Présentation de l’aviculture ivoirienne
Cheptel avicole national
Alors que la Côte d’Ivoire n’avait pas de tradition pastorale avant l’indépendance, un élevage national a été constitué en quelques décennies. En ce qui concerne la production de volailles, pendant que la production traditionnelle tend à stagner, la production moderne, quant à elle, augmente rapidement. Entre 2010 et 2011 on note une baisse de production et cela est essentiellement dû à la crise postélectorale. Les productions avicoles constituent un maillon essentiel du système de production animale en Côte d’Ivoire. L’effectif des volailles en 2011 était constitué de 43 133 298 volailles composé de 24 076 084 de volailles familiales, de 16 033 438 de poulets de chair des élevages semi-industriels, et de 3 023 776 de pondeuses semi-industrielles (MIRAH/DPP, 2012).
Production avicole nationale
Production de poussins d’un jour et d’aliments
En Côte d’Ivoire, l’accouvage est assuré par une douzaine de couvoirs qui cumulent une capacité de production annuelle variable qui est passé de 20 745 000 en 2010 à 32 838 000 en 2013 de poussins d’un jour. En ce qui concerne les fabricants d’aliments, la production est passée de 210 305 tonnes à 288 700 tonnes d’aliments entre 2010 et 2013 (IPRAVI, 2014). Le tableau II renseigne sur la production nationale de poussins d’un jour et d’aliment de 2010 à 2013.
Production de viande de volaille
La production nationale de viande de volaille des élevages modernes a connu une nette progression à partir de 1998. On a noté une régression entre 2002 et 2004. Une légère reprise est notée à partir de 2005. Depuis 2010, la production de poulets de chairs ne cesse d’augmenter, cette production est passée de 18 880 TEC (tonnes équivalent carcasses) pour atteindre en 2013 une production de 31 196 TEC. Contrairement à la production des poulets de chairs, celle des poules reformées n’a pas connu de variation notable. On a enregistré en 2010 et en 2013 respectivement une production de 4 259 TEC et de 4 944 TEC. La production de volailles des élevages modernes représente au total 36 139 TEC .
Production d’œufs
Pour ce qui est de la production d’œufs de consommation, elle est depuis 1998 relativement constante à l’exception des années 2004 (troubles politiques de novembre à décembre 2004) et 2006 (épidémie de grippe aviaire) pendant lesquelles on a noté des baisses de productions. Ces baisses sporadiques n’ont pas profondément bouleversé la production. Ainsi, cette production a atteint des valeurs de 749 millions d’œufs en 2012 et 980 millions d’œufs en 2013 .
Contribution de la filière avicole dans l’économie nationale
L’aviculture moderne dans la sous-région Ouest africaine (UEMOA) est une filière qui a pris son essor à partir des années 80. Elle se développe beaucoup plus rapidement dans les pays côtiers disposant d’un marché urbain important. Les deux pays où cette aviculture connait un essor important sont la Côte d’ivoire et le Sénégal (FAO-UEMOA, 2008). Du point de vue social et économique, la filière avicole moderne ivoirienne réalise un chiffre d’affaire d’au moins 80 milliards de francs CFA par an et offre 130 mille emplois à savoir 30 mille emplois directs et 100 mille emplois indirects. Elle représente aussi un débouché important pour les produits agricoles, les sous-produits agro-industriels (maïs, tourteaux de coton, tourteaux de soja…) et pour les sous-produits de la pêche (farine de poissons) (IPRAVI, 2012). Elle contribue pour près de 2% à la formation du PIB global et pour près de 5% à la formation du PIB agricole (BOKA, 2009).
L’aviculture peut être perçue comme un moyen efficace pour :
❖ diversifier les revenus des populations agricoles ;
❖ réduire les sorties de devises liées aux importations de viandes;
❖ réduire le taux de chômage (M’BARI, 2000).
Consommation des produits avicoles en Côte d’Ivoire
Les études menées sur la consommation mondiale de volailles en 1997 ont montré que la Côte d’Ivoire présentait un niveau de consommation de l’ordre de 1 Kg /habitant /an. Cette consommation a augmenté et elle est passée à 1,61 Kg /habitant /an en 2013. Quant à la consommation d’œufs, elle est passée de 33 œufs en 2010 à 44 œufs/ an /par habitant en 2013 (IPRAVI, 2014).
Commercialisation des produits de l’aviculture
Le circuit de commercialisation des produits avicoles et dérivés est classifié en trois entités : le circuit traditionnel (informel), le circuit moderne et les importations. Le circuit traditionnel et le circuit moderne ont pour rôle d’acheminer les produits avicoles et dérivés vers le consommateur.
circuit informel
Pour la vente de poulets de chair, les circuits informels absorbent 90% des volumes échangés. Cette activité est exercée par des revendeurs qui, s’approvisionnent dans les fermes avicoles et acheminent les produits vers des sites de vente à proximité des marchés. Dans ce circuit, les volailles sont collectées vivantes en zones de production souvent éloignées des zones de vente et de consommation qui sont centrées sur les grandes agglomérations, notamment Abidjan (FAO, 2008).
