Pesticides et protection des cultures

Définition des pesticides

Un pesticide est défini comme toute substance ou association de substances destinées à repousser, détruire ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales et les espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages durant la production, la transformation, le stockage, le transport, ou la commercialisation des denrées alimentaires, des produits agricoles, du boi s et des produits ligneux (FAO, 1990 ; Diatta, 1997). Un pesticide est un produit chimique (industriel) composé de :
– matière active (ou association de plusieurs matières actives) ;
– diluant ou charge (substance neutre destinée à réduire la concentration de la matière active) ;
– adjuvants (généralement dépourvus d’activités biologiques) qui peuvent augmenter les effets toxiques du produit (Thiam, 2004).

Pesticides et protection des cultures

La protection des cultures est vitale pour l’homme car, selon l’adage, « l’agriculteur ne reçoit que ce que les parasites veulent bien lui laisser ». Elle est d’autant plus nécessaire que les plantes cultivées sont le plus souvent des variétés sélectionnées en vue d’améliorer leur rendement et la qualité des produits recherchés. Ces modifications de leur patrimoine génétique les rendent plus fragiles aux agressions de leur environnement, qu’il s’agisse des agressions d’organismes parasites ou phytophages, de la concurrence des mauvaises herbes ou d’accidents climatiques (Couteux et al, 2004). La protection des cultures met en œuvre surtout des méthodes chimiques utilisées dans des stratégies à la fois préventives et curatives. Les produits phytosanitaires exercent une action physiologique sur la croissance des végétaux. Plus de 1200 composés chimiques constituent les grandes familles de pesticides utilisés dans la lutte contres les ennemies des cultures et de la production (Schiffers, 1990).

Classification des pesticides

Il y a plusieurs types de classification des pesticides dont les plus importants sont :
– Classification selon la cible
– Classification selon la famille chimique
– Classification selon la toxicité
– Classification selon le mode d’action.

Classification selon la cible (Codazzi, 1989)
Selon la nature des nuisibles auxquels ils sont destinés, les pesticides seront dénommés insecticides, herbicides, fongicides, acaricides, nématicides, rodenticides etc. (Seel, 1999).

Classification selon la famille chimique (Kuiseu et al, 2003 ; Seel, 1999)
La classification selon la famille chimique fait référence à la nature chimique de la molécule. Dans cette classification, les pesticides sont regroupés dans les grandes familles que sont : les organochlorés, les organophosphorés, les carbamates, les pyréthrinoïdes, les régulateurs de croissance.
– Les organochlorés présentent dans leur formule chimique un ou plusieurs atomes de chlore. Ce sont des molécules qui renferment au moins une liaison carbone-chlore. Certains composés organochlorés existent dans la nature, d’autres sont des sousproduits de la combustion et des procédés industriels. Ils sont peu solubles dans l’eau, solubles dans les corps gras, stables à l’air, à la lumière et à la chaleur.

– Les organophosphorés ont dans leur formule chimique la présence de phosphore. Ce sont des esters de l’acide phosphorique, généralement très toxiques et volatils, liposolubles et moins persistants que les organochlorés. Les organophosphorés se subdivisent en trois groupes (Moll et al, 2002) :
o Les dérivés aliphatiques dont les principaux sont le tétraéthylpyrophosphate, le malathion, le diméthoate, le méthamidophos, l’acéphate etc.
o Les dérivés phényliques (l’éthyl- et le méthyl-parathion, le ronnel, le stirofos, etc.).
o Les dérivés hétérocycliques (le diazinon, le chlorpyryphos etc.).

– Les carbamates sont des dérivés de l’acide carbamique, peu solubles dans l’eau, peu stables, souvent très toxiques. Ils sont utilisés comme insecticides, herbicides et fongicides. Les carbamates insecticides sont des esters de l’acide N-méthylcarbamique.

– Les pyréthrinoïdes sont synthétisés à partir des substances naturelles. Ils sont faiblement volatils, très stables, fortement liposolubles. Les pyréthrinoïdes sont utilisés sur toutes les cultures et sous tous les climats (FAO, 1993).

– Les régulateurs de croissance sont rémanents, très peu solubles dans l’eau, utilisés en lutte préventive, fortement liposolubles (Thiam, 2004).

Composition des pesticides

Un produit traitant est presque toujours un mélange de plusieurs substances. Il contient tout d’abord la vraie substance traitante ou substance active. Il contient également un certain nombre de substances ajoutées ou substances d’appoint dont l’ensemble constitue ce l ’on appelle formule. La substance d’appoint améliorent l’effet da la substance active ou ajoutent certains propriétés au produit (Codazzi, 1989).

La substance active

C’est la matière chimique pure responsable de l’activité pesticide au sein d’une formulation (Diatta, 1997). C’est à dire la partie biologiquement active du pesticide dans une formulation (FAO, 1990). La substance active a différentes formules, c’est-à-dire qu’elle est mise en vente avec différents types de substances d’appoint en différentes quantités.

