 : le Piroxicam et la famille des Oxicams.
Les AINS peuvent รชtre classรฉs en plusieurs familles (tableau I et figure 7). [7]
รgalement, les AINS peuvent รชtre classรฉs selon leur potentiel dโinhibition vis ร vis de COX-1 et de la COX-2. (Tableau II) [30]
On distingue :
๏ les inhibiteurs non sรฉlectifs de COX (COX-1 et COX-2),
๏ les inhibiteurs prรฉfรฉrentiels de COX-2 (faible inhibition de COX-1 en comparaison de la COX-2, ratio COX-2/COX-1 รฉlevรฉ),
๏ les inhibiteurs sรฉlectifs de COX-2 (pas dโinhibition de la COX-1 ร dose thรฉrapeutique, ratio COX-2/COX-1 trรจs รฉlevรฉ).
Pharmacocinรฉtique
Bien quโil y ait des diffรฉrences dans la cinรฉtique des AINS, ils possรจdent plusieurs propriรฉtรฉs gรฉnรฉrales communes. Ils sont en gรฉnรฉral bien rรฉsorbรฉs et lโalimentation ne modifie pas leur biodisponibilitรฉ. La plupart sont fortement mรฉtabolisรฉs. La demi-vie dโรฉlimination permet de classer les AINS en produits dโaction brรจve (0,25 ร 6,8 heures : acide acรฉtylsalicylique, Kรฉtoprofรจne, indomรฉtacineโฆ) et en produit dโaction longue (13 ร 68 heures : Sulindac, Diflunisal, Naproxen, Piroxicamโฆ). Bien que lโexcrรฉtion rรฉnale soit la voie la plus importante, tous subissent ร des degrรฉs divers une excrรฉtion biliaire et une rรฉabsorption (cycle entรฉrohรฉpatique). La fixation aux protรฉines plasmatiques est รฉlevรฉe, source de possibles interactions, avec des possibilitรฉs de dรฉplacement et dโaugmentation de la forme libre (active) donc risque de surdosage. [47]
Effets indรฉsirablesย
Liรฉs ร lโinhibition de la COX-1
๏ Accidents gastro-intestinaux
Les effets digestifs bรฉnins sont frรฉquents : รฉpigastralgies, nausรฉes, douleurs abdominales, troubles du transit. Ils reprรฉsentent 10 ร 40 % des cas traitรฉs et 5 ร 10 % des arrรชts de traitement. Les ulcรจres et les perforations sont des contre-indications absolues des AINS. Les AINS peuvent dรฉclencher une rectocolite hรฉmorragique. Le Misoprostol (Analogue de la PGE1) traite et prรฉvient ces effets.
๏ Asthme et bronchospasme
Cโest une contre-indication aux AINS inhibiteurs de COX.
๏ Accidents rรฉnaux
Chez des sujets ร risques, une insuffisance rรฉnale fonctionnelle peut survenir. La durรฉe de traitement et la dose nโinterviennent que peu ici. En chronique, lโassociation avec des diurรฉtiques et surtout des inhibiteurs de lโenzyme de conversion de lโangiotensine (IEC) peut conduire ร une insuffisance rรฉnale. Il faut signaler les risques de nรฉcrose papillaire, dโhyponatrรฉmie, dโhyperkaliรฉmie et dโhypertension artรฉrielle.
Autres effets indรฉsirables indรฉpendants de lโinhibition de la COX-1
๏ Rรฉactions cutanรฉes
Parfois mortelles : syndromes de Lyell, de Stevens-Johnson, รฉrythรจmes polymorphes, purpura et vascularites.
Plus bรฉnignes et rรฉgressives : urticaires, rash cutanรฉs.
๏ Rรฉactions hรฉmatologiques
En rรจgle dโordre immuno-allergique ; une lignรฉe cellulaire peut รชtre atteinte (thrombopรฉnie, leucopรฉnieโฆ). Une aplasie mรฉdullaire ou une anรฉmie aplasique apparaissent dans un traitement au long cours.
๏ Rรฉactions hรฉpatiques
Il sโagit des hรฉpatites. Une simple รฉlรฉvation des transaminases peut รฉgalement รชtre constatรฉe.
๏ Nรฉphropathies immuno-cellulaires
En gรฉnรฉral cโest une glomรฉrulonรฉphrite focale ou diffuse.
๏ Syndrome de Reyes
Cโest une encรฉphalopathie de lโenfant associรฉe ร une dรฉgรฉnรฉrescence hรฉpatique survenant lors dโinfections virales (varicelle ; influenza). Lโacide acรฉtylsalicylique pourrait prรฉcipiter voire dรฉclencher ce syndrome. Dโ oรน la rรจgle, peut รชtre excessive, dโรฉviter lโaspirine chez lโenfant, en cas de fiรจvre (prรฉconiser le paracรฉtamol).
