PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT

La pauvreté monétaire « ou de revenu »

          Elle exprime un aspect de niveau de vie et résulte d’une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante (expression d’un niveau de bien-être trop faible). Sa mesure s’appuie soit sur le revenu, soit sur la consommation, traduite en valeur monétaire. La théorie du bien-être sert de référence à l’analyse de la pauvreté monétaire. Du fait de l’impossibilité de mesurer les utilités, elle s’appuie sur l’utilisation du revenu (ou de la consommation) comme mesure de bien-être. On définit un seuil monétaire en deçà duquel on est considéré comme pauvre, et l’on comptabilise le nombre de pauvres par référence à ce seuil (ligne de pauvreté). Ce seuil peut être estimé soit à partir du revenu, très variable, soit de la consommation plus stable dans temps. Il est censé déterminé une pauvreté absolue, en considérant le revenu nécessaire à l’achat du panier minimal de biens alimentaires indispensables à la survie quotidienne (qui correspond, selon les normes FAO, à 2.400 calories pour la pauvreté et à 1.800 calories pour l’extrême pauvreté auquel on ajoute le revenu nécessaire à l’achat de biens non alimentaires indispensables (habillement, transport, hygiène, eau, énergie, etc.). Le seuil peut également être déterminé d’une manière relative en considérant, sur la distribution des revenus ou de la consommation, un pourcentage de population : soit par exemple, les 20% de la population les moins riches, ou ceux qui ont un revenu inférieur à la moitié du revenu médian ou moyen. On obtient alors une estimation de la pauvreté relative.

Articulation des diverses formes de pauvreté

            La pauvreté se manifeste ainsi de plusieurs manières : insuffisance de ressources, insatisfaction de besoins essentiels, incapacité à réaliser son potentiel. Ces différents aspects se complètent. On peut en effet observer que la pauvreté monétaire, qui fluctue à court terme, a un effet à moyen terme sur les conditions de vie et, à plus long terme, sur les potentialités. Par exemple, au niveau microéconomique, un ménage se voit obligé de retirer ses enfants de l’école en raison de la baisse de son revenu. La pauvreté monétaire entraîne le non scolarisation des enfants et donc une pauvreté de conditions de vie, qui se traduit par l’arrêt de l’accumulation de capital éducatif, entraînant à terme une pauvreté de potentialités. La pauvreté des potentialités se situe en bout de chaîne, résultant du maintien sur une longue durée des deux autres formes de pauvreté. Ne permettant pas à l’individu de générer ses propres moyens de défense, elle a pour effet d’en accroître la vulnérabilité face aux circonstances extérieures (difficultés à s’adapter à des évolutions brutales de l’environnement comme les effets du changement climatique par exemple). Les relations entre les trois formes de pauvreté se referment en une boucle lorsque l’on constate que la pauvreté des potentialités conduit à terme, parfois à travers un cycle générationnel, à une aggravation de la pauvreté monétaire. En effet, le fait de ne pas disposer d’un capital humain ou social adéquat freinera l’accès au marché du travail, formel ou informel, et donc l’obtention d’un revenu. Ainsi, alors que la pauvreté monétaire fournit une mesure facile de la pauvreté, la pauvreté des conditions de vie en retrace les principales caractéristiques et la pauvreté des potentialités en expriment les causes. D’où la complémentarité des trois formes dans le cadre d’une analyse des situations de pauvreté. Cette vision « matérialiste » (pauvreté faible capital humain, maladie, etc. faible capacité) ne résume pas l’ensemble des causalités possibles. D’autres chaînes causales sont parfois privilégiées (illettrisme mauvaise santé et/ou pauvreté) par ceux qui souhaitent défendre un soutien prioritaire à la scolarisation et aux soins, aux dépens d’allocations minimales d’insertion. Quel que soit le sens des causalités, il reste une interaction forte entre les différentes formes de pauvreté.

L’inégalité monétaire

                « L’inégalité monétaire » ou « de revenu » (ou de consommation), est mise en valeur par la courbe de Lorenz qui fournit le pourcentage de population détenant un pourcentage de richesse. Cette courbe se déduit de la courbe de distribution par tête qui donne le nombre de personnes par niveau de revenu et de la courbe de répartition qui donne le pourcentage de population au-dessous d’un certain seuil de revenu, etc.. Les trois courbes sont, de par leur définition, reliées les unes aux autres, respectant toutes trois le pré-ordre des utilités.

