Pathologie du sujet âgé de plus de 65 ans dans un service de médecine interne

Le sujet âgé est défini par l’OMS comme une personne âgée de 65 ans et plus. Une définition sociale utilise l’âge de la retraite, ce qui revient à entrer dans la vieillesse à 55-60 ans. Le vieillissement est un processus physiologique, lent, progressif, et inégalitaire. Il est universel, et classiquement inéluctable. C’est un processus hétérogène, variable d’un individu à l’autre, d’un organe à l’autre. Il correspond à l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr.

C’est la résultante de facteurs génétiques et environnementaux. Le vieillissement en soi n’est pas une maladie mais un terrain prompt à la survenue de plusieurs maladies. Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire, la majorité des populations peuvent espérer vivre jusqu’à 60 ans et au-delà [63]. Combinée à une baisse marquée des taux de fécondité, cette augmentation de l’espérance de vie conduit à un vieillissement rapide des populations, partout dans le monde. Il s’agit là d’un profond bouleversement et ses répercussions sont considérables. Entre 1960 et 1990, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus en Afrique sub saharienne représentait à peine 4,7% ; ce taux est resté pratiquement inchangé dans certains rares pays où il a connu une légère augmentation. En 2025, ce ratio devrait à peine dépasser 5% de la population totale pour atteindre 10% en 2050. Aucun pays africain ne sera épargné par le phénomène du vieillissement. Ce dernier sera accompagné d’importantes répercussions sociales, politiques, économiques et culturelles [46]. Depuis quelques années, l’intérêt scientifique concernant le vieillissement et la prise en charge du sujet âgé ne cesse de gagner de l’importance dans les pays développés; la production scientifique en témoigne.

GENERALITES

Epidémiologie et vieillissement 

La population mondiale vieillit. Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire, la plupart des gens ont une espérance de vie supérieure à 60 ans [46]. Selon l’ONU, la population mondiale comprenait en 2002 environ 600 millions de personnes âgées de plus de 60 ans. Ce chiffre doublera vers 2025. Le groupe qui connaît la croissance la plus rapide est celui des 80 ans et plus. De 70 millions en 2000, leur nombre devrait être multiplié par cinq au cours des 50 prochaines années [2]. D’ici à 2020, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus va dépasser celui des enfants de moins de 5 ans [46]. Il existe aujourd‘hui trois profils démographiques :
● le  » Vieux Monde « constitué par l‘Europe qui compte la même proportion de personnes de plus de 65 ans et de moins de 15 ans (16%) ;
● l’Amérique du Nord, en cours de transition, ne compte encore que 12% de personnes de plus de 65 ans contre 20% de moins de 15 ans ;
● les pays du Sud, comptant en moyenne 3 à 4 fois plus de personnes ayant moins de 15 ans que de plus de 65 ans. C’est dans ces pays en voie de développement où l’on s‘attend au vieillissement démographique le plus rapide [43]. Ainsi cette mutation dans la répartition de la population des pays en faveur des tranches les plus âgées (ce qu’on appelle le vieillissement de la population) a commencé dans les pays à revenu élevé. Ce sont maintenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où sont attendus les plus grands changements [46].

Ces changements démographiques ouvrent des possibilités, non seulement pour les personnes âgées et leur famille, mais aussi pour la société dans son ensemble. En Europe par exemple, l’arrivée à la retraite de la génération du « baby-boom » née entre 1946 et 1960, après la deuxième guerre mondiale va donner naissance au phénomène du « papy-boom  » à partir de 2006. Cette génération de personnes âgées se caractérise par l’exacerbation des valeurs individuelles et exige la mise à disposition par la gérontologie de moyens pour rester en bonne santé et vieillir dans les meilleures conditions [36]. Notre système de santé doit faire face non seulement à la prise en charge de pathologies complexes, mais aussi aux conséquences sociales du vieillissement. Depuis de nombreuses années, les professionnels de santé, ainsi que les pouvoirs publics se sont interrogés sur les adaptations possibles de notre système de   soins. En 1985, le National Institute on Aging lance aux États-Unis le premier programme de recherche focalisé sur les personnes âgées. C’est à cette époque que naît la distinction conceptuelle des personnes âgées en trois âges démographiques :
● les jeunes âgés ou « young old » âgés de 65 à 74 ans ;
● les vieux ou « old old » âgés de 75 à 84 ans ;
● les plus âgés ou « oldest old » âgés de 85 ans et plus [44].

Aujourd’hui l’augmentation de l’espérance de vie, combinée à une baisse marquée des taux de fécondité conduit à un vieillissement rapide des populations partout dans le monde. Au Sénégal en 2013 les personnes âgées de plus de 60 ans représentaient 5,2% de la population et 3,5% des sénégalais avaient plus de 65 ans (22). Selon l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la proportion des personnes âgées de plus de 60ans devrait atteindre 9% en 2050 si les hypothèses de projection se confirment [22].

Les théories du vieillissement

Le vieillissement est étudié à l’échelle cellulaire. Des théories ont été proposées pour rendre compte du vieillissement humain, explorant les mécanismes génétiques, macromoléculaires, immunitaires et neuroendocriniens. Cependant, malgré leurs rôles décisifs, aucune ne peut à elle seule expliquer le phénomène du vieillissement.

