Depuis le 19ème siècle, avec la révolution industrielle, l’homme ne cesse de surexploiter la nature mais aussi de le polluer d’où, le changement climatique, le séisme et le tarissement des faunes et flore,…. En effet, l’action humaine s’est beaucoup ressentie dans la dégradation de la biodiversité traduit par une réduction du taux d’endémicité de certaines espèces. C’est dans cette optique que la création des aires protégées ont été jugé nécessaire pour permettre à la génération future d’en hériter. Sur ce point, nous pouvons dire que la situation précaire de la biodiversité n’est autre que la résultante d’une mauvaise gestion limitée à des fins présentes sans souci du futur. Notre champs d’investigation consiste donc à identifier quelles pourraient être les conséquences de la mise en place d’une aire protégée sur la population locale étant donné que tous les aspects socio-économiques et culturels de leur vie en dépendent.
REALITE LOCALE ET CADRAGE THEORIQUE
D’après les chercheurs, l’histoire de l’homme est inséparable de celle de son environnement et M.J HERSKOVITS le prouve en disant : «la vie de l’homme se poursuit dans un cadre double : l’habitat naturel et le milieu social » . Les avis des chercheurs sur ce point sont partagés : Si pour les uns, c’est l’environnement qui façonne la culture et la vie des hommes. Pour d’autres, c’est plutôt l’homme qui s’approprie de l’environnement et le transforme à ses besoins. Pour notre part, nous prendrons référence sur la première car elle est plus applicable à la réalité malgache; En effet, traditionnellement les fady et les principes locaux mettent en exergue la valeur de la nature. Aussi, pourrions nous en déduire que cette valorisation des ressources naturelle a été déterminante en termes de patrimoine naturel dont on a hérité. Madagascar est un pays qui est doté d’une Méga biodiversité avec un taux d’endémicité très élevé, notamment « 80% pour la faune et 85% pour la Flore » . Il occupe la première place au monde en populations de primates. Il devance les autres pays en espèces de primate. Il compte 105 primates endémiques contre 81 pour le Brésil et 52 pour l’Indonésie. Malheureusement, cette méga biodiversité ne cesse de se décroitre à une grande vitesse. Conscient de la menace qui pèse sur la biodiversité, le gouvernement Malgaches s’est engagé à tripler la superficie de ses aires protégées lors du congrès mondial sur les parcs à Durban en 2003, et à tripler également la superficie de ses aires marines protégées lors du congrès mondial sur les parcs à Sydney en 2014. Ces engagements expriment la volonté du pays à préserver sa méga biodiversité et particulièrement ses espèces endémiques. La nouvelle aire protégée Lac Alaotra, l’objet de notre étude fait partie des diverses NAP qui ont obtenu leur Décret définitif de création au mois de mai 2015, date butoir des objectifs de Durban. Cependant, comme pour toute Aire protégée, la mise en place de la NAP Lac Alaotra a conduit à une nouvelle occupation du sol et à une restriction d’accès sur les ressources naturelles. D’où l’impact considérable de cette nouvelle gestion dans la vie socio-économique mais aussi culturelle des communautés riveraines de la NAP.
Présentation d’Ambohitsilaozana
Le lac Alaotra s’étend sur un total de 42.478ha dont 19,736ha de Lac et 22.742ha de marais dans : 22.000ha en période de crue contre 20.000ha en étiage, se trouve dans le Faritany de Toamasina. Il est à 270Km au Nord-Est d’Antananarivo et à 27km au nord de la ville d’Ambatodrazaka. Comme coordonnées géographiques, il se situe entre 17°18’ à 17°50’ de latitude Sud et 48°14’à 48°38 de longitude Est. Les 16 communes réparties dans les District d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola constituant la NAP Lac Alaotra sont : Ambatosoratra, Sahamamy, Anororo, Ambatomainty, Ambohitsilaozana, Vohitsara, Amboavory,Ambodimanga,Vohimena, Andilana Avaratra, Tanambe, Amparihitsokatra, Imerimandroso, Andromba, Andrebakely atsinanana . Cependant, il convient de noter qu’en tout ces deux Districts sont composés de 40 Commune, mais seul les 16 Communes sont concernées par la mise en place de la NAP. Par ailleurs, la région Alaotra Mangoro doit son nom à la Fusion des deux anciennes régions Alaotra et Mangoro (découpage fixé en 1995 selon la loi N°94-001 du 26 avril 1995). Elle est créée suite au nouveau découpage territorial suivant la loi n°2004-001 du 17 Juin 2004 . Sur le plan historique, Alaotra vient du nom du Grand Lac Alaotra situé au milieu des sous préfectures d’Ambatondrazaka et d’Amparavola (le plus grand lac de Madagascar).Tandis que Mangoro est le nom de la rivière principale Traversant Moramanga et Anosibe an’Ala du Nord au Sud. « Ambohitsilaozana » vient du mot : « Ambohitra tsy ilaozana » qui signifie village qu’on ne quitte pas ». En effet, ce village est né vers 1950 à partir de la création d’une station agricole devant participer à l’encadrement technique des paysans de la région d’Alaotra. Les premiers habitants étaient des employés de la station avec leur famille. D’ou le premier nom que l’on a attribué à ce dernier en 1960 est « station ».Dans le besoins de son statut de chef –lieu de commune acquis à l’indépendance, ce nom Ambohitsilaozana a été choisit par la population qui ont travaillé à la station agricole et qui se sentaient comme chez eux puisqu’ils étaient habitué et ne veulent plus repartir quand leur contrat était terminé. Celle ci ont appelé leurs famille et ont pris leurs racines ou étaient constitué surtouts par deux ethnies étrangers, les Mérina et les Antandroy .
