Quโest ce que la communautรฉ rurale ?
ย ย ย Crรฉรฉe en 1972 (loi nยฐ72 du 25/4/72) modifiรฉe par la loi 96 06 portant code des collectivitรฉs locales (CCL) en son article 192 , dรฉfinit la communautรฉ rurale comme suit : ยซ la communautรฉ rurale est une collectivitรฉ locale, personne morale de droit public, dotรฉe de lโautonomie financiรจre. Elle est constituรฉe par un certain nombre de villages appartenant au mรชme terroir, unis par une solidaritรฉ rรฉsultant notamment du voisinage, possรฉdant des intรฉrรชts communs et capables ensemble de trouver les ressources nรฉcessaires ร leur dรฉveloppement ยป (loi 95-06, Article 192, paragraphe I) . Elle a ร sa tรชte un conseil rural รฉlu de la mรชme maniรจre que les conseils rรฉgionaux et municipaux, dirigรฉe par un prรฉsident du conseil avec les autres membres du bureau. Au Sรฉnรฉgal, les รฉlections qui permettent dโรฉlire les conseillers rรฉgionaux, municipaux et ruraux sโappellent ยซ Elections municipales et rurales ยป, et les derniรจres en date sont celles du 24 mai 2002. Au regard de ce qui prรฉcรจde, nous pouvons dire que la gestion administrative au Sรฉnรฉgal repose sur le principe de la dรฉcentralisation, doublรฉe de la dรฉconcentration du pouvoir central. Pour ainsi donc dire quโentre dรฉcentralisation et dรฉconcentration, il y a des diffรฉrences. Cโest dire que la dรฉcentralisation suppose un transfert de compรฉtence de lโEtat ร des personnes juridiques ayant leur patrimoine et leurs organes de gestion propre. Les actes pris par ces derniรจres (personnes dรฉcentralisรฉes) ne sont imputรฉs ร lโEtat, les dommages causรฉs par les agents de ces collectivitรฉs sont rรฉparรฉes sur leurs deniers propres. Tandis que la dรฉconcentration est assimilรฉe ร une technique dโamรฉnagement du pouvoir de dรฉcision ร lโintรฉrieur dโune mรชme structure juridique quโest lโEtat en gรฉnรฉral. Les autoritรฉs dรฉconcentrรฉes (gouverneurs, prรฉfets, sous-prรฉfets sont dรฉsignรฉs par le pouvoir central. Leurs actes sont juridiquement des actes de lโEtat et les dommages quโelles puissent causer sont rรฉparer sur les deniers de lโEtat.
Les difficultรฉs rencontrรฉes dans la mise en ลuvre de la dรฉcentralisation
ย ย ย La mise en ลuvre de la dรฉcentralisation au Sรฉnรฉgal nโest pas sans difficultรฉs. En effet, lโapplication effective de la rรฉgionalisation a connu plusieurs blocages. Dโabord, le mode de production des rรจgles de droit exclut les acteurs non politiques, compรฉtents alors que la non maรฎtrise des compรฉtences transfรฉrรฉes et le manque de compรฉtences techniques sont des facteurs limitant dans la mise en place effective de la rรฉgionalisation. Les acteurs principaux ont adoptรฉ une approche ยซ techniciste ยป qui exclut รฉgalement du champ des acteurs les ยซ politiques ยป alors quโils sont porteurs des ยซ visions ยป et ยซ volontรฉs politiques ยป qui sont des prรฉalables. Cโest aussi eux, les รฉlus, qui sont les seuls ร pouvoir permettre le renouvellement qualificatif attendu du personnel des CL. De plus les populations ultimes bรฉnรฉficiaires, notamment les jeunes et les femmes ne sont pas au niveau des centres de dรฉcision et ne rรฉcoltent pas les fruits dโoption non encore concrรฉtisรฉes. De surcroรฎt, un problรจme de communication se pose entre les populations et les agents chargรฉs de la mise en ลuvre de la dรฉcentralisation. Autrement dit peu dโefforts, pour ne pas dire aucun effort, de communication sont faits pour que les populations puissent participer au choix de leurs รฉlus et participer au dรฉveloppement national. Il y a aussi les problรจmes liรฉs ร la bonne comprรฉhension des textes ; au manque de formation des รฉlus locaux qui, souvent, nโont pas les compรฉtences nรฉcessaires pour accompagner leur mission, ร lโincomprรฉhension et au dysfonctionnement entre la dรฉcentralisation et la dรฉconcentration. Enfin, il y a les problรจmes financiers qui se posent quant ร la mise en ลuvre de la dรฉcentralisation. En effet, si de droit (loi 96-09 du 22 mars 1996) lโEtat doit venir en aide financiรจrement les collectivitรฉs locales, on remarque de fait que cela nโest pas effectif car les C.L sont confrontรฉs ร dโรฉnormes problรจmes financiers pour la mise en ลuvre de leurs programmes. On pourrait mรชme dire quโelles sont laissรฉes pour compte. Toutefois, il ne faut pas exagรฉrer dans lโanalyse des problรจmes financiers des C.L. En effet, 200 milliards de Fcfa sont prรฉvus pour la pรฉriode 2000-2005. Notons aussi que les populations qui doivent sโapproprier la politique de dรฉcentralisation sont laissรฉes en rade par des projets et programmes conรงus sans eux