Les théories génétiques 

Le vieillissement serait génétiquement programmé ; parmi les arguments avancés, le caractère spécifique de la longévité d’espèce, estimée à 120 ans dans l’espèce humaine, est déterminant. Les fibroblastes humains du tissu conjonctif ont une durée de vie limitée à 60 divisions (Hayflick, 1965) [44]. Un modèle de vieillissement accéléré par modification génétique a été mis en évidence comme dans la progéria (à transmission autosomique récessive) à l’origine d’une artériosclérose entraînant le décès vers l’âge de 14 ans environ, le syndrome de Werner ou progéria de l’adulte (autosomique récessive) et le syndrome de Down de la trisomie 21. Différents travaux rejoignent l’idée que le génome par dédifférenciation progressive serait à l’origine d’une synthèse de protéines anormales aboutissant à la mort cellulaire [44].

➤ La théorie des erreurs catastrophiques (Von Orgel, 1963 Medvedev 1972) Les erreurs catastrophiques sont des erreurs aléatoires de transcription à l’origine d’une accumulation de protéines anormales bloquant le métabolisme cellulaire. Une cascade d’erreurs conduit à la mort cellulaire [44].

➤ La théorie des mutations somatiques (Curtis, 1971) Elle rejoint la précédente. Les mutations somatiques apparaissent aléatoirement dans le génome à l’origine d’une altération du fonctionnement cellulaire. Les mutations se multiplient avec l’âge [44].

➤ La théorie de la restriction des codons (Strehler et Barrow, 1970) Les messages génétiques sont soumis à une série de répression-dérépressionspermettant la synthèse des protéines nécessaires au développement cellulaire. Une répression définitive aboutirait à la mort cellulaire [44].

➤ Les Télomères Ce sont des séquences nucléotidiques d’ADN répétées aux extrémités des chromosomes. Lors de chaque division cellulaire, se produit une perte de ces séquences aboutissant à la mort cellulaire par impossibilité de se diviser. Une enzyme, la télomérase, ajoute les bases d’ADN perdues au cours de la division cellulaire [44].

➤ L’apoptose cellulaire ou mort cellulaire programmée (Kerr, 1972) Le génome contiendrait une séquence d’ADN laquelle exprimée entraînerait la mort cellulaire par fragmentation de l’ADN [44].

Les théories moléculaires 

➤ Les radicaux libres (Harman, 1957)
Les radicaux libres naissent du métabolisme cellulaire normal par oxydation. Ils peuvent :
● se lier à l’ADN à l’origine de mutations protéiques responsables d’un blocage des voies métaboliques.
● entraîner par péroxydation une réduction de la perméabilité cellulaire et une accumulation cellulaire de débris lipoprotéiques (les lipofuscines) [44].

➤ La théorie de la réticulation ou « cross-link » (Bjorhsten, 1941) C’est une inactivation métabolique réciproque par liaison macromoléculaire à l’origine d’une détérioration de la composante fibrillaire des tissus ou collagène. Le vieillissement cellulaire est lié au vieillissement de la matrice extracellulaire (tissu conjonctif, collagène, élastine) [44].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. GENERALITES
1. Epidémiologie et vieillissement
2. Les théories du vieillissement
2.1. Les théories génétiques
2.2. Les théories moléculaires
2.3. La théorie immunologique
2.4. La théorie neuro-endocrinienne
3. Aspects fonctionnels du vieillissement
3.1. Effets du vieillissement sur le métabolisme
3.2. Effets du vieillissement sur le système nerveux
3.3. Effets du vieillissement sur les organes des sens
3.4. Effets du vieillissement sur le système cardio-vasculaire
3.5. Le vieillissement pulmonaire
3.6. Le vieillissement digestif
3.7. Le vieillissement de l’appareil locomoteur
3.8. Le vieillissement de l’appareil urinaire
3.9. Le vieillissement du système immunitaire
3.10. Les organes sexuels
4. La décompensation fonctionnelle
5. Evaluation Gériatrique Standardisée
5.1. Définition et intérêt
5.2. Approche clinique
6. La démarche en gériatrie
DEUXIEME PARTIE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
1. Cadre d’étude
2. Type et période de l’étude
3. Matériel
3.1. Population de l’étude
3.2. Critères d’inclusion
3.3. Critères de non inclusion
3.4. Recueil des données et paramètres étudiés
III. RESULTATS DESCRIPTIFS
1. Prévalence
2. Répartition selon le genre
3. Répartition selon l’âge
4. Répartition géographique
5. Niveau d’étude
6. Situation matrimoniale
7. Mode de vie
8. Données de l’interrogatoire
8.1. Antécédents d’hospitalisations récentes
8.2. Médication à l’admission
8.3. Répartition selon le type de médicament à l’admission
8.4. Durée d’évolution des symptômes avant l’admission
8.4. Les co-morbidités
9. Données de l’examen général
10. Les données paracliniques
10.1. La biologie
10.2. Le taux d’hémoglobine
10.3. La fonction rénale
10.4. L’imagerie médicale
11. Données gériatriques
11.1. Troubles cognitifs
11.2. Evaluation nutritionnelle
11.3. Les troubles thymiques
IV. DIAGNOSTICS RETENUS
1. Diagnostic principal selon le groupe homogène de pathologies
2. Diagnostic associé
9.5. La polypathologie
V. EVOLUTION
VI. DUREE DU SEJOUR
VII. DISCUSSION
1. Analyse épidémiologique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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