LE MILIEU PHYSIQUE
Le climat
Le climat de la Région Alaotra Mangoro est caractérisée par un climat tropical chaud et humide, avec l’influence de l’alizé toute l’année. La température moyenne pour toute la Région varie de 18 à 20 °C. La Région connaît deux saisons bien distinctes : une saison fraîche et sèche durant la période d’avril à septembre avec toutefois quelques pluies fines. La seconde saison qui est chaude et pluvieuse court d’octobre à mars. La pluviométrie annuelle est de 1 092 mm à 1 200 mm à raison de 100 jours de pluie par an. Sur ce point, il convient de signaler que suite à l’exploitation dévastatrice de l’environnement locale, le changement climatique se fait beaucoup sentir surtout au niveau de la pluviométrie. En effet, une inondation a été observée dans la quasi-totalité des fokontany se trouvant au bord du lac.
La géologie
La zone Nord où se trouve la cuvette de l’Alaotra est constituée par cinq formations lithologiques : alluvions récentes et anciennes ; migmatites ; gneiss ; migmatites granitoïdes ; et granites migmatitiques. Quant à la zone Mangoro, faisant partie du socle précambrien malgache, elle est surtout constituée de roches gneissiques plus ou moins métamorphosées.
La pédologie
D’après les études pédologiques effectuées, les sols des bassins versants de l’Alaotra sont de type ferralitique. Ils sont caractérisés par la présence en surface d’une couche latéritique d’épaisseurs variables (10 à 50 cm selon les endroits) reposant sur une roche mère en décomposition et sans aucune cohésion. Ces sols sont particulièrement sensibles et favorables à l’érosion en lavaka dès que la couche protectrice de l’horizon d’altération est décapée par quelque moyen que ce soit. Quant aux plaines fluvio-lacustres, elles sont caractérisées par des sols hydromorphes moyennement organiques. Ce sont des sols à texture très argileuse fine, aptes à la riziculture, des sols hydromorphes tourbeux ayant une aptitude bonne à moyenne pour la riziculture inondée, moyenne pour l’agriculture de contre-saison sans irrigation. Dans la partie, un peu au Sud, les pseudo-steppes forment un couvert végétal relativement dense sur des sols souvent cuirassés ou concrétionnés.
L’hydrographie
La Région compte beaucoup de cours d’eau mais particulièrement pour les deux Districts concernés par la NAP, les plus importants sont :
– Dans le District d’Ambatondrazaka : la Sahabe : un des principaux tributaires du Lac Alaotra, elle se prolonge dans le lac par un chenal de 3 km, constituant une voie d’eau pour les pirogues des pêcheurs ; la Lohafasika Sahasomanga , une rivière trouve son importance dans l’irrigation de quelques 4.000 ha de rizières ; la Maningory, le seul exutoire du Lac qui se jette dans l’Océan indien ; la Lovoka qui se déverse vers la Maningory plus en amont de l’exutoire
– Dans le District d’Amparafaravola : la Sahamaloto, l’Anony et l’Imamba Ivakaka qui irriguent respectivement plus de 6000 ha, 4 476 ha et de 2 671 ha de périmètres rizicoles. En outre, ces affluents déversent leurs eaux dans le lac Alaotra.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIEI : REALITE LOCALE ET CADRAGE THEORIQUE
CHAPITREI : Présentation d’ Ambohitsilaozana
CHAPITRE II : Conception locale à travers l’approche Culturaliste et la sociologie dynamique
PARTIE II : La conception local sur la mise en place des Aires protégé
CHAPITRE III: Lac comme principales source de revenu des communautés locales
CHAPITRE IV: Dissension entre les individus conservateurs et innovateurs
PARTIE III : Discussion SUR LES AIRES PROTEGEES
CHAPITRE V : Aires protégées et développement local
CHAPITRE VI : Recommandation sur les méthodes d’approches des Aires protégées
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE