L’enquête proprement dite
L’objet de l’enquête sociologique est aussi divers que la réalité sociale à laquelle elle s’applique : des sociétés globales aux liaisons entre les individus en passant par les diverses formes de groupements et le réseau de leurs relations, des aspects le plus matériellement inscrits de l’existence sociale à ceux qui sont les plus établies à celles qui sont le plus inattendues dans leur surgissement, la réalité sociale offre un relief tourmente, aux plans innombrables qui en soulignent la profondeur. Mais quel que soit le plan d’attaque choisi dans la réalité sociale, le sociologue doit demeurer fidèle à une intention méthodologique qui ne cesse d’être identique à elle-même en dépit de l’apparente diversité de l’objet auquel elle s’applique.Pour ce faire, la technique d’investigation que nous avons choisie dans le cadre de l’enquête qualitative est l’entretien individuel. Toutefois, nous avons été confrontées à un problème général de validité.
Concept de pouvoir politique
Ce qui nous intéresse pour l’instant c’est de définir la formation du pouvoir politique actuelle. Savoir aussi comment les citoyens réagissent à ces nouvelles perspectives ? Avant d’entrer dans le vif du sujet, voyons tout d’abord ce qu’est le pouvoir politique dans toutes ses dimensions.
-Pour Karl Marx, le pouvoir politique est le pouvoir qu’une classe supérieure organisé dans le but d’exercer une pression sur une autre classe inférieure. Le pouvoir politique comme tous les autres pouvoirs, vient du contrôle des moyens de production par une classe sociale, la bourgeoisie, qui évolue dans la société capitaliste et qui possède des moyens de domination envers d’autres classes, le prolétariat. Ainsi, l’Etat devient un atout et un pouvoir politique de la classe dominante : « L’Etat est un produit de la société à stade déterminé de son développement ,l’aveu que cette société dans une insoluble contradiction avec elle-même, s’étant scindée en opposition inconciliables(…) comme l’Etat est né du besoin de refréner des opposition de classes, mais comme il est né en même temps au milieu du conflit de ces classes, il est (…)l’Etat de la classe la plus puissante, de celle qui domine au point de vue économique et qui, grâce à lui devient aussi classe politiquement dominante et acquièrent ainsi de nouveaux moyens pour mater et exploiter la classe opprimée »Engels. F.4
-MAX WEBER souligne qu’il existe plusieurs différents types de pouvoir : seul, le pouvoir politique peut être lié à l’Etat. Il y a une différence entre la société civile et l’Etat, ou la sphère privée et la sphère publique. Il estime que la domination est imposante par rapport au concept de pouvoir. La domination politique « c’est la chance pour des spécifiques de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé d’individus ». Il met l’accent sur la nécessité d’un minimum de volonté d’obéissance. Ce sont ces qualités d’obéissance qui déterminent, par leur nature, le type de domination. On peut en distinguer trois sortes de motifs :
Ordre affectif
Ordre rationnel en rapport avec les valeurs et la rationalité
Ordre tradition lié au respect des us et coutumes
Ainsi, l’acte de domination invoqué par weber devient légitime. Elle exige une direction administrative, faisant exécuter les ordres à celui qui détient le pouvoir. Ce qui peut varier en fonction du type de pouvoir : charismatique, traditionnel, rationnel et légal.
Notion de culture démocratique
La démocratie ne peut se limiter à un seul cadre institutionnel sinon elle rejoindrait les conceptions traditionnelles de la sphère étatique. Elle est certes un système politique capable de corriger ses propres dysfonctionnements mais aussi un état d’esprit favorisant la tolérance, le respect de l’autre mais également le pluralisme, l’équilibre, le dialogue entre les forces constructives d’une société. Le concept de culture ordonne de prendre en compte l’ensemble de tous les acteurs sociaux, financiers, gouvernementaux et non gouvernementaux. Tous ces facteurs méritent d’être pris en considération afin que l’ensemble des opinions publiques puissent en comprendre les enjeux. Ces principes démocratiques constituent un fond de valeurs communes qualifié de patrimoines communs de l’humanité. Et sans ces valeurs, il ne peut y avoir de démocratie.
Le Système chinois
En se basant sur l’histoire de la Chine, la démocratie populaire touche à des sujets complexes. Les points essentiels du parti communiste se basent sur la démocratie émanant de l’écrasante majorité. Les conditions préalables nécessaires à l’instauration de l’Etat démocratique étaient : Premièrement, le régime d’Etat fédéral, fasciste et antipopulaire, régime de dictature des gros propriétaires fonciers et de la grande bourgeoisie. En second lieu, l’instauration d’un Etat de dictature démocratique de l’ancien type qui fut abandonnée car dans l’ancien régime, le pouvoir était détenu exclusivement par la bourgeoisie nationale qui devenait très faible dans le pays. Et en dernière instance, le peuple chinois ne disposait de la possibilité d’instaurer un régime d’Etat socialiste car les conditions socio-économiques sont contraignantes. Ainsi, à partir de ces idées révolutionnaires, la Chine populaire a instauré une nouvelle démocratie en préconisant la domination étrangère, l’oppression intérieure féodale et fasciste, l’instauration d’un régime politique qui sera fondé, non sur la démocratie totalitaire mais sur le pouvoir des classes démocratiques. Selon, le Dr Sun Yat Sun, « Dans les Etats modernes, le système dit démocratique est le plus souvent monopolisé par la bourgeoisie et est devenu un simple instrument pour opprimer le peuple. Par contre, selon le principe de la démocratie du kuomintag, le système démocratique est le bien commun de tout le peuple, et non « quelque chose » qu’une minorité peut s’approprier ». Le principe d’organisation du pouvoir de démocratie nouvelle se manifeste par le « centralisme démocratique ». Ce sont les assemblées populaires qui déterminent les grandes lignes politiques et élisent les gouvernements. Le système est à la fois démocratique et centralisée, c’est-à-dire que « la centralisation sera fondée sur la démocratie, et la démocratie pratiquée sous une direction centralisée. » Ainsi, ce système donne le pouvoir à tous les différents échelons des affaires de l’Etat et de garantir au peuple par la suite, la liberté d’exercer les activités démocratiques indispensables.
La bonne gouvernance
La bonne gouvernance et la démocratie sont deux termes interdépendants. Ils sont aujourd’hui mis en avant comme des déterminants fondamentaux de la réussite des politiques économiques et plus généralement des niveaux de développement des pays pauvres comme Madagascar. Les différents concepts tels que la participation, « l’empowerment » 19, l’adhésion et l’appropriation « ownership » sont dorénavant placés au cœur des programmes de développement comme de nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté. La gouvernance et la démocratie ne sont pas uniquement censées jouer un rôle instrumental. La démocratie contribue à la bonne gouvernance que par son essor, elle favorise la croissance et limite les inégalités. Mais, toutes les deux représentent en elles- mêmes des dimensions autres que celles d’un instrument. Elles sont des marques constitutives du bien être des populations. Par exemple, le respect des libertés individuelles (libertés politiques, libertés d’expression) peut être perçu comme une des composantes les plus importantes du développement, de même, une administration juste accroit le sentiment de justice en réduisant les pratiques racistes et discriminatoires. Et cela en incluant les droits de l’homme, l’Etat de droit et la démocratie qui sont des préalables d’une bonne gouvernance. Ainsi, le concept de bonne gouvernance est un puissant moyen de réussite politique. Le vent de démocratisation qui s’installe partout dans le monde met l’accent sur la nécessité d’accorder plus de poids au « sans voix » aussi bien sur la scène internationale, deux conditions se sont imposées d’ une part, une meilleure prise en compte des contextes économiques mais sociopolitiques et institutionnels à chaque pays et d’ autre part, l’adhésion aux politiques non seulement des gouvernants mais également de la population.
