Peau et pelage du chien
Développement du follicule pileux
A la naissance, le follicule pileux est simple et présente un poil unique qui n’est autre que le futur poil primaire. Ce poil est épais et prend naissance profondément dans la peau.
A 12 semaines, sont ajoutés les poils secondaires, présentant chacun un bulbe qui lui est propre mais un orifice de sortie unique. Les poils secondaires présentent les mêmes caractéristiques morphologiques que les poils primaires, bien qu’étant plus fins et implantés moins profondément dans le derme, une glande sébacée leur est associée mais ils ne possèdent pas de muscle arrecteur.A 28 semaines, le follicule est composé, il est dit « élaboré » et le restera durant toute
la vie de l’animal.
Histologie du follicule pileux
Le follicule pileux résulte de l’invagination de l’épiderme : on retrouve donc des structures identiques à celles de l’épiderme. Cette structure épithéliale est composée de 5 couches dont les 3 premières forment le poil et les 2 autres plus externes constituent la gaine.Sa base, appelée bulbe pileux est légèrement arrondie et contient en son centre la papille dermique génératrice du poil.En partant du centre du follicule pileux vers l’extérieur on rencontre successivement : LA MOELLE : elle est absente dans les poils les plus fins ainsi que dans les poils fœtaux (lanugo). Elle est composée de couches de cellules polyédriques tassées les unes sur les autres. Plus on s’éloigne de la racine, plus ces cellules sont fragiles et sont ensuite remplacées par le l’air ou des vacuoles de glycogène.
LE CORTEX : il est constitué de kératine sans kératohyaline :
cette kératine est donc dure et assure les propriétés mécaniques du poil. Il contient la plus grande partie des pigments, et lui seul détermine la couleur finale du poil.
LA CUTICULE : c’est une unique couche de cellules kératinisées aplaties se chevauchant de façon très organisée.
LA GAINE EPITHELIALE INTERNE
Elle entoure le poil jusqu’à l’insertion de la glande sébacée où elle disparaît au profit d’un espace virtuel où se déverse le sébum. Trois couches la composent, depuis le centre vers la périphérie :La couche de Henlé : simple couche de cellules anucléées,La couche d’Huxley : 1 à 3 épaisseurs de fines cellules nucléées contenant de gros granules trichohyalins éosinophiles,La cuticule : chevauchement de plaques de kératine en continuité avec la cuticule du poil dans les parties profondes du follicule pileux.Cette gaine subit un processus de kératinisation et de désagrégation au niveau de l’isthme. Sa fonction première est de modeler le poil.
LA GAINE EPITHELIALE EXTERNE
proche de la sortie du poil, elle ressemble à de l’épiderme avec ses trois couches caractéristiques : basale, épineuse et granuleuse et subit un processus de kératinisation. Elle s’affine dans la partie profonde du follicule pileux où elle est recouverte par la gaine épithéliale interne et ne subit alors plus de phénomène de kératinisation. Elle est entourée par une membrane basale épaisse appelée membrane vitrée et un épais tissus fibreux de connexion avec les tissus voisins. Le bulbe pileux, extrémité profonde du follicule pileux, est une expansion renflée, creuse, en forme de bulbe (d’où son nom) qui contient une région spécialisée du derme qui reçoit de nombreuses terminaisons myéliniques ou amyéliniques et des vaisseaux sanguins : la papille dermique. Une couronne de cellules germinatives de petite taille, la matrice du poil, assure la production du poil et de la gaine épithéliale interne. Ces cellules germinatives sont mêlées à des mélanocytes qui assurent la pigmentation du poil. La forme de cette papille dermique varie en fonction du stade de croissance du poil.
Cycle de croissance du poil
La croissance du follicule pileux est cyclique et l’on peut distinguer trois phases :
ANAGENE : les cellules germinatives ainsi que les mélanocytes sont très actifs et synthétisent le poil ainsi que la gaine épithéliale interne. Les follicules en phase anagène sont implantés très profondément dans le derme. Cette phase détermine la longueur finale du poil.
CATAGENE : Les cellules germinatives ne se multiplient plus et la mélanogénèse est stoppée. La gaine épithéliale interne commence à se détacher de la papille.
TELOGENE : Le follicule pileux est en phase de repos. La papille dermique séparée du poil par le détachement de la gaine épithéliale interne migre profondément dans le derme sous le poil. Elle est alors prête, suite à une stimulation, à passer en phase anagène pour former un nouveau poil qui en progressant éjectera le poil précédant.
Les facteurs de régulation du cycle du poil sont encore mal connus, même si certains facteurs de croissance comme le EGF (Epidermal Cell Growth Factor), le TGF-β1 (Transforming Growth Factor), le TGF-β2, ou encore la neurotropine-3 ont été mis en évidence dans l’environnement mésenchymateux des follicules pileux. Ces derniers contrôlent la prolifération cellulaire et la libération de collagénase, in vitro. Une interaction entre l’expression du CMH (Complexe Majeur d’Histocompatibilité) de classe I, les protéoglycanes
chondroïtines, et les macrophages activés est également une des clés de la régulation de la croissance du poil en particulier en phase anagène. Chez la souris, il est démontré qu’il existe des modifications, au cours du cycle du poil, de l’innervation du follicule pileux et des cellules l’environnant, via les neurotropines. Ces dernières modifient le tonus vasculaire (et donc les apports en différents nutriments et oxygène), stimulent des récepteurs des kératinocytes folliculaires et des fibroblastes de la papille dermique et modulent l’activité des mastocytes et macrophages.Les facteurs hormonaux seront traités plus tard.
Modifications du pelage au cours du temps
Lors du passage à l’age adulte, le pelage du chien subit des modifications (parallèles à celles de la peau) qui tiennent compte de différents facteurs comme la thermorégulation, le camouflage, la communication sociale et sexuelle.Le pelage possède également une capacité d’adaptation à son milieu et aux modifications de la température ambiante. Le phénomène de mue est la preuve la plus flagrante de cette capacité d’adaptation. Ce mécanisme est influencé par les changements de photopériode via l’hypothalamus, l’hypophyse et la glande pinéale qui modifient les concentrations de mélatonine, prolactine, mais également les sécrétions des hormones gonadiques, thyroïdiennes et adrénocorticales. Ces hormones possèdent la capacité de modifier le rythme du cycle du follicule pileux mais aussi de modifier la texture de la peau.Les hormones thyroïdiennes : un excès peut entraîner un poil très dense par accélération du cycle du poil et des mues excessives, une séborrhée grasse et éventuellement une alopécie par toilettage excessif,
un défaut peut entraîner une alopécie par ralentissement du cycle du poil : celui qui tombe n’est pas remplacé, une atrophie épidermique, une mélanose épidermique et des surinfections secondaires.
Le cortisol
un excès peut entraîner une hyperkératose, un amincissement de la peau, des comédons, une alopécie, une calcinose, une atrophie pilosébacée, une séborrhée sèche ainsi qu’une hyperpigmentation, un défaut ne semble pas avoir d’effet.
L’hormone de croissance : un excès peut entraîner des mues excessives, une peau épaisse,
un défaut peut entraîner une persistance du pelage juvénile puis une alopécie symétrique bilatérale, une hyperpigmentation cutanée, une peau amincie et moins tonique.
Les oestrogènes
un excès peut entraîner une atrophie cutanée, une hyperpigmentation, une diminution de la taille et le pouvoir sécrétoire des glandes sébacées, une alopécie ainsi qu’un poil terne et facilement épilable,un défaut ne semble pas avoir d’effet.La progestérone : un excès peut entraîner une alopécie bilatérale, un défaut ne semble pas avoir d’effet.
Les androgènes
un excès peut entraîner une séborrhée grasse et une alopécie tronculaire, un défaut peut entraîner un poil terne, sec qui a tendance à s’éclaircir, et d’éventuels changements séborrhéiques.
La mélatonine : chez le chien, ses variations de concentration n’ont pas d’influence sur la mue comme chez d’autres espèces.
Les différents types de pelage
Le pelage d chien est caractérisé par la longueur, le diamètre, la texture et la forme du poil, ainsi que sa couleur que nous développerons plus tard.
A. Forme du poil : le poil peut être droit, souple, ondulé ou bouclé.
B. Longueur du poil : Les chiens à peau nue : ne possèdent de poils que sur la tête et la queue. Leur peau est fine, chaude et très pigmentée de noir. Les chiens Mexicains et Chinois en font partie.
les poils ras ou lisses : leur longueur est comprise entre 5 et 15 mm. Ils peuvent être très fins comme chez le Pinscher, fins et courts comme chez le Whippet ou plus épais comme chez le Pointer.les poils courts : leur longueur est comprise entre 15 mm et 4 cm. Chez le Berger Allemand, ils sont raides et assez durs, chez le Beagle, on le dit « canaille » car il est plus court.
Les poils mi-longs (4 à 7 cm) ou longs (plus de 7 cm) : ils sont fins soyeux et ondulés chez le Setter, peuvent être plus longs que la hauteur du garrot comme chez le Yorkshire, ou enfin bouclés comme chez le Barbet, laineux chez le Spitz, cordés chez le Pulli.
C. Nature du poil : Durs : ils sont rêches et permettent l’immobilisation d’une couche d’air par leur caractère ébouriffé. On le rencontre chez le Berger Picard où il est mi long ou chez le Griffon Vendéen.
Hétérogènes : 2/3 est assez dur et 1/3 est plus doux, voire fileux. On le trouve sur le Dinmont Terrier. Lisses : leur aspect est brillant et net comme chez le Rottweiler ou le Dogue Allemand.
Soyeux : ils sont fins, souples et doux comme chez le Setter.
Laineux : moins brillants, ils sont plus épais. On les rencontre
chez les Caniches.
Pigmentation des poils et déterminisme
La couleur de la peau d’un animal est déterminée par la superposition du rouge dermique, de la pigmentation de l’épiderme et des poils. Les pigments peuvent être mélaniques ou non mélaniques. Les pigments non mélaniques regroupent les pigments sanguins tels que l’hémoglobine, l’oxyhémoglobine, l’hémosidérine, ainsi que le carotène et ses dérivés. Parmi les pigments mélaniques, on distingue les eumélanines, noires, les phaeomélanines, jaunes, et les trichochromes, proches des phaeomélanines. Cette distinction entre les différents types de pigments mélaniques n’est en fait que théorique car la majorité des pigments mélaniques des mammifères sont en fait des polymères hétérogènes d’eumélanines et de phaeomélanines, appelés mélanines mixtes. Les troubles de la pigmentation des carnivores domestiques sont en majorité liés à la pigmentation mélanique.
C’est pourquoi nous allons nous intéresser à cette dernière.
Synthèse des pigments mélaniques
Les pigments mélaniques sont synthétisés dans des cellules spécialisées, les mélanocytes. Les mélanocytes de la peau sont situés sur la membrane basale de l’épiderme,au sommet de la papille dermique du follicule pileux. Ce sont des cellules multipolaires munies d’extensions cytoplasmiques, les dendrites qui s’insinuent entre les cellules à pigmenter.
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Table des matières
Introduction
1ère partie : Peau et pelage du chien, généralités
I. Le follicule pilo-sébacé
II. Développement du follicule pileux
III. Histologie du follicule pileux
IV. Cycle de croissance du poil
V. Modifications du pelage au cours du temps
VI. Les différents types de pelage
A. Forme du poil .
B. Longueur du poil
C. Nature du poil
VII. Les robes du chien
A. Les robes aux couleurs simples
B. Les robes pluricolores
C. Variations
VIII. Pigmentation des poils et déterminisme
A. Synthèse des pigments mélaniques
B. Dégradation des pigments mélaniques.
C. Contrôle de la mélanogénèse
IX. Cas particulier des robes diluées
2ème partie : Données bibliographiques concernant les dysplasies folliculaires du chien
I. Définition
A. Les dysplasies folliculaires liées à la couleur de la robe
B. Les dysplasies folliculaires indépendantes de la couleur de la robe
II. Epidémiologie
A. Les dysplasies folliculaires liées à la couleur de la robe
1. Dysplasie folliculaire des poils noirs
2. Alopécie des robes diluées
B. Les dysplasies folliculaires non liées à la couleur des poils
1. Non cyclique
2. Cycliques
III. Etiopathogénie
A. Dysplasies folliculaires liées à la couleur
1. Alopécie des robes diluées
2. Dysplasie folliculaire des poils noirs
3. Hypothèses communes
D. Dysplasies folliculaires indépendantes de la couleur de la robe
1. Cycliques
2. Non cycliques
IV. Clinique
A. Dysplasies liées à la couleur de la robe
B. Dysplasies non liées à la couleur de la robe
1. Non cyclique
2. Cycliques
V. Diagnostic
A. Recueil des commémoratifs et de l’anamnèse
B. Examen clinique de l’animal
C. Elimination de toute autre pathologie entraînant les mêmes lésions primaires
D. Trichogramme aux microscopes optique et électronique
E. Analyses histopathologiques de diverses biopsies cutanées
1. Dysplasies folliculaires liées à la couleur des poils
2. Dysplasies folliculaires non liées à la couleur de la robe
VI. Traitements et prévention
A. Les traitements étiologiques
B. Les traitements symptomatiques.
C. Prévention
3ème partie : Etude rétrospective des cas présentés à la consultation de dermatologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse
I. Description des cas
II. Etude synthétique
A. Epidémiologie
1. La prévalence
2. La race
3. La robe
4. Le sexe
5. L’âge à l’apparition des symptômes
B. La clinique des dysplasies folliculaires
1. Motifs de consultation et anamnèse
2. Description des lésions
3. Localisation des lésions
4. Evolution des lésions
C. Démarche diagnostique
1. Diagnostic différentiel
2. Les examens complémentaires mis en œuvre
D. Traitement mis en place
1. Les traitements par voie générale
2. Les topiques
3. Les traitements de l’habitat
4. Résultats du traitement
4ème partie : Discussion
I. A propos des cas de notre étude
II. A propos des données épidémiologiques de notre étude
A. La prévalence
B. La race
C. La couleur de la robe
D. Le sexe
E. L’âge
III. A propos de la clinique
IV. A propos des examens complémentaires
V. A propos du traitement mis en place et des résultats obtenus
A. Les traitements mis en place
B. Les résultats obtenus
Conclusion
Bibliographie
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