Alimentation et santé
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la nutrition comme : « l’apport énergétique répondant aux besoins de l’organisme. Une bonne nutrition, c’est-à-dire un régime adapté et équilibré ; et la pratique d’exercices physiques sont d’autant de gages de bonne santé ». Un bon équilibre alimentaire signifie « manger de tout en quantités adaptées » en privilégiant les aliments bénéfiques pour notre santé et en limitant la consommation de produits sucrés, salés et gras.
Ces dernières décennies, la recherche a permis de préciser le rôle que jouent l’inadéquation des apports nutritionnels et l’insuffisance d’activité physique dans le déterminisme de nombreux cancers (Rapport WCRF/AICR 2007 (1)) et maladies cardiovasculaires qui représentent 54 % des 570 000 décès annuels en France (2). Un collectif de scientifiques (3) a évalué la part attribuable aux morts prématurés dans le monde ces 25 dernières années pour différents facteurs de risques. Les facteurs alimentaires arrivent en première ligne.
La réflexion dans le domaine nutritionnel a été dominée durant le siècle dernier par les concepts de carence en vitamines (scorbut) et minéraux. Au début des années 1980, de nouvelles politiques de prévention des maladies coronariennes ont été introduites grâce à la réduction de la consommation de graisses saturées et l’intérêt des fruits et légumes dans leur prévention. Puis à partir de 1990, une nouvelle approche a visé à définir des objectifs alimentaires pratiques afin de prévenir les principales maladies chroniques telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, etc..
Politique de santé en France
La mise en place d’une politique nutritionnelle est apparue comme une priorité de santé publique à la fin du siècle dernier.
Lancé en janvier 2001, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) a pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition. Le programme a été prolongé en 2006 puis en 2011. Plusieurs objectifs initialement fixés ont été partiellement atteints, comme la réduction de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant, la réduction de la consommation de sel ou de sucre et l’augmentation de la consommation de fruits chez les adultes.
Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) a publié en février 2018 les axes et objectifs quantifiés de la politique nutritionnelle pour le prochain cycle du PNNS 2018- 2022 .
La nouvelle version du PNNS a pour objectif de simplifier les messages, introduire de nouveaux aliments (fruits secs, à coque, etc.) et de prendre en compte les inégalités sociales.
Les messages diffusés sont envisagés à 2 niveaux : simple et accessible pour l’ensemble de la population et plus précis pour les professionnels de santé. En complément du PNNS, le Nutri-Score fait également son apparition dans les supermarchés pour aider les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle.
Le Nutri-Score informe les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits transformés et des boissons. Pour classer chaque produit, des équipes de recherche internationales ont mis au point un score qui prend en compte, pour 100 grammes de produit, la teneur en nutriments et aliments à favoriser et en nutriments à limiter. Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur. Chaque produit est ainsi positionné sur une échelle à 5 niveaux allant :
– du produit le plus favorable sur le plan nutritionnel ,
– au produit le moins favorable sur le plan nutritionnel .
Les recommandations alimentaires
Consommation de fruits et légumes
L’effet protecteur des fruits et des légumes vis-à-vis des cancers, des pathologies cardiovasculaire (4), de l’obésité, de l’ostéoporose, etc. a été démontré à de nombreuses reprises. Et le régime méditerranéen l’illustre parfaitement (5). La consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour est recommandée. Devant l’échec depuis 15 ans des campagnes intensives sur l’augmentation de la consommation de fruits et légumes et la baisse de l’obésité chez les personnes à faibles revenus (6), le PNNS 2018-2022 a élargi ses objectifs :
– Consommation d’au moins 3,5 portions de fruits et légumes par jour chez au moins 80% de la population.
– Que les populations dans des situations de précarité consomment au moins 1 fruit ou légume par jour et 55% des adultes au moins 3,5 portions.
