Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage 

La pause : se relâcher pour se concentrer

J’ai alors tenté de répondre à cette problématique en instaurant, pour chaque élève, des moments de césure après la plupart des activités, pour leur permettre de « relâcher » leur attention. Il ne s’agit pas réellement de relâcher son attention mais de la porter sur un objet différent de l’apprentissage qui vient d’être exprimé en classe. Ainsi chacun des élèves, après une activité, a la possibilité de prendre une brève pause. Cette pause est essentielle à l’apprenant car cela lui permet de trier les informations qu’il a reçu tout en se préparant à celles qu’il va recevoir ensuite. L’aménagement dès lors appliqué dans ma classe a fait place à une nouvelle faille : le manque d’équité dans ce temps de pause. En effet, comme cet entracte est réservé aux transitions entre les séances, certains élèves, plus rapides, ont la possibilité de faire une plus longue pause que la majorité des élèves et d’autres, beaucoup plus lents sont « attendus » et n’ont rarement, voire jamais la possibilité d’accéder à ce temps de relâchement.
Les écarts étaient donc creusés. De plus, suivant la longueur des temps de pause, les élèves qui avaient bénéficié de longues minutes s’étaient dissipés et/ ou avaient distrait la classe alors que les « retardataires » qui n’avaient pas eu du tout cet instant avaient de plus en plus de mal à rester concentrés et montraient des signes de résignation. La solution n’est donc pas collective et les transitions doivent devenir elles aussi des moments de différenciation. Pour les élèves dits « rapides », l’aménagement ne fut pas compliqué à trouver, des activités ludiques et des exercices de réinvestissement, proposés à la suite d’une séance ou rangés dans une pochette et effectués en autonomie étaient déjà présents. Le tutorat joue une grande place également dans cette phase transitoire car il ne semble pas perçu par les élèves comme du « travail » mais comme une manière de se mettre en avant, de coopérer et de « parler ». Les tuteurs peuvent d’ailleurs exprimer aux plus lents leurs stratégies pour être plus rapide (par exemple en mathématiques ou en exprimant un moyen mnémotechnique en français). Les diverses responsabilités attribuées aux élèves dans la semaine permettent également des actions tout au long de la journée. A l’issue deces aménagements, il reste tout de même des inégalités car les élèves de cette classe ont un écart de vitesse d’exécution trop prononcé.
Comme il est nécessaire que chacun puisse avoir cette « coupure », le professeur doit faire en sorte que tous aient cet instant sans excès – qui pourrait mener à une dispersion – ni insuffisance – qui serait quasiment inutile. Pourtant, le vrai défi, celui qui m’a été le plus compliqué à relever, a été d’accepter qu’il y a des temps qui ne sont pas consacrés à une séance guidée par le professeur et qui sont régis par l’autonomie instaurée et l’envie des élèves.
Les moments de transition ne sont pas des moments de pleine évasion, il s’agit tout de même pour les élèves de travailler une compétence du programme, même si celle-ci fait partie d’un cycle antérieur (travail de la motricité fine si l’élève décide de faire un jeu de construction, un dessin). Certaines séances permettent également aux élèves de porter leur attention sur un objet différent sans pour autant sortir de l’apprentissage voulu à une période donnée.
Quelques matières sont plus associées à des instants « récréatifs » alors qu’ elles développent de nombreux points du programme de l’éducation nationale, en particulier dans les compétences à acquérir à l’oral ou en éducation morale et civique. C’est ainsi que la répartition des séances se fait stratégiquement : les matières associées par les élèves au travail seront entrecoupées des séances considérées comme plus légères et divertissantes comme du théâtre, de l’art ou de la récitation.
Parfois il peut aussi arriver que la classe soit plus compliquée à « récupérer » si la séance dite légère a conduit vers trop de rire, de dissipation. Bien que l’amusement ne soit pasà proscrire, il faut d’une part pouvoirl’anticiper et le prendre en compte pourla séance à suivre et d’autre partsavoir gérer au mieux les moments amusants pour ne pas peiner à recentrer ses élèves.
Les aménagements, bien que personnalisés selon la rapidité des élèves, gagnent à être différenciés selon les différents profils présents dansma classe. Comme dans la majorité des classes, certains de mes élèves rencontrent plus de difficulté d’attention que d’autres. Pour ceux-là, il sera important de veiller à ce qu’ils profitent pleinement des temps de pause, par des activités calmes ouqui impliquent de bouger, de se dépenser physiquement.
Pour ces enfants particulièrement mais aussi pour tous les autres, le fait de déposer son attention sur soi-même, sur son fonctionnement et sur ses ressentis est un moyen d’accéder plus facilement à la focalisation et à la recentration.

La relaxation au service de l’attention

Un de mes premiers souhaits en tant que professeur des écoles stagiaires était de parvenir à un climat de classe bienveillant basé sur le respect de soi et des autres. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers la relaxation. Trois séquences y ont été consacrées : la première sur les émotions et leur gestion, la seconde sur le corps et les sensations qu’il apporte et une troisième sur le respect et la compréhension des autres.
Ces séquences ont pu permettre à l’ensemble des élèves d’être plus reposés et attentifs pendant les séances.
La séquence « Mes émotions », adaptable aux cycles 1, 2 et 3,travaillée en période 1 avec les élèves avait pour objectif principal la gestion des émotions, en particulier dans le milieu scolaire. Connaître ses émotions et savoir comment les gérer permet moins d’inattention.Au terme de ce travail, un affichagespécifique fut exposéen classe et a fait référence tout au long de l’année. Lorsque le besoin se faisait ressentir pour un élève, il pouvait aller consulter cette affiche et y trouver des informations qui lui permettraient de gérer au mieux l’émotion qui le dépasse. Un coin « pour se calmer » a également été défini avec la classe, près de la bibliothèque. L’aménagement de la salle de classe n’a malheureusement pas permis de dégager un endroit propre à la détente mais je veillerai, pour les années à venir, à marquer davantage la différence entre l’espace de détente et l’espace de travail.
La séquence « être attentif à mon corps » a été faite en période 3, suite à deux problèmes qui devenaient trop importants en classe : l’agitation et les sorties de classe (envie d’aller boire, aux toilettes, maux de tête/de ventre) trop fréquentes. Ainsi, au travers d’exercices de relaxation fait en majorité dans le préau, les élèves ont pu être attentifs à des sensations connues comme inconnues (battements du cœur, respiration, sensations relatives aux sens) et revenir en classe moins agités. Pour les sorties trop nombreuses et souvent injustifiées, l’autonomie des élèves a été développée.
Ces séquences ont permis aux élèves de comprendre ce qui était attendu d’eux en terme de comportement et de climat à construire. Ils connaissent quelques outils pour se sentir mieux même si les moyens déployés grâce à ces séquences ne répondent pas systématiquement à tous les élèves de la classe.
A ce travail ponctuel, un temps quotidien est consacré au bien-être, il s’agit d’un rituel au retour de la pause méridienne durant quelques minutes ( de 5 à 10), sous forme de « temps calme ». Pendant ce moment, une musique douce est passée en classe, la lumière est tamisée et les élèves vaquent à une activité calme de leur choix : lecture, repos, dessin. Lorsque la classe est moins dissipée au retour du déjeuner, ce temps peut être consacré à une lecture offerte de la part du professeur, sans obligation d’écoute de la part des élèves. Seul le silence et le calme sont réclamés. Sans ce temps calme, les élèves rentraient en classe encore excités de leurs jeux et il était plus difficile de créer une ambiance propice aux apprentissages. Avec, ils peuvent se reposer et être moins perturbés par la transition entre l’univers périscolaire et scolaire.
Toutes ces propositions semblent fonctionner dans ma classe mais dans une certaine mesure.
Tous les élèves n’ont pas besoin des mêmes outils au même momentet des moyens adaptés doivent être développés. C’est avec davantage d’expérience que je pourrai me construire une « banque de ressources » pour ces élèves.une pochette et effectuésen autonomie étaient déjà présents. Le tutorat joue une grande place également dans cette phase transitoire car il ne semble pas perçu par les élèves comme du « travail » mais comme une manière de se mettre en avant, de coopérer et de « parler ». Les tuteurs peuvent d’ailleurs exprimer aux plus lents leurs stratégies pour être plus rapide (par exemple en mathématiques ou en exprimant un moyen mnémotechnique en français). Les diverses responsabilités attribuées aux élèves dans la semaine permettent également des actions tout au long de la journée. A l’issue deces aménagements, il reste tout de même des inégalités car les élèves de cette classe ont un écart de vitesse d’exécution trop prononcé.
Comme il est nécessaire que chacun puisse avoir cette « coupure », le professeur doit faire en sorte que tous aient cet instant sans excès – qui pourrait mener à une dispersion – ni insuffisance – qui serait quasiment inutile. Pourtant, le vrai défi, celui qui m’a été le plus compliqué à relever, a été d’accepter qu’il y a des temps qui ne sont pas consacrés à une séance guidée par le professeur et qui sont régis par l’autonomie instaurée et l’envie des élèves.
Les moments de transition ne sont pas des moments de pleine évasion, il s’agit tout de même pour les élèves de travailler une compétence du programme, même si celle-ci fait partie d’un cycle antérieur (travail de la motricité fine si l’élève décide de faire un jeu de construction, un dessin). Certaines séances permettent également aux élèves de porter leur attention sur un objet différent sans pour autant sortir de l’apprentissage voulu à une période donnée.
Quelques matières sont plus associées à des instants « récréatifs » alors qu’ elles développent de nombreux points du programme de l’éducation nationale, en particulier dans les compétences à acquérir à l’oral ou en éducation morale et civique. C’est ainsi que la répartition des séances se fait stratégiquement : les matières associées par les élèves au travail seront entrecoupées des séances considérées comme plus légères et divertissantes comme du théâtre, de l’art ou de la récitation.
Parfois il peut aussi arriver que la classe soit plus compliquée à « récupérer » si la séance dite légère a conduit vers trop de rire, de dissipation. Bien que l’amusement ne soit pas à proscrire, il faut d’une part pouvoir l’anticiper et le prendre en compte pour la séance à suivre et d’autre parts avoir gérer au mieux les moments amusants pour ne pas peiner à recentrer ses élèves.
Les aménagements, bien que personnalisés selon la rapidité des élèves, gagnent à être différenciés selon les différents profils présents dans ma classe. Comme dans la majorité des classes, certains de mes élèves rencontrent plus de difficulté d’attention que d’autres. Pour ceux-là, il sera important de veiller à ce qu’ils profitent pleinement des temps de pause, par des activités calmes ou qui impliquent de bouger, de se dépenser physiquement. Pour ces enfants particulièrement mais aussi pour tous les autres, le fait de déposer son attention sur soi-même, sur son fonctionnement et sur ses ressentis est un moyen d’accéder plus facilement à la focalisation et à la recentration.

