PERCEPTION DE L’HOMEOPATHIE VETERINAIRE
La médecine conventionnelle
Définition et utilité incontestable de la médecine conventionnelle
Le Petit Robert (2) définit la médecine comme une « science qui a pour objet la conservation et le rétablissement de la santé ; un art de prévenir et de soigner les maladies de l’homme ». Il met en évidence la dualité de la médecine, avec d’un côté l’aspect très scientifique de celle-ci, de l’autre la caractéristique historique dans laquelle cette science s’exerce, à savoir comme un art.La médecine conventionnelle appelée aussi biomédecine est la médecine de référence enseignée et pratiquée aujourd’hui dans les pays occidentaux. Le Larousse la définit comme « l’ensemble des connaissances scientifiques et des moyens de tous ordres mis en œuvre pour la prévention, la guérison ou le soulagement des maladies, blessures ou infirmités » (3). Cette définition implique de traiter un symptôme ou une maladie, par un traitement allopathique. Le traitement allopathique est « le mode habituel de traitement médical qui combat la maladie en utilisant des médicaments qui ont un effet opposé aux phénomènes pathologiques » .En effet, en médecine conventionnelle, les causes d’une maladie, aussi appelées « étiologie », sont étudiées indépendamment du contexte dans lequel elles surviennent afin de déterminer aussi précisément que possible leurs caractéristiques propres. Le traitement mis en place a pour but de retrouver un organisme sain en combattant les causes de la maladie.Pour parfaire cette approche et adapter au mieux les traitements aux symptômes observés l’ « evidence based medecine » vient supporter cette biomédecine. Il s’agit d’une médecine factuelle qui se définit comme l’utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données ou des preuves actuelles de la recherche clinique. Ces preuves proviennent d’études cliniques systématiques, telles que des essais contrôlés randomisés, des méta-analyses, éventuellement des études transversales ou de suivi. Les étapes de la médecine conventionnelle sont les suivantes : • formuler une question clinique précise à partir d’un problème clinique posé ; • rechercher dans la littérature des articles cliniques pertinents sur le problème ; • évaluer de manière critique la validité et l’intérêt des résultats trouvés ; • intégrer les résultats de l’évaluation pour le patient en cause .La médecine conventionnelle permet donc, à partir de données scientifiques testées et vérifiées, de soigner une maladie en agissant sur la cause et/ou les symptômes au moyen de remèdes déterminés. Elle a grandement contribué à l’amélioration de la santé humaine qui se traduit par une augmentation de l’espérance de vie de plus de 5,2 années pour les pays développés et 6,2 pour les moins développés entre 1950 et 2010 (5). Elle a parallèlement divisée la mortinatalité par 10 en 50 ans pour les pays de l’espace économique européen.
Elle est à l’origine des traitements pharmacologiques allopathiques, de techniques chirurgicales de pointe, d’une compétence exceptionnelle dans les cas d’urgences, de traitements pharmacologiques puissants et assure une grande facilité d’accès aux soins à une majorité de la population mondiale. L’efficacité de la médecine conventionnelle est extrêmement importante et son utilité demeure donc incontestable.
En outre, la médecine conventionnelle est en constante évolution puisqu’elle bénéficie des progrès techniques scientifiques qui permettent de nouvelles découvertes et une meilleure utilisation de ces dernières. Par exemple, la transplantation d’organe, qui est aujourd’hui l’unique solution thérapeutique lors d’une atteinte importante des organes vitaux comme les reins, le foie ou le cœur, connaît une évolution très favorable avec l’amélioration des connaissances techniques et pharmaceutiques. En effet, l’apport est considérable puisque non seulement le nombre de transplantation a pu être augmenté de 45% en France mais en plus le pourcentage de succès de ces opérations augmente grâce aux découvertes pharmacologiques sur les molécules immunosuppressives qui évitent le rejet du greffon.
La procréation médicalement assistée pourrait également être citée à titre d’exemple. Les inséminations artificielles ou fécondation in vitro sont à l’origine de plus de 22 000 naissances en France chaque année .
Par ailleurs, les technologies de communication sont au service de cette médecine conventionnelle comme on l’observe aujourd’hui avec la télémédecine, qui permet de mobiliser les connaissances de plusieurs médecins ou de spécialistes concernant un patient par transmission des informations et des bilans de santé, mais aussi de suivre un patient à domicile. Elle permet, en pratique, de faire bénéficier les patients d’une égalité de chance dans le traitement bien qu’ils se présentent dans les structures d’urgences de proximité. Une urgence cardiovasculaire (accident vasculaire cérébral) ou métabolique (insuffisance rénale chronique, diabète) pourra être prise en charge par l’hôpital qui reçoit le malade tout en étant en contact avec un spécialiste de la maladie qui ne travaille pourtant pas dans cet hôpital. Un progrès considérable pour l’imagerie médicale se profile également, avec la téléexpertise regroupant plusieurs médecins du territoire de santé autour de dossiers de patients atteints de cancers ou de maladies vasculaires qui nécessiteront des équipes pluridisciplinaires par visioconférence et qui permettront d’obtenir l’avis de spécialistes en la matière sans les contraindre à se déplacer pour rencontrer le patient ou procéder aux examens personnellement (9).
En dépit de ses bénéfices incontestables et de ses progrès constants, la médecine conventionnelle subit ces dernières années certains reproches.
La discussion autour de la médecine conventionnelle
Les reproches émis à l’encontre de la médecine conventionnelle peuvent être liés à deux facteurs, tout d’abord à ce que l’on pourrait appeler la « déshumanisation » de la médecine conventionnelle, mais également à la connaissance des effets indésirables de certains médicaments conventionnels.
La médecine conventionnelle se déshumanise
Bien que la médecine actuelle procure un traitement spécifique ou un remède pharmacologique pour chaque pathologie, certains considèrent qu’elle néglige toute autre approche de la maladie et de la santé et donc du malade. En effet, cette médecine spécialisée semble oublier le patient, son entité, son environnement pour se focaliser sur l’organe et le symptôme. « Il semble bien qu’aujourd’hui la médecine se laisse guidée par le seul progrès, en oubliant de prendre en compte l’indispensable dimension humaine » reconnaît aujourd’hui l’ancien président de l’Ordre National des Médecins, B.Glorion, tout en rappelant cependant que les progrès techniques permettent incontestablement « une médecine plus sûre, plus rapide et plus efficace » (10). A priori, les utilisateurs des médecines parallèles considèrent que le moral a un effet direct sur la santé. Ils attribuent facilement une origine psychologique à des symptômes somatiques banals et sont demandeurs d’une relation d’écoute avec leur médecin qu’ils retrouvent difficilement aujourd’hui. C’est pourquoi on peut imaginer que ce type de patients se tournent vers des médecines non conventionnelles qui véhiculent une image douce et orientée vers le bien être global du patient, bien qu’elles ne soient pas scientifiquement démontrées. Cependant, on ne peut pas négliger, dans cette hypothèse, le risque souligné par le rapport Miviludes sur les dérives sectaires, consistant à dire que des patients « fragilisés » se raccrochent aux promesses des médecines non conventionnelles dont l’efficacité n’est pas prouvée et s’éloignent de la médecine conventionnelle : « La dérive thérapeutique à caractère sectaire s’accompagne donc d’un mécanisme d’emprise mentale destiné à ôter toute capacité de discernement au malade et à l’amener à prendre des décisions qu’il n’aurait pas prises autrement »
La « déshumanisation » de la médecine conventionnelle ne serait pas uniquement factuelle, elle serait également liée à l’évolution de la relation malade-médecin. Autrefois, la relation malade-médecin était privilégiée ; le médecin était perçu comme un homme d’art spécialisé dans son domaine, et particulièrement « admiré » par son patient comme étant un « savant ». Avec l’évolution des données scientifiques et leur accessibilité au grand public, notamment par le biais d’internet, cette relation tend à se modifier considérablement. Le patient a besoin de plus d’écoute, mais surtout plus d’explications afin de mesurer lui-même également la balance bénéfice-risque du traitement proposé. Les médecins ont tendance à prendre les décisions de traitement car ils ont le savoir nécessaire. Cependant comme le fait remarquer Cathebas « la question de la légitimité scientifique, au cœur du débat pour les médecins, a beaucoup moins d’importance pour les malades. Les personnes ayant recours aux médecines non conventionnelles acceptent volontiers d’octroyer leur confiance à leur médecin, mais réclament plus d’explications et de participation qu’auparavant. En effet, les exigences des patients vis-à-vis de la médecine ont changé » . Il est en accord avec Rémond qui affirme que : « L’homme, aujourd’hui, entend être associé, informé, consulté. De même qu’on ne peut plus enseigner comme autrefois, ni juger, ni commander, ni diriger… il en va de même lorsqu’il s’agit de soigner… aucun secteur ne peut totalement fonctionner sur des règles par trop contraires aux principes généraux sur lesquels repose notre société » .
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Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
I. DEFINITION DES MEDECINES ALTERNATIVES
I.1. La médecine conventionnelle
I.1. a. Définition et utilité incontestable de la médecine conventionnelle
I.1. b. La discussion autour de la médecine conventionnelle
La médecine conventionnelle se déshumanise
Les effets indésirables des molécules pharmaceutiques
I.2. Les médecines non conventionnelles
I.2. a. Définition
I.2. b. Origine des médecines alternatives
Présentation des médecines alternatives retenues pour notre étude
Une place centrale accordée au patient
L’image naturelle des médecines non conventionnelles
I.2. c. L’homéopathie, une médecine non conventionnelle du XXIème siècle
Définition de l’homéopathie
Histoire de l’homéopathie vétérinaire
Le médicament homéopathique
Les modes de prescription de l’homéopathie
Bilan sur la perception actuelle de l’homéopathie et des médecines alternatives en France et dans le monde
II. PERCEPTION DE L’HOMEOPATHIE VETERINAIRE
II.1. Présentation et objectif de l’enquête
II.2. Méthode
II.2. a. Elaboration du questionnaire
II.2. b. Echantillon étudié
II.2. c. Récolte des données
Qualité des réponses
II.2. d. Analyse des données
II.3. Résultats de l’enquête sur la perception de l’homéopathie
II.3. a. Résultats de l’enquête effectuée auprès des détenteurs d’animaux
Statut social et économique des propriétaires d’animaux
Connaissance de l’homéopathie
Perception du traitement homéopathique par les propriétaires
Bilan sur la perception de l’homéopathie par les propriétaires
II.3. b. Résultat de l’enquête effectuée auprès des vétérinaires praticiens
Statut des vétérinaires praticiens ayant répondu au questionnaire
Perception de l’homéopathie
Commentaires des vétérinaires praticiens
Bilan sur la perception de l’homéopathie par les vétérinaires praticiens
II.3. c. Résultats de l’enquête effectuée auprès des enseignants chercheurs
Statut des enseignants vétérinaires ayant répondu au questionnaire
Perception de l’homéopathie et des médecines alternatives
Commentaires des enseignants vétérinaires
Bilan sur la perception de l’homéopathie par les enseignants vétérinaires
II.3. d. Détermination d’un profil type « pro homéopathie » ?
Propriétaires d’animaux
Vétérinaires
Enseignants
Praticiens et enseignants
II.3. e. Analyse de l’étude dans son contexte
Réserve sur la représentativité des réponses
Comparaison de la perception de l’homéopathie et des médecines alternatives entre les vétérinaires, les enseignants et les détenteurs d’animaux
Perception globale de l’homéopathie
CONCLUSION
LISTE DES ABREVIATIONS
TABLE DES ILLUSTRATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe 1 : Le questionnaire destiné aux propriétaires de chiens et de chats
Annexe 2 : Le questionnaire en ligne destiné aux vétérinaires
Annexe 3 : Le questionnaire en ligne destiné aux enseignants
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