Les élections
Une élection est toute action d’élire une ou plusieurs personnes par un vote. Elle assure la continuité du pouvoir politique dans un pays démocratique. Les élections permettent « aux sans voix » d’exprimer de façon explicite leurs sentiments internes. Cependant, malgré l’avancée indéniable du mouvement de la démocratisation en Afrique au cours des vingt (20) dernières années, la phase de consolidation démocratique rencontre des échecs et les risques de retour en arrière ne sont pas à exclure. En effet, la multiplication des conflits armés aux Soudan, Tchad ou en Côte d’Ivoire peut être citée comme exemple. Et l’apparition de plusieurs contestations des résultats électoraux comme à Madagascar engendrent des opinions négatives sur les performances des gouvernements élus. Toutes les manifestations faites par les contestataires s’établissent en force sur le non crédibilité des élections. Et cela suppose une dégradation sans précédente de la démocratie.
Fermeture de la chaine de télévision vivaTV
Les émeutes ont eu pour origine la décision gouvernementale du 13 décembre 2008 de décréter la fermeture de la chaine de télévision viva TV, propriété d’Andry RAJOELINA. Cette décision fut prise suite à la diffusion par la chaine d’un enregistrement contenant des propos de l’ancien Président RATSIRAKA, qui s’est exilé en France depuis 2002 jusqu’à ce jour. En effet, ces propos ont été considérés, comme néfastes pour la sécurité et l’ordre public. De plus, ils étaient en partie et non en totalité diffusés par quelques chaines de télévision dans leur journal télévisé du 13 décembre 2008 et seule la chaine de télévision VIVA a décidé de diffuser en intégralité le discours de Didier Ratsiraka. Cette fermeture a entrainé, une vive condamnation par les Reporteurs sans frontières, l’Opposition politique et de la Société civile, le 17 décembre 2008, demandant la réouverture de tous les médias fermés par le régime de Marc RAVALOMANANA, et l’ouverture de la Télévision et de la Radio nationale à des représentants de l’opposition. Suite à ces différents évènements, Andry RAJOELINA s’est auto proclamé comme leader fort de l’opposition politique à Madagascar.
L’exclusion sociale
D’après Weber, les individus et leurs interactions sont à l’origine du social. C’est la science des faits sociaux expliqués de façon causale et rationnelle. A l’instar de nombreux pays d’Afrique Sub-saharienne, Madagascar s’est toujours engagée dans un mouvement profond de démocratisation de la vie politique. Dans ce contexte, les consultations sur la participation politique sont devenues le principal régulateur de la vie politique nationale. Les causes sont ainsi évidentes, plus la population est moins optimiste au processus de participation, plus la démocratie est inexistante. Ainsi, elle se doit d’être représentative et non systémique au dépend des grands acteurs tels que le président de la République, les partis politiques et les instruments publiques. Elle n’est pas simplement un état de droit mais aussi un état de fait. Tant que la démocratie est non effective, elle sera toujours source de conflit. C’est pourquoi, la compréhension des attitudes et des comportements du citoyen face à la crédibilité de la démocratie ont été soutenue. Le faible taux d’audience de la démocratie montre alors la complexité du phénomène étudié. Il est bien important de dégager les vrais déterminants du non participation de la population dans la sphère politique.
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Table des matières
Introduction Générale
Partie I : Concepts théoriques et historiques
Chapitre I : Concepts théoriques
I-1 : Concepts de pouvoir politique
I-1-1 : Selon Karl Marx
I-1-2 : Selon Max Weber
I-2 : Définition générale de la démocratie
I-2-1 : Définition historique
I-2-2 : Notion étymologique
I-2-3 : Notion politique
I-2-4 : Notion de culture démocratique
I-3 : Les déterminants de la démocratie
I-3-1 : La justice
I-3-2 : La libre participation des citoyens
I-3-3 : La notion de droit de l’homme
I-4 : Structures Institutionnelles
I-4-1 : Système américain
I-4-2 : Système chinois
I-5 : Structure Elémentaires de la démocratie
I-5-1 : La liberté
a-Conception philosophique
b-Conception politique
I-5-2 : L’égalité
I-6 : Particularité de la démocratie
I-6-1 : La bonne Gouvernance
I-6-2 : Le processus participatif
I-6-3 : Typologie
I-6-4 : Caractéristique de la démocratie
I-7 : Les Partis politiques
I-7-1 : Fonction d’un parti politique
I-7-2 : L’engagement politique
I-7-3 : Les indications
I-7-4 : Activité d’un parti politique
Chapitre II : Regard synoptique sur le contexte historique malgache
II-1 : Approche Historique
II-1-1 : Mouvement populaire de 1972
II-1-2 : Etude de cas
II-1-3 : Approche psychologique
II-2 : Crise politique 2009 à Madagascar
II-2-1 : Fermeture de la chaîne Viva Tv
II-2-2 : Ultimatum
II-3 : Présentation des terrains d’enquêtes
II-3-1 : Délimitation géographique du « Fokontanyd’Analakely »
II-3-2 : Situation Historique
II-3-3 : Délimitation géographique du « Fokontany d’Anatihazo Isotry »
II-3-4 : Situation administrative
Partie II : La notion de démocratie chez les malgaches
Chapitre III : Les représentations sociales de la démocratie
III-1 : Population cible
III-1-1 : Identification
III-1-2 : Présentation de la population cible par niveau d’instruction
III-1-3 : Présentation de la population cible selon les tranches de revenus
III-2 : Représentation de la démocratie
III-2-1 : Perception de la démocratie selon les niveaux d’instructions
III-2-2 : Perception de la démocratie selon les revenus
III-3 : Les Attitudes
III-3-1 : Les opinions de la population pour éclairer les débats
III-3-2 : Approche par Age
III-3-3 : Approche par niveau d’instruction
III-3-4 : Les facteurs explicatifs
III-3-5 : Les dimensions sociales de la démocratique
III-3-6 : Les dimensions politiques de la démocratique
III-3-7 : Les dimensions économiques de la démocratie
Chapitre IV : Les modalités d’un engagement politique
IV-1 : Les démarches démographiques
IV-1-1 : La liberté d’expression
IV-1-2 : La liberté politique
IV-1-3 : Le respect du droit de l’homme
IV- 2 : Comportements
IV- 2-1 : Le vote ou suffrage
IV-2-2 : Etude comportementale des individus en âge de voter
IV-2-3 : Etude par niveau d’instruction
Partie III : Pour une démocratie à la malgache
Chapitre V : Analyses et opérationnalisations des hypothèses
V-1 : Vérifications des hypothèses
V-1-1 : L’exclusion sociale
V-1-2 : Une démocratie encore jeune
V-1-3 : Une démocratie ignorée du grand public
V-1-4 : Une démocratie non représentative
V-2 : Approche comparative
V-2-1 : Démocratie et développement
V-2-2 : Démocratie et pauvreté malgache
V-2-3 : Liberté d’expression plus qu’inexistante
V-2-4 : Droits de l’homme non respectés
Chapitre VI : Approches prospectives et pistes de réflexions
VI-1- : Les effets pervers de la démocratie
VI- 1-1 : Une démocratie inadaptée à la culture malgache
VI-1-2 : Crise incessante
VI-1-3 : Dégradation sociopolitique
VI-2 : Les attentes de la population malgache vis-à-vis des partis politiques
VI-2-1 : Les profils types de l’homme politique idéal
VI-2-2 : Compétence de l’homme politique idéal
VI- 3 : Suggestions et Propositions de solutions
VI-3-1 : Propositions de solutions vis-à-vis des partis politiques
VI-3-2 : Propositions de solutions vis-à-vis des pratiques politiques
VI-3-3 : Propositions de solutions en vue de respecter le processus démocratique
Conclusion Générale
Bibliographie
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