PATHOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ÉPILLET CHEZ LE CHIEN
PATHOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ÉPILLET CHEZ LE CHIEN
Cette partie a pour but de définir les grands traits des lésions provoquées par les épillets chez le chien. Nous essaierons de déterminer en quoi les épillets sont si «adaptés» à provoquer des lésions chez le chien. Puis, à partir d’une simple étude statistique de cas réels nous déterminerons la répartition sur le chien des épillets, et leur répartition saisonnière. Enfin, les localisations majoritaires d’épillets déduites de l’étude seront brièvement étudiées.
De l’épillet «inflorescent» à l’épillet «corps étranger»
On peut distinguer 3 étapes : ➠ la dissémination ➠ l’adhésion au pelage ➠ la progression sur l’animal.
Ce n’est qu’à partir d’un certain niveau de dessiccation que le détachement de l’épillet de la tige [égrenage] peut se faire. C’est la première étape de sa dissémination. Particulièrement léger, il est aisément transporté par le vent [adaptation à l’anémogamie], ce qui explique qu’il peut être assez éloigné de la plante «mère».
L’adhésion au pelage est la seconde étape. Celle-ci ne peut se faire que grâce à une forte adaptation morphologique des composants de l’épillet : ➧ longue arêtes, parfois genouillées, prolongeant les glumelles ➧ présence de poils à la base des glumes ➧ présence de spicules siliceuses sur les glumelles
Il est intéressant de noter que, chez les espèces de graminées le plus souvent responsables de lésions chez le chien [cf. page 13 § 1.3.], ces caractères morphologiques sont particulièrement exacerbés [exemple des arêtes de Avena fatua pouvant atteindre 4 cm de longueur].
Enfin, la progression de l’épillet soit à travers les orifices naturels, même réduits, du chien [exemple du conduit auditif] ou à travers son tégument, via des plis de peau, lui confère son statut de corps étranger. Cette progression est facilitée par l’organisation en «chevron» des arêtes qui agit comme un système «anti-retour» interdisant sa progression rétrograde [cf. figure n°8]. L’épillet évolue donc toujours dans le même sens, pédoncule en avant.
LOCALISATIONS ORIGINALES DES EPILLETS CHEZ LE CHIEN L’ÉPILLET :UN CORPS ETRANGER VEGETAL COMMUN …
A titre d’anecdote et pour illustrer cette étonnante capacité de progression de l’épillet, on peut citer ce jeu d’enfant d’autrefois qui consistait à enfiler un épillet sous la manche de son pull, et d’agiter le bras. Au bout de quelques minutes, on pouvait retrouver l’épillet au niveau de l’épaule …
La dessiccation importante de l’épillet à ce stade rend ce pédoncule particulièrement traumatisant, et permet la perforation des tissus externes ou des muqueuses. L’épillet peut donc être un corps étranger très invasif.La pathogénicité de l’épillet chez le chien présente des aspects variables en fonction de la localisation de ce dernier et du stade de sa progression. L’épillet peut être à l’origine :
d’une simple gêne ou douleur locale d’une réaction inflammatoire/infectieuse locale [abcès, fistule …] et de lésions secondaires [épanchement pleural …] d’une solution de continuité de certains organes ou parois [muqueuse digestive, utérus, parenchyme pulmonaire …] d’une obstruction ou occlusion de conduit anatomique [urètre, canal salivaire …]
Répartition saisonnière des épillets
Afin d’objectiver nos propos nous utiliserons une étude sur les dossiers médicaux d’une clinique vétérinaire du Maine et Loire.
NATURE DE L’ÉTUDE STATISTIQUE
L’étude a été réalisée au sein de la clinique vétérinaire des Ponts de Cé dans le Maine et Loire. La clinique est correctement informatisée depuis janvier 1999 avec un réseau d’ordinateurs utilisant le logiciel de gestion médicale vétérinaire Vétocom. Pour chaque animal consulté, et pour chacune de ses visites une fiche médicale est établie.Les cas cliniques d’épillets chez le chien ont été repérés grâce à un moteur de recherche par mots clés, intégré au logiciel, sur une période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2001. Le moteur de recherche devait rechercher au sein du texte des fiches médicales le mot «épillet» ainsi que toutes ses déclinaisons [majuscule, minuscule, synonymes]. Pour chaque cas repéré, la date de la découverte de l’épillet et sa localisation sur le chien ont été notées. Enfin, toutes les suspicions non confirmées d’épillets ont été écartées de l’étude.Un peu moins de 34 000 fiches médicales toutes espèces confondues, ont été étudiées et 167 cas d’épillets chez le chien ont été retenus.
A partir de ces données, nous étudierons la répartition dans le temps des cas d’épillet et leur localisation chez le chien.
LOCALISATIONS ORIGINALES DES EPILLETS CHEZ LE CHIEN L’ÉPILLET :UN CORPS ETRANGER VEGETAL COMMUN …
RÉPARTITION DANS LE TEMPS
Afin de gommer les variations saisonnières de fréquentation de la clinique en fonction de la saison, c’est le nombre d’épillets par rapport au nombre de fiches médicales de la même période qui a été représenté sur le graphique.L’interprétation de ce graphique est directement liée à la connaissance des périodes de floraison des graminées incriminées. Pour provoquer des troubles, l’épillet doit être dans un état de maturation et de dessiccation propices à la rupture du pédoncule et à la pénétration chez l’animal. Cet état n’est atteint qu’en période chaude.les pédoncules sont solides. L’épillet ne se détache pas spontanément de la tige. Le «pouvoir» adhérent et traumatisant de l’épillet est limité par la souplesse de ses composants : arêtes, pédoncules, spicules non siliceusesLes quelques cas cliniques de cette période se trouvent plutôt vers la fin du mois de mai, et sont liés à des épillets détachés artificiellement de la tige [foulage ou fauchage des tiges …]. Ces épillets peu traumatisants se retrouvent d‘ailleurs essentiellement dans le conduit auditif donc sans lésion du tégument.La dessiccation des graminées devient importante, les épis se fragilisent libérant par leur pédoncule les épillets. Ceux-ci sont devenus plus nombreux et plus traumatisants au fur et à mesure que la saison avance. Les mois de juin, juillet, août, et septembre rassemblent près de 90 % des épillets rencontrés dans l’année.Des «accidents» de courbe, comme celui du mois de juillet 2000 où une chute du nombre d’épillets retrouvés est notée, peuvent s’expliquer par des variations climatiques ponctuelles qui modifient l’état de dessiccation des épillets. Un orage par exemple imbibera d’eau les épillets à terre les rendant plus souples et moins propices à l’adhésion et la pénétration chez le chien. mois d’hiver.Quelques rares cas d’épillets sont détectés en période d’hiver, en dehors des périodes de floraison ou d’égrenage. Il ne s’agit que d’épillets «anciens» à expression symptomatique tardive chez qui la «contamination estivale» est passée inaperçue. On les retrouve par ailleurs essentiellement dans le conduit auditif mêlé à un magma cérumineux, ou dans des localisations atypiques où le temps de progression a été très long.
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Table des matières
LISTE DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
Chapitre 1 L’épillet : un corps étranger végétal commun
1. ASPECTS BROMATOLOGIQUES SUR LES ÉPILLETS
1.1. Définition
1.2. Développement des épillets : épiaison, égrenage
1.3. Principales espèces en cause chez le chien
1.3.1. Hordeum murinum
1.3.1.1. Description morphologique
1.3.1.2. Répartition
1.3.2. Avena fatua
1.3.2.2. Répartition
1.3.3. Bromus sterilis
1.3.3.1. Description morphologique
1.3.3.2. Répartition
2. PATHOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ÉPILLET CHEZ LE CHIEN
2.1. De l’épillet «inflorescent» à l’épillet «corps étranger»
2.2. Répartition saisonnière des épillets
2.2.1. Nature de l’étude statistique
2.2.2. Répartition dans le temps
2.3. Localisation des épillets chez le chien
2.3.1. Répartition des épillets sur le chien
2.3.2. Etude clinique brève des localisations classiques des épillets
2.3.2.1. Le conduit auditif
2.3.2.2. Les espaces interdigités
2.3.2.3. Les yeux
2.4. Influence du type de chien
2.4.1. Influence de la race
2.4.2. Influence du mode de vie
LOCALISATIONS ORIGINALES DES EPILLETS CHEZ LE CHIEN
Chapitre 2 Etude clinique des épillets atypiques
1. AFFECTIONS CUTANÉES
1.1. Localisations cutanées non spécifiques
1.2. Les glandes anales
2. AFFECTIONS OTO-RHINO-LARYNGÉES
2.1. La bulle tympanique
2.2. Les cavités nasales
2.3. Les sinus
2.4. Le pharynx
2.5. Le larynx
3. AFFECTIONS OPHTALMOLOGIQUES
3.1. Position rétrobulbaire
3.2. Les canaux lacrymaux
4. AFFECTIONS DE LA VOIE DIGESTIVE ET DE SES ANNEXES
4.1. L’intérieur de la gueule
4.1.1. Les gencives et fistules dentaires
4.1.2. Canaux des sécrétions salivaires et glandes salivaires
4.2. Lésions de péritonite et perforation du tube digestif
5. AFFECTIONS DU SYSTÈME URO-GÉNITAL
5.1. Le fourreau et la région du pénis
5.2. La vulve et le vagin
5.3. L’utérus
5.4. L’urètre
5.5. La vessie
6. AFFECTIONS DE LA CAVITÉ THORACIQUE
6.1. La trachée et les bronches
6.2. Le parenchyme pulmonaire
6.3. L’espace pleural
6.4. Le péricarde
7. AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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