Perception de la pulvérisation intra-domiciliaire par la population cible dans deux districts éloignes

Entre 2000 et 2010, une réduction de plus de 50% de cas de paludisme signalés a été enregistrée dans 43 pays des 99 pays les plus touchés par cette maladie. En 2010, les estimations font état de 216 millions d’épisodes palustres, dont 81% dans la région d’Afrique, soit 174 millions de cas. Le nombre de décès dus au paludisme est estimé à 655.000 pour la même année et dont la plupart (91%) en Afrique (1). Les Pulvérisations Intra Domiciliaires (PID) d’insecticides à effet rémanent agréés par l’OMS constituent encore l’une des principales interventions de lutte anti vectorielle destinées à réduire ou interrompre la transmission du paludisme dans tous les contextes épidémiologiques. En 2010, 185 millions de personnes ont été protégées par PID, ce qui représente 6 % de la population mondiale exposée au risque de contracter le paludisme. Dans toute la région Afrique, le nombre de personnes protégées par PID a augmenté, passant de 10 millions en 2005 à 78 millions en 2010. En tenant compte des pays d’Afrique subsaharienne, 81 millions de personnes ont été protégées, soit 11 % de la population à risque.

Lutte contre le paludisme à Madagascar

Le plan stratégique de lutte antipaludique 2008-2012 s’est fixé comme objectif de préparer le pays à la réalisation de cette vision en portant et en maintenant à l’échelle toutes les interventions au niveau du pays pour l’atteinte des résultats suivants :
– Protéger au moins 80% des populations par la CAID au niveau des zones ciblées;
– Protéger au moins 80% de la population par les autres mesures préventives que sont les MID et le TPI;
– Prendre correctement en charge au moins 80% des cas de fièvre suspectés au niveau des formations sanitaires ;
– Prendre correctement en charge au moins 80% des cas de fièvre chez les enfants de moins de 5 ans au niveau communautaire dans les 24 h après l’apparition des signes ;
– Détecter et contrôler dans les 15 jours après l’alerte au moins 80% des épidémies.

Compte tenu de l’existence de différents faciès épidémiologiques au niveau du pays, des stratégies spécifiques seront appliquées au niveau de chaque faciès.

Généralités sur l’Aspersion Intra Domiciliaire

Historique

L’Aspersion Intra Domiciliaire (AID) encore appelée pulvérisation intra domiciliaire d’insecticide à effet rémanent (PID) est l’application d’insecticide sur les surfaces intérieures des murs et toits des habitations et autres structures (magasins, latrines, étables, écoles, lieux de culte, etc.). C’est une méthode de lutte anti vectorielle (LAV) appropriée pour la prévention des épidémies de paludisme ou leur endiguement recommandée pour les situations particulières d’urgence ou d’inefficacité des médicaments antipaludiques ou de protection de groupes spéciaux.

Elle a existé depuis les années 1950, mais pour des raisons techniques et opérationnelles, elle a été abandonnée à la fin des années 60 et n’a été maintenue qu’en Afrique australe et dans les hautes terres d’Afrique de l’Est et de Madagascar. Mais, depuis janvier 2006, l’AID est recommandée par le programme de lutte contre le paludisme, de l’OMS, pour toutes les zones d’endémie en combinaison avec les autres méthodes de lutte contre le paludisme dont les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action, pour la prévention, et l’utilisation des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisine (CTA) pour le traitement des cas.

Le principe de la méthode de lutte repose sur le comportement des vecteurs qui recherchent après chaque repas de sang, des endroits tranquilles et sombres pour le repos et la digestion. L’AID permet ainsi de tuer les moustiques qui se posent sur les surfaces traitées avant et/ou après la prise de repas sanguin.

Les insecticides utilisés pour le traitement à effet rémanent

Les insecticides sont les éléments ou composés qui peuvent être utilisés pour tuer les insectes pendant n’importe quelle phase de leur vie.

Toxicité des insecticides

Tous les insecticides sont plus ou moins toxiques pour l’homme et l’environnement. Ils affectent l’homme par quatre voies différentes: cutanée, respiratoire, oculaire et digestive .

En général, les insecticides se présentent sous forme de poudres dispersibles dans l’eau, de concentrés émulsionnables ou de concentrés pour suspension. On peut en déduire deux types de formulations, soit, liquides qui sont les concentrés pour émulsion et les concentrés pour suspension, soit solides qui sont les poudres dispersibles dans l’eau ou poudres mouillables, les poudres à saupoudrer (poudres sèches) et les granulés. Un concentré pour émulsion est constitué d’un solvant additionné d’un agent émulsifiant, en ajoutant de l’eau, il se forme un liquide blanc laiteux qui est composé de gouttelettes huileuses finement dispersées. Les concentrés pour émulsion ne tachent pas et ne laissent pas de dépôt. Ils sont indiqués pour le traitement des surfaces imperméables et les murs recouverts de crépi.

Un concentré pour suspension est constitué de particules d’insecticides avec un agent mouillant et un peu d’eau. Les concentrés pour suspension tachent les murs. Les poudres dispersibles dans l’eau ou poudres mouillables sont des poudres additionnées à un agent tensio-actif qui permet à l’insecticide de se dissoudre dans l’eau. Ce type de formule tache les murs mais il convient le mieux aux surfaces poreuses telles que les murs en terre battues, en briques, ou en torchis.

Choix de l’insecticide
Dans les zones où les MID ne sont pas recommandées, comme les hautes terres centrales, on peut garder la classe des pyréthrinoïdes. Pour les zones où il y aura une distribution de masse de MID pour une couverture universelle, l’insecticide à utiliser pour la CAID est la famille des carbamates afin d’éviter la résistance aux pyréthrinoïdes et de protéger l’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Risques posés par l’insecticide à base de pyréthrinoïdes et carbamate 

◈ Dans l’environnement
Ils se dégradent dans le sol et donnent des produits moins toxiques. Elles risquent de contaminer des cours d’eau de surface et la nappe phréatique.
◈ Sur les organismes non ciblés
Ils sont très toxiques pour les poissons, les arthropodes aquatiques, les abeilles mais avec un taux d’intoxication modéré pour les oiseaux et mammifères.
◈ Sur l’homme
Les pyréthrinoïdes et les carbamates n’engendrent pas d’effets néfastes sur l’homme lorsqu’elles sont utilisées comme elles se doivent.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL THEORIQUE SUR LA CAMPAGNE D’ASPERSION INTRA- DOMICILIAIRE
1.Lutte contre le paludisme à Madagascar
2. Généralités sur l’Aspersion Intra Domiciliaire
2.1.Historique
2.2.Les insecticides utilisés pour le traitement à effet rémanent
2.2.1. Toxicité des insecticides
2.2.2. Choix de l’insecticide
2.2.3. Risques posés par l’insecticide à base de pyrethrinoïdes et carbamate
2.2.4. Sécurité d’emploi des insecticides utilisés
2.3. Attribution des intervenants
2.4. Principe de recrutement
2.5. Conditions nécessaires pour envisager l’AID
2.6. Caractéristiques de bons insecticides à effet rémanent
2.7. Planification et mise en œuvre
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
3. METHODOLOGIE
3.1. Type et période d’étude
3.2. Choix du site
3.3. Cadre de l’étude
3.4. Population cible
3.4.1. Critères d’inclusion
3.4.2. Critères d’exclusion
3.5. Echantillonnage
3.6. Recueil des données
3.7. Analyses des données
3.8 Résultats attendus
4. RESULTATS
4.1. Mise en œuvre de l’AID
4.1.1. Rôle des superviseurs
4.1.2. Rôle du Fokontany
4.2. Forces de l’aspersion intradomiciliaire
4.2.1. Les agents de santé, superviseurs de la campagne à Ambodratrimo
4.2.2. Les agents de santé, superviseurs de la campagne à Bekily
4.2.3. Les chefs fokontany d’Ambohidratrimo
4.2.4. Les chefs fokontany de Bekily
4.2.5. Agents communautaires d’Ambohidratrimo
4.2.6. Agents communautaires de Bekily
4.2.7. Ménages d’Ambohidratrimo
4.2.8. Ménages de Bekily
4.3. Faiblesses de l’aspersion intra-domiciliaire
4.3.1. Les agents de santé, superviseurs de la campagne à Ambodratrimo
4.3.2. Les agents de santé, superviseurs de la campagne à Bekily
4.3.3. Les chefs de Fokontany d’Ambohidratrimo
4.3.4. Les chefs de fokontany de Bekily
4.3.5. Agents communautaires d’Ambohidratrimo
4.3.6. Agents communautaires de Bekily
4.3.7. Ménages d’Ambohidratrimo
4.3.8. Ménages de Bekily
4.4. Focus group
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
5. COMMENTAIRES & DISCUSSIONS
5.1. Mise en œuvre de la CAID
5.2. Efficacité du produit
5.3. Toxicité du produit
5.4. AID et politique
6. SUGGESTIONS
6.1. Formation
6.2. Recrutement des asperseurs
6.3. Reconnaissance géographique
6.4. Sensibilisation
6.5. Calendrier d’intervention
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *