PATHOLOGIE DE LA PROSTATE
Origine et développement
La prostate chez le chien est issue du sinus uro-génital la partie du sinus uro-génital voisine des conduits mésonéphriques forme des bourgeons glandulaires qui fourniront par la suite la prostate [4]. A partir de deux ou trois ans, la prostate connaît une croissance exponentielle c’est une phase androgéno-dépendante. La prostate est ainsi de taille très augmentée chez quasiment tous les mâles non castrés de dix ou douze ans. Vers treize ans, la prostate connaît une involution sénile qui débute lorsque le vieux chien a une production d’androgènes qui commence à diminuer [34].Forme, aspect et rapports topographiques de la prostate La prostate est un organe impair et médian, de teinte grisâtre et de consistance ferme. La prostate est située ventralement au rectum, et y est rattachée par une bande fibreuse s’insérant sur le tiers caudal de la prostate. Les deux tiers crâniaux dorsaux de la prostate sont séparés de la surface ventrale du rectum par un repli du péritoine. Deux freins péritonéaux s’insèrent sur les faces latérales de la prostate, de même que les ligaments vésicaux qui se confondent avec la capsule prostatique. La partie ventrale de la prostate repose sur le bord crânial du pubis chez l’animal impubère. Ainsi, la prostate est à la limite des cavités abdominale et pelvienne. Sa position varie avec l’âge la prostate est tout d’abord exclusivement intra pelvienne jusqu’à la puberté, puis elle augmente de volume avec l’âge chez le sujet non castré et devient plus abdominale [4], [21], [27], [34]. Elle peut même basculer totalement dans la cavité abdominale. Les figures 1 et 2 représentent la position de la prostate chez le chien et ses rapports anatomiques. La prostate est volumineuse chez le chien chez qui elle entoure complètement la partie initiale de l’urètre et le col de la vessie. Elle est formée de deux lobes symétriques, droit et gauche ces lobes sont séparés par un net sillon médian le sillon ventral est profond et étroit tandis que le sillon dorsal est superficiel et plus large. La prostate est traversée crânio dorsalement par les deux canaux déférents, qui s’abouchent dans l’urètre de chaque côté du colliculus seminalis [24]. La figure 1 présente les rapports topographiques schématiques de la prostate, tandis que la figure 2 présente la position anatomique de la prostate.
Innervation et irrigation
La prostate est irriguée par la branche urogénitale de l’artère iliaque interne. L’artère urogénitale donne une artère prostatique vésicale et une artère prostatique urétrale. L’artère honteuse interne et l’artère prostatique urétrale s’anastomosent pour former des artères capsulaires qui pénètrent la capsule prostatique en face dorsolatérale. Les artères suivent les septums et gagnent les culs de sac glandulaires où elles alimentent un réseau capillaire particulièrement dense [4]. La vascularisation veineuse suit la vascularisation artérielle et rejoint la veine iliaque interne. La figure 3 présente l’organisation de la vascularisation artérielle et veineuse de la prostate. Les vaisseaux lymphatiques sont nombreux et se regroupent dans un réseau péri glandulaire dont les efférents vont aux noeuds lymphatiques iliaques médiaux [4]. La prostate est innervée par de nombreux rameaux issus du plexus pelvien, lui-même formé par des branches du nerf hypogastrique et par des branches du nerf pelvien. La prostate est donc innervée par l’ortho et le parasympathique [4].
RÔLES DE LA PROSTATE
La prostate est la seule glande génitale accessoire chez le chien (les vésicules séminales n’existent pas chez le chien). Elle produit la majeure partie du liquide émis durant l’éjaculation, notamment la dernière fraction, appelée phase prostatique. La phase prostatique a un volume compris entre 1 et 80mL, selon le format du chien. Un faible volume de liquide prostatique est secrété en permanence, en dehors de l’éjaculation [34]. Le liquide prostatique a plusieurs rôles sa forte teneur en ions zinc a une action antibactérienne et protège et stabilise l’ADN contenu dans le noyau des spermatozoïdes [34]. De plus, la prostate secrète de petites vésicules (de 150 à 200 nm), appelées prostasomes, qui contiennent une grande quantité de cholestérol, de spingomyéline, de calcium et de protéines qui peuvent être transférés aux spermatozoïdes par fusion membranaire [10]. Par ailleurs, contrairement à de nombreuses autres espèces, comme le cheval, la fraction prostatique de l’éjaculat contient peu de sucres réducteurs, qui sont d’habitude utilisés par les spermatozoïdes comme source d’énergie, garantissant une mobilité satisfaisante [34].