Perceptions de la pauvretรฉ
ย ย Le concept de ยซpauvretรฉยป est un concept trรจs complexe entraรฎnant une dose dโambiguรฏtรฉ ร cause de son extrรชme variabilitรฉ dans lโespace et le temps, et de la multiplicitรฉ de ses formes. Cependant, ยซles spรฉcialistes en la matiรจre sโaccordent pour dire que la ยซpauvretรฉยป est une construction sociale, un processus supportรฉ par quatre (04) facteurs essentiels que sont :
1ยฐ) Le manque ou lโabsence de certaines matรฉrialitรฉs ;
2ยฐ) La maniรจre dont le pauvre perรงoit sa propre situation ;
3ยฐ) Le regard que les autres portent sur sa propre situation ;
4ยฐ) Et enfin, les espaces-temps dโรฉvolution ยป6
Ainsi la ยซpauvretรฉยป peut รชtre dรฉfinie comme un ensemble de privations matรฉrielles et affectives. Elle est le produit dโune dynamique socio-historique et รฉconomique supportรฉe par des options politiques et รฉconomiques prรฉcises. Elle est par consรฉquent un phรฉnomรจne cumulatif multidimensionnel. Sur le plan alimentaire par exemple, ยซles pauvres sont dรฉfinis comme รฉtant ceux qui sont incapables de maintenir une ration calorique minimum (2400 calories par รฉquivalent adulte par jour) compte tenu du niveau estimatif de lโautoconsommationยป. Selon la population, la pauvretรฉ peut se manifester sur beaucoup de plans. Ainsi donc : ยซest pauvre celui ou celle qui a une charge familiale dont il (elle) ne peut pas sโacquitter convenablement. Par charge familiale, il faut comprendre : lโalimentation des membres de la famille, la santรฉ, lโรฉducation des enfants, le logement et dโautres dรฉpenses (eau, รฉlectricitรฉ,โฆetc.) quโon ne peut pas citer. Concernant lโรฉducation qui nous intรฉresse particuliรจrement mรชme si nos gouvernants cherchent ร la rendre gratuite, cela nโimplique pas que des familles, quelque soit leur niveau รฉconomique nโencourent aucun frais pour la formation de leurs enfants. Or, si certains chefs de familles ne parviennent pas ร assurer la dรฉpense quotidienne qui est une prioritรฉ, comment voulez-vous quโils sโoccupent de lโรฉducation de leurs enfants ? ยป.
La frรฉquentation scolaire
ย ย ย Une frรฉquentation ยซest une action de frรฉquenter (avoir de frรฉquentes relations avec quelquโun) un lieuยป17. Dans le cadre de lโรฉcole, frรฉquenter lโรฉcole ne se limite pas ร la rรฉgularitรฉ. Il sโagit รฉgalement dโy รชtre assidu et performant. Autrement dit, la frรฉquentation scolaire nโest pas cette prรฉsence rรฉguliรจre de lโenfant ร lโรฉcole, mais bien au contraire cette rรฉglementation qui pรจse sur la tรชte de nos รฉlรจves comme lโรฉpรฉe de Damoclรจs. Il sโagit :
– dโรชtre assidu en venant ร lโheure (dโรชtre ponctuel)
– dโรชtre rรฉgulier par la prรฉsence constante ร lโรฉcole
– et enfin dโรชtre performant par rapport ร lโenseignement reรงu et par rapport aux autres รฉlรจves.
Ainsi donc se pose le problรจme de la ยซperformance scolaireยป qui mรฉrite dโรชtre รฉlucidรฉ.
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Table des matiรจres
Introduction
I / Dรฉfinition conceptuelle
I-1 La dรฉcentralisation
I-2 La rรฉgionalisation
I-3 La dรฉconcentration
I-4 La rรฉgion
I-5 La commune
I-6 La communautรฉ rurale
II / Etat des lieux de la dรฉcentralisation au Sรฉnรฉgalย
II-1 Les รฉtapes de la politique de dรฉcentralisation
II-2 Les principes de la dรฉcentralisation
II-3 Le rรดle des autoritรฉs dรฉconcentrรฉes dans le processus de la dรฉcentralisation
II-4 Les difficultรฉs rencontrรฉes dans la mise en ลuvre de la dรฉcentralisation
II-5 Les programmes intervenant dans la dรฉcentralisation
III / Bilans et perspectives
III 1. Bilan
III 2. Perspectives
Conclusion
Bibliographie
Annexe
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