Soutenance mémoire
Pour une meilleure stratégie de développement et de sortie de la pauvreté, nombreux pays se sont focalisés sur le développement à la base appelé encore « développement local ». En effet, c’est un concept bien ordinaire et ses actions engagent les différentes collectivités à chercher les moyens d’améliorer leur niveau, cadre et milieu de vie à travers la promotion des différents secteurs d’activité qui s’y trouvent. Pour le cas de Madagascar, classée 154ème sur 187 selon le Programme des Nations Unies pour le Développement en 2014, le pays est toujours affronté au défi de la pauvreté. C’est ainsi que le développement local est constamment une priorité des différents programmes de développement de l’Etat. Nous pouvons citer le PNDR ou Programme National de Développement Rural, établi en 2006, visant, d’une part, à améliorer la sécurité alimentaire et augmenter la production et la transformation agricole, et d’autre part, à développer les marchés et organiser les filières porteuses . En effet, ce programme a une grande orientation sur l’agribusiness vue que la Grande Ile est un territoire essentiellement agricole disposant une énorme potentialité dans ce secteur grâce à ses conditions climatiques, ses caractéristiques géographiques et l’abondance de ses ressources naturelles. De plus, s’il y a une production agricole qui a connu depuis près de vingt ans une mutation de son marché sous l’impulsion de la mondialisation, ce sont bien les graines oléagineuses, plus particulièrement la filière soja, avec 10 650 kilos produits dans le monde chaque seconde selon des statisticiens français dans leur site planetoscope. La production de soja a plus que doublé au cours des vingt dernières années, atteignant 264,3 millions de tonnes pour l’année 2013. Sa principale zone de production à Madagascar se situe dans la Région Vakinankaratra.
Or, un grand paradoxe a été constaté. Bien que la Région soit riche en ressources naturelles (forestières, halieutiques et environnementales) et en ressources humaines (main d’œuvre agricole), elle n’arrive pas à les exploiter efficacement et ne parvient pas à saisir les opportunités qui lui sont ouvertes sur le marché de soja. Ainsi, la problématique qui se pose est : comment les perspectives de promotion du secteur des graines oléagineuses auprès des opérateurs économiques peuvent-elles contribuer au développement local, en commençant par la filière soja de la Région Vakinankaratra ?
D’après l’observation faite sur les liens entre la promotion de la filière soja auprès des opérateurs économiques et le développement local dans Vakinankaratra, les hypothèses qui vont suivre sont donc maintenues. Premièrement, les perspectives de promotion de la filière soja permettront d’augmenter la productivité agricole et la disponibilité financière de la Région et contribueront à générer des impacts économiques important du point de vue de la création d’emploi, la création d’entreprise de transformation des produits et la diminution de la pauvreté. Deuxièmement, le non développement de la filière soja est dû à la méconnaissance de la filière par les opérateurs qui ne peuvent donc pas contribuer au développement des filières et solutionner le problème d’infrastructure. Finalement, la stratégie de promotion basée sur les marchés intérieur et extérieur permettra de contribuer au développement de la Région.
OBJET DE L’ETUDE
LA FILIERE A ETUDIER
Généralités
Le Soja qui est une légumineuse originaire des régions chaudes du sud-est de l’Asie constitue l’une des principales cultures au niveau mondial pour ses graines oléagineuses. Il est utilisé dans l’alimentation de l’homme et des animaux tels que les vaches laitières, les porcs, les poissons et les volailles sous formes de farine et de tourteaux. La graine de soja est composée de protéine, d’hydrates de carbone solubles (saccharose, stachyose, raffinose, autres), d’hydrates de carbone non solubles (fibre alimentaire), d’huile, d’eau et de minéraux.
Parmi les aliments les plus versatiles, la graine de soja est une source très riche en nutriments essentiels.
Le soja est notamment riche en protéines. Parmi les vingt acides aminés que possèdent les protéines dans la nature, huit sont dits indispensables. En effet, l’organisme humain n’est pas capable de les fabriquer ainsi, il faut les procurer dans l’alimentation pour éviter toute carence. Le soja a la particularité de renfermer tous les huit. En outre, il a été démontré que 1 kg de soja équivaut en protéines à 40 kg de manioc, 13 litres de lait de vache, 3 kg de viande de bœuf et 60 œufs de poule. Entre autres, il est massivement consommé grâce à sa grande richesse en protéines, glucides, lipides, vitamines A et B, de calcium, de zinc, de fer, de potassium et de magnésium. Voici quelques illustrations :
➨ L’huile de soja est riche en acides gras et ne contient pas de cholestérol. Il sert à préparer: des margarines, des graisses végétales, de l’huile de table, des vernis, des peintures, des savons, des laques, de l’encre d’imprimerie, de la glycérine, des lubrifiants, des huiles siccatives, des huiles d’éclairage… etc.…
➨ Les graines de soja sont riches en calcium, fer, zinc, phosphate, magnésium et vitamines B.
➨ Les graines sèches sont utilisées de diverses façons pour l’alimentation humaine : telles quelles, réduites en farine, sous forme de préparations diverses (sauces, soupes, galettes….etc.), sous forme de lait frais ou condensé, sous forme de fromage, sous forme de café… etc…
➨ La partie sèche (solide) de la graine fournit une quantité de produits comestibles.
➨ Les farines et le gruau de soja sont utilisés dans l’industrie de la pâtisserie commerciale pour conditionner et blanchir la pâte.
➨ La lécithine, extraite de l’huile de soja, est utilisée dans plusieurs domaines, des médicaments aux revêtements de protection. Elle sert aussi à l’extraction de caséïne, en confiserie, en chocolaterie, à la fabrication de caoutchouc synthétique, de produits imperméables, de fibres textiles : soies et laines artificielles.
➨ Le soja est la source naturelle la plus riche en fibres alimentaires. Les cosses de soja sont transformées en pains de son et de fibres, en céréales et autres en-cas.
➨ La farine déshuilée de soja entre pour une bonne part dans l’industrie alimentaire : biscuiterie, boulangerie, pâtisserie, pâtes alimentaires, laiterie, fromagerie, aliments pour enfants, aliments de régime (diabétiques).
Par ailleurs, les valeurs nutritives de la graine de soja sont nombreuses selon European Natural Soyfoods Manufacturers Association en 2009 comme :
➨ C’est une prévention des affections cardio-vasculaires. Il a été démontré qu’une consommation quotidienne de 25 g de protéines de soja ou de produits à base de soja permet de rééquilibrer l’alimentation et de faire baisser le taux de cholestérol dans le sang.
➨ C’est une prévention des cancers. Une série d’études montrent que le soja peut empêcher ou retarder la croissance de tumeurs cancéreuses. En effet, les isoflavones, molécules essentiellement présentes dans le soja, peuvent diminuer le risque de déclenchement du processus de division cellulaire.
➨ C’est aussi une prévention de la lithiase rénale. Il a été recommandé de rééquilibrer le régime alimentaire en diminuant la part des protéines animales (en partie responsable de la formation des calculs rénaux) au profit des protéines végétales (notamment de soja).
➨ Pour le sportif, le soja représente un allié idéal du fait que ses protéines sont de bonne qualité nutritionnelle, sans cholestérol, et comporte un apport énergétique modéré.
➨ C’est un régime alimentaire très favorable du fait qu’il peut apporter moins de calories et plus de protéines, ce qui le rend particulièrement intéressant dans l’alimentation d’aujourd’hui. En outre, l’existence des fibres alimentaires peut diminuer la densité énergétique du repas. D’après encore ENSA en 2009, le soja est un aliment 100% végétal, à la fois savoureux et nutritionnellement avantageux pour lutter contre l’obésité.
La filière soja à Madagascar
En effet, la Grande Ile dispose d’une immense surface cultivable, estimée à 18 millions d’hectares selon la recherche de l’EDBM en 2011. De plus, la diversité des sols permet l’exploitation de différents types de cultures, notamment les fruits et légumes sur les hautes terres, les oléagineux (arachides, soja…), le coton et la canne à sucre dans le sud-ouest et le nord-ouest, les cultures de rentes (vanille, café, girofle, poivre, letchis) sur la côte Est.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : METHODES
I.1. OBJET DE L’ETUDE
I.1.1. LA FILIERE A ETUDIER
a) Généralités
b) La filière soja à Madagascar
I.1.2. LE SITE D’ETUDE
I.1.3. LES OUTILS D’ANALYSE
I.1.4. LES DOCUMENTS DE BASE
I.2. METHODE
PARTIE II : RESULTATS ET DISCUSSIONS
II.1 LES INDICATEURS
II.1.1. INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES
II.1.2. INDICATEURS DE CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET DE PAUVRETE
II.1.3. INDICATEURS MACROECONOMIQUES
II.2 ANALYSE DU MARCHE MONDIAL DU SOJA
II.2.1. EVOLUTION DU MARCHE DE SOJA
II.2.2. PRODUCTION ET CONSOMMATION
a) Production
b) Consommation
II.2.3. IMPORTATION ET EXPORTATION DE SOJA
a) Importation
b) Exportation
II.3 ANALYSE DE LA SITUATION LOCALE DU SECTEUR
II.3.1. ANALYSE DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS DE MADAGASCAR
II.3.2. LA PRODUCTION A VAKINANKARATRA
a) Historique du Soja dans la Région Vakinankaratra
b) Les acteurs concernés
c) La commercialisation du soja dans le Vakinankaratra et dans d’autres Régions
d) Les superficies cultivables, cultivées et irriguées
II.4 MATRICE SWOT
II.4.1. ANALYSE EXTERNE
II.4.2. ANALYSE INTERNE
II.4.3. DIAGNOSTIC
II.5 LA QUESTION DE DEPART ET LES HYPOTHESES
PARTIE III : RECOMMANDATIONS
III.1 STRATEGIE A ADOPTER SUR LE PLAN INTERNATIONAL
III.1.1. STRATEGIE DE COMMUNICATION A ADOPTER
III.1.2. DEMARCHE DE COMMUNICATION
III.2 STRATEGIE A ADOPTER SUR LE PLAN LOCAL ET NATIONAL
III.2.1. SENSIBILISATION
III.2.2. FORMATION ET VULGARISATION
III.3 CREATION D’UNE CHAINE DE VALEUR
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
RESUME