Les principaux seuils

          Dans ce paragraphe on va essayer de présenter les principaux seuils utilisés pour mesurer la pauvreté. Il y a entre autre :
-Le seuil biologique qui se résume aux besoins alimentaires de base exprimés en nombre de calories par jour et par individu soit un niveau calorifique variant entre 2100 à 2500kcal.
-Le seuil normatif qui s’exprime en termes de besoins biologiques mais aussi de besoins indispensables de la communauté concernée. De ce fait, ce seuil est aussi subjectif.
-Le seuil qui tient compte du pourcentage de la population ayant le plus bas niveau de vie. Pour les besoin d’étude la préférence va à la population appartenant au dernier quintile ou au dernier décile de revenu dans la distribution des revenus et des dépenses.
-Le seuil mixte qui, comme son nom l’indique associe les approches biologiques et relatives. Pour les calculs on recense les produits alimentaires les plus consommés répondant aux besoins nutritionnels quotidiens (entre 2100 et 2500 Kcal). Au coté des dépenses alimentaires on associe des dépenses non alimentaires qui satisfont les besoins de santé, de logement, d’instruction, d’habillement….Les ménages pauvres sont ceux qui ne satisfont pas leurs besoins alimentaires et/ou non alimentaires. Un seuil défini sépare les pauvres des non pauvres. De même, un autre seuil permet de séparer les pauvres des plus pauvres, qui vivent dans une pauvreté absolue.
-Une ligne de pauvreté, celle qui a la préférence de la Banque Mondiale, est celle de 1 USD ou 2 USD par tête et par jour selon le cas. Est pauvre, tout individu qui consomme pour moins d’1 USD ou de 2 USD/ jours.
-La part du budget consacrée à l’alimentation sert aussi à mesurer le degré de pauvreté.
L’approche monétaire de la pauvreté est la plus ancienne et peut être aussi la plus critiquée. Cette mesure est jugée trop réductrice parce qu’elle se limite aux aspects monétaires. Il est vrai qu’augmenter les revenus ne se traduit pas toujours par une amélioration de condition de vie. De même, les mesures monétaires sont très instables, et, souvent sous l’influence des conjonctures. Le chois des seuils n’est pas épargné par les critiques. En effet, le seuil retenu est trop immobile et ne tient pas compte de l’âge, du sexe et des besoins spécifiques de chaque individu dans la population. En outre, le Seuil de Pauvreté de 1 USD/jour/ personne, doit être recalculé selon la population, le milieu et le temps. Par ailleurs, saisir la pauvreté par les dépenses ne renseigne en rien sur les revenus car les dépense effectuées représentent-elles la totalité ou la moitié des revenus des ménages ? Cette question importante dans l’analyse de la pauvreté reste sans réponse si nous considérons la dimension dépense.

Définition du « développement durable »

            Le Développement durable (traduction de l’anglais sustainable development) peut se définir comme un processus qui concilie l’écologique, l’économique et le social et qui établit un cercle vertueux entre ces trois pôles15: il s’agit d’un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable (E LAVILLE 2006).Mais la définition de référence est celui proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le rapport Brundtland16 : « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion :
• le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité.
• l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ».
Par rapport aux trois piliers du développement durable, trois objectifs sont à atteindre simultanément avec comme principal obstacle la poursuite d’un objectif se fait souvent au détriment des deux autres :
-Un objectif économique qui consiste en la création de richesses pour tous par la mise en place de procédés de production et de consommation durable.
-Un objectif écologique par une meilleure gestion et conservation des ressources naturelles.
-Un objectif social par l’équité et la participation de l’ensemble des groupes sociaux. Il doit être respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes tout en garantissant l’efficacité économique, sans perdre de vue les finalités sociales que sont la lutte contre la pauvreté, les inégalités, l’exclusion et la recherche de l’équité.
Face à la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles avec en particulier le rapprochement du pic pétrolier, écarts entre pays développés et pays en développement, sécurité alimentaire, déforestation et perte drastique de biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société civile), culturels et sociaux du développement. Il s’agit aussi, en s’appuyant sur de nouvelles valeurs universelles (responsabilité, participation écologique et partage, principe de précaution, débat …) d’affirmer une approche double :
• Dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre, mais le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations futures ;
• Dans l’espace : chaque humain a le même droit aux ressources de la Terre (principe de destination universelle des biens).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I-ANALYSE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE
CHAPITRE I- LE CONCEPT DE PAUVRETE
I-LES MULTIPLES DIMENSIONS DE LA PAUVRETE
II- ELARGISSEMENT DU CONCEPT DE LA PAUVRETE A L’INEGALITE
III-LES MESURES DE LA PAUVRETE
CHAPITRE II- QUELQUES THEORIES ET CONCEPTS AUTOUR DE L’ENVIRONNEMENT
I-DEFINITION DE L’ENVIRONNEMENT
II-THEORIE SUR LA DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT
III- CAPITAL NATUREL
CHAPITRE III- LE DEVELOPPEMENT DURABLE
I-DEFINITION DU « DEVELOPPEMENT DURABLE »
II-LES CARACTERISTIQUES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
III- ENJEUX DU DEVELOPPEMENT DURABLE POUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
PARTIE II-INTRODUCTION DE LA DIMENTION ENVIRONNEMENTALE DANS LES STRATEGIES DE LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
CHAPITRE IV -ETAT DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
I-PROFIL SPATIAL DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
II-EVOLUTION DE LA PAUVRETE DE 1993 A 2010 SELON LES MILIEUX
CHAPITRE V- ANALYSE DU LIEN DE CAUSALITE ENTRE PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
I- LE CERCLE VICIEUX DE LA PAUVRETE ET DE L’ENVIRONNEMENT
II- LE CERCLE VERTUEUX DE LA PAUVRETE ET DE L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE VI : ANALYSE DU PLAN D’ACTION MADAGASCAR DU POINT DE VUE ENVIRONNEMENTAL
I-PRESENTATION DU MAP DANS LE CADRE ENVIRONNEMENTAL
II- FORCES ET FAIBLESSES DES DEFIS
CHAPITRE VII- NOUVELLE APPROCHE : UN APPROHE PROGRAMMATIQUE DE L’INTEGRATION DU LIEN ENTRE PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT
I-DEFINITION DE L’INTEGRATION DES LIENS ENTRE PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT
II- L’ « APPROCHE PROGRAMMATIQUE » DE L’INTEGRATION DES LIENS ENTRE PAUVRETE ET ENVIRONNEMENT
CONCLUSION

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