Pénétration et évolution du parasite au sein de l’organisme
Pathogenèse
Pénétration et évolution du parasite au sein de l’organism
Les tachyzoïtes constituent la forme infectante de Neospora caninum. La méthode d’invasion cellulaire par les parentes du groupe des Apicomplexa est commune et fait intervenir leur appareil apical (Hemphill, 1999). La multiplication rapide du parasite à l’intérieur des cellules crée des destructions importantes à l’origine des lésions observées. Selon Hemphill, trois étapes se succèdent dans le processus d’invasion cellulaire (Hemphill, 1999). Une première phase concerne la reconnaissance et l’attachement du parasite à sa cellule hôte grâce à des récepteurs et des protéines libérées par les micronèmes, les rhoptries et les granules denses. La deuxième étape se rapporte à l’invasion active du parasite et la troisième à son développement intracellulaire.
Neospora caninum va tout d’abord se fixer à la cellule, sans orientation particulière, par l’intermédiaire de ses antigènes de surface (Neospora caninum SAG-related sequence 2). Puis sous l’effet d’un gradient de distribution des récepteurs ou d’une affinité plus importante, le parasite va se réorienter de manière à présenter son pôle apical contre la membrane cellulaire. Cette réorientation provoque l’invagination de la membrane plasmique par le conoïde. Diverses protéines sont alors sécrétées dans la vacuole parasitophore formée par la membrane plasmique de la cellule hôte. Par ailleurs, les micronèmes synthétisent des adhésines qui permettent au parasite de rester attaché à la membrane de l’hôte, puis de rentrer progressivement dans la vacuole parasitophore (Buxton et al., 2002) (voir figure 2). Les granules denses sont alors libérés dans la vacuole et participent à la formation d’une membrane interne. Cependant la vacuole parasitophore ne fusionne pas avec les lysosomes car les protéines transmembranaires de la cellule hôte en sont exclues. Ainsi le processus d’invasion par les Apicomplexa est différent d’un processus phagolytique (Buxton et al., 2002 ; Hemphill, 1999)
Plus d’une douzaine de protéines et deux antigènes majeurs pour l’invasion cellulaire ont été identifiés chez Neospora caninum. Le rôle de peu d’entre eux a été clairement élucidé ; pour les autres, les recherches continuent par analogie avec Toxoplasma gondii (Buxton et al., 2002). Récemment, douze anticorps monoclonaux produits expérimentalement ont permis d’établir la présence d’un antigène de surface impliqué dans l’invasion cellulaire (Uchida et al., 2004) alors que jusque là, ce sont surtout des antigènes localisés à l’intérieur des granules denses, des micronèmes, de la partie postérieur des rhoptries et de la membrane de la vacuole parasitophore qui avaient été répertoriés (Hemphill, 1999). Par ailleurs, une nouvelle protéine (NcPI-S) localisée aux granules denses et sécrétée dans la vacuole parasitophore a été mise en évidence (Morris et al., 2004)
Une étude plus poussée des mécanismes d’invasion cellulaire devrait permettre de comprendre pourquoi certains types de cellules sont plus touchés que d’autres et pourquoi certaines espèces comme les rongeurs sont résistants (Buxton et al., 2002).
Réponse immunitaire de l’hôte
La présence d’une réponse immunitaire à médiation humorale et cellulaire a été démontrée chez des bovins à la fois infectés naturellement et expérimentalement avec des tachyzoïtes ou des oocystes.La réponse immunitaire à médiation cellulaire semble avoir un rôle prédominant compte tenu de la localisation intracellulaire du parasite (Innes et al., 2002). Les premières études réalisées sur des souris ont montré la prédominance d’une réaction de type Th1, faisant intervenir l’interleukine 12, l’interféron gamma produit par les lymphocytes T (CD4+) et le facteur TNF (tumor necrosis factor) (Dubey, 1999b). Ces derniers inhibent la multiplication intracellulaire du parasite sous sa forme tachyzoïte (Innes et al., 2000). Ainsi chez des souris inoculées avec Neospora caninum, la neutralisation de ces facteurs favorise la multiplication du parasite. Des essais sur des vaches non-gravides inoculées avec des tachyzoïtes par voie intramusculaire et intraveineuse ou sous cutanée, ont permis d’établir la présence d’une prolifération lymphocytaire et une production d’interféron gamma (Anderson et al., 2000).
Lors de transmission verticale
La gestation représente une situation particulière dans laquelle le système immunitaire est obligé de tolérer le fœtus qui représente un greffon étranger à l’organisme. La réponse de type Th1, dans laquelle interviennent l’interféron gamma, les cytokines pro-inflammatoires comme IL-2 et IL-12 ou encore le facteur TNF, est indispensable pour réduire la multiplication de Neospora caninum. Or la réponse de type Th1 est atténuée lors d’une gestation sinon elle provoquerait le rejet du foetus (Buxton et al., 2002 ; Innes et al., 2002). C’est une réponse de type Th2 qui se met alors en place caractérisée par des cytokines comme l’IL-10, sécrétées par le trophoblaste, et par des facteurs de croissance (TGF-) produits sous l’influence hormonale de la progestérone (Quinn et al., 2002). L’IL-10 est connue pour réguler la production d’interféron gamma. Les anticorps interviendraient au moment de l’invasion cellulaire par les tachyzoïtes ainsi qu’au moment de leur passage inter-cellulaire, ces derniers étant accessibles.
Une augmentation du titre en anticorps est observée 15 jours après l’inoculation de vaches naives à un stade précoce de leur gestation (36 jours) avec 5.108 tachyzoites. L’inoculation par voie intraveineuse induit une concentration plus élevée en anticorps que par voie sous-cutanée, les deux durant au moins deux mois et demi (Macaldowie et al., 2004). La même dose inoculée par voie sous-cutanée à des vaches naives gravides de 140 jours, induit l’apparition d’anticorps au bout de 21 jours, qui dure au moins deux mois. Quant au foetus, des IgG et IgM anti-Neospora apparaissent 42 jours après l’infection de leur mère (Bartley et al., 2004).
La réponse de type Th2 n’intervient qu’en milieu de gestation et le devenir du fœtus dépend étroitement du stade de gestation auquel se transmet l’infection : Si l’infection a lieu dans le premier tiers de gestation, cela induit soit un avortement, soit la naissance d’un veau infecté avec des symptômes. A ce stade, la réponse de type Th1 prédomine sur la réponse de type Th2. De plus, le système immunitaire du fœtus est immature (la rate, le thymus et les nœuds lymphatiques sont en formation). Si l’infection a lieu dans le deuxième tiers de gestation, le système immunitaire du fœtus bien que rudimentaire, est compétent mais ne permet pas de le sauver (Buxton et al., 2002). C’est à ce stade (5 mois environ) que survient la majorité des avortements (Dubey, 1999b). Pour mieux comprendre ce qui se passe à cette période-là, Bartley et ses collaborateurs ont inoculé des vaches avec des tachyzoites à 150 jours de gestation. Sur tous les fœtus infectés à ce stade, la réponse immunitaire a été de type Th1 (Bartley et al., 2004). La même manipulation réalisée par Anderson (Anderson et al., 2000) montre qu’une réponse à médiation cellulaire de type Th1 se met en place chez les fœtus mais de façon aléatoire, alors que la réponse humorale reste élevée et constante chez tous les veaux. Elle se caractérise par l’apparition plus importante d’anticorps du type IgG1 qu’IgG2 (Anderson et al., 2000). Parallèlement, une augmentation du taux d’anticorps est observée chez la mère (Innes et al., 2002).
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Table des matières
Première partie : Étude bibliographique
I – Données actuelles concernant Neospora caninum, la pathogenèse et les moyens diagnostiques
A – Historique
B – Biologie de Neospora caninum
1) Taxonomie et classification
2) Cycle évolutif
3) Morphologie et structure du parasite
a) Tachyzoïtes
b) Bradyzoïtes et kystes tissulaires
3 c) Oocystes
C – Pathogenèse
1) Pénétration et évolution du parasite au sein de l’organisme
2) Réponse immunitaire de l’hôte
a) Lors de transmission verticale
b) Lors de transmission horizontale par les oocystes
3) Lésions
D – Les conséquences cliniques
1) Espèce bovine
a) Chez les bovins adultes
b) Chez le veau nouveau-né
2) Espèce canine
a) Chez le chiot
b) Chez l’adulte
3) Espèce ovine et caprine
4) Espèce équine
5) Espèce féline
6) Espèce humaine
E – Le diagnostic de la néosporose chez les bovins
1) Clinique et épidémiologique
2) Différentiel
a) Etiologie des avortements chez la vache
b) Etiologie des troubles nerveux chez le nouveau-né
3) De laboratoire
a) Méthodes directes
– Histologie
– Immunohistochimie
– Isolement sur culture cellulaire et inoculation .
– Amplification génique
b) Méthodes indirectes
– Immunofluorescence indirecte (IFI)
– Agglutination directe
– Méthode enzymatique : l’ELISA
c) Démarche diagnostique
II – Épidémiologie et importance de la néosporose bovine ; moyens de lutte actuels
A – Caractères épidémiologiques
1) Épidémiologie descriptive
a) Prévalence
b) Espèces sensibles
2) Mode de transmission
a) Transmission verticale
b) Transmission horizontale
– Contamination de l’hôte définitif
– Contamination des hôtes intermédiaires
3) Facteurs de réceptivité et de sensibilité
B – Importance de la néosporose bovine
1) Répartition géographique
a) Mondiale
b) En France
2) Impact économique
a) Type de perte
b) Évaluation des pertes
C – Moyens de lutte
1) Prophylaxie
a) Médicale
b) Sanitaire
– Offensive
– Défensive
2) Traitement
Deuxième partie : Étude rétrospective de 42 élevages des Pyrénées-Atlantiques atteints de néosporose
I- Objectifs
II- Matériel et méthodes
A- Description des élevages étudiés
1) Adhésion au plan de lutte néosporose
2) Obligations des éleveurs
3) Sélection et description des élevages étudiés
a) Sélection
b) Description des élevages sélectionnés
B- Modalités de prélèvement
C- Méthode de diagnostic sérologique : test ELISA commercialisé par IDEXX
1) Description générale du test
2) Protocole d’utilisation, lecture et interprétation
3) Performances du test utilisé
D- Recueil des résultats
E- Traitement des données
III- Résultats
A- Exhaustivité des données
B- Etude des statuts sérologiques
1) Description des sérologies réalisées pendant la période d’observation
a) Nombre de sérologies par animal
b) Description des délais qui séparent les différentes sérologies
2) Age lors de la première sérologie
3) Description des résultats sérologiques et des séroconversions
) Bovins avec un premier résultat sérologique positif
) Bovins avec un premier résultat sérologique douteux
) Bovins avec un premier résultat sérologique négatif
4) Séroprévalence
a) Séroprévalence individuelle globale
b) Séroprévalence par élevage
C- Etude de la transmission verticale
1) Population étudiée
2) Résultats
D- Etude des avortements
1) Description des vaches ayant avorté pendant la période d’observation
a) Nombre de vaches ayant avorté et ayant été testées
b) Description des délais séparant les avortements des dépistages sérologiques
2) Risque d’avorter
a) Matériel et méthodes
b) Résultats
3) Description des avortements
a) Population étudiée
b) Nombre d’avortements par vache
c) Stade de gestation au moment de l’avortement
d) Age moyen au premier avortement
IV- Discussion
A- Population étudiée et représentativité des résultats
B- Biais de l’analyse
C- Etude des statuts sérologiques
1) Modification des statuts sérologiques au cours du temps
2) Etude de la séroprévalence
a) Séroprévalence individuelle globale
b) Séroprévalence par troupeau
D- Etude de la transmission verticale
E- Etude des avortements
1) Risque d’avorter
2) Récurrence des avortements chez les vaches infectées
3) Etude du stade de gestation au moment de l’avortement
4) Etude de l’âge moyen au premier avortement
Conclusions
Annexes
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