PERCEPTIONS DES ACTIVITES DE CONSERVATION DE HAPALEMUR GRISEUS ALAOTRENSIS (Rumpler, 1975)

Notions relatives au sujet

 Développement durable : « Développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Rapport Brundtland, 1987) ce qui nécessite le développement d’un sentiment de partage, d’altruisme et aussi de la connaissance des besoins rationnels. (VINTSY, 2009)[37].
 Convention de Ramsar : Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, adoptée le 2 février 1971 à Ramsar (Iran). La conservation et l’utilisation durable des zones humides visent à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, par la reconnaissance de leurs fonctions écologiques ainsi que de leurs valeurs économique, culturelle, scientifique et récréative.(RAMAMBAZAFY, 2003 [26]; RABARISOA, 2007 [18]).
 Durrell : ONG environnementale britannique, spécialiste dans la conservation des espèces animales menacées d’extinction. Durrell Wildlife Conservation Trust (Durrell, ex-JWPT, Jersey Wildlife Conservation Trust), sis à Ampasanimalo lot IIY49J. Depuis 1996, elle mène dans la région d’Alaotra, la sauvegarde du Bandro ou Hapalemur griseus alaotrensis.

Enquête villageoise

           Elle a été menée à l’aide de quatre(4) questionnaires (cf annexe 3) dont le nombre de questions varie selon le public cible à savoir :
 Le questionnaire pour les villageois de chaque site comporte 17 questions dont 12 à choix multiples et 5 ouvertes ;
 Le questionnaire pour les autorités administratives (chef fokontany, maire, chef de région…) contient 10 questions dont 4 à choix multiples et 6 ouvertes ;
 Le questionnaire pour les notables (tangalamena et zokiolona) renferme 13 questions dont 5 à choix multiples et 8 ouvertes ;
 Le questionnaire pour les présidents des associations a 6 questions ouvertes.
A l’entête de chaque questionnaire figurent le site d’étude, le sexe, le niveau d’étude, l’âge et la profession de la personne enquêtée mais elle reste anonyme. Après remplissage du questionnaire un entretien plénier se tient pour détendre l’atmosphère et lui donner un air de convivialité. Les villageois enquêtés sont pris au hasard sans critères particuliers et selon leur gré. Quant aux notables on a choisi les hommes considérés comme tels dans chaque village.

Protection des bandro et développement durable

               La majorité des tangalamena pense que les mesures de protection des bandro sont efficaces (51%) même si elles sont source de polémiques lors d’aménagement de rizières (13%). Les tangalamena proposent de les améliorer en renforçant la protection des bandro (52%) et en augmentant le nombre des sensibilisations (12%). Par contre, aucun d’entre eux n’a su expliquer ce qu’est le développement durable. Du côté des autorités modernes, ils trouvent que les mesures de protection des bandro sont trop laxistes (78%) car leur efficacité laisse à désirer. En plus elles créent des polémiques. Comme amélioration elles rejoignent les idées des tangalamena à savoir renforcer la protection des bandro (72%) et l’augmentation du nombre des sensibilisations (28%). Même si certains d’entre elles savent ce qu’est le développement durable (39%) la majorité d’entre elles en ignore le sens (61%). Tout cela pour dire que l’ignorance de la population riveraine est compréhensible. Les tangalamena représentent la sagesse des anciens et les autorités modernes l’Etat, alors si même eux ont du mal à cerner le but de la protection des bandro, comment le saurait-elle ? Qui l’aidera à prendre conscience de la nécessité de la conservation de la biodiversité, qui l’aidera à acquérir des connaissances sur celle-ci si leurs guides et dirigeants sont dans le même cas qu’elle ? Il n’est pas étonnant que la population n’ait pas conscience du rôle et de la place de chaque être vivant dans un écosystème donné. C’est pour cela que les riverains n’accordent que peu de valeur à l’environnement. Ainsi ils ne sont pas motivés pour participer activement et volontairement à trouver des solutions aux problèmes que subit actuellement leur environnement car ils n’ont pas la compétence pour les résoudre. Bref, les déficits et les lacunes dans l’éducation environnementale des villageois ont conduit à leur manque de responsabilité, les empêchant d’évaluer les erreurs du passé et de les rectifier afin de progresser vers un futur où les riverains seront en harmonie avec leur environnement.

Méthodologie des enquêtes villageoises

             Habituellement la méthode usitée pour évaluer la perception d’une population sur un sujet donné est celle dite CAP (Connaissances-Attitudes-Pratiques) [42]. Cette méthode représente un dispositif d’observation sociologique des perceptions et des comportements face au développement d’un phénomène donné (épidémie, déplacement de population…). Elle permet d’avoir un questionnaire bien conçu afin de recueillir des données en toute efficacité et sans grand risque d’erreur. Ce qui facilite le codage et la saisie des données et permet généralement de réduire les frais et les délais de collecte et de traitement des données. L’enquête est menée sur un échantillon représentatif de la population étudiée. Elle vise à mieux connaitre les connaissances, les attitudes et les pratiques de cette population. Les questions posées sont fermées ou semi-fermées, courte, claires, précises et n’abordent qu’un seul concept à la fois sans poser de jugement de valeur ni de prise de position. Ce qui facilite le dépouillement et l’analyse des réponses. Durant l’enquête, l’interpellant utilise des termes simples, directs et familiers à l’ensemble des répondants. Le questionnaire est testé sur quelques individus pour affiner et enrichir celui-ci avant de commencer l’enquête sur l’ensemble de l’échantillon. L’enquêteur introduit le questionnaire avant de poser les questions. Dans l’introduction, il indique le titre ou l’objet de l’enquête, explique qu’une enquête est en cours et précise qui la réalise, présente l’objectif de l’enquête, indique au répondant que son ménage a été échantillonnée, demande la collaboration des enquêtés, informe que le questionnaire est anonyme. Les réponses ne doivent pas être suggérées par l’enquêteur pour éviter d’influencer l’enquêté. L’enquêteur doit autant que possible vérifier les dires de l’enquêté. Car il existe souvent une différence entre les pratiques réelles et les pratiques énoncées. Lors de la présente étude, les questionnaires ont été élaborés sans tenir compte de la méthode CAP. Malgré tout, les conditions de réalisation des enquêtes villageoises dans les quatre (4) ne diffèrent pas de celles exigées par la méthode CAP. Les différences sont la présence de questions ouvertes dans certains questionnaires et le choix des enquêtés, notamment les autorités locales, qui n’est pas aléatoire. A l’avenir, il est tout de même fortement recommandé d’utiliser la méthode CAP pour évaluer les perceptions d’une population face à un phénomène donné. En plus avec cette méthode, l’analyse des données est facilitée avec d’utilisation d’un logiciel associée à celle-ci (Epi Info).

Propositions de solutions sur le plan environnemental

            Selon Patryck VAUCOULON (1990) [34], respecter la nature « c’est ne plus détruire la forêt et replanter des espèces naturelles ; c’est ne plus tirer les lémuriens ; c’est protéger les espèces rares, favoriser les parcs et les réserves en vue des générations futures ; c’est l’apprivoiser, la comprendre, la connaître ; c’est respecter un patrimoine naturel au même titre qu’un patrimoine historique, littéraire ou artistique ; c’est aimer et faire aimer la nature, la raconter aux enfants ; c’est la préserver comme un héritage unique du futur. » Face à l’accablant problème de mise en vigueur des mesures interdisant la chasse du bandro et les brûlis des marais, on doit avoir recours soit aux moyens pédagogiques soit aux moyens légaux soit les deux à la fois, si on veut que l’unique et le magnifique Hapalemur griseus alaotrensis soit sauvé. (DWCT, 2006) [10]. Ainsi il faudrait :
 à l’instar de Durrell Wildlife (1996), dans le but de promouvoir l’appréciation de la valeur du rôle écologique capital des marais et des fonctions de l’écosystème du Lac, mettre en œuvre un programme de sensibilisation et d’éducation dans les villages et écoles autour du lac. Ce programme visera à stimuler la conscientisation sociale pour aboutir à la conservation du marais par les riverains. (BUREAU DE LA CONVENTION DE RAMSAR, 2003) [5].
 intensifier les sensibilisations de la population riveraine à protéger l’environnement. Car les sensibilisations effectuées par les VOI, une fois par an lors du suivi écologique annuel effectué par Durrell, ne suffisent pas. Et il faudrait qu’elles soient plus étayées par exemple par l’utilisation de dépliants ou de brochures d’information et des vidéo projections c’est-à-dire utilisation de supports visuels.
 favoriser les reboisements pour épaissir la flore du zetra afin de restaurer ce dernier en plantant des espèces à croissances rapide (ex : vendrana, zozoro, phragmites…). Il faudrait aussi favoriser le reboisement des bassins versants et maîtriser les lavaka pour éviter l’envasement du Lac Alaotra et des rizières des bas-fonds de l’Alaotra.
 inciter des riverains à utiliser des toilettes (WC) car faire ses besoins dans le zetra favorise la pollution de l’eau causant des maladies telles que la bilharzie, les diarrhées etc. Et aider les riverains par l’adduction d’eau potable les motiveront à respecter la propreté de l’environnement.
 montrer à la population comment valoriser les plantes envahissantes, qui constituent une plaie aux marais, par exemple en compost, en gaz, en matières premières pour l’artisanat.
 une réelle coopération entre les agents de Durrell et ceux des Eaux et forêts ainsi qu’une prise de responsabilité de la part de ces derniers vis-à-vis de la protection des marais plus précisément de leur flore. Diminuant ainsi la frustration des protecteurs de l’environnement qui se sentiront appuyés et soutenus.
 créer de patrouilles qui feront respecter les lois et qui veilleront à l’application des dina et bien sûr une formation de ces patrouilleurs s’avèrera nécessaire.
 faire une évaluation des échecs rencontrés lors de la réalisation des actions de conservations menées ainsi qu’une évaluation de la réussite lors de la réalisation de cette dernière. (RAKOTONIAINA et al., 2009) [24].)

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE CONSERVATION ET LES SITES D’ETUDE 
I.1 Notions relatives au sujet
I.2 Les sites d’étude
I.2.1 Cadre administratif
I.2.2 Cadre géographique
I.2.3 Climat
I.2.4 Sol
I.2.5 Faune et flore
a) Flore
b) Faune
I.2.6 Milieu humain
I.2.7 Situation socio-économique
I.3 Matériel biologique
a) Taxonomie de Hapalemur griseus alaotrensis
b) Morphologie
c) Mensuration
d) Postures – Locomotion
e) Habitat
f) Alimentation
g) Prédateurs
h) Aire de distribution
i) Comportement
j) Reproduction
k) Statut de conservation
PARTIE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
II.1 Méthodologie de prospection des individus
1. Période d’étude
2. Transect
3. Recensement
4. Enquête villageoise
II.2 Matériels de terrain
Partie III : ANALYSE DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III. 1 Taille de la population de Hapalemur griseus alaotrensis
III. 2 Activités des animaux
III. 3 Renseignements sur les personnes interviewées dans les quatre sites d’étude du lac Alaotra
III. 4 Représentations populaires de la conservation de la biodiversité
III.4.1 Relation de la population riveraine du lac Alaotra avec les associations
III.4.2 Raisons du non implication des riverains dans les associations
III.4.3 Raisons de l’implication des riverains dans les associations
III.4.4 Perception des mesures de protection des bandro
III.4.5 Connaissances sur les bandro
III. 5 Protection des bandro et développement durable
Partie IV : DISCUSSION, PERSPECTIVES, INTERETS PEDAGOGIQUES
IV.1 Discussion sur la méthodologie de recherche
a) Méthode de recensement des bandro
b) Méthodologie des enquêtes villageoises
IV.2 Considération de la population riveraine vis-à-vis de la protection de Hapalemur alaotrensis
IV.2.1 Raisons de non implication de la population riveraine
IV.2.2 Raisons d’implication de la population riveraine
IV.3 Propositions de solutions pour inciter et motiver la population riveraine à protéger Hapalemur griseus alaotrensis
IV.3.1 Propositions de solutions sur le plan environnemental
IV.3.2 Propositions de solutions sur le plan socio-économique
IV.3.3 Propositions de solutions sur le plan culturel
a) Les croyances ancestrales
b) Les croyances religieuses
IV.4 Intérêts pédagogiques
1) La sensibilisation
2) L’acquisition de savoirs
3) La capacité de raisonnement
4) L’application
5) La participation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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