Particularités physiologiques et besoins de l’anguille

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplome d’ingenieur agronome option elevage

CYCLE BIOLOGIQUE

Reproduction

L’anguille est un poisson catadrome, ce qui signifie qu‟une fois la maturité sexuelle atteinte, il migre vers la mer pour s‟y reproduire (THURRE et KURTH, 2005 ; JESSOP, 2006). Les adultes, au terme de leur voyage, pondent des œufs bathylogiques à une profondeur de 400 à 500 m. Chaque femelle peut donner un million d’œufs incolores et flottants, d’un diamètre de 1 mm. Ils contiennent des gouttelettes de graisse qui leur permettent de flotter entre deux eaux (vers 300 m) en restant dans les meilleures conditions de température d‟incubation (VERGNIAULT, 1989). On considère que l’anguille est vraisemblablement semelpare (ACOU, 2006).

Aire de ponte

Les anguilles ont la même aire de ponte. De ce fait, Anguilla mossambica, comme les trois autres anguilles de Madagascar, se reproduit selon KIENER (1963) et TESCH (1977) dans une région profonde de l’Océan indien, à quelques 1 500 kilomètres au Nord-Est de l‟Ile. Cette aire de ponte hypothétique se situe à proximité de Seychelles où les conditions sont idéales pour la ponte (ZAFIHITA, 2002). Cela sachant que la température optimale pour la ponte se situe entre 16 et 17°C et la salinité entre 36 et 37‰ (ZAFIHITA, 2002).

Eclosion – Migration

Les premiers stades juvéniles des anguilles sont des pré-leptocéphales. Ces préleptocéphales subissent une première métamorphose en milieu océanique pour devenir des larves leptocéphales. Les leptocéphales sont des larves en forme de feuilles de saules et lancéolées qui mesurent environ 5mm (VERGNIAULT, 1989). C‟est une morphologie adaptée à la vie pélagique et à la dérive océanique (EDELINE, 2005). Ils sont transportés par le grand courant Sud-Equatorial qui se divise en deux en approchant de Madagascar (KIENER, 1963). En effet, une nage active n‟est pas envisagée étant donné que ces larves n‟ont que très peu de muscles (GEFFROY, 2012).

Deuxième métamorphose en milieu océanique

Peu de temps avant d‟arriver sur les côtes de Madagascar, les larves subissent une métamorphose pour devenir civelles. Elles cessent alors de s’alimenter, s‟allègent en perdant un fort pourcentage d‟eau (80% selon GEFFROY en 2012), se raccourcissent d‟environ un centimètre (SCHMIDT, 1909) et deviennent sub-cylindriques (VERGNIAULT, 1989). Lors de la métamorphose du leptocéphale en civelle, l’anguille acquiert des caractères adaptés à la nage à contre courant, au repos sur le fond ou à l‟enfouissement dans le sédiment, des comportements nécessaires à la colonisation des habitats continentaux (EDELINE, 2005).

Les civelles

Les civelles pénètrent dans les estuaires en pleine saison chaude et restent pendant quelques jours ou même quelques semaines en zones basses côtières pour s‟y nourrir abondamment avant d‟entamer une seconde migration dite anadrome vers l‟intérieur des terres (KIENER, 1963, CAMPTON et al., 2011). La reprise de l’activité alimentaire est conditionnée par l’acquisition d’une nouvelle denture, l‟allongement de l’intestin et le développement de l‟estomac (VILTER 1945). Les civelles terminent leur métamorphose en se pigmentant. Cette pigmentation s‟effectue en perdant progressivement leur transparence pour finir tout à fait opaque et en prenant une coloration et des formes rappelant l’anguille adulte. Elle est induite par la dessalure des eaux continentales. Le stade de pigmentation est aussi marqué par le début du développement des gonades, ce qui offre une possibilité de détermination du sexe par examens histologiques (ELIE et FONTENELLE, 1982). Ces civelles vont alors se sédentariser et devenir des anguillettes (GEFFROY en 2012, VERGNIAULT en 1989). C’est essentiellement à la fin des périodes cycloniques que la seconde migration a lieu. Cette pénétration des civelles en estuaire se fait par vagues successives (CHARRIER, 2009). Il est également important de mentionner que les déplacements de l‟anguille sont essentiellement nocturnes (KIENER, 1963).

Anguille jaune

La migration de montaison peut prendre 5 à 20 ans pendant lesquelles l‟anguillette subit quelques transformations et devient « anguille jaune ». C‟est la première transformation en milieu continental. Cette dénomination d‟« anguille jaune » résulte de la coloration jaune ou jaunâtre fréquente du ventre. Ce stade est la phase de colonisation des eaux continentales. La majorité de la croissance de l‟anguille s‟effectue en eau douce (GEFFROY, 2012) et c‟est précisément pendant ce stade qu‟elle est la plus importante (CHARRIER, 2009). Cette phase est soumise à des modifications comportementales qui marquent la fin de la migration passive du stade civelle pour un transport actif et autonome. (CHARRIER, 2009).

Anguille argentée

Peu avant l’avalaison, l’Anguille subit sa deuxième métamorphose en milieu continental pour devenir apte à survivre en milieu marin : elle devient « argentée ». Ce stade marque le début de la migration de l‟anguille des eaux continentales vers les eaux marines (CHARRIER, 2009). A ce stade, les anguilles cessent de s’alimenter et le tube digestif régresse et son anus se ferme, le diamètre oculaire augmente, l’appareil génital se développe, le derme se resserre, la peau devient épaisse, la sécrétion de mucus devient plus abondante et plus visqueuse, la pigmentation noire sur le dos et sur les flancs augmente et les nageoires pectorales se rallongent, la coloration du ventre passe du vert à l‟argenté (CRIVELLI et HERMELOUP, 2013). Cela est dû à un dépôt de pigments argentés. Les organes de nutrition se résorbent par autodigestion et la maturation sexuelle s’accroît sous l‟effet de la pression (VERGNIAULT,1989). Les organes de sens sont également modifiés : les narines se dilatent, la ligne latérale devient bien visible, les yeux se dilatent jusqu‟à quadrupler de volume. La coloration de la rétine change et prend une teinte dorée sous l‟influence de l‟apparition d‟un pigment particulier : la chrysopsine. (ZAFIHITA, 2002).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Étude bibliographique
1.1. Systématique et morphologie
1.2. Aires de répartition
1.3. Cycle biologique
1.4. Particularités physiologiques et besoins de l’anguille
1.5. Importance des anguilles
2. Matériels et méthodes
2.1. Matériels
2.2. Méthodes
3. Résultats
3.1. Indice d‟identification de l‟espèce
3.2. Caractères morphométriques en élevage
3.3. Interrelations entre les caractères morphométriques
3.4. Typologie
3.5. Relations taille-poids et croissance
3.6. Coefficient de condition K
3.7. Relation poids-diamètre du corps
3.8. Indices biométriques
4. Discussions
4.1. Indice d‟identification de l‟espèce
4.2. Morphométrie
4.3. Typologie
4.4. Relation taille-poids et croissance
4.5. Coefficient de condition
4.6. Relation poids-diamètre du corps
4.7. Indices biométriques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBIOGRAPHIES

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