La relaxation au service de l’attention

Un de mes premiers souhaits en tant que professeur des écoles stagiaires était de parvenir à un climat de classe bienveillant basé sur le respect de soi et des autres. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers la relaxation. Trois séquences y ont été consacrées : la première sur les émotions et leur gestion, la seconde sur le corps et les sensations qu’il apporte et une troisième sur le respect et la compréhension des autres.
Ces séquences ont pu permettre à l’ensemble des élèves d’être plus reposés et attentifs pendant les séances.
La séquence « Mes émotions », adaptable aux cycles 1, 2 et 3,travaillée en période 1 avec les élèves avait pour objectif principal la gestion des émotions, en particulier dans le milieu scolaire. Connaître ses émotions et savoir comment les gérer permet moins d’inattention.Au terme de ce travail, un affichage spécifique fut exposé en classe et a fait référence tout au long de l’année. Lorsque le besoin se faisait ressentir pour un élève, il pouvait aller consulter cette affiche et y trouver des informations qui lui permettraient de gérer au mieux l’émotion qui le dépasse. Un coin « pour se calmer » a également été défini avec la classe, près de la bibliothèque. L’aménagement de la salle de classe n’a malheureusement pas permis de dégager un endroit propre à la détente mais je veillerai, pour les années à venir, à marquer davantage la différence entre l’espace de détente et l’espace de travail.
La séquence « être attentif à mon corps » a été faite en période 3, suite à deux problèmes qui devenaient trop importants en classe : l’agitation et les sorties de classe (envie d’aller boire, aux toilettes, maux de tête/de ventre) trop fréquentes. Ainsi, au travers d’exercices de relaxation fait en majorité dans le préau, les élèves ont pu être attentifs à des sensations connues comme inconnues (battements du cœur, respiration, sensations relatives aux sens) et revenir en classe moins agités. Pour les sorties trop nombreuses et souvent injustifiées, l’autonomie des élèves a été développée.
Ces séquences ont permis aux élèves de comprendre ce qui était attendu d’eux en terme de comportement et de climat à construire. Ils connaissent quelques outils pour se sentir mieux même si les moyens déployés grâce à ces séquences ne répondent pas systématiquement à tous les élèves de la classe.
A ce travail ponctuel, un temps quotidien est consacré au bien-être, il s’agit d’un rituel au retour de la pause méridienne durant quelques minutes ( de 5 à 10), sous forme de « temps calme ». Pendant ce moment, une musique douce est passée en classe, la lumière est tamisée et les élèves vaquent à une activité calme de leur choix : lecture, repos, dessin. Lorsque la classe est moins dissipée au retour du déjeuner, ce temps peut être consacré à une lecture offerte de la part du professeur, sans obligation d’écoute de la part des élèves. Seul le silence et le calme sont réclamés. Sans ce temps calme, les élèves rentraient en classe encore excités de leurs jeux et il était plus difficile de créer une ambiance propice aux apprentissages. Avec, ils peuvent se reposer et être moins perturbés par la transition entre l’univers périscolaire et scolaire.
Toutes ces propositions semblent fonctionner dans ma classe mais dans une certaine mesure.
Tous les élèves n’ont pas besoin des mêmes outils au même momentet des moyens adaptés doivent être développés. C’est avec davantage d’expérience que je pourrai me construire une « banque de ressources » pour ces élèves.

Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage

L’attention, une question de motivation ?

Lorsque l’on parle d’attention, le mot motivation y est souvent associé, est-ce à tort ou à raison ?
Commençons par aborder un concept venu du psycho-pédagogue biélorusse Vygotski : la zone proximale de développement. Cette zone est définie comme l’espace entre ce que l’enfant peut faire lui-même et ce qu’il peut faire avec l’aide d’une personne plus avancée dans ce domaine. C’est donc tout ce que l’enfant peut maîtriser lorsqu’une aide, un étayage approprié lui est donné. Si ce qui est proposé à l’élève lui semble trop simple ou trop compliqué, il ne sera plus attentif. Dans le cas où une séance serait trop évidente pour lui, son attention va chuter rapidement, il ne percevra pas les enjeux et s’ennuiera. Si, au contraire, l’activité est perçue comme trop difficile, il n’y aura pas ou trop peu d’attention et l’élève finira par se résigner et deviendra passif voire agité.
Avant l’activité, l’élève démarre avec une motivation plus ou moins importante, mais si l’apprentissage proposé est hors de sa zone proximale de développement, sa motivation va chuter tout comme son attention. Il s’agit pour l’enseignant de trouver quelle activité constituera un progrès pour l’apprenant, en estimant le plus justement le stade où il est arrivé à un moment donné afin de ne pas le frustrer avec quelque chose de dépassé ou pour ne pas le perdre en lui proposant une activité hors de sa portée.
Si l’apprentissage que le professeur des écoles propose à son élève éveille sa curiosité, représente un enjeu pour lui, sera-t-il pour autant motivé ? Et à l’inverse, si une activité présentée ne passionne pas un élève, va-t-il tout de même être attentif ?
Il arrive que des élèves, peu intéressés, parviennent malgré tout à être attentifs, en se forçant.
D’autres peuvent être en revanche très motivés et ne parviennent pas à être attentifs. L’état d’excitation, le trop plein d’émotions dont il sfont preuve ne les mènent pas l’attention, ce sont les distraits dits « absorbés » , qui sont trop concentrés, trop motivés, trop intéressés.
Pour les élèves qui manquent de confiance en eux, ils peuvent être motivés par des activités valorisantes, qui font sens. Pour ceux qui ont du mal à trouver l’intérêt de l’école, qui considèrent qu’elleest ennuyeuse et/ou possède d’autres fins, il faut proposer des situations stimulantes (par exemple des défis à relever, des énigmes à résoudre). En sortant de la routine, en élaborant une activité plus exigeante et originale ces élèves ont plus de chances d’être attentifs. Par opposition, d’autres élèves ont davantage besoin d’activités ritualisées car cela les rassure, ils ont besoin d’explicite, de familier pour être motivés et attentifs.
Si chacun a besoin d’une stimulation adaptée, il est néanmoins compliqué de différencier en classe au cas par cas dans toutes les activités d’une journée. Il est plus simple de reformuler en adaptant ses mots aux élèves pour permettre à chacun d’y trouver l’information dont ils ont besoin pour s’investir.
L’enseignant doit aussi se faire à l’idée que ses élèves ne sont pas motivés par le seul plaisir d’apprendre. Il faut jouer sur la diversité des sources de motivation (par exemple : l’appréciation sur la copie, satisfaire l’enseignant, satisfaire les parents, concurrencer son camarade) et proposer des situations connues comme originales.
Pour motiver ses élèves, il est utile de les connaître. Savoir ce qui va les captiver personnellement est un plus. Mais c’est aussi au professeur de leur apprendre à se connaître et pas seulement en ce qui concerne la motivation.
Lorsqu’il est exigé de l’élève d’être attentif, sait-il ce que nous voulons dire ? L’enseignant et l’élève ont-ils la même définition de ce mot ?
Je me suis rendue compte que cela pouvait être flou pour certains de mes élèves de CE1. Je n’étais pas vraiment sûre de la différence provoquée par mes « fais-attention à ça » ; « c’est maintenant qu’il faut écouter/être attentif ». Comment être attentif ? C’est la question que nous nous sommes posé avec ma classe.

Clarification de la notion avec les élèves

A ce besoin, une séquence de cinq séances y a été consacrée. Elle a été pensée autour de trois grands axes : ce qu’est l’attention, son rôle dans les apprentissages et comment faire pourêtre attentif en classe.
Voici les objectifs, dans l’ordre d’apparition dans la séquence : savoir identifier les comportements qui relèvent de l’attention et de l’inattention, développer des stratégies pour être attentif, comprendre les enjeux de l’attention dans la vie courante et dans un contexte de classe, avoir un avis critique par rapport aux attitudes dites attentives, proposer une aide pour la classe et s’y référer.
Dès la première séance j’ai pu me rendre compte que certains élèves avaient déjà une réflexion approfondie sur le sujet, qu’ils abordaient déjà l’utilité de l’attention dans les apprentissages et dans la vie courante. D’autres avaient un avis relativement tranché et assez négatif sur le manque d’attention, j’ai pu entendre « si on n’est pas attentif à l’école après on est bête » « si je n’écoute pas en classe je n’aurais pas de travail et je vais mourir dans la rue » accompagné d’un sentiment de culpabilité puisque les élèves qui oralisaient étaient en grande majorité, les plus sujets à l’inattention. J’ai aussitôt réagi en expliquant que c’était naturel d’être parfois inattentif, que tout le monde l’était à un certain moment. En résumé j’y ai répondu trop rapidement. Pendant la rédaction de ce mémoire j’ai pu trouver un ouvrage de Jean-Philippe Lachaux, intitulé « les petites bulles de l’attention », qui aurait pu correspondre à cette situation. Il s’agit d’une bande dessinée, qui aborde de façon plus ou moins complexe certains sujets, mais toujours avec simplicité, en utilisant un vocabulaire adapté qui se rend accessible aux élèves de cycle 2 pour moitié et aux élèves de cycles 3 et 4 principalement.
Dans la séance 2, faite en demi-groupe, j’ai voulu que les élèves se rendent compte, à l’aide d’exercices très simples, de ce qu’ils mettaient en place inconsciemment pour être attentifs à quelque chose.
Dans la séance 3, il s’agissait également de rendre les élèves conscients de toute l’attention qu’ils emploient tout au long d’une journée, pas seulement dans un but d’apprentissage scolaire mais dans un besoin d’aide et de sécurité. La notion d’attention pourra d’ailleurs être reprise dans une séquence sur la sécurité routière.
A l’issue de cette séquence, les élèves étaient impliqués dans l’utilisation de l’affiche faite en classe et s’y référaient souvent pendant les deux semaines suivant sa création. Sur un plus long terme j’ai remarqué qu’ils ne s’en servaient plus. J’ai alors voulu en faire une moimême plus complète et lors de la découverte de celle-ci par les élèves, je me suis rendue compte qu’ils avaient en réalité tous mémorisé la précédente. Je suppose que c’est une des raisons pour laquelle ils ne la citaient plus ni ne la regardaient.