Circuit moderne
Les poulets et les œufs concernés par le circuit de distribution moderne sont issus surtout des élevages de type industriel et semi-intensif périurbain. Concernant les poulets, ils sont conduit des fermes vers les abattoirs ou ateliers d’abattage avant d’être commercialisés dans les magasins de vente, allant des dépôts aux supermarchés de la place. Quant aux œufs, après qu’ils aient été calibrés et présentés dans des barquettes allant de six à trente unités, ils sont commercialisés dans le même circuit que celui des volailles (FAO, 2008).
Le prix des produits avicoles varie sensiblement d’une année à une autre (IPRAVI, 2014).
Importations
Malgré les nombreux efforts de l’Etat pour améliorer la production, force est de constater que la Côte d’Ivoire est encore fortement dépendante de l’extérieur en matière d’importation de produits et sous-produits animaux. Les étapes marquantes de l’intervention de l’État dans la filière avicole sont en premier lieu l’adoption en 1990 des mesures de prélèvements compensatoires pour limiter les importations de volailles congelées (FAO, 2008).
Ces mesures ont permis :
❖ D’accroître sur le marché intérieur le prix des produits importés. Les consommateurs, confrontés à un prix supérieur, réduisent leur demande par rapport à ce produit et donc stimulent sa réduction ;
❖ D’augmenter l’offre des producteurs locaux et donc de la production nationale;
❖ Enfin, de stimuler une diminution de la consommation des produits importés avec une augmentation de la consommation de la production locale (BUTAULT et LE MOUEL, 2004).
Les données statistiques sur les importations de viandes de volailles montrent une hausse des importations à partir de 2003 due à la crise militaro-politique. Les importations ivoiriennes qui étaient de 4 212 tonnes en 2001 sont passées à 15 391 tonnes en 2003. A partir de 2005, cette tendance s’est inversée avec une forte réduction des importations de viandes et abats de volailles congelées qui de 13 000 tonnes environ sont passées à 6300 tonnes ; du fait de la hausse du montant des prélèvements compensatoires qui est passé de 300 F CFA à 1000 F CFA le kilogramme et du fait de l’épidémie de grippe aviaire déclarée dans de nombreux pays industrialisés (IPRAVI, 2012).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR l’AVICULTURE IVOIRIENNE
I-1 Présentation de l’aviculture ivoirienne
I-1-1 Cheptel avicole national
I-1-2 Production avicole nationale
I -1-3 Contribution de la filière avicole dans l’économie nationale
I-1-4 Consommation des produits avicoles en Côte d’Ivoire
I-1-5 Commercialisation des produits de l’aviculture
I-2 Typologie des systèmes de productions avicoles en Côte d’Ivoire
I-2-1 Système d’élevage industriel intégré ou secteur 1
I-2-2 Système d’élevage intensif de poulets commerciaux ou secteur 2
I-2-3 Système d’élevage semi intensif ou secteur 3
I-2-4 Système extensif en liberté ou secteur 4
I-3 Organisation des acteurs de la filière avicole en Côte d’Ivoire
I-3-1 Structures publiques en charge de la production avicole
I-3-2 Organisations professionnelles de la filière
I-4 Contraintes majeures au développement de l’aviculture
I-4-1 Contraintes liées au cadre réglementaire
Elles se caractérisent par l’insuffisance dans l’application des textes de loi et le problème de racket
I-4-2 Contraintes zootechniques
I-4-3 Contraintes économiques et financières
I-4-4 Contraintes sanitaires
CHAPITRE II : PATHOLOGIES LES PLUS FREQUENTES ET MESURES SANITAIRES EN AVICULTURE MODERNE
II-1 Principales pathologies en aviculture moderne
II-1-1 Maladies virales
II-1-2 Maladies bactériennes
II-1-3 Maladies parasitaires
II-1-4 Autres affections
II-2 Mesures sanitaires
II-2-1 Pratiques de biosécurité
II-2-2 Mesures de prophylaxie médicale
CHAPITRE III. ANTIBIOTHERAPIE ET LES CONSEQUENCES LIES A LEURS UTILISATION EN AVICULTURE
III -1 Antibiothérapie
III-1-1 Définition
III-1-2 Classification des principaux antibiotiques utilisés en aviculture
III-1-3 Associations d’antibiotiques
III-1-4 Antibiotiques interdits pour le traitement des animaux destinés à la consommation humaine
III-2 Conséquences négatives de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux et le consommateur
III-2-1 Problématique des résidus d’antibiotiques
III-2-2 Problématique de la résistance aux antibiotiques
III-2-3 Délai d’attente
CONCLUSION