Quelques définitions de la performance
En matière d’organisation, « la performance est la réalisation des objectifs organisationnels ». Ce qui met en évidence les trois critères de base de la performance : elle se traduit par une réalisation ou bien l’obtention d’un résultat ; elle s’apprécie par une comparaison ; et la comparaison traduit le succès de l’action. Selon Khemakhem (1976), « la performance comme étant un accomplissement d’un travail, d’un acte, d’une œuvre ou d’un exploit et la manière avec laquelle un organisme atteint les objectifs qui lui étaient désignés ». Sa manière d’analyse se base sur deux critères :
L’efficacité qui définit dans quelle mesure l’objectif est atteint, quelques soient les moyens mis en œuvre.
La productivité qui compare les résultats obtenus aux moyens engagés.
Pour Machesnay (1991), la performance comme étant « le degré de réalisation du but recherché et préfixé par une entreprise ». Il fait apparaitre trois mesures de la performance :
L’efficience est le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en œuvre.
L’efficacité désigne le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché.
L’effectivité désigne le niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu.
Chandler (1992) a défini la performance comme étant « une association entre l’efficacité fonctionnelle et l’efficacité stratégique ». Concernant la performance fonctionnelle, elle consiste à améliorer les produits, les services, le processus de production et de commercialisation et la gestion des ressources humaines. Tant que, la performance stratégique consiste à devancer les concurrents en se positionnant sur un marché en croissance.
Intérêts pratiques de la méthode DEA par rapport aux autres méthodes
L’intérêt de cette méthode est de proposer une évaluation multidimensionnelle de la performance. En plus, elle permet une comparaison avec les concurrents dans le cadre d’une démarche de benchmarking. Par ailleurs, la méthode DEA est plus satisfaisante par rapport à la méthode de régression du fait qu’elle peut évaluer la performance dans tous ses aspects alors que celui de la régression ne se concentre que sur quelques-uns d’entre eux seulement. De l’autre côté, Leonard Parsons a tenté de dresser un panorama complet des différentes mesures de productivité. Il a noté que la focalisation sur les indicateurs classiques de productivité peut sembler restrictive. La méthode DEA permet d’analyser la performance des établissements financiers en particulier, en traitant les données recueillies et en offrant des indicateurs de performance tels que l’efficacité relative, l’efficience. Mais avant de présenter cette méthode DEA, revenons plutôt sur l’approche habituelle utilisée pour mesurer la performance économique d’une entité productive.
La capitalisation
La capitalisation se mesure généralement par le ratio capitaux propres sur les actifs (ratio CAR pour capital-asset ratio).Une approche rapide de la question pourrait laisser supposer qu’un ratio CAR élevé réduit le ROE, en raison de deux mécanismes :
– Un ratio élevé signifie un risque moindre, et la théorie des marchés à l’équilibre qui prône une relation positive entre risque et rentabilité amènerait à en déduire une rentabilité moindre.
– Une augmentation de ce ratio peut signifier que la part de la dette diminue et donc cela implique un moindre bénéfice lié à l’exonération fiscale des charges de la dette.
Pourtant, tous les auteurs qui se sont penchés sur la question découvrent que les banques les plus performantes sont celles qui parviennent à maintenir un niveau élevé de capitaux propres par rapport à leurs actifs. Tentons de résumer ici les principales explications avancées par les auteurs pour justifier leurs résultats :
– Un niveau élevé de capitaux propres réduit le risque (de faillite) encouru par les banques. Celles-ci peuvent donc se permettre d’investir dans des actifs plus risqués et dont la rentabilité attendue est bien sûr supérieure. Il en découle une meilleure performance.
– Disposer d’un niveau élevé de capitaux propres est un signal fort envoyé au marché sur la solvabilité de la banque et sur son faible risque de crédit. Ainsi, la banque sera capable de réduire leur coût de financement, par exemple en payant un faible taux d’intérêt sur leur dette.
– Outre le coût de la dette qui est moindre, une banque fortement capitalisée, par rapport à une banque peu capitalisée, n’a pas besoin d’emprunter autant pour financer plus d’actifs.
– Enfin, l’usage de capitaux propres pour financer un projet indique au marché que la banque est très confiante en ses projets et que leur rentabilité va être à la hauteur des attentes.
Le degré de diversification
Le degré de diversification se mesure généralement par le ratio résultat hors intérêts liés aux prêts sur le résultat opérationnel. Seule l’étude de Dietrich et Wanzenried (2011) conclut à un effet positif de la diversification sur la performance. Toutes les autres études sur le sujet aboutissent au résultat inverse et suggèrent que ce mouvement vers des résultats non liés aux intérêts n’a pas amélioré le couple risque-rentabilité. Ainsi, Demirgüç-Kunt et Huizinga (1999) montrent que les banques dont une grande part de leurs actifs ne rapporte pas d’intérêts sont moins profitables que les autres. Ils relient ce résultat à l’impact positif, entre le ratio prêts sur actifs et la performance. Barros et al. (2007) trouvent aussi que les banques plus diversifiées sont moins susceptibles d’être performantes et plus susceptibles d’offrir une piètre performance. De Jonghe (2010) découvre par la suite que la diversification au sein d’une institution n’améliore pas la stabilité du système bancaire.
La BFV-SG
Tout comme le cas de la BOA-Madagascar, la banque BFV-SG est née aussi de la privatisation de l’ancienne banque nationale BFV. Mais cette fois, le rachat a été fait par un seul établissement financier français, la Société Générale. La banque a conservé son statut juridique de Société Anonyme, mais dont presque la totalité du capital social (14 milliards d’Ar en 2013) est fourni par l’acquéreur. La BFV-SG pratique également une politique d’expansion forte et compte actuellement quarante-cinq agences répartis sur l’ensemble du territoire. Cette banque se veut être une « banque de détail », et ne décide de s’installer que là où les besoins sont clairement identifiés, où la demande est potentiellement solvable à l’image d’une société commerciale. Ce qui nous intéresse ici c’est l’agence de la BFV-SG sise à Tsiroanomandidy, une ville située à 200 km au sud-ouest d’Antananarivo, connue par ses marchés de zébu.
Les limites liées à la méthodologie adoptée
Bien que souhaitable, nous n’avons pas pu effectuer une enquête complète auprès du personnel de l’agence, en raison de la hiérarchie, et vu le temps qui nous a été imparti. Concernant le choix des variables à analyser, comme l’indique la brève aperçue des déterminants de la performance bancaire que nous avions exposé précédemment, il n’existe pas des éléments (internes comme externes) auxquels il faut tout de suite se référer quand il s’agit d’étudier leur impact sur la performance d’une banque. En plus, l’étude effectuée au niveau des agences territoriales d’une grande banque peut ne pas donner des renseignements significatifs quant à la performance réelle de la banque. Ainsi se termine cette section sur les matériels ; entrons à présent dans la section concernant les méthodes.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
MATERIELS ET METHODES
Section 1 : LES MATERIELS
1. Aspect théorique du sujet
2. Description de la zone d’étude
3. Limites de l’étude
SECTION 2 : LES METHODES
1. La construction du questionnaire de recherche
1.2. Les techniques de recueil et le traitement des données
RESULTATS
SECTION 1 : LES PERFOMANCES INTERNES DES BANQUES
1. Les performances financières
2. Les performances non-financières
SECTION 2 : LES PERFORMANCES EXTERNES DES BANQUES
1. Les éléments de performance tirés des réformes du secteur bancaire
2. Les éléments de performances tirés de l’environnement macro-économique du pays
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
SECTION 1 : INTERPRETATIONS DES RESULTATS OBTENUS
1. Commentaires des résultats
2. Validation des hypothèses
SECTION 2 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Quelques suggestions en matière d’amélioration des performances bancaires
2. Recommandations formulées aux diverses entités concernés
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
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