Hydratation
Pour compenser les 2500 ml de pertes physiologiques (normales) de notre organisme en eau par jour, il faut compter un apport de 25 à 35 ml/kg/j d’eau chez les adultes. Ce qui correspond approximativement à 1500 ml d’eau par les boissons et le reste par l’alimentation et la production endogène. Le PNNS vise une consommation maximale d’un verre de boisson sucrée par jour dans 100% de la population et une consommation de moins de 10 unités d’alcool par semaine et tout en évitant (et éviter) un comportement de « binge drinking ».
Consommation en glucides
La part recommandée des glucides dans l’apport énergétique total (AET) est de 40 à 55% avec un maximum de 100 g par jour selon l’agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Il faut bien distinguer les sucres simples et les sucres complexes. Actuellement l’OMS recommande un apport de sucre simple à moins de 10% des AET. Des dizaines d’études, dont une importante en 2013 par des chercheurs néozélandais (7), montrent le lien entre surpoids, obésité et consommation excessive de sucre. Ce travail s’est notamment intéressé au devenir d’enfants consommant ou non des boissons sucrées. Il est apparu qu’au bout d’un an, chez les grands consommateurs de boissons sucrées, le risque de surpoids ou d’obésité était augmenté en moyenne de 55%. L’étude PURE (8) (Prospective Urban Rural Epidemiology) montre qu’une alimentation trop riche en glucides (plus de 60% des apports caloriques) est associée à une augmentation de 28% du risque de décès prématuré toutes causes confondues. Le PNNS recommande la consommation d’au moins une portion par semaine de produits céréaliers complets et légumineuses dans 100% de la population avec un rapport céréales complètes et peu raffinées / produits céréaliers totaux supérieur à 50%.
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Table des matières
INTRODUCTION
1) Alimentation et santé
2) Politique de santé en France
3) Les recommandations alimentaires
3.1) Consommation de fruits et légumes
3.2) Hydratation
3.3) Consommation en glucides
3.4) Consommation en fibres
3.5) Consommation en lipides
3.6) Consommation en protéines
3.7) Consommation en sel
3.8) Apport calcique
4) Perception de l’alimentation dans la population française
OBJECTIFS
1) Objectif principal
2) Objectifs secondaires
MATERIEL ET METHODES
1) Type d’étude
2) Population étudiée
3) Recueil des paramètres
4) Analyse des données
5) Critères de jugement principaux
6) Ethique
RESULTATS
1) Description de la population
2) Respect des recommandations nutritionnelles par les patients
3) Respect des recommandations nutritionnelles selon le sexe
4) Score de recommandations alimentaires
4.1) Score de recommandations alimentaires et perception de l’équilibre alimentaire
4.2) Score de recommandations alimentaires et aspect socio-démographique des patients
4.3) Score de recommandations alimentaires et pathologies cardiovasculaires
4.4) Score de recommandations alimentaires et durée du repas
5) Analyse de la perception de l’équilibre alimentaire des patients
5.1) Perception de l’équilibre alimentaire et aspect socio-démographique
5.2) Perception de l’équilibre alimentaire et pathologies cardiovasculaires
5.3) Perception de l’équilibre alimentaire et critères de jugement
6) Pathologies cardiovasculaires et recommandations alimentaires
6.1) Dyslipidémie
6.2) Diabète
6.3) Hypertension
DISCUSSION
1) Principaux résultats
2) Comparaison à la littérature
2.1) Fruits et légumes
2.2) L’étude ESTEBAN
3) Interprétation des résultats de l’étude
4) Une perception alimentaire différente selon la méthode de recueil
5) Force et Faiblesse
5.1) Force de l’étude
5.2) Faiblesse de l’étude
6) Des patients cardiovasculaires non observants ?
7) Perspectives
7.1) Une meilleure formation universitaire
7.2) Une collaboration médecin-diététicien à renforcer
7.3) Les campagnes d’informations
7.4) Un changement alimentaire dès la naissance
CONCLUSION
BIBLIOGRPAHIE
ANNEXES
RESUME