Effets toxiques
On observe :
des troubles neurosensoriels : cรฉphalรฉes, vertiges, confusions surtout avec lโindomรฉtacine, de la surditรฉ, des vertiges et des acouphรจnes, classiques chez les grands consommateurs dโAINS, des neuropathies pรฉriphรฉriques.
Interactions mรฉdicamenteuses
– Dรฉplacement des anticoagulants anti-vitaminiques K de leurs liaisons protรฉiques,
– Potentialisation de la nรฉphrotoxicitรฉ des diurรฉtiques,
– Augmentation de la toxicitรฉ sanguine du lithium et du mรฉthotrexate,
– Potentialisation des effets des sulfamides hypoglycรฉmiants.
Principales indications
๏ Rhumatologie
๏ผ Douleurs, fiรจvres, inflammations aiguรซs,
๏ผ Arthroses douloureuses et invalidantes,
๏ผ Rhumatismes inflammatoires chroniques.
๏ผ En courte durรฉe :
o Poussรฉes douloureuses de lโarthrose,
o Affections abarticulaires (tendinites, lombalgies, pรฉriarthrite), o Arthrites microcristallines (goutte).
๏ Autres indications
๏ผ Nรฉonatologie : fermeture du canal artรฉriel,
๏ผ ORL et stomatologie,
๏ผ Traumatologie,
๏ผ Gynรฉcologie (dysmรฉnorrhรฉes),
๏ผ Phlรฉbologie (phlรฉbites superficielles),
๏ผ Urologie : traitement de la colique nรฉphrรฉtique,
๏ผ Cancรฉrologie : douleur,
๏ผ Cardiovasculaire : prรฉvention dโaccidents ischรฉmiques (action antiplaquettaire).
Contre-indications
Elles dรฉcoulent des propriรฉtรฉs pharmacologiques :
๏ ulcรจres digestifs en poussรฉe,
๏ intolรฉrance ร lโAspirine (crise aiguรซ de goutte) ou tout autre AINS
๏ Troubles acquis ou congรฉnitaux de lโhรฉmostase,
๏ prรฉcaution chez les sujets รขgรฉs et les insuffisants rรฉnaux et hรฉpatiques,
๏ apprรฉciation du rapport bรฉnรฉfice/ risque chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les sujets ayant des poly-pathologies.
Les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiensย
Prรฉsentation et classification
En 1949, Hench (U.S.A.) rapporta lโeffet spectaculaire de la cortisone dans la polyarthrite rhumatoรฏde. Elle avait รฉtรฉ isolรฉe du cortex surrรฉnalien par Kendall (U.S.A.) et Reichstein (Suisse) en 1934 et synthรฉtisรฉe en 1946. Depuis lors, nombre de ses dรฉrivรฉs ont รฉtรฉ obtenus, plus spรฉcifiques et plus puissamment anti- inflammatoires. Leur squelette de base est le cyclo-pentano-perhydro-phรฉnanthrรจne.
Les AIS ou glucocorticoรฏdes sont des mรฉdicaments utilisรฉs contre lโinflammation. Ce sont des dรฉrivรฉs dโhormones naturelles sรฉcrรฉtรฉes par le cortex surrรฉnalien ou hรฉmi-synthรฉtisรฉs ร partir dโextraits animaux ou vรฉgรฉtaux. [45]
Ils sont de deux types : les corticoรฏdes naturels et les corticoรฏdes de synthรจse ayant les mรชmes propriรฉtรฉs que celles des corticoรฏdes naturels sans en avoir les inconvรฉnients.
๏ Corticoรฏdes naturels
Ce sont la cortisone et lโhydrocortisone (ou cortisol) hormone รฉlaborรฉe par la corticosurrรฉnale. Sont utilisรฉs รฉgalement lโacรฉtate de cortisone et dโhydrocortisone, tous deux inscrits dans la liste I, et aussi lโhรฉmisuccinate dโhydrocortisone.
๏ Corticoรฏdes de synthรจse
Ce sont des mรฉdicaments fabriquรฉs par synthรจse pour essayer de palier les nombreux effets secondaires des corticoรฏdes naturels, ces produits de synthรจse sont tous inscrits dans la liste II. Cโest lโexemple de la Prednisone, ร activitรฉ anti-inflammatoire supรฉrieure ร celle de la cortisone, la Prednisolone, qui possรจde les mรชmes propriรฉtรฉs que la Prednisone, la Triamcinolone et la Dexamรฉthasone.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I- GENERALITES SUR LโINFLAMMATION
I-1- Dรฉfinition
I-2- Rappel physiopathologique
I-2-1- Les facteurs รฉtiologiques de lโinflammation
I-2-1-1- Les agents pathogรจnes exogรจnes
I-2-1-2- Les agents pathogรจnes endogรจnes
I-2-2- Les cellules de lโinflammation
I-2-3- Les mรฉdiateurs de la rรฉaction inflammatoire
I-2-3-1- Les mรฉdiateurs dโorigine cellulaire
I-2-3-2- Les mรฉdiateurs dโorigine plasmatique
I-2-4- Les phases de lโinflammation
I-2-4-1- Lโinflammation aiguรซ
I-2-4-2- Lโinflammation chronique
I-2-5- Symptรดmes cliniques et biologiques de lโinflammation
I-2-5-1- Les symptรดmes cliniques
I-2-5-2- Les symptรดmes biologiques
II- PHARMACOLOGIE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
II-1- Historique
II-2- Dรฉfinition
II-3- Les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens
II-3-1- Prรฉsentation et classification
II-3-2- Mรฉcanisme dโaction
II-3-3- Pharmacocinรฉtique
II-3-4- Effets indรฉsirables
II-3-4-1- Liรฉs ร lโinhibition de la COX-1
II-3-4-2- Autres effets indรฉsirables indรฉpendants de lโinhibition de la COX-1
II-3-4-3- Effets toxiques
II-3-5- Interactions mรฉdicamenteuses
II-3-6- Principales indications
II-3-7- Contre-indications
II-4- Les anti-inflammatoires stรฉroรฏdiens
II-4-1- Prรฉsentation et classification
II-4-2- Mรฉcanisme dโaction biochimique
II-4-3- Effets indรฉsirables
II-4-3-1- Accidents dโhypercorticisme
II-4-3-2- Accidents dโhypocorticisme
II-4-4- Prรฉcautions ร prendre en cas dโadministration prolongรฉe
II-4-5- Interactions mรฉdicamenteuses
II-4-6- Principales indications
II-4-7- Contre-indications
II-5- Autres anti-inflammatoires
III- METHODES DโETUDE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
III-1- Erythรจme aux rayons UV chez le cobaye
III-2- Permรฉabilitรฉ capillaire chez le lapin
III-3- ลdรจme de la patte du rat
III-4- Granulome ร la carraghรฉnine chez le rat
III-5- Arthrite ร lโadjuvant de Freund
IV- GENERALITES SUR LPP-01-13
IV-1- Systรฉmatique et dรฉnominations de la plante
IV-2- Etude botanique de la plante
IV-3- Habitat et rรฉpartition gรฉographique
IV-4- Emplois en mรฉdecine traditionnelle
IV-5- La chimie
IV-6- Les propriรฉtรฉs pharmacologiques
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALEย
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- Matรฉriels
I-1-1- Matรฉriel vรฉgรฉtal
I-1-2- Matรฉriels et rรฉactifs pour lโextraction, le fractionnement et la caractรฉrisation
I-1-3- Matรฉriel animal
I-1-4- Matรฉriels et rรฉactifs pour les tests pharmacologiques
I-2- Mรฉthodes
I-2-1- Protocole dโextraction de la drogue
I-2-2- Fractionnement de lโextrait total mรฉthanolique
I-2-2-1- Principe de la chromatographie dโexclusion-diffusion
I-2-2-2- Mode opรฉratoire
I-2-3- Chromatographie sur couche mince
I-2-3-1- Principe de la chromatographie sur couche mince
I-2-3-2- Mode opรฉratoire
I-2-3-3- Caractรฉrisation des composรฉs chimiques
I-2-4- Etudes pharmacologiques : ลdรจme aigu ร la carraghรฉnine
I-2-4-1- Mode opรฉratoire
I-2-4-2- Protocole dโรฉtude
II- RESULTATS
II-1- Rendements
II-1-1- Rendement de la fraction mรฉthanolique de lโextrait รฉthรฉrรฉ de feuilles de LPP-01-13
II-1-2- Rendements des fractions filles obtenues ร partir de la fraction mรฉthanolique
II-2- Rรฉsultat de la chromatographie sur couche mince de lโextrait total รฉthรฉrรฉ,
de la fraction totale mรฉthanolique et des fractions filles
II-2-1- Caractรฉrisation des tanins
II-2-2- Caractรฉrisation des alcaloรฏdes
II-2-3- Caractรฉrisation des flavonoรฏdes
II-2-4- Caractรฉrisation des stรฉrols et des triterpรจnes
II-3- Rรฉsultats de lโactivitรฉ anti-inflammatoire des extraits de feuilles de LPP- 01-13
II-3-1- Induction de lโลdรจme inflammatoire de la patte de rat aprรจs administration de lโeau physiologique
II-3-2- Prรฉvention de lโลdรจme inflammatoire ร la carraghรฉnine par lโadministration de lโacide acรฉtylsalicylique (AAS)
II-3-3- Prรฉvention de lโลdรจme inflammatoire ร la carraghรฉnine par lโadministration de la bรฉtamรฉthasone
II-3-4- Effet anti-inflammatoire de la fraction totale mรฉthanolique sur lโลdรจme aigu ร la carraghรฉnine
II-3-5- Evolution de lโลdรจme de la patte de rat aprรจs administration des fractions de lโextrait mรฉthanolique
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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