EVALUATION DE LA TAILLE DE LA PROSTATE
Le toucher rectal est une technique facile et rapide à mettre en place au cours d’un examen clinique. Elle consiste à introduire l’index ganté dans le rectum de l’animal et à palper la prostate. Lorsque la prostate est légèrement abdominale, la main non gantée peut tenter de ramener la prostate plus caudalement en palpant l’abdomen caudal. Ceci n’est cependant possible que pour les animaux de petit format. Lors du toucher rectal, le clinicien prêtera une attention toute particulière à la palpation du sillon médian et tentera de noter toute diminution ou disparition du sillon médian. Il devra également s’assurer que les deux lobes sont symétriques, que la consistance de la prostate est ferme et que la palpation est non douloureuse [34], [31]. Lorsque la prostate est complètement basculée dans l’abdomen, le toucher rectal peut être remplacé par une palpation abdominale.Toutefois, cette palpation est relativement difficile à réaliser chez les sujets de grande race ou chez les animaux obèses. Le toucher rectal est un examen indispensable à tout examen clinique, surtout lors de suspicion d’atteinte prostatique, mais il s’agit d’un test peu précis soumis à de nombreuses variations la prostate peut être inaccessible (prostate entièrement basculée dans l’abdomen), ou seule la partie caudo dorsale est explorée la dimension est alors prise de manière subjective par le clinicien, qui travaille « en aveugle ». Une étude récente [33] menée sur 500 chiens mâles ne présentant pas de symptômes urinaires ou prostatiques a cependant établi que le toucher rectal a une spécificité satisfaisante (75%) et une valeur prédictive positive élevée (87%), mais la sensibilité est très moyenne (53%) et la valeur prédictive négative très faible (34%). Ainsi d’autres examens complémentaires plus sensibles seront donc à mettre en oeuvre de manière systématique lors de suspicion d’atteinte prostatique.
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Table des matières
TABLE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION PREMIERE
PARTIE ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Rappels concernant la prostate du chien
A. ANATOMIE DE LA PROSTATE
1. Origine et développement
2. Forme, aspect et rapports topographiques de la prostate
3. Innervation et irrigation
4. Structure
B. RÔLES DE LA PROSTATE
C. EVALUATION DE LA TAILLE DE LA PROSTATE
1. Le toucher rectal
2. La radiographie
3. L’échographie
D. PATHOLOGIE DE LA PROSTATE
1. Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)
2. Prostatite
3. Abcès prostatiques
4. Kystes prostatiques
5. Kystes para prostatiques
6. Métaplasie squameuse
7. Les tumeurs de la prostate chez le chien
II. L’échographie transabdominale de la prostate chez le chien
A. RAPPELS SUR LE PRINCIPE DE L’ECHOGRAPHIE
1. Les ondes ultrasonores
2. Formation de l’image échographique
3. Images tissulaires obtenues
4. Artefacts
B. IMAGE NORMALE DE LA PROSTATE PAR ECHOGRAPHIE
1. Technique d’examen
2. Image normale de la prostate chez le chien entier
3. Images anormales
C. MESURES DE LA PROSTATE PAR ECHOGRAPHIE
1. Obtention des mesures de la prostate en coupes transversale et longitudinale.
2. Erreurs possibles de mesures liées à la position de la sonde
3. Répétabilité des mesures de la prostate par échographie et comparaison des mesures échographiques et des mesures anatomiques de la prostate
4. Valeurs théoriques des dimensions de la prostate
5. Utilisation des mesures de la prostate obtenues par échographie pour estimer les volume et poids prostatiques
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
I. Objectifs
II. Matériel et méthode
D. MATERIEL
1. Animaux
2. Echographe utilisé
E. METHODE
1. Recueil des informations
2. Déroulement des manipulations et opérateur
3. Mesures échographiques
4. Traitement des données
III. Résultats
A. DESCRIPTION DES CHIENS UTILISES
B. QUALITE DES IMAGES ECHOGRAPHIQUES
1. Qualité des réglages
2. Coupes longitudinales/para sagittales et coupes transversales/para transversales de la prostate obtenues
3. Visualisation des contours de la prostate
4. Position des curseurs mesurant longueur, largeur et hauteur de la prostate
5. Orthogonalité entre la hauteur et la largeur ou la longueur
C. EXEMPLES COMMENTES DES IMAGES EFFECTUEES LORS DE NOTRE ETUDE
1. Réglage du gain
2. Positions de la sonde
3. Visualisation des contours
4. Mauvais placement des curseurs
5. Variations des mesures selon la pression appliquée sur la prostate
6. Images satisfaisantes de la prostate
D. MESURES DE LA PROSTATE PAR ECHOGRAPHIE
1. Différences entre les moyennes des mesures effectuées à J0 et J15
2. Différences entre les mesures des meilleures coupes longitudinale et transversale entre J0 et J15
IV. Discussion
A. QUALITE DES IMAGES ECHOGRAPHIQUES
1. Qualité des réglages
2. Visualisation des contours et position des curseurs
3. Positions de la sonde
B. REPRODUCTIBILITE DES MESURES
1. Différences entre les valeurs moyennes de J0 et celles de J15
2. Différences observées entre J0 et J15 lorsque les meilleures CT et CL sont sélectionnées
3. Différences entre les hauteurs mesurées en CL et celles mesurées en CT
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Annexes
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