Les substances d’appoints (Codazzi, 1989) 

– Les solvants
Un solvant est un liquide dans lequel la substance active est dissoute dans l’emballage. Comme les substances actives ne sont pas toutes solubles dans l’eau, on doit utiliser un solvant spécial.
– Les émulsifiants
Les pesticides liquides sont presque toujours vendus sous forme concentrée. Il faut les diluer dans l’eau avant u sage. L’émulsifiant sert à faciliter la dilution du liquide concentré. Par dilution dans l’eau, les pesticides se détachent en très fines gouttelettes qui se répartissent régulièrement dans l’eau (émulsion).
– Les substances coulantes
Ces substances permettent aux pesticides de bien s’écouler sur les feuilles de la plante au lieu de rester en boulettes. Ces produits permettent à une même gouttelette d’humecter une plus grande surface de feuille.
– Les substances portantes
Pour mieux diluer la substance active d’une formule sèche (poudre ou gr anules), on a joute une substance portante solide qui se fixe à la substance active.
– Les dispersants
Le dispersant est mélangé aux pesticides en poudre insolubles dans l’eau. Cette substance a le même effet que les émulsifiants précité des formules liquides. Le dispersant permet à l a poudre de se disperser dans l’eau en particules très fines : le liquide devient homogène.
– Les agglutinants
L’agglutinant facilite le maintien du pesticide sur la surface des feuilles.
– Les colorants
les colorants diminuent les risques d’accident : ils rendent visible la différence entre graine traitée, donc toxiques et incomestibles, et graine non traitée. Parfois les pesticides en granules sont colorés pour permettre leur répartition régulière dans le sol.
– Les synergistes
Ces substances renforcent l’effet de la substance active. Chaque constituant a donc un rôle bien défini à jouer dans le produit final. La composition d’un produit phytosanitaire détermine certaines propriétés de la substance active à savoir son efficacité, sa persistance et sa toxicité (ONUDI, 1992).

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Table des matières

INTROUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- GENERALITE SUR LES PESTICIDES
I.1 Définition de pesticide
I.2 Pesticides et protection des cultures
I.3 Classification des pesticides
I.3.1 Classification selon la cible
I.3.2 Classification selon la famille chimique
I.3.3 Classification selon la toxicité
I.3.4 Classification selon le mode d’action
I.4 Composition des pesticides
I.4.1 La substance active
I.4.2 Les substances d’appoints
I.4.3 Les formulations
I.5 Mécanisme d’action des pesticides
I.5.1 Cas des insecticides
I.5.2 Cas des fungicides
I.5.3 Cas des herbicides
I.6Toxicité des pesticides
I.6.1 Toxicité aiguée
I.6.2 toxicité chronique
I.7 Persistance et bioaccumulation des pesticides
I.8 Notion de résidus
I.8 Dangers des pesticides
I.8.1 Dangers pour l’homme
I.8.2 Dangers pour l’environnement
I.9 Résistance aux pesticides
II- REGLEMENTATION DES PESTICIDES
II.1 Réglementation des pesticides au niveau international
II.2 Réglementation des pesticides au niveau sous-régional
II.3 Réglementation des pesticides au Sénégal
III- LES METHODES D’ANALYSE DES PESTICIDES
III.1 La méthode titrimétrique
III.2 La méthode spectroscopique
III.3 La méthode enzymatique
III.4 La méthode immunologique
III.5 Les méthodes chromatographiques
III.5.1 La chromatographie sur couche mince (CCM)
III.5.2 La chromatographie liquide à haute performance (HPLC)
III.5.3 La chromatographie en phase gazeuse (CPG)
IV- ALTERNATIVE A LA LUTTE CHIMIQUE
IV.1 La lutte biologique
IV.2 La lutte intégrée
IV.3 Les bonnes pratiques agricole (BPA)
DEUSIEME PARTIE : ANALYSE DES RESIDUS DE PESTICIDES
V- MATERIEL ET METHODES
V.1. Présentation de la zone d’étude
V.2. Matériel
V.2.1 Matériel végétal
V.2.2 Matériel chimique
V.2.3 Appareillage
V.3 Méthodologie d’étude
V.3.1 Enquêtes
V.3.2 Echantillonnage
V.3.3 Extraction et purification
V.3.3.1 Extraction
V.3.3.2 Purification
V.3.4 Analyse des extraits purifiés
V.3.4.1 Analyse par HPLC
V.3.4.1.1 conditions de travail
V.3.4.1.2 Détermination des longueurs d’onde des pesticides utilisés
V.3.4.1.3 Etablissement des droites de calibration
V.3.4.1.4 Analyse proprement dite par HPLC
V.3.4.2 Analyse par CCM
V.3.4.2.1 Conditions de travail
V.3.4.2.2 Analyse proprement dite par CCM
VI- RESULTATS ET DISCUSSION
VI.1 Résultats des enquêtes
VI.2 Résultats de l’analyse
VI.2.1 Résultats de l’analyse par HPLC
VI.2.1.1 Les droites de calibration des standards de pesticide
VI.2.1.2 Les chromatogrammes des étalons et de quelques extraits
VI.2.1.3 Résidus de pesticides détectés des échantillons prélevés au niveau champs
VI.2.1.4 Résidus de pesticides des échantillons prélevés au marché
VI.2.2 Résultats de l’analyse par CCM
VI.2.2.1 Les chromatogrammes
VI.2.2.2 Les rapports frontaux des étalons et des extraits analysés par CCM
VI.3. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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