L’auditif

Si l’attitude corporelle peut favoriser l’attention et la compréhension du message que nous voulons transmettre, elle peut aussi la gêner, c’est pourquoi il est parfois utile de passer par l’ouïe des élèves. Notre voix, peut être modulée, l’enseignant peut passer du chuchotement au cri, varier l’intensité et le débit pour apporter une plus grande valeur à ce qu’il dit. En faisant des pauses, en changeant notre intonation nous pouvons créer l’attention de nos élèves.
Ce genre de modulations doivent être faites, dans un contexte de gestion de classe, avec parcimonie pour ne pas les rendre habituelles et qu’elles n’aient plus aucun impact.
Grâce aux bruits que son corps peut faire, le professeur des écoles peut aussi attirer l’attention auditive en claquant des doigts, frappant des mains, tapant sur le tableau ou sur une table. En revanche, un environnement trop riche en stimuliauditifs peut porter préjudice à l’attention.
Si mon voisin fait trop de bruit je ne peux pas pleinement me concentrer sur ma tâche. C’était aussi pour remédier à cela que j’ai voulu une ambiance calme dans la classe. Dans le cas de nuisance sonore ou de besoin personnel, mes élèves savent qu’ils ont le droit de demander à changer provisoirement de place, de s’éloigner des sources de bruit, de demander à leurs camarades de respecter leur travail en faisant moins de bruit. A raison d’une ou deux fois par semaine, un élève se manifeste pour réclamer le silence. Dans les faits, celui-ci ne le réclame pas toujours avec toute la bienséance qu’il faudrait mais cela remet souvent les élèves en question.
L’audition en plus d’être un support de l’attention peut également être vue comme un moyen d’apprentissage.
Nous avons parlé plus haut des élèves ayant un profil plutôt kinesthésique, il existe plus majoritairement des élèves à profil auditif. Ces élèves là ont besoin d’entendre, que beaucoup de choses soient oralisées. De plus l’audition est un sens qui se travaille. C’est en cela que j’ai décidé de favoriser cette attention particulière de mes élèves en faisant quelques entraînements de discrimination auditive. La discrimination auditive permet d’être sensible à ce qu’ils entendent, ce qui m’intéresse ici c’est de rendre les élèves plus attentifs aux erreurs orales. Grâce à de petits jeux, durant en moyenne 5 minutes, il m’est arrivé de lire des textes que j’avais écrit, de parler en faisant volontairement des fautes de syntaxe, d’intonation, de conjugaison et de vocabulaire pour que mes élèves me corrigent. Ces exercices peuvent aussi servir d’aide pour les élèves qui ont des difficultés en lecture et en écriture (phonèmes, segmentation des mots…). Pour les prochaines années, du CE1 au CM2, un travail autour du livre « La belle lisse poire de Motor du » de PEF pourrait être judicieuse. Une séquence sur le théâtre faite en classe contenait également un exercice de discrimination au ditive, il s’agissait, de deviner le sentiment exprimé par un camarade lorsqu’il parlait derrière un meuble (en étant caché). Une autre activité, mise en place au moment du temps calme à plusieurs reprises, a permis de s’entraîner de manière plus fine tout en ayant pour double fonction la relaxation des élèves. Il s’agit de l’ASMR , c’est-à-dire les réponses provoquées par les stimulisensoriels.
Cette technique de relaxation nouvellement répandue, propose des écoutes de bruits tirés du quotidien et répétés. Plus concrètement ce sont des sons comme des frottements entre deux objets, d’une main avec des objets, des bruits de pages déchirées, de feu qui crépite, d’objets qui sont grattés… Pendant ces brefs temps d’écoute de la part des élèves (environ 2 minutes), ils devaient concentrer leur attention – ou non – sur le bruit qu’ils entendaient pour deviner sa provenance. Pour les élèves qui n’étaient pas dans l’optique de trouver un sens au bruit, je les voyais simplement fermer les yeux et se laisser bercer par la répétition du bruit.

Le visuel

Avec l’ouïe, la vue est le sens le plus utilisé pour obtenir ou vérifier l’attention de quelqu’un. Souvent le professeur des écoles rappelle l’élève du regard. Mais être attentif avec ses yeux, c’est en réalité savoir regarder. A l’école, pour apprendre, il faut déjà apprendre à voir, à analyser les différents éléments présents dans classe : le tableau, les affiches, les supports… C’est à ce titre que l’enseignant doit veiller à ce que ses élèves aient une bonne lecture visuelle par des analyses de ces différents éléments mais également par des exercices de discrimination visuelle. Ces dernier sont été testés dans ma classe de deux manières : dans un premier temps par des exercices de lecture de formules magiques et dans un deuxième temps par des exercices écrits de mots-mêlés. Avec de l’entraînement, j’ai vu les performances de mes élèves augmenter rapidement.
Le professeur dispose également d’outils visuels dans la salle pour capter l’attention de ses élèves comme la lumière. Dans ma classe c’est ce que j’utilise le plus souvent pour faire réagir l’ensemble des élèves, en l’allumant ou l’éteignant, ils savent qu’il se passe quelque chose et leurs regards se tournent presque naturellement vers la source : le tableau quand il s’agit de la lumière du tableau ou moi quand il s’agit de la lumière de la salle.
Nous avons évoqué les profils kinesthésiques et auditifs, qui à eux deux représentent la moitié de la population. Les personnes à profils majoritairement visuel représentent donc à elles seules la moitié restante . Les élèves à profil visuel utilisent davantage les images, le tableau, les schémas… Pour les aider àmieux mémoriser, il est nécessaire que tout cela reste le plus clair possible. Le principal élément de la classe que l’élève regarde c’est le tableau, il est donc important de soigner son utilisation, de rendre son contenu le plus clair possible. Souligner un élément du tableau ou bien l’écrire d’une couleur différente va amener l’élève à y porter son attention. Les documents et affiches qui sont donnés ou mis à la vue des élèves doivent également faire d’une part l’objet d’une lecture collective et d’autre part être construit s de façon à ce que l’élève porte son attention sur ce que l’on souhaite. Pour m’assurer de la bonne lecture des documents que je fournirai au cours de l’année scolaire, une séance a été faite en début de période 1. Plus tard j’ai néanmoins pu observer mes élèves face à certains manuels ou exercices pré-existants, j’ai constaté qu’il arrivait parfois que ceux-cin’aient pas été pensés pour guider ou attirer leur attention. Ainsi, pour ne pas biaiser leur attention visuelle, il est important de proposer des supports qui ont une présentation pertinente : pas d’illustration sans rapport, sans mise en valeur abusive à l’aide d’une police de couleur différente ou en gras.
Nos sens peuvent ainsi servir l’attention comme y nuire. L’élève apprend à être attentif, il apprend à avoir un corps, à entendre et à voir. En plus de ces apprentissages qu’il aide à construire, le professeur des écoles facilite au mieux l’attention de ses élèves à l’aide des trois outils correspondants: le corps, l’ouïe et la vue. Il doit penser le placement du corps des élèves dans la classe et sur leurs chaises, s’en servir pour élaborer des stratégies ou des aménagements qui amènent à la réaction ou à la canalisation et concevoir des séances avec des supports clairs qui correspondent aux trois grands profils cognitifs (visuels, auditifs et kinesthésiques).

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Table des matières
Introduction 
I. Rythmes scolaires et rythmes biologiques 
1.1. Le choix des horaires : constat
1.2. Le choix des horaires : remédiation
1.2.1. Variations hebdomadaires et journalières
1.2.2. Attention et mémoire
1.2.3. La pause : se relâcher pour se concentrer
1.2.4. La relaxation au service de l’attention
II. Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage 
2.1. L’attention, une question de motivation ?
2.2 Clarification de la notion avec les élèves
2.3. L’attention du professeur aux élèves
2.3.1. Point de vue pédagogique
2.3.2. Attention et bienveillance
III. Le corps : outil de l’attention 
3.1. Le corps
3.2. L’auditif
3.3. le visuel
Conclusion 
Bibliographie 

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