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Limite de l’étude
Nous n’avons pu enquêter que 30 enfants victimes déscolarisation. Le nombre des parents enquêtés estde 30. Ce suivantes :
– Problème de communication avec la population cible .
– L’enquête a été réalisée pendant la saison de pluies, donc l’accès au Fokontany nous a fait perdre beaucoup de temps.
– L’absence du Directeur de l’EPP nous a empêchés detrouver des données suffisantes sur notre domaine de recherche.
D’autre part nous tenons à signaler que cette étude ne peut prétendre à une analyse approfondie de la « déscolarisation » dans le milieu urbain Malgache. Néanmoins, nous espérons que les responsables éducatifs prennent conscience de la dégradation de la situation malgré les réformes entreprises entre les années 70et 90 (Décentralisation, Démocratisation, Enseignement obligatoire dès l’âge de 6 ans).
Esquisse du plan
Notre étude est subdivisée en trois parties. La première partie est consacrée à l’approche conceptuelle de l’éducation scolaire et du développement en milieu urbain, la deuxième partie porte sur l’étude du milieu des enfants déscolarisées et l’analyse empirique sur les facteurs déterminants de la déscolarisation; et enfin la troisième partie présente les approches prospectives pour pallier aux problèmes de l’éducation.
Approche qualitative et quantitative de l’enseignement.
De point de vue économique, nous ne pouvons traiter que les grandeurs statistiquement définies, c’est-à-dire l’enseignement plutôt que l’ éducation. L’aspect quantitatif concerne surtout les recherches qui tentent de mettre en relief les éléments chiffrables dans le système éducatif. A ce propos nous pouvons présenter quelques domaines où s’accentuent particulièrement les recherches quantitatives : les taux de déperdition et de réussite scolaire, l’évaluation de l’efficacité interne et externe dusystème éducatif.
L’enseignement peut être considéré commela grande « industrie6 » de notre époque tant par les ressources humaines et financières qu’il absorbe, que par l’importance de sa production : les cadres administratifs et techniques qui jouent un rôle moteur dans le développement des sociétés actuelles.
l’enseignement : instance idéologique
Les problèmes liés à l’école et à la pédagogie montrent que l’enseignement n’est pas uniquement une question technique. Certes l’enseignement comporte un caractère universel, mais compte tenu des choix politiques du gouvernement concerné, l’école est le véhicule privilégié de diffusion d’une idéologie politiqueAinsi. le savoir dispensé par l’école n’est pas neutre, il existe un arbitraire culturel du fait que chaque régime possède une politique nationale en matière d’éducation.
Les concepts d’habitus, de capital culturel, capital économique et capital social, ainsi que la reproduction de l’inégalité sociale par l’imposition d’un arbitraire culturel vont se greffer avec le « cercle vicieux de la pauvreté » observé ansd la commune urbaine de Toamasina et particulièrement dans le Fokontany de Morarano.
Ancrage théorique par rapport au fokontany de Morarano Toamasina
Au premier abord, nous constatons que les comportements d’offre et de demande de capital contribuent à définir un bas niveau en matière d’investissement dans la commune. A cela s’ajoute l’étroitesse des marchés qui n’incite pas les entrepreneurs à développer des projets. La faiblesse de l’investissement ne permet pas un accroissement de la productivité du travail, déjà pénalisée par une sous accumulationde capital humain. La commune se trouve piégée dans une succession de cycle vicieux qu’il audraf briser. Cependant, pour briser ce cercle, il faut accroître les capacités de financement qui passent par des reformes financières et l’attraction des capitaux étrangers par exemple, ainsi que l’élargissement du marché intérieur. Tout ceci en améliorant les infrastructures du capital humain que sont la santé et l’éducation.
De plus, nous constatons que, généralement, les pays sous-développés comme Madagascar, en raison de la faiblesse de la demande interne liée à la faiblesse des revenus, sont dans l’incapacité de lancer des projets d’investissements rentables aptes à déclencher le processus de développement. Du côté de l’offre, la faible capacité d’épargne résulte du bas niveau de revenu réel, qui lui-même reflète la faible productivité qui résulte, à son tour, du manque de capital, un manque de capital, qui lui-même est le résultat de la faible capacité d’épargne, ainsi, le cercle est fermé.
Dans ce sens, les habitants s’ils ne sont pas des salariés dans le secteur public et le secteur privé étroit, vont se cantonner dans la culture des petites « parcelles » avec des moyens rudimentaires ou s’investir dans le petit commerce illicite (secteur informel). Leur revenu est si bas qu’ils ne peuvent que reproduire « simplement » (reproduction simple) leur demande, par manque de productivité (dans l’agriculture) et manque de capital (dans le secteur informel). C’est cette partie de la population qui est cependant la plus prolifique en matière de natalité. D’où un appauvrissement constant qui va reproduire indéfiniment le cercle vicieux de la pauvreté. L’éducation scolaireva-t-elle conforter ce cercle ou être un instrument de libération pour briser ce cercle ?
À partir de l’avènement de la deuxième république
Après 1960, année de son indépendance, Madagascar acherché son identité nationale après 64 ans de colonisation. Les étudiants malgaches ont aspiré à un enseignement adapté aux réalités locales. C’est une des causes des manifestations de « Mai 1972 ». En 1975 avec l’arrivée du président Ratsiraka au pouvoir et l’adoption de la « Charte de la révolution socialiste malgache », l’éducation joue un rôle essentiel, car c’est à elle que revient la tâche de former « des citoyens élevés selon les principes nouveaux ud socialisme, ayant des capacités physiques intellectuelles et morales nécessaires, et dont le savoir et les connaissances serviront effectivement aux progrès de Madagascar ».
Par ailleurs le développement de Madagascar dépendpour une grande part de la qualité de l’enseignement proposée par son systèmeéducatif à partir des principes suivant : Décentralisation, Démocratisation, et Malgachisation.
L’historique et la nature de l’enseign ement à Madagascar nous ont permis de comprendre le fonctionnement de la machine scolaire, de l’organe de conception au niveau du processus de décision jusqu’au plus bas de l’échell c’est-à-dire de l’instituteur de brousse du temps de la colonisation. Il est destiné à former des cadres indigènes auxiliaires indispensables à l’organisation administrative de l a colonie et l’adaptation de l’école primaire à l’économie urbaine paraît être un mythe : le politique, souvent prime sur le pédagogique. Nous avons ainsi pu découvrir que les problèmes cruciaux, les points encore en litige qui préoccupent aujourd’hui l’Etat Malgache ont été déjà l’objet de débats, d’écrits polémiques en l’occurrence, le statut de la langue d’enseignement et les disparités régionales.
Situation et répartition selon le niveau d’instruction de la population
La population âgée de quatre ans et plus est classée en quatre catégories selon le niveau scolaire atteint :
(i) sans instruction : ceux qui n’ont jamais fréquenté l’école ou qui ont atteint au maximum la troisième année du primaire .
(ii) niveau primaire : ceux qui ont achevé au moins la quatrième année du primaire (T4ou la classe de 8ème) et n’ont pas dépassé la classe de 4eme des collèges .
(iii) niveau secondaire : ceux qui ont achevé au moins la classe 3éme des collèges et au plus une classe terminale : et enfin.
(iv) niveau supérieur : ceux qui ont obtenu le baccalauréat ou ont déjà fréquenté un établissement d’enseignement supérieur.
Les relations entre le milieu urbain et les modes de comportements
Le milieu urbain peut donc s’appréhender comme un espace écologique spécifique induisant des attitudes, des valeurs et des comportements formant une culture propre. Cette culture urbaine est marquée par :
L’autonomie individuelle : l’individu, en ville, s’affranchit du contrôle q u’exerçaient sur lui les petits groupes. L’anonymat devient la règle car, le plus souvent, les individus se rencontrent sans se connaître.
La superficialité des comportements: si les contacts sont plus nombreux ils sont plus impersonnels et plus fragmentés. L’individu dépenseson temps en une multitude d’activités situées à des endroits différents qui ormentf autant de milieux séparés.
La distinction des attitudes : La ville permet de relâcher les contraintes qu’e xercent les sociétés locales ou les petits groupes sur l’individu et qui conduisent à des inhibitions et des refoulements. Les processus de compétition sontplus ouverts et chacun peut mieux exprimer son originalité, son excentricité, sa marginalité.
La rationalité des manières d’agir et des activités. La vie urbaine provoque un accroissement en nombre et en intensité des stimulations (bruits, distractions, mobilité, mentalité…). L’individu s’en protège en réagissant par des comportements étudiés, rationnels. Par ailleurs, l’utilité, l’exactitude et la ponctualité rythment les relations. Ainsi les rapports entre les individus et les groupes sont limités et fragmentés.
Ségrégation spatiale et sociale
Comme l’espace rural, l’espace urbain focalise des processus de compétition qui se marquent par des occupations différenciées de l’espace. La ségrégation urbaine signifie que les espaces privilégiées de la ville sont occupéesinégalement.
Par l’ensemble de ses caractéristiques, que se soit la profusion et la qualité de ses équipements ou l’extrême sélection sociale qui s’yopère, le centre de la ville est le lieu par excellence de la ségrégation. La commodité d’accèsaux services qu’il offre est d’autant plus inégalement partagée que ce sont les mêmes couchesde la population les plus instruites et les plus favorisées par la fortune, celles qui ont aussi la plus grande maîtrise de leur temps et la pratique la plus aisée de l’espace, qui ont à la fois, dans la plus forte proportion, leur résidence et leur lieu de travail. La ségrégation sociale s’est donc renforcée dans l’espace réservant progressivement cette remarquable accumulation d’équipements à la bourgeoisie et à la partie supérieure des couches moyennes salariées.
La ségrégation spatiale renvoie donc à la ségrégation sociale puisque dans ces stratégies pour l’appropriation des espaces valorisés, les catégories sociales dominantes disposent d’atouts qui permettent d’occuper les pos itions les plus favorables.
Cette répartition inégale de l’espace, à la fois quantitative et qualitative, concerne trois domaines principaux :
– le logement, dont la valeur est largement fonction de son coût d’acquisition ou de location, lui – même déterminé par sa position dansl’espace urbain .
– les équipements collectifs, leur densité et leur degré d’utilisation ; qu’il s’agisse des équipements culturels (écoles, universités…), sociaux (hôpitaux, crèches,…), ou de loisirs (espaces vertes, installations sportives) .
– les lieux de travail : les activités économiques dominantes – bureaux et sièges des grandes sociétés – étant concentrées dans les endroits les plus valorisés au détriment du logement ou des activités en déclin (industries ouartisanat).
Ségrégation et acteurs sociaux
Pourtant la ségrégation urbaine ne résulte pas strictement de l’état des rapports socio – économiques, d’autres facteurs contribuent à façonn er l’espace de la ville et à limiter la portée de la ségrégation. Ainsi en est – il des interventions publiques : celles de l’Etat, des administrations et les communes.
L’Etat et les municipalités édictent toute une gamme de normes qui balisent le droit de l’urbanisme, de la construction, de la propriété etde la location.
L’action des administrations spécialisées conduit à une pluralité de recrutement des habitants qui résident dans le parc des logements échappant à la sphère du marché privé.
Dans ce cas, l’état des rapports des forces socio – économiques établit un contraste d’autant plus évident qu’il se marque dans la vie urbaine : La ville se divise entre quartiers populaires et «beaux quartiers », entre centre et banlieue, les premiers offrant sécurité et qualité de vie, les seconds souffrant de la mauvaise qualité des constructions, d’une densité et surtout de la misère et de la pauvreté.
Historiquement, la pauvreté s’est concentrée dans esl zones rurales. Mais à mesure que le gros de la population migre de la campagne à la ville, la pauvreté devient de plus en plus un phénomène urbain. Celle – ci nous amène à la deuxième section.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1- CONTEXTE
2 – Choix du thème et du terrain
3-Problématique
4-Hypothèses
5-Objectifs :
6-Méthodologie d’approche
A- Les étapes de la recherche
a) – le travail bibliographique :
B- les outils
C- Limite de l’étude
D- Esquisse du plan
PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L’EDUCATION SCOLAIRE ET DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’EDUCATION SCOLAIRE
SECTION 1 : Théories de la sociologie de l’éducation
1-Définition de l’Education
2 – Le fonctionnalisme
3-La théorie de la « Reproduction »
4-L’enseignement :
a- Approche qualitative et quantitative de l’enseignement.
b- l’enseignement : instance idéologique
C- Ancrage théorique par rapport au fokontany de Morarano Toamasina
CHAPITRE II: CADRE GENERAL DE L’ENSEIGNEMENT DANS LA SOCIETE
Généralité
SECTION 1 : Aperçu de l’éducation scolaire à Madagascar
A – Historique :
1- Avant l’avènement de la deuxième république :
2 – À partir de l’avènement de la deuxième république :
B –Situation et répartition selon le niveau d’instruction de la population
a- Niveau d’instruction de la population.
b- Alphabétisation
CHAPITRE III : LA PAUVRETE EN MILIEU URBAIN
SECTION I : Le concept du milieu urbain et ses caractéristiques
A- Définition de milieu urbain
B- Ses caractéristiques
1- caractéristiques démographiques
2- morphologie
3- Ses fonctions urbaines
C- Les relations entre le milieu urbain et les modes de comportements
D- La ségrégation urbaine
1- Ségrégation spatiale et sociale
2- Ségrégation et acteurs sociaux
SECTION II : La pauvreté
Définition de la pauvreté
A- La notion de la pauvreté selon les économistes
1- Une approche en termes de revenu nominal
2- Une approche en termes de revenu réel
3- Une approche en termes de satisfaction
4- Une approche administrative
B- La pauvreté urbaine
C- Les rapports de genre
Section III : La notion de développement
A- Définitions de développement
B- les théories de développement
1- La théorie du cycle vicieux de la pauvreté (TCVP)
2- La théorie d’effet de démonstration
3- La théorie de la dépendance
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU MILIEU DE VIE DES ENFANTS DESCOLARISES ET ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA DESCOLARISATION.
Chapitre IV : PRESENTATION GENERALE DU FOKONTANY
Section I : Cadre Général du Fokontany
I.1 – Cadre Géographique
I.2- Historique du Fokontany.
I.3. La population du Fokontany
I.4.Caractéristiques de la population.
I.5.Population scolarisable
I.6. Les infrastructures collectives
Section II : le contexte familial des enfants déscolarisés
II.1 : la situation du groupe étudié.
II.2 : les établissements d’origine des enfants déscolarisés
II.3 : le niveau d’instruction des déscolarisés
II.4 : Occupation actuelle des enfants :
II.5 : Les loisirs
II.6 : Répartition des enfants suivant leurs familles.
II.7 : Nombre des fratries et charges par famille.
II.8 : Importance de relation entre parents et enfants.
Section III : Contexte socio-économique dans lequel vivent les enfants déscolarisés
III.1 : l’agriculture en tant qu’activité principale des parents.
III.2 : Elevage en tant qu’activité d’appoints
III.3 : Autres activités
III.4 : contexte socioculturel dans lequel évoluent les déscolarisés :
III.4.1 : Vie culturelle et tradition communautaire
III.4.2 : La scolarisation face à la persistance de la tradition.
Chapitre V : ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA DESCOLARISATION
Section I : Les facteurs de la déscolarisation venant des enfants eux-mêmes
I. La grossesse non désirée.
I.1- le redoublement ou le triplement de classe
II – La Pauvreté de la famille comme facteur de la déscolarisation.
II.1 : Faible revenu des parents
II.2 Le travail des enfants comme supplément de revenu familial
II.3 DESCOLARISATION DUE AUX TROUBLES DU MILIEU FAMILIAL
II.4 : ATTACHEMENT A LA TRADITION ANCESTRALE
II.4.1 : La supériorité de l’homme par rapport à la femme.
II.4.2 : Forte autorité parentale.
II.5 : PROBLEMES RELATIFS A LA SCOLARISATION DES ENFANTS
II-7 : Responsabilité des enseignants et des parents dans la déscolarisation des enfants
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES POUR PALLIER AUX PROBLEMES DE DESCOLARISATION ET LES ROLES DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DEVANT UN TEL PHENOMENE
CHAPITRE VI : PERSPECTIVES POUR L’AMELIORATION DE L’EDUCATION SCOLAIRE
Section I : Les rôles des parents et de la communauté.
I-1 : Les rôles des parents
I.2 : Les rôles de la communauté
A- Eveiller la responsabilité par la participation
B- Organisation de la vie en société.
C- Améliorer la condition de vie socio-économique
Section II : Perspectives pour l’école
II.1 : Amélioration de la scolarisation
II.2 : Améliorer la méthode pédagogique
A- Favoriser les relations entre les professeurs et les enfants
B- Mettre en place des rencontres entre parents et maîtres.
Section III. Perspectives pour l’Etat
III.1 : Susciter l’application des droits de l’enfant
III.2 : Favoriser ou insérer le travail manuel dans le programme scolaire.
III.3 : Création des infrastructures.
III.4 : Renforcement de capacité.
Chapitre VII : AUTRES PERSPECTIVES APPLICABLES
Section I : la lutte contre la déscolarisation comme lutte contre l’injustice sociale
Section II : Rôles des travailleurs sociaux face aux problèmes de la déscolarisation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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