Pêche migrante des pirogues glacières basées à Ziguinchor et évoluant en Guinée Bissau

Au Sénégal, le secteur des pêches, en tant que composante essentielle du développement rural, apparaît comme stratégique pour arriver à une croissance soutenue de l’économie nationale en contribuant notamment à la réduction du déficit de la balance des paiements et du chômage ainsi qu’à la satisfaction des besoins des populations en protéines (Dème et Kébé, 2000). Le secteur de la pêche, caractérisé par une dynamique socioéconomique importante, occupe une place prépondérante dans l’économie nationale à travers sa contribution substantielle à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Elle représente 1,4% du PIB et 8,9% de la valeur ajoutée au prix courant du secteur primaire (ANSD , 2014). Ce secteur regroupe trois branches d’activités : la pêche maritime, la pêche continentale et l’aquaculture. Toutefois, l’essentiel des activités porte sur la pêche maritime. En 2015, il a été dénombré dans la pêche artisanale sénégalaise 53 101 pêcheurs. Les mises à terre se chiffrent à 383 222 tonnes. La valeur commerciale estimée des produits est de 110,724 milliards de FCFA (DPM , 2015).

La répartition de ces mises à terre de 2015 par région montre que la région de Ziguinchor occupe la troisième place en termes de débarquement avec 17% de la production nationale, soit une hausse de 13% par rapport à 2014 (DPM, 2015). En effet, l’augmentation des débarquements dans la région de Ziguinchor est en général imputable à la fréquentation par des pêcheurs sénégalais des zones de pêche des pays limitrophes par le biais des accords d’accès. Une grande partie de la production en poisson de la région de Ziguinchor est assurée par les pirogues glacières des pêcheurs migrants notamment ceux qui évoluent dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) de la Guinée Bissau.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 

La région de Ziguinchor est située dans la partie Sud-ouest du Sénégal, à 12°33’ Latitude Nord et 16°16’ de Longitude Ouest, déclinaison magnétique 13°05, altitude 19,30 m. Elle occupe une superficie de 7 339 km2 soit 3,73% du territoire national. Elle est limitée au Nord par la République de Gambie, au Sud par la République de Guinée Bissau, à l’Est par les régions de Sédhiou et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. La région de Ziguinchor est composée de trois départements que sont Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Son réseau hydrographique est principalement formé du fleuve Casamance. Ce fleuve, long de 350 km, est bordé de mangroves et envahi par les eaux marines jusqu’à 200 km de son embouchure (ANSD , 2013) .

MILIEU PHYSIQUE

La région de Ziguinchor est influencée par le climat Sub-guinéen, favorisant ainsi une forte pluviométrie par rapport aux régions Centre et Nord du pays. Ce climat est dominé par deux saisons :
– une saison sèche qui s’étale de novembre à mi-juin et ;
– une saison des pluies de mi-juin à octobre, au cours de laquelle sont menées les activités agricoles.

La hauteur moyenne de la pluviométrie est de 1 120 mm par an pour une durée de l’hivernage de quatre mois environ durant lequel il y’a, en moyenne 70 jours de pluies (PLHA , 2010). Le régime thermique de la région se caractérise par une température moyenne annuelle d’environ 27° C. La moyenne mensuelle maximale à Ziguinchor (37° C) se produit en avril, et la minimale (15,50° C) en janvier (ANSD 2014).

MILIEU HUMAIN 

POPULATION 

Le recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (RGPHAE), réalisé en 2013, fait état d’une population résidente de 549 151 individus au niveau de la région de Ziguinchor (Tableau 1), soit 4,07% de la population totale contre 416 374 en 2002 et 398 067 habitants en 1988. Environ 2,1% de la population de la région est composée d’étrangers. Ce recensement révèle une disparité dans la distribution de la population de la région de Ziguinchor selon le département avec une concentration de la presque totalité de celleci dans les départements de Bignona et de Ziguinchor (91%) (ANSD , 2013).

ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES 

L’agriculture, le tourisme et la pêche sont les principales activités pratiquées par les populations de la zone.

– Agriculture
Même si l’économie de la région est caractérisée par sa richesse et sa diversité, force est de constater que l’agriculture reste de loin la première activité économique tant par l’importance des revenus qu’elle génère que par la part importante de la population active qu’elle utilise (60% des personnes actives) (RGPHAE, 2013). Les principales cultures sont le riz, l’arachide, le mil, le maïs, le niébé et les cultures maraîchères.
– Pêche
A la faveur de la densité du réseau hydrographique, cette activité est très développée dans la région où elle est très souvent associée à l’agriculture et constitue ainsi la deuxième activité dans la région (MCA , 2009). En plus des populations locales, cette activité attire des migrants venus principalement des Iles du Saloum. Les nombreuses espèces débarquées alimentent essentiellement le marché local mais aussi permettent d’approvisionner les grands centres urbains comme Dakar où sont implantées les industries de transformation.
– Tourisme
Sur l’ensemble de son espace, la région de Ziguinchor constitue un grand centre touristique. Cette activité se pratique de diverses façons, allant du tourisme balnéaire au tourisme rural intégré, en passant par le tourisme de découverte. La région dispose de nombreux atouts tant sur le plan naturel qu’humain (MCA, 2009). Cap Skiring, principal centre touristique, combiné au riche patrimoine historique et culturel de la zone et à une végétation luxuriante, a fini d’attirer une activité hôtelière riche et variée.

GENERALITE SUR LA PECHE MIGRANTE 

L’établissement des communautés de pêcheurs le long du littoral est très souvent le fait de migrations terrestres et maritimes ; migrations qui continuent d’animer la pêche artisanale d’une forte mobilité de ses unités de capture (Binet et al., 2010).

MIGRATION DES PECHEURS DANS LA SOUS REGION

La pêche artisanale, dite aussi « piroguière », a connu et continue de connaître en Afrique de l’Ouest une vigueur économique remarquable (Chauveau, 2000). Les phénomènes migratoires se sont amplifiés, tant spatialement, temporellement que numériquement. Pour Chauveau (1991) l’ancienneté relative de ces migrations de pêche remonte probablement au début du XXe siècle. Binet et al. (2010), dans le rapport n°3 de l’étude relative à l’état des lieux et l’évolution récente des migrations de pêcheurs artisans dans les pays de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP), montrent que l’essentiel des mouvements de migration de la pêche maritime est le fait de dix groupes de pêcheurs : Imraguen de la région du Banc d’Arguin, Wolofs du sud de la Mauritanie, Wolofs de Guet N’dar, Wolofs du Gandiol, Lébou de la presqu’île du Cap Vert, Nyominka du Saloum, Diolas de Casamance, Soussous de Guinée, Temnés de Sierra Léone et Fanti ghanéens.

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Table des matières

Introduction
I. Synthèse bibliographique
I.1 Présentation de la zone d’étude
I.2 Milieu physique
I.3 Milieu humain
I.3.1 Population
I.3.2 Activités socio-économiques
I.4 Généralite sur la pêche migrante
I.4.1 Migration des pêcheurs dans la sous region
I.4.2 Migration des pêcheurs sénégalais
I.4.3 Pêche migrante des pirogues glacieres dans la region de Ziguinchor
II. Matériel et méthodes
II.1 Recherche documentaire
II.2 Collecte des données sur le terrain
II.3 Méthodes et choix des critères d’analyse
II.4 Analyse et traitement des données
II.5 Contraintes liées aux enquètes
III. Résultats et discussion
III.1 Aspects liés a la pêche et a la ressource
III.1.1 Description des pirogues glacières des migrants
III.1.2 Puissance motrice
III.1.3 Engins de pêche
III.1.4 Taille et équipage des pirogues de migrants
III.1.5 Licence de pêche en guinée bissau
III.1.6 Zone de pêche et durée des marées
III.1.7 Temps et travail de pêche des pirogues glacières
III.1.8 Espèces débarquées
III.1.9 Prises et effort de pêche
III.2 Aspects économiques et financiers de la pêcherie
III.2.1 Investissements et couts associés
III.2.2 Revenus et système de partage des pirogues glacières
III.2.3 Destination du produit
III.2.4 Analyse économique et financière
III.2.4.1 Etude de rentabilité des pirogues glacières
III.2.4.2 Compte d’exploitation et indices de rentabilité
III.2.4.3 Seuil de rentabilité ou analyse du point mort
III.2.4.4 Valeur ajouté et création d’emplois
III.2.5 Analyse de sensibilité
III.3 Contraintes et perspectives
III.3.1 Contraintes
III.3.2 Perspectives
Conclusion et recommandations
Annexes
Bibliographie

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