Petits ruminants élevés au Burkina Faso

 Petits ruminants élevés au Burkina Faso 

D’une manière générale, les ovins et les caprins peuvent se regrouper en deux races, à savoir les animaux de races locales (sahélienne, Mossi et Djallonké) (figure 1) et ceux de races étrangères (Bali-bali et Chèvre rousse de Maradi) (Kagoné, 2004). Tant au niveau des ovins que des caprins, les races Mossi sont des métis issus du croisement entre les races sahélienne et Djallonké (Traoré et al., 2008a et b). Les races sahéliennes sont des animaux à longues cornes, hauts sur les pattes, filiformes, adaptés à la marche et à la sécheresse mais sensibles à la trypanosomose. Les races Djallonké sont naines, à poils ras présentant des cornes courtes ou absentes, de gabarit ramassé et trypanotolérantes.

Au Burkina Faso, l’élevage des petits ruminants est numériquement important. Les effectifs totaux du cheptel des petits ruminants à l’année 2006 sont estimés à 18 203 288 d’animaux dont 7 324 091 ovins et 10 966 197 caprins (MRA, 2006). Sur l’étendue du territoire du pays, les ovins et les caprins sont numériquement concentrés au niveau des zones sahélienne et nord soudanienne, avec plus de 65% du cheptel national de ces espèces (Tamboura, 1999 ; MRA, 2004). Globalement, plus de 82 % de la population burkinabé élèvent les deux espèces, avec en moyenne 1,9 ovin et 2,6 caprins par éleveur (MRA, 2004). Cette importance numérique varie d’une région à l’autre et en fonction des ethnies. Traditionnellement, les Peul sont reconnus comme des pasteurs et l’association agriculture élevage qui est une vieille pratique, est surtout réalisée par les autres ethnies (Mossi, Gourmantché, Bissa, etc.).

Au Burkina Faso, l’élevage des petits ruminants constitue une source monétaire non négligeable, notamment en milieu rural. Les offres et les ventes des petits ruminants sont les plus élevées du pays et l’importance économique des petits ruminants tient au fait que leur conversion monétaire est plus facile par rapport aux bovins (MRA, 2006). Leurs ventes ont lieu en toute saison et permettent de satisfaire les besoins en céréales, vêtements, argent de poche et la scolarisation des enfants. C’est donc à juste titre que Wilson (1983) note que les petits ruminants constituent en fait le compte courant des producteurs et les bovins le compte d’épargne de l’exploitation. Au niveau national, la deuxième enquête nationale sur les effectifs du cheptel a révélé que la viande de petits ruminants représente 26 % de la production nationale (Kagoné, 2004).

Un autre avantage des petits ruminants est qu’ils sont adaptés à la petite exploitation. En effet, ils ont besoin de moins d’espace que les bovins. Au niveau alimentaire, l’abattage des petits ruminants pour l’autoconsommation à l’échelle de la famille est plus réalisable que les bovins. A l’échelle d’un boucher, les petits ruminants sont à la portée des moins fortunés. Son abattage comporte moins de risque de mévente par rapport aux bovins. En outre, les petits ruminants présentent diverses fonctions socio–culturelles. En effet, ils sont utilisés souvent pour les sacrifices, les évènements religieux ou coutumiers (mariages, funérailles, baptêmes, etc) (Tamboura et Berté, 1996). A tout cela s’ajoute l’exploitation des déjections des ovins et caprins pour améliorer la fertilité des sols de cultures et les rendements des productions végétales.

Systèmes d’élevage des petits ruminants

Au Burkina Faso, les petits ruminants sont élevés selon deux grands systèmes d’élevage qui sont dictés surtout par les disponibilités en fourrages, en eau et aussi des facteurs sociaux. Ces systèmes se composent d’élevages traditionnels (extensifs) et améliorés (semi-intensifs et intensifs) (MRA, 2006). Dans la pratique, la distinction entre ces systèmes est basée à la fois sur la mobilité et les conditions de vie des animaux, ainsi que sur le mode d’utilisation des ressources alimentaires.

Système traditionnel 

Le système d’élevage traditionnel utilise très peu d’intrants zootechniques et renferme 86 % des troupeaux ovins et 90 % des troupeaux caprins (Kagoné, 2004). Cet élevage traditionnel est peu monétarisé et ne demande aucune spécialisation de la part des producteurs. Les faibles revenus des producteurs ne leur permettent pas d’introduire les intrants indispensables à l’expression de la productivité de l’ensemble des animaux élevés. Les acteurs de cet élevage sont nombreux et n’ont pas accès au crédit en général, en dehors des pratiquants de l’embouche traditionnelle dont l’activité nécessite la consommation d’intrants zootechniques et vétérinaires.

Le système traditionnel est de type extensif et se compose de deux variantes que sont :

– l’élevage transhumant qui est pratiqué surtout par des pasteurs Peul du nord du Burkina Faso en quête de meilleurs pâturages naturels et de points d’eau d’abreuvement des animaux pour maintenir l’effectif et assurer la survie du troupeau. Selon Wilson (1983), les Peul se classent dans le groupe des producteurs qui associent ce type d’élevage aux cultures pluviales avec 78 % de revenu brut tiré de l’élevage. Cet élevage se caractérise par un nombre élevé d’animaux et une faible productivité des animaux composés essentiellement de races sahéliennes (ovins et caprins) (Sanfo et al., 2000). Le lait trait au niveau des chèvres sert généralement à l’autoconsommation. Dans la zone Centre du pays, la part de la transhumance est estimée à 18,5 % pour les ovins et 24,3 % pour les caprins (MRA, 2003). Les investissements pour abriter les animaux sont inexistants. Les actions de protection sanitaire sont quelquefois limitées aux vaccinations des animaux contre les maladies infectieuses;
– l’élevage sédentaire est du type agro-pastoral à dominance agricole et pratiqué au niveau des villages, particulièrement dans les régions nord-soudanienne et sudsoudanienne par les producteurs ruraux. Selon Wilson (1983), c’est le groupe ethnique mossi qui vit d’agropastoralisme avec 10 % de revenu brut provenant de l’élevage. Cet élevage est le plus généralisé dans le pays et les acteurs sont très liés à leurs activités et souvent réunis en groupement ou association en vue de défendre des causes communes agricoles. Dans cet élevage, les animaux appartiennent à un propriétaire et le gardiennage est assuré par un berger rémunéré ou par un membre de la famille du propriétaire. Les troupeaux sont composés essentiellement de la race Mossi en régions nord-soudanienne et de la race Djallonké en région sud-soudanienne (Traoré et al., 2006) et de métis issus du croisement de ces races avec les races sahéliennes. Les productions animales sont importantes et commercialisées à certaines occasions pour satisfaire les besoins de la famille (activités socio-culturelles, les fêtes et les frais de scolarités des enfants, etc.). Cette variante se caractérise par la prise en charge des frais de gestion de la santé des animaux élevés et par l’intégration de l’élevage à l’agriculture, notamment dans les régions soudano-sahélienne et sud-soudanienne. Dans les exploitations, cela se traduit par la pratique de l’utilisation de la fumure organique pour fertiliser les champs de cultures et l’exploitation des résidus de récolte, et des fourrages fauchés et stockés pour assurer l’alimentation des animaux en saison sèche. Les investissements en infrastructures sont perceptibles, quoique limités généralement aux enclos de fortune en bois ou en banco. Dans ce système, l’embouche traditionnelle des ovins est largement pratiquée par les agrospasteurs qui exploitent intensivement les résidus de récoltes et les foins dans l’alimentation des animaux. L’embouche traditionnelle est de type familial. Les animaux à engraisser et leur alimentation proviennent en général du troupeau et de l’exploitation familiale. Parfois, les animaux à emboucher sont achetés auprès des éleveurs Peul transhumants.

Système amélioré 

Les fortes demandes en denrées d’origine animale (viande) exprimées par les populations ont eu pour conséquence le développement d’élevages améliorés autour des grands centres urbains du pays. Ces élevages qui sont en plein essor actuellement regroupent 14 % des troupeaux ovins et 10 % des troupeaux caprins du pays (Kagoné, 2004). Ils se composent d’ateliers d’embouche ovine qui sont le fait de nouveaux acteurs (opérateurs économiques, agro-pasteurs, fonctionnaires, etc.) en quête de diversification de leurs activités économiques et de leurs revenus. Ces acteurs sont orientés vers la réalisation de profit avec une tendance à la spécialisation. Ils sontsitués autour des grandes villes des différentes régions du pays avec une grande concentration autour d’Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. En fonction de leurs objectifs de production, les promoteurs investissent en intrants zootechniques et vétérinaires, en travail et en infrastructures pour exploiter les potentialités des animaux. Pour cela, ils font appel aux crédits auprès des institutions financières qui s’intéressent à ces acteurs modernes intervenant directement dans l’économie. La production de viande (ovine et caprine) est destinée aux marchés intérieur et extérieur (Ghana, Togo, Nigeria, Bénin et Côte d’Ivoire) (MRA, 2006).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : Elevage des petits ruminants
1.1- Petits ruminants élevés au Burkina Faso
1.2- Systèmes d’élevage des petits ruminants
1.2.1- Système traditionnel
1.2.2- Système amélioré
1.3- Contraintes de l’élevage des petits ruminants
1.3.1- Contraintes alimentaires
1.3.2- Contraintes sanitaires
Chapitre 2: Pratique de la médecine traditionnelle
2.1- Caractéristiques générales de la médecine traditionnelle
2.2- Situation de la médecine traditionnelle au Burkina Faso
2.2.1- Situation générale
2.2.2- Situation de la médecine traditionnelle en élevage
Chapitre 3: Strongles gastro-intestinaux des petits ruminants
3.1- Classification, identification et description des strongles gastro-intestinaux
3.1.2- Méthodes de diagnostics des strongles gastro-intestinaux
3.1.3- Description de l’espèce étudiée : Haemonchus
3.2- Cycle de développement et épidémiologie chez les petits ruminants
3.3- Pathogénie des strongles gastro-intestinaux chez les petits ruminants
3.4- Moyens de lutte contre les strongles gastro-intestinaux chez les petits ruminants
3.4.1- Actions sur le stade de vie libre du parasite
3.4.2- Actions sur le stade de phase parasitaire chez l’hôte
3.4.2.1- Anthelminthiques conventionnels
3.4.2.2- Elevage d’animaux résistants aux strongles gastro-intestinaux
3.4.2.3- Vaccination
3.4.2.4- Compléments alimentaires
3.4.2.4.1- Apport de protéines et d’oxyde de cuivre
3.4.2.4.2- Plantes à propriétés anthelminthiques
3.5- Modèles expérimentaux pour la recherche de l’activité anthelminthique
Chapitre 4 : Présentation des plantes étudiées
4.1- Anogeissus leiocarpus
4.1.1- Données botaniques
4.1.2- Propriétés chimiques et pharmacologiques
4.1.3- Emploi en médecine traditionnelle
4.2- Daniellia oliveri
4.2.1- Données botaniques
4.2.2- Propriétés chimiques et pharmacologiques
4.2.3 – Emploi en médecine traditionnelle
Deuxième partie : EXPÉRIENCES RÉALISÉES
Cadre de réalisation des travaux
Expérience 1: Traitements traditionnels des parasitoses digestives des petits ruminants
dans le plateau central du Burkina Faso
Résumé
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
1- Milieu d’étude
2- Méthodologie de l’étude
3- Analyse statistique
RESULTATS
1- Le degré et les motivations du recours à la médecine traditionnelle vétérinaire
2- Les tradipraticiens vétérinaires et leurs pratiques de traitement
2.1- Étiologie, épizootiologie et diagnostic du parasitisme des ruminants
2.2- Remèdes traditionnels contre le parasitisme digestif des petits ruminants
DISCUSSION
Conclusion
Expérience 2: Etudes préliminaires de l’activité anthelminthique in vitro des extraits
d’Anogeissus leiocarpus (DC.) et de Daniellia oliveri (Rolfe) utilisés en médecine
vétérinaire traditionnelle au Burkina Faso
Résumé
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
1- Enquêtes de terrain
2- Tests phytochimique et parasitologique
2.1- Matériel végétal et préparation des extraits des végétaux
2.2- Caractérisation des extraits aqueux lyophilisés
2.3- Test de l’activité antiparasitaire in vitro
RESULTATS
1- Modes traditionnels d’utilisation des deux plantes
2- Composition phytochimique des extraits des plantes
3- Effet des extraits sur les parasites adultes
DISCUSSION
Expérience 3: Effet anthelminthique in vitro de deux extraits de plantes médecinales
(Anogeissus leiocarpus et Daniellia oliveri) sur Haemonchus contortus, parasite des
ovins au Burkina Faso
Résumé
INTRODUCTION
MATERIAL ET METHODES
1- Matériel végétal et préparation des extraits
2- Matériel biologique
3- Procédures des tests biologiques réalisés
3.1- La collecte des œufs d’H. contortus
3.1.1- Test d’éclosion des œufs
3.1.2- Test d’embryonnement des oeufs
3.2- Effet des extraits des plantes sur les vers adultes
3.3- Analyses statistiques
RESULTATS
1- Inhibition de l’éclosion des oeufs (IEO)
2- Paralysie des larves (PL)
3- Effet sur les vers adultes
DISCUSSION
Expérience 4: Toxicité aigue et activité anthelminthique des extraits des feuilles
d’Anogeissus leiocarpus (DC.) et des écorces de tiges de Daniellia oliveri (Rolfe)
utilisés en médicine traditionnelle vétérinaire au Burkina Faso
Résumé
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
1- Test de toxicité aigue
1.1- Plantes et préparation des extraits
1.2- Animaux d’expérimentation
1.3- Procédures expérimentales
2- Test antiparasitaire au niveau des ovins
2.1- Animaux d’expérience
2.2- Plantes et préparation des décoctés aqueux
2.3- Protocole expérimental
2.4- Paramètres mesurés
2.4.1- Données cliniques, pondérales et hématologiques
2.4.2- Données parasitologiques
2.4.3- Analyses statistiques
RESULTATS
1- Toxicité aigue des extraits de plantes au niveau des souris
2- Suivi parasitologique au niveau des ovins
2.1- Données cliniques et para-cliniques
2.2- Infestation des animaux
2.3- Evolution